tw : érotomanie

Elle est colère. Elle est profondément colère, elle qui est toujours de bonne humeur et qui voit toujours le côté positif de chaque instant de son existence. Mais comment ne pas être colère quand on apprend que son amant, celui qui est l’homme de sa vie malgré l’alliance qui trônait à son annulaire, s’était enfin séparé de sa femme. Que toutes les promesses faites entre les draps froissés le petit matin. Que toutes les visions d’avenir ensemble imaginées au détour d’une coupe de champagne. Que toutes les illusions de la jeune femme étaient fausses. Et que non seulement, Clive n’était pas revenu vers elle, la queue entre les jambes (au sens propre et figuré soit dit en passant) mais que, insulte suprême, il allait passer la Saint Valentin avec une autre qu’elle. Le feu dans ses grands yeux sombres, toute de noir vêtu, cette amoureuse de l’amour avait besoin de passer sa frustration pour éviter de débouler le lendemain chez son ancien amant pour passer ses nerfs sur lui ou sur sa greluche plutôt que l’une des pinatas. D’un pas décidé, elle pénétra les lieux avec furie, s’aventurant dans les haies sans réaliser que la dernière fois qu’elle s’était rendue dans un labyrinthe n’avait pas révéler un quelconque talent pour l’orientation chez elle. Elle tapa du pied dans une haie et sursauta quand elle sentit que la haie était bien trop dure. Peut être parce que ce n’était pas une haie mais le postérieur d’un.e autre participant.e.

libre
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tw : érotomanie

“Oups ! Je suis désolée.” s’excusa-t-elle d’autant plus piteusement qu’un rapide coup d’oeil lui fit prendre conscience qu’elle venait de débouler sur la scène de meurtre d’une pinata particulièrement violente. Si sa maladresse légendaire venait de frapper, elle ressentit une jalousie extrême ayant elle également l’envie de tabasser la pinata qui se trouvait déjà à terre. Peut-être que cela n’avait rien de glorieux de frapper un objet déjà blessé et agonisant mais l’envie était bien présente. Elle s’imaginait la tête de Clive sur cette dernière, ou plutôt d’une partie de son anatomie qui lui ferait davantage souffrir. Elle posa son regard dans celui de la jeune femme dont la colère lui renvoyait à la sienne. Elle ne pouvait décemment pas lui dire qu’elle l’avait pris pour une haie ; vu son état, elle risquait de la prendre à son tour pour une pinata. A la place, elle reposa ses yeux sur le pitoyable objet au sol. “Tu permets ?” lui demanda-t-elle l’autorisation en pointant ce dernier de son bâton. Elle avait trop peur de frapper une haie avec et de le faire tomber sur la tête de quelqu’un. Elle en était bien capable. Au moins, là, elle viserait le sol sans prendre le risque de blesser qui que ce soit, si ce n'est son ego si elle ratait le pauvre jouet sans défense.
@Nour Sharp

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