appel à l'aide de celui qui est habituellement en charge, contraint de réclamer qu'on s'occupe de lui autrement et à reconnaitre sa faiblesse. habitué à être habillé pour les évènements, stylistes ou ta mère, parfois ta soeur