Il était une fois l’histoire d’un petit garçon ayant tout pour être heureux. Né dans une famille qui l’aimait et l’attendait. Heureux enfant d’une mère aimante et d’un père superhéroïque. Il était si fier de son père, et rêvait de devenir comme lui quand il serait grand. L’armée c’était leur seconde famille, vivant sur une base militaire ce petit garçon était bercé par l’ambiance patriotique, par l’entraide entre ceux qui restaient à la maison en attendant le retour des héros, par l’héroïsme quotidien de ceux qui restaient élevé la nouvelle génération de potentiels futurs recrues de l’armée. Les autres enfants normaux rêvaient de devenir astronautes, pilotes, pourfendeur de dragon, mais ce petit garçon lui rêvait de sauver le monde des vilains en portant le même uniforme que son père, que le meilleur ami de son père, que de tout ceux qu’il connaissait sur la base. Cette ère d’insouciance et d’amour ne durera malheureusement pas aussi longtemps que l’enfant aurait souhaité, et sans vraiment comprendre ni les tenants, ni les aboutissants il dû se faire à l’idée que son père ne le regardait plus de la même façon en grandissant. Ce sentiment malaisant s’encra en lui et ne le quitta plus. Le fossé entre le père et l’enfant grandit avec l’enfant, et ce manque d’attention et d’amour de sa figure paternel héroïque finit par briser le peu d’assurance que le jeune garçon avait réussi à construire avec le temps. Les choix peu éclairés, le changement d’environnement quittant leur base militaire, la distance avec certains amis de la famille, l’envie de se faire remarquer, le besoin pathologique d’attention, de réaction de son héro nourrit les mauvais côtés du jeune garçon qui essayait tant bien que faire se peut de devenir un adolescent comme les autres. Heureusement le sport entra dans la vie de l’adolescent, sûrement une habile manœuvre de sa mère désespérée par le tourbillon qu’était devenu son bébé mais même le Hockey et le baseball avec ses nouveaux amis ne purent calmer la fureur qui couvait. Son attitude se dégradait, ses provocations se multipliaient, les crises s’aggravaient, mais rien de tout ceci ne provoquait la réaction escomptée. L’intensité de son jeu, la violence et les blessures augmentaient parce que ce garçon voulait prouver sa valeur, mais rien n’y fit. L’adolescent trop jeune pour comprendre et prêter attention à autrui ne remarqua même pas la relation de ses parents se distendre au point de n’être presque qu’une mascarade. Tout ce qu’il vit fut son héro fuir dans chaque nouvelle mission dès que possible et son meilleur ami prendre sa place sans un mot. Arriva néanmoins un jour où son héro le regarda droit dans les yeux et remarqua sa présence, mais pour les mauvaises raisons, pour la seule chose que l’adolescent aurait voulu préserver, un amour naissant avec une personne du même genre. Une réaction qui ne fut pas des plus positives, avec le recul l’adolescent aurait pu comprendre le choc de voir son enfant dans les bras d’une personne, peu importe le genre, mais il ne le comprit pas, et le prit comme une énième preuve de déception et la remarque malheureuse du père concernant son futur dans l’armé en ayant ce genre de relation ne passa pas inaperçu et ceci marqua la fin de sa recherche d’approbation paternel. Libéré de son envie de plaire à son père, du moins il le pensait fortement, l’adolescent finit de grandir et se lança à corps perdu dans les études, prépa-médecine, puis médecine, puis un petit détour dans une école militaire médicale avant d’être vraiment part de l’armée et d’être déployé dans des zones de combats, se spécialisant en Médecin Opérationnelle puis en traumatologie. Plusieurs relations sérieuses finirent dans le caniveau principalement à cause du manque d’assurance du jeune homme et de son obsession d’être quitté par l’autre. Ce jeune homme finira quand même par mettre un genou à terre et épouser un homme merveilleux qui calmera ses angoisses. Cocufié plusieurs fois par le passé, négligé, ridiculisé, ses relations n’ont jamais été faciles, mais ce qui aura été le plus dur aura été de découvrir que sa propre existence est un mensonge. En effet, plusieurs fois à l’armé on lui fera la remarque qu’il ressemble trait pour trait à son père, et pourtant ils se méprendront tous sur le patronyme de son père. Ces réflexions poussèrent le jeune homme à creuser et il fera avouer à sa mère que son père biologique n’être autre que le meilleur ami de son père, et cette révélation aura brisé son cœur, et quelque part réparer un peu les relations avec celui qui l’a élevé. La cellule familiale deviendra une chose de moindre importance concernant ses parents, n’entravant pourtant pas tous ce qui l’unit à son partenaire. Ils pensaient à l’avenir, à peut être ralentir avec les missions à l’étranger, et pourquoi pas se fixer réellement dans un chez eux, et commencer une réelle vie à deux. C’étaient leurs souhaits, mais ils étaient indécrottables tous les deux, l’armée c’était leur chez eux, alors le temps a passé, et l’occasion s’est perdu. Et quand son mari est tué en mission, le monde du jeune homme éclate en morceaux et le noie instantanément. Incapable de travailler, de sortir de son lit, il retournera même dans la maison de ses parents se cacher des mois durant sous sa couette, incapable de manger, de dormir, de penser. Le jour de son enterrement aura été le plus dur de sa vie, retenir ses larmes pendant toute la cérémonie militaire était une torture, mais il l’a fait. Et le reste de son cœur en miette tomba auprès de son bien-aimé dans le cercueil. Il n’a pas tourné la page, il ne peut pas, mais il essaie. Après cet épisode très immobile de sa vie, il arriva au Boston Massachussetts, se plongeant dans le travail, et le sport, accentuant encore plus son talent de pâtissier, tentant de tromper l’ennui avec des gens de passages, embrassant des crapauds et des grenouilles dans une vaine quête de nouvel amour naissant. Certaines histoires semblaient prometteuses mais les insécurités et le deuil non fait ont eu raisons de toutes. Depuis il enchaîne les relations sans lendemain, puisque voué à l’échec, se cache derrière une façade joyeuse et sûr de lui, charmant tous ceux qui se rapprochent un peu trop de la réalité. La réalité étant qu’il est brisé bien plus que tous ce que le service militaire aurait pu lui faire.
Et cette histoire, c’est la mienne.
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