A son interrogation, l’ainé ne répond rien, alors elle tente de poursuivre le chemin. Elle est donc main dans la main avec un vieux bonhomme qui commence à râler, à faire quelques tentatives afin de bouger ses phalanges et se libérer de ses doigts. Elle en grince des dents, sa patience mise à rude épreuve, elle s’essaie à lui ordonner, « C’est bientôt terminé, » une façon pour elle de lui dire qu’il faut qu’il parvienne à se calmer, sinon… C’est encore longtemps qu’il va la supporter. Chose qu’il semble ne pas désirer. Il marmonne plusieurs mots, qui ne font pas de sens pour la Haiwee, concentrée sur la recherche des piles qui sont inscrites sur le papier.

Quand elle pose les yeux sur le carton qui indique ce qui se trouve à l’entrée du rayon, elle est soulagée d’y lire l’objet qu’elle recherche par procuration. « Mignon petit couple. » Elle ne regarde plus l’indication, aux mots, elle retourne la tête directement, exagérant une grimace à son intention. Lui montre combien elle est paumée, que si elle n’y avait pas en elle, cette rage de vaincre, elle aurait déjà abandonné, lui aurait dit qu’elle lui laisse le contrôle des paris mais de sa destinée, aussi. « Il a la bougeotte, » le murmure d'une expression ridicule et veillotte, qu’il répète, énervé, « Bougeotte ! » ça paralyse la Haiwee, les yeux écarquillés. Après un compte à rebours silencieux, elle s’égare en des « Oui, fin… » Mais elle manque d'arguments, car après tout c’est vrai, pas de quoi être âgé et à la fois crétin.

- JOURNAL: 1/1 REUSSI
- PILES: 1/2 REUSSIS
- DENTIFRICE: 1 REUSSI
- POMMES: 3 REUSSIS

Elles sont minimes, ses justifications, de toutes les façons, elle s’est emmêlée les pinceaux, dans ses propres mots. Et pour le coup, tout ce qui lui importe, c’est de terminer cette liste de courses et de passer à l’après, quand dans l’appartement à Sheng, ils pourront se retrouver. Qu’elle puisse revendiquer tout ce qu’elle peut désirer, et parce qu’elle est en constant manque de lui, il ne sera pas étonné, que ce soit charnel, pas vrai ?

Et bien que ses joues s’empourprent à voir son petit vieil homme s’agacer, continuer à roundiner, elle s’essaie à ne pas perdre la face, surtout quand il lui semble que la partenaire de l’étudiant parle à sa place. « Maboule ! » Elle en fronce les sourcils, parce que cela renforce sa gêne, le mot balancé, l’insulte détournée, « Pauvre petite. » et la voilà qui la prend en pitié. Elle qui tient toujours son papi par la main, qui regrette presque d’avoir recroiser leur chemin.

Ses mâchoires serrées, elle ne bouge pas, elle en a même oublié ce qu’elle cherchait voyant la sénior s’approcher d’elle, totalement figée. « Pauvre Haiwee... » réenchérit l’Adams, tandis que la brune observe celle qui vient de se glisser à ses côtés, comme si elle se portait garante des prochains gestes de celui qu’elle parraine. Faute d'une vieille personne, elle se retrouve avec deux, et si au départ elle ressentait une tendresse pour eux... « Cadeau ? » A présent, la douceur s'est estompée, et une légère grimace traverse l’expression de l’amérindienne, de sa main libre, elle balaie la proposition, sans se douter que sa nouvelle copine verrait ce mouvement comme une invitation. Elle pose sa paume sur son avant-bras, bienveillante et lui offre un sourire franc qui lui glace quasiment le sang. De demander de l’aide à Sheng, Haiwee en est à deux doigts, mais avant de le faire, elle s’essaie à bafouiller, « Je, » mais elle ignore même ce qu’elle pourrait prononcer, elle se contente piètrement s’excuser, « je vous remercie, ça va aller. » bien que dans sa voix, le doute plane, n’est-ce pas ? « On devrait continuer, sinon le magasin va fermer. » Excuse toute trouvée, puisqu’ils ont commencé leurs œuvres de charité en bons derniers.

- JOURNAL: 1/1 REUSSI
- PILES: 2/2 REUSSIS
- DENTIFRICE: 1 REUSSI
- POMMES: 3 REUSSIS