t'es pas tant connu pour ton éloquence, elle va et s'en vient, aléatoirement en fonction de qui tu as en face pour interlocuteur. et c'est possiblement cette raison qui t'avait aussi poussé à faire la demande du silence, de ne rien échanger, car tu aurais perdu tes moyens à l'image de ce soir. incapable, soutenir son regard comme si elle allait te transformer en pierre quand des heures durant tu étais celui qui tentait de faire naitre quelque chose, une illusion tout au plus, lors de ses visites imposées. non, non, c'est pas ce que j'ai voulu dire, c'est pas évident que c'est l'inverse pourtant ? la panique qui s'empresse de te dicter, à ne pas parvenir à l'expliquer correctement, t'embrouiller plus qu'il ne le faudrait. ne rien dire, pour ne pas en révéler plus qu'il ne le faudrait. tu trébuches entre les deux, à alterner entre les silences lourds et les empressements qui sont des aveux de stress. qu'est-ce qui t'entrave neo ? ses paroles qui te forceraient à garder la tête baissée, ou alors ses doigts qui reviennent sur les tiens et forcent la surprise ? mouvement imperceptible à rester ainsi, seule la tension des muscles te trahit, à te fixer un point dans le vide, ou alors les phares d'une voiture que tu suis avec attention, bien trop pour qu'il ne s'agisse d'un hasard. tu les entends, ses explications rassurantes sans pour autant en dévoiler trop, juste assez pour que tu réunisses l'aplomb suffisant pour te redresser doucement, visage qui reste incliné vers les chaussures, à pincer les lèvres. mais ... est-ce que t'es là, parce que c'est moins pire qu'ailleurs-- quand elle avait abordé l'abandon dont elle souffrait, sûrement loin des siens, quand l'accueil chez elle ne devait pas être des plus chaleureux. néanmoins, ça restait quelque chose de sombre à être avec toi. ou parce que ... toi aussi ... ? énigme de plus à décrypter, tu secoues ta tête, mèches décolorées qui suivent le mouvement sur le front, bientôt balayées par la brise. j'ai essayé de le montrer, le faire comprendre aussi le soin que t'appliques de ne pas t'adresser à elle, troquer les te le faire comprendre pour encore une fois dépersonnaliser les confessions, c'est rageant neo, d'une façon horripilante. quand bien même tu amplifies la pression de vos mains ensemble, le menton qui se lève vers elle pour capter son attention. mais ça semblait juste idiot. tout comme ton attitude, tourner autour du pot.