Baby, there's a shark in the water.

with @Perceval Hoffmann & @Kristofer Vermeer
warning : aucun.
21.03.2023 Baie de Samaná.

Faudrait-il mettre des allumettes pour laisser ses yeux ouverts ? Certes, il avait passé la majorité des vacances à dormir et faire la fête et embrasser Perceval et emmagasiner des souvenirs tropicaux et éviter la turista et s’envoyer en l’air (de préférence avec Perceval) et à faire des sports nautiques et à bronzer en lisant de bons bouquins autour de la piscine. On ne pouvait pas dire qu’il s’agissait de vacances épuisantes mais devoir se lever avant même le soleil, c’était au-dessus de ses forces comme il l’avait expliqué à celui qu’il ne parvenait pas encore à définir. C’était leur 4e rendez-vous, pas qu’il les comptait mais quand même un peu. Il ne dépassait souvent pas même le premier rendez-vous alors 4, plus qu’un miracle, il allait avoir bientôt 12 mecs qui allaient le suivre en lui demandant de changer l’eau en vin, ou en rhum vu les lieux.

La prise en charge chaotique par l’agence n’aida pas Kitt à se remettre de l’arrachage de son lit aux aurores. Le fait qu’il n’y avait pas assez de place dans le bus, le contraignant à s’installer sur les genoux de Percy le réconcilia cependant. Il se cala d’ailleurs dans le creux du cou de ce dernier, terminant sa nuit bien trop courte interrompue par l’arrivée, prévisible, de son beau chevalier en plein milieu de la nuit. Il avait laissé la porte légèrement entrouverte pour lui permettre d’y pénétrer et le visage trop alerte du beau blond avait entrainé un jet d’oreiller du bougon artiste avant de se laisser convaincre d’une autre manière d’ouvrir définitivement les yeux. Les soubresauts du bus et la présence chaleureuse de Percy lui permettait de se laisser flotter vers un sommeil bienvenu mais, trop vite à son goût, ils parvinrent à leur destination et le vent glacial de ce début de journée qui commençait lui causa des frissons. “Ces choses qu’on fait par…” Il s’arrêta, se rendant compte de ce qu’il était en train de dire. “... folie pure.” termina-t-il avant de se tourner vers l’agent administratif. “T’es bien le seul capable de me faire faire ça.” Il lui adressa cependant un doux sourire.

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21.03.2023 Baie de Samaná.

Encore tout ensommeillé, même s’il a su débuter par deux fois cette journée de la plus agréable des manières qui soit, il ne peut s’empêcher de réprimer un baîllement tandis qu’un frisson parcourt son échine dorsale. Non seulement, c’est un crime de les faire se lever aux aurores, en dépit de la journée magique promise par l’agence de voyage, mais c’est tout autant scandaleux qu’il fasse froid au Mexique. Ce n’était pas ce qu’on avait en tête quand on lui annonçait un voyage sous les tropiques pour profiter des plages de sable fin, de cocotiers exotiques et de mer turquoise aussi brûlante que le regard de Perceval quand il le posait dans le sien. Malgré sa moue grognon, il ne peut jamais réellement la maintenir lorsqu’il est en présence du germano-texan tant ce dernier l’apaise et lui fait apprécier l’instant présent comme nul autre depuis bien longtemps. Il ne se pose pas de questions avec lui : il se contente d’apprécier chaque seconde égrenée à ses côtés, s’émerveillant en son fort intérieur de ce qu’il ne se lasse ni de sa présence, ni de leurs discussions, ni de son corps dont il a entrepris de dresser une carte précise avec sa langue pour l’imprimer dans ses souvenirs. “Sans doute un peu des deux.” confesse-t-il, la voix ensommeillée et le sourire élargie par le nouveau geste de galanterie ultime de son compagnon. Un nouveau frisson le parcourt alors qu’il sent la chaleur et l’odeur de Perceval l’envahir sous sa veste si galamment prêtée, mais un frisson bien plus agréable cette fois-ci. “Merci.” murmure-t-il, se tirant toujours progressivement de son sommeil qui n’a toujours pas décidé de le quitter.

