Mise au point effectuée. Futur pourtant toujours incertain. Malgré nos échanges et la possibilité de tisser une relation saine, je ne savais pas exactement dans quoi je mettais les pieds avec Harlem. J’ignorais totalement la tournure que pourrait avoir notre relation dans les semaines ou les mois à venir. Je ne savais pas ce que ça allait devenir. Enfin… Une partie de moi avait conscience que nous ne serions sans doute pas des amoureux. J’avais bien trop merdé pour ça. J’avais bien trop fauté pour que cette porte demeure ouverte. Je préférais ne pas y penser. Je préférais ne pas me prendre la tête avec ces incertitudes. Pas aujourd’hui en tout cas. Heureusement pour moi d’ailleurs, le jeune homme détournait mon attention de mes pensées en m’interrogeant sur mon état. Et, malgré la tension qui pulsait à l’intérieur de mon être, je venais lui offrir la vérité. Pure. Simple. Réelle. Il n’y avait pas le moindre mur à l’avant de mes mots. Il n’y avait pas le moindre mensonge. Il n’y avait que la sincérité tandis que j’avouais aller mal entre les douleurs physiques, la fatigue, les cauchemars, la panique, la peur et l’impression de me faire engloutir. C’était désagréable d’en parler. Ça dérangeait. Alors, je finissais par bouger dans le lit pour faire une place à Harlem et le supplier de me rejoindre. Je ne cherchais pas à commettre un faux pas. Je cherchais simplement à obtenir un réconfort qu’il m’avait autorisé à avoir. Ses lèvres se posaient sur ma joue me poussant à fermer les yeux tandis qu’il se faufilait dans le lit. Je le laissais me prendre dans ses bras venant me blottir tout contre lui. Enfouissant ma tête dans son cou, je soupirais de bien-être gardant les yeux clos. L’une de mes mains se posaient timidement sur son torse et je restais là. Immobile. Silencieux. Une partie de moi avait envie d’embrasser le cou du jeune homme, mais je me tenais sagement. Je sentais les lèvres d’Harlem sur le haut de ma tête. Ça me poussait à me blottir encore plus contre lui et l’interrogation tombait. Cette question qui me poussait à ouvrir les yeux tandis que le « Je n’en sais rien… » passait la barrière de mes lèvres. L’aveu était tremblant. Il résonnait avec un trop plein de sincérité et de peur. Ange paumé dans la totalité de son existence. Ange qui ne savait plus ce qu’il était censé faire à présent. Ange qui ignorait le chemin à emprunter. Le flou était absolu.