Je n'avais aucun souvenir de la soirée que je venait de passer et c'était d'autant plus perturbant que je me souvenais de la veille. Un blackout, c'était vraiment la pire chose qui pouvait m'arriver aujourd'hui, enfin je crois. Le taxi n'allait pas tarder à arriver et j'avais hâte de retourner dans un endroit qui me parlait, la mather house. On y serait carrément mieux que dans la rue sur un banc, c'était une certitude. "Tu peux pas contrôler ce genre de choses aussi Alex.." Je soupirais, elle avait raison. Mais qu'est-ce que ça pouvait m'faire chier aussi. Tout ce que j'voulais, c'était être bien, heureux. Mais faut croire que ça ne serait pas mon cas. "Ouais j'sais... mais j'aurais aimé en être capable..." Ne rien ressentir, ne pas s'attacher... ça aurait été la belle vie. Je n'serai pas dans cet état et tout irait bien. Mais bon, faut bien s'faire une raison... j'étais mal, j'étais triste et j'voulais simplement aller mieux.
L'amour c'est le sentiment le plus fourbe qui existe. Il arrive sans prévenir, s'installe aussi longtemps qu'il le souhaite et en plus de ça, il vous fait souffrir comme jamais. C'est vraiment horrible. Mais il faisait tellement de bien quand c'était réciproque, quand y avait pas de disputes. Ca dépendant entièrement des moments. Et j'étais vraiment triste qu'Alexander ait ce genre d'expériences dès ses débuts. Après tout, leur hsitoire n'avait pas duré super longtemps. C'est vraiment dommage. "Ouais j'sais... mais j'aurais aimé en être capable..." Tout le monde aimerait ce genre de pouvoirs j'pense, après une rupture, toujours douloureuse. Mais c'est impossible. On doit faire avec. Ca va t'aider à te construire Alex et puis ça te montre qu'elle n'est pas la femme qui te faut.. Je vis enfin le taxi arriver et je me leva, aidant Alex vu qu'il était encore avec ses béquilles. Aller, on y est presque. Je lui ouvris la porte du taxi et on s'installa plutôt rapidement. Au campus d'Harvard, s'il vous plaît ! dis-je en m'adressant au chauffeur.
Je préférais ne plus rien dire pour ne pas m'apitoyer sur mon sort. C'était loin d'être mon genre et fallait que j'arrête d'être aussi... pitoyable. Je ne voulais pas l'être, aux yeux de personne. Encore moins aux yeux de mes proches. Alors fallait que je me reprenne en main et que j'arrête d'être aussi abruti en arrêtant de me plaindre. "Ca va t'aider à te construire Alex et puis ça te montre qu'elle n'est pas la femme qui te faut.." Je soupirais, elle avait raison... Elle n'était pas la femme qu'il me fallait. Je devais l'oublier assez vite... malgré la difficulté que ça impliquait. C'était dur d'oublier une femme pour qui on a des sentiments... Le taxi arrivé, je me relevais. "Aller, on y est presque." Je hochais la tête. J'étais pas vraiment habile puisque j'avais encore beaucoup d'alcool dans le sang mais Briony m'aidait et j'entrais donc dans l'automobile. "Au campus d'Harvard, s'il vous plaît !" disait-elle en s'adressant au chauffeur. Il reprit la route pour nous emmener sur le campus de la fac. Je tournais la tête vers ma meilleure amie. "L'amour, ça craint." Je hochais la tête, acquiesçant mes dires.
Alors qu'on était enfin installés dans le taxi, qui semblait pas encore crade avec du vomi de personnes bourrées qui voulaient rentrer chez elle, Alexander reprit la parole, tout en se tournant vers moi. J'en fis de même pour l'écouter. "L'amour, ça craint." Je souris nerveusement tout en lui reprenant la main encore et encore. Ouai, j'suis tactile et alors ? Y a un problème avec ça ? Alors que j'allais lui répondre un truc super philosophique, le chauffeur devant nous nous interpella. Peine de coeur mon garçon ? dit-il avec un air de compassion qui m'toucha. Ecoutes c'qu'un vieux comme moi peut t'dire. Parfois les ruptures peuvent être dures à avaler sur le coup, mais quelques jours plus tard, on voit pu les choses de la même façon et tu verras qu'il y aura toujours un moyen d'arranger les choses. Ouai, bon, perso, j'voulais pas qu'il s'remette avec Alexis. Il était mieux sans.
Ce qui était bien avec Bri, c'était qu'on pouvait tout se dire, on s'acceptait tel qu'on était. Et quand j'pensais que l'amour, ça craignait, je n'hésitais pas à le lui dire. En plus, elle avait cette façon de me réconforter en étant tactile, ça m'faisait du bien, vraiment. Elle allait répondre mais le chauffeur, comme dans tous les films et séries, se mêlait de nos affaires. "Peine de coeur mon garçon ?" Il avait un air... de compassion ? J'savais pas trop. Avec la nuit, je distinguais mal les choses. Enfin, il n'attendait pas ma réponse qu'il enchainait. "Ecoutes c'qu'un vieux comme moi peut t'dire. Parfois les ruptures peuvent être dures à avaler sur le coup, mais quelques jours plus tard, on voit pu les choses de la même façon et tu verras qu'il y aura toujours un moyen d'arranger les choses." Je hochais les épaules, comprenant ce qu'il voulait dire sans pour autant y croire. Ça faisait déjà deux jours qu'on avait rompu et ça s'était pas atténué. Et je pense pas que les choses pourront s'arranger, puisqu'elle tient trop à ses Eliots. "J'pense pas... mais merci du conseil m'sieur." Toujours poli, même quand on va mal.
N'empêche, il est trop bien ce chauffeur d'avoir voulu essayer de réconforter Alexander à sa manière, j'trouve ça vraiment cool et adorable de sa part, parce qu'il aurait très bien pu rester de son côté de la voiture. Mais non, il l'avait pas fait, c'est chou. Vu qu'il ne s'était pas adressé à moi directement, j'avais rien répondu même si j'aurai voulu le remercier. Au lieu de ça, j'laissa Alex gérer la situation à sa manière avec un sobre : "J'pense pas... mais merci du conseil m'sieur." Poli et sympa comme réponse, good game Alex. Je jeta un coup d'oeil au chauffeur avant de lui sourire doucement, tandis qu'il comprenait qu'il n'y avait rien à ajouter. Ouai, l'amour, ça craint, comme tu dis mon pote.. Enfin, par moment. Mais j'vais pas lui dire ça quand même, ça s'fait pas.
C'était bizarre de recevoir des conseils d'un homme que je ne connaissais pas et donc qui ne savait rien de ma vie actuelle. Il suffisait juste de dire qu'on a le cœur brisé pour recevoir un conseil qu'il a pu donner à n'importe quel autre client ? J'suis pas vraiment d'accord mais je ne le montre pas. Il conduisait, je le laissais donc raconter ce qu'il voulait. "Ouai, l'amour, ça craint, comme tu dis mon pote.." Je soupirais alors que je tournais doucement la tête pour regarder à l'extérieur. Je reconnaissais la route et je remarquais qu'on était bientôt arrivé sur le campus de Harvard, ce qui me faisait sourire. Je m'adressais de nouveau à ma pote. "T'sais que j'suis dans la chambre du vp now ? J'avais plus de toit donc j'suis revenu à la mather house.." J'ai de la chance quand même. J'avais mes deux meilleurs amis à la tête de la meilleure maison de l'université, si c'est pas la classe ça !
Finalement, le chauffeur de taxi ne rajouta plus rien par la suite, ayant compris qu'il avait réussi, je suppose, à faire passer son message. Le pauvre, il avait tellement l'air gentil que j'essayais sincèrement qu'il avait une femme, des enfants. Qu'il menait une vie heureuse quoi. Il le méritait j'pense. J'poursuivis ma discussion avec Alexander, confirmant ce qu'il pensait sur l'amour. Le sentiment le plus imprévisible qui existe, le plus déroutant, surtout pour ceux qui n'en connaissent pas l'étendue. Comme Alex. J'pense qu'il devait vraiment être surpris de la douleur qu'on peut ressentir alors qu'aimer une personne, à la base, c'est beau, c'est l'apothéose. Le monde tourne pas rond, c'tout. "T'sais que j'suis dans la chambre du vp now ? J'avais plus de toit donc j'suis revenu à la mather house.." Je lui souris doucement alors qu'en fait, je m'inquiétais. Ca voulait dire qu'il allait vraiment s'installer de nouveau ici ? C'est vrai qu'il était en coloc à la base avec Alexis.. ca fait chier ça. J'espère qu'elle va pas lui faire payer le mois entamé, ce serait vache de sa part, surtout qu'elle a plein de fric elle. Tu vas enfin découvrir les vraies joies de la coloc et comprendre touuuut ce que tu avais loupé en restant dans un appart extérieur. C'est bien mieux chez nous ! Pis, si en plus, t'as Jeno en coloc. Mon VP, aka l'homme parfait héhé. Nan sérieusement, j'suis contente qu'il ait été élu, il faisait du bon boulot. Et voilà les enfants, on est arrivés ! Je releva le regard vers la fenêtre. Ah voui, en effet. Je lui tendis l'argent nécessaire pour payer la course puis sortis avant d'aider Alex ensuite. Merci. Pour tout !
Si j'avais su dans quoi je m’engageais en me mettant en couple avec Alexis, je crois que jamais je ne l'aurai fait. Sérieusement, à quoi ça sert de se mettre avec quelqu'un quand on finit par souffrir à la fin ? Enfin, faut croire que je suis pas tombé sur la bonne vu le nombre de personnes heureuses en amour à Harvard. "Tu vas enfin découvrir les vraies joies de la coloc et comprendre touuuut ce que tu avais loupé en restant dans un appart extérieur. C'est bien mieux chez nous ! Pis, si en plus, t'as Jeno en coloc." Je lui souriais en hochant la tête. Bon, j'avais déjà été dans la mather house à mes débuts à la fac, mais quand j'ai eu l'opportunité de partir, je suis parti. Jusqu'à maintenant. "Ca va être cool ouais. Avec vous itou, on va s'mettre bien!" J'étais de retour avec ma famille et rien de tel pour être bien. "Et voilà les enfants, on est arrivés !" Je souriais alors que je regardais dehors. Et oui, on était à Harvard... Briony se mit à payer le chauffeur et, une fois fait, elle sortait puis m'aidait. "Merci. Pour tout !" J'enchainais également. "Merci m'sieur." La portière fermée, il se remit en route vers Cambridge pendant que nous, on était devant notre maison. "Ca fait du bien d'être chez soi."
C'était vraiment nul qu'Alex ait loupé toutes ces choses à la Mather House, les soirées imprévus, les batailles entre les chambres, ce genre de choses que seuls les mathers résidant peuvent connaître. Ca gâche un peu le truc j'trouve. Mais bon, il revient enfin au bercail comme on dit hein. "Ca va être cool ouais. Avec vous itou, on va s'mettre bien!" Je ris un peu en entendant ça. C'est clair qu'on allait s'mettre bien, c'est le mot le plus adéquat pour décrire l'ambiance Mather House, c'est certain. On arriva bien rapidement au campus d'Harvard et j'sortis du taxi, tout en payant le chauffeur. Alexander me suivit de près. "Merci m'sieur." J'remis mon porte-monnaie dans mon petit sac, referma ce dernier avant de relever mon regard vers mon meilleur ami. Celui-ci paraissait un.. peu détendu ? J'sais pas trop. Il peut vite changer d'humeur j'pense. On est tous comme ça lors des ruptures, lunatiques à fooond. "Ca fait du bien d'être chez soi." dit-elle, ne faisant qu'agrandir mon sourire sur les lèvres. N'est-ce pas ? Harvard, la nuit, c'est beau j'trouve. Avec les différents bâtiments illuminés, les confréries mises en valeur et tout. T'as besoin d'aide pour avancer ou pas.. ? Ca doit être chiant d'être en béquilles. Surtout quand ton esprit est pas totalement avec toi.
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Je n'avais aucun souvenir de la soirée que je venait de passer et c'était d'autant plus perturbant que je me souvenais de la veille. Un blackout, c'était vraiment la pire chose qui pouvait m'arriver aujourd'hui, enfin je crois. Le taxi n'allait pas tarder à arriver et j'avais hâte de retourner dans un endroit qui me parlait, la mather house. On y serait carrément mieux que dans la rue sur un banc, c'était une certitude. "Tu peux pas contrôler ce genre de choses aussi Alex.." Je soupirais, elle avait raison. Mais qu'est-ce que ça pouvait m'faire chier aussi. Tout ce que j'voulais, c'était être bien, heureux. Mais faut croire que ça ne serait pas mon cas. "Ouais j'sais... mais j'aurais aimé en être capable..." Ne rien ressentir, ne pas s'attacher... ça aurait été la belle vie. Je n'serai pas dans cet état et tout irait bien. Mais bon, faut bien s'faire une raison... j'étais mal, j'étais triste et j'voulais simplement aller mieux.