Faisant craquer son dos en étirant celui-ci, il détourne son attention vers le capitaine du bateau qui leur distribuait des gilets de sauvetage qu’ils avaient pour obligation de porter et comment l’excursion allait se dérouler. Il adressa une petite moue dubitative devant la couleur bien peu seyante du orange de la bouée avant d’accepter de l’enfiler. “Je perds tout mon sex appeal là.” souffla-t-il avant de se tourner vers Percy. “Non.” râla-t-il. “C’est pas juste, tout te va.” Il fronça les sourcils sur le ton de la plaisanterie avant de suivre le mouvement de foule qui se répartissait sur différents petits bateaux blancs. Histoire de ne pas être séparés, il attrapa la main du beau blond avant de se diriger rapidement vers l’un des navires. “Tant qu’à faire, autant être bien placé.” Il ne s’était pas fait réveiller aux aurores pour rien après tout. Il espérait juste ne pas avoir le mal de mer. Il ne pouvait s’empêcher de sourire en se remémorant leur conversation dans la capsule. “Ca y est. On y est : on va voir de vraies baleines.” Il n’aurait jamais imaginé qu’ils se seraient fréquenté aussi longtemps pour parvenir à un tel objectif. Il ignorait même qu’il s’agissait d’un objectif s’il fallait être tout à fait honnête. “Je ne regrette vraiment pas d’avoir participé à cette expérience.” commenta-t-il sans pouvoir détacher son regard de celui de Percy, l’envie furieuse de l’embrasser le prenant alors qu’il observait les doux rayons du lever du soleil accentuer la beauté du trentenaire.

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Le jeune homme plissa les yeux prétendument rendu plus brillants au contact du gilet orange absolument hideux ne seyant pas à sa silhouette de rêve et dans lequel il se sentait plus ridicule que jamais. Il secoua lentement et négativement la tête avant de s’approcher et de faire mine de le mordre, comme un requin, avant de s’éloigner doucement tout en restant dans son entourage direct. “C’est le manque de sommeil.” plaisanta-t-il joyeusement. “Je ne sais pas ce qu’il s’est passé pour toi, mais j’ai pas beaucoup dormi. J’ai même un peu mal aux fesses.” Il haussa les sourcils de manière suggestive avant de mettre délicatement une main au postérieur de son compagnon lorsqu’il passa à ses côtés pour monter sur le voilier prêt à les emmener à la rencontre des géants des mers. Montant en équilibre précaire sur ce dernier, il fit jouer ses talents en la matière pour ne pas se retrouver à l’eau et se rapprocher du bastingage vers l’avant droit. Le groupe de touristes et plaisanciers s’étant considérablement réduit, celui-ci s’égrenait en petit groupe ou duos, plus ou moins bruyant en cette heure parfois matinale pour les aficionados de Spring Break. Au moins, avait-il eu la présence d’esprit de s'enivrer de la seule présence de son amant régulier la veille au soir. La houle secouant l’édifice précaire aurait eu vite fait de lui faire rendre son estomac de la veille à défaut. Il espérait juste que les autres plaisanciers avaient eu la même présence d’esprit : il détestait voir des gens régurgiter et était incapable de se contenir s’il entendait ou voyait ce genre de spectacle bien peu appétissant.

Kitt ferma doucement les yeux et répondit au doux baiser de Percy en glissant lentement et furtivement sa langue dans sa bouche, simple geste l’aidant à se réveiller plus sûrement aux fins d’apprécier un spectacle qu’il s’était promis depuis longtemps. Il devait s’agir, à la base, de leur deuxième rendez-vous mais celui qu’ils avaient vécu dans l’endroit magique de l’aquarium de Boston avait tout autant lever le niveau entre eux. Même s’il refusait de l’admettre à ses amis qui ne manquaient de le titiller, il appréciait réellement la présence du beau blond à ses côtés et même si ces vacances n’avaient pas été pensées ensemble à l’origine, le néerlandais devait bien avouer que les journées passées sans lui lui paraissaient un peu plus fades. Et il ne parlait pas que du sexe pour une fois. Il détacha ses lèvres avant de tourner son regard vers l’horizon, cherchant désespérément les premiers signes des cétacés. Peut être un peu trop tôt puisqu’ils quittaient à peine le port. Alors que le soleil se levait doucement mais sûrement, il inondait de ses rayons timides le couple d’amants alors que des dauphins s’approchaient doucement de la coque.

“Oh regarde !” s’enthousiasma le jeune homme en pointant du doigt l’un des mammifères matins qui profitait de l’action du bateau sur l’eau pour sauter dans son sillage. Il se mordilla la lèvre, incapable d’en détacher les yeux, pointant du doigt et s’enthousiasmant au même titre que les autres touristes cette rencontre sauvage et joyeuse. Finalement, cela valait le coup de s’être levé plus tôt. “Tu passes de bonnes vacances ?” lui demanda-t-il alors que le bateau s’éloignait du large et donc du banc de dauphins.

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« Oh vraiment ? Il va falloir y remédier alors… » plaisanta-t-il d’un ton coquin. « La nuit prochaine certainement, ton séant sera contraint aux mêmes exercices que le mien. » Il ponctua son sous-entendu direct d’un haussement de sourcil. Si Perceval avait toujours été généreux avec lui, l’acteur néerlandais avait bien l’intention de lui démontrer qu’il pouvait rendre la pareille avec un plaisir non dissimulé. Kitt avait toujours eu un appétit sexuel démesuré si tôt qu’il avait connu les premiers émois charnels et ne s’en était jamais caché. Pendant longtemps d’ailleurs, ses multiples partenaires avaient plaisanté sur le fait que s’il cherchait réellement à poursuivre une carrière d’acteur, il devrait traîner du côté des studios pornographiques où il se ferait sans la moindre difficulté un nom encore plus grand que jusqu’à présent. Il avait cependant toujours refusé de mêler son plaisir avec le travail, sauf lorsqu’il s’agissait d’asseoir ses ambitions. En ce cas précis, il entendait uniquement profiter des charmes de son partenaire avec lequel l’alchimie n’était désormais plus à démontrer. Installé sur le bateau, il répondit langoureusement à son baiser, collant son corps auprès du sien pour conserver un maximum de chaleur corporel en cette mâtinée frisquet. Lui qui, usuellement, détestait ce genre de geste de propriété ne pouvait s’empêcher de fondre auprès de son beau blond. S’il avait bien du mal à le reconnaître, et moins encore à l’admettre, le jeu Love is blind auquel il avait participé avait radicalement changé son existence et ses habitudes. Les choses qu’on faisait pour les baleines…

Dévorant l’horizon marin des yeux, ces derniers s’illuminent en découvrant les joyeux sauts des mammifères marins le long du bastingage. Il a conscience qu’il a l’air d’un véritable gosse en les voyant faire. Ce n’est après tout pas comme s’il voyait des dauphins pour la première fois. Lors de ses récentes vacances aux Bahamas, il avait après tout pu prendre la pose avec certains à l’hôtel où il logeait. Mais c’était la première fois qu’il en voyait en complète liberté et c’est à ce moment qu’un sentiment de culpabilité l’envahit en réalisant que les dauphins précédemment rencontrés seraient bien plus heureux au large que dans un complexe aquatique, aussi grand fut-il. Il ne peut s’empêcher de poser la tête sur l’épaule de Percy, les observant les accompagner jusqu’au large, lieu de leur destination. Depuis combien de temps n’avait-il ressenti un tel instant de plénitude ? C’était agréable de partager ce genre de moment avec un amant plutôt qu’un ami. C’était peut être cliché et loin de ce qu’il recherchait depuis sa précédente et unique relation sérieuse, mais pour une fois, il décidait de lâcher les brides. Pour une fois, ça ne le gênait pas de se laisser aller à une possibilité. D’ici quelques jours, ils reviendraient l’un et l’autre à Boston reprendre leur train-train quotidien. Cet instant précis n’était qu’un instant fugace, en dehors du temps, qui ne durerait pas. Autant se jeter à corps perdu dans cet instant d’éternité avec l’intention ferme de son caractère unique.

« J’avoue que cela fait bien longtemps que je n’ai pas eu d’aussi bonnes vacances. » Il ne put s’empêcher de rire doucement. « Travailler à Harvard a décidemment beaucoup d’avantages. » poursuivit-il, laissant le mystère planer sur le fait qu’il parlait du coût du voyage ou de la compagnie offerte par le plus grand des hasards. Ayant bien du mal à se passer de ses baisers, il l’embrassa doucement, langoureusement avec la lenteur du début de mâtinée alors que le soleil inondait désormais la baie de ses rayons de lumière. Un endroit et un moment idéal pour le vivre avec un prince charmant de la trempe de Percy. Soudain, la voix du capitaine résonna pour les inciter à regarder sur leur droite tandis que le bateau arrêtait lentement sa course. Il chercha sur l’horizon avant qu’un cri d’enfant ne résonne et suivant le petit doigt potelé il remarqua une sorte d’écume. Non pas une écume mais le dos d’une baleine. Ils l’avaient fait ! Ils étaient en train d’observer ces fameuses baleines.