Baby, there's a shark in the water.

with @Perceval Hoffmann & @Kristofer Vermeer
warning : aucun.
21.03.2023 Baie de Samaná.

Il l’a mérité, songe-t-il. Ce sentiment de plénitude, l’espace peut-être d’une sortie en mer. Il l’a mérité d’être traité comme il l’était depuis le début de leur fréquentation avec le commis administratif. Il a bien sûr conscience qu’il est loin d’être parfait et que beaucoup estimeraient au contraire qu’il ne méritait pas d’être traité de cette manière, qu’il ne mérite pas quelqu’un de l’acabit de Perceval Hoffman. Et pourtant, en son for intérieur, il est convaincu qu’il a enfin obtenu ce dont il avait droit, le minimum qui lui était dû. Oui, il utilise les gens pour les orgasmes que ces derniers peuvent lui donner et réciproquement, faisant abstraction de leurs sentiments ou de leur projet. Oui, c’est un profond égoïste qui estime que le monde doit tourner autour de lui et que l’on doit se plier à sa volonté. Oui, il est suffisamment narcissique pour se persuader que tout le monde sur ce bateau est davantage fasciné par le spectacle qu’ils offrent tout deux que par celui de la nature qui se déroule sous leurs yeux. Mais oui, il estime que pour une fois, une fois seulement, il a le droit de profiter de ce moment de calme, de la présence rassurante et apaisée de l’homme à ses côtés et de la possibilité de se vautrer dans la luxure la plus profonde avec lui. Il méritait mieux que d’être le filet de sécurité d’un type qui ne l’avait jamais vraiment aimé, ou du moins pas suffisamment pour prendre en compte ses sentiments. Il méritait mieux que d’être ce comédien raté que le rêve américain avait avalé, mâché et recraché sans digestion. Il méritait mieux que d’être une éprouvette à MST malgré son comportement. Il méritait exactement ce qu’il était en train de vivre aux côtés du beau blond. Il ne savait pas du tout où leur histoire toute récente allait les mener mais il avait bien l’intention d’en profiter sans se prendre la tête.

Un frisson remonta le long de son échine dorsale pour redescendre immédiatement dans son pantalon en sentant la caresse de sa main dans le bas de son dos. “Mmmmmh.” réfléchit-il alors que les baleines commençaient à disparaître progressivement sous la surface au fur et à mesure de l’ascension de l’astre solaire. “Ca peut être une idée oui.” Ne les voyant plus, il en profita pour se retourner entièrement vers Perceval, entourant de ses bras sa taille à son tour. “Mais il paraît que les croisières sont mauvaises pour la planète.” Il fit un signe de tête en arrière vers les mammifères marins qu’on devinait plus qu’on ne voyait désormais. “Il ne faudrait pas trop les embêter.” Il posa ses lèvres sur celles de l’allemand de manière furtive, soufflant : “Il faudrait prendre beaucoup de douches ensemble pour compenser notre impact carbone.” Un léger sourire se dessina sur le coin de ses lèvres alors qu’il l’embrassa à nouveau, de manière progressivement plus passionnée et sensuelle, à la limite de l’indécence. Il s’était peut être réveillé tôt et n’avait sérieusement pas assez dormi mais Perceval avait le fâcheux talent de réveiller chacun de ses sens. “Oh !” Une voix féminine vint cependant interrompre ce qui commençait sérieusement à devenir un incendie. “Il y a des enfants ici. Prenez-vous une chambre !” La mère de famille s’exclama, reportant l’attention desdits enfants sur Kitt et Percy, alors même que jusqu’à présent ils regardaient la mère. La réponse du néerlandais ne se fit pas attendre. “Avec plaisir. Vous pouvez nous donner les trois derniers numéros de votre carte bancaire pour la réservation. On prendra avec le petit déjeuner inclus. J’adore les bananes au lever.” Il agrémenta sa réponse d'un large sourire avant de se tourner vers Perceval. "Continental ou anglais pour toi, chéri ?"

Baby, there's a shark in the water.

with @Perceval Hoffmann & @Kristofer Vermeer
warning : homophobie ; propos sexuels.
21.03.2023 Baie de Samaná.

Niché dans le creux du cou de son amant, serré dans ses bras puissants, le jeune homme profite de l’instant sans arrière-pensée, sans noeud au cerveau. Ils viennent peut-être de se rencontrer mais tout semble plus facile aux côtés du beau blond, tout plus naturel. Pour la première fois depuis longtemps, il se sent apaisé, presque heureux. Ce qui, en temps normal, le ferait fuir tant il a douloureusement appris que le bonheur n’était jamais que fugace. Mais il a décidé de profiter de ces vacances pour s’accorder un moment hors du temps et du quotidien. Il n’a pas à se poser de question ou s’inquiéter de ce que sera fait demain. Sans doute farniente au soleil et partie de jambe en l’air endiablé, de toute manière. Il observe l’horizon dans la proximité et la chaleur immédiates du corps de son amant du moment, se laissant porté par le caresses de ce dernier, les ressacs des flots marins et le spectacle des baleines qui s’éloignent progressivement alors que le soleil monte de plus en plus dans le ciel, dardant des rayons moins bienveillants. Rien ni personne ne peut le déloger de l’endroit où il se trouve. Et certainement pas une mère de famille du Tennessee frustrée par un mari bedonnant et des enfants terribles et qui l’empêche de savourer pleinement ce baiser plein de promesses et de passions offert par son bel allemand. Il ne peut s’empêcher de mordre et de provoquer dans de telles circonstances, sans pour autant se débarrasser de toute politesse, ce dont elle ne possède manifestement pas. Mais ses sourcils se haussent de surprise et un lent sourire amusé se dessine sur ses lèvres lorsqu’il entend Percy clasher la mère de famille sans qu’elle le réalise nécessairement.

“Bien, bien…” ne peut-il s’empêcher de murmurer, aussi admiratif qu’émoustillé par le répondant du commis administratif. “... Monsieur Hoffmann, c’est moi que vous traitez d’incorrigible alors que vous venez de renvoyer aux vicissitudes de sa vie cette honnête mère courage ?” Il se passe lentement la langue sur les lèvres, y recueillant le goût salé des lèvres que son amant avait posé sur les siennes quelques instants auparavant, sans le lâcher du regard. Incapable de résister à l’appel de son attirance suprême pour son beau chevalier, il glisse ses mains sous son t-shirt avant de se coller à lui à nouveau, glissant dans le creux de son oreille. “Tu avais quoi de prévu aujourd’hui après cette excursion ?” Il espérait qu’il n’avait rien prévu parce qu’il avait bien l’intention de faire preuve de davantage de démonstration d’affection envers ce dernier, si possible en tenue d’Adam. Et pourquoi pas profiter de la piscine privée de ce dernier pour la baptiser de la manière la plus incorrigible soit-elle. Il déposa un nouveau baiser sur ses lèvres, montrant bien par là même à l’homophobe de service qu’il n’en avait rien à faire de ses remarques avant de se caler dans les bras du blondinet pour observer à nouveau l’océan.

Les baleines ne paraissaient plus à l’horizon et étaient remplacées par les dauphins rieurs qui se mirent à tourner autour du bateau, profitant de sa houle tandis qu’il démarrait vers la côte, pour nager plus facilement. Il poussa un profond soupir de contentement installé de cette manière, fermant presque les yeux pour aiguiser ses autres sens et s’imprégner de ce moment, histoire qu’il dure plus longtemps encore dans ses souvenirs. “Je reconnais que ça valait la peine de se lever aux aurores.”  finit-il par admettre avant de sourire doucement, une plaisanterie sur le bout de la langue qu’il comptait bien lancer au mépris des convenances.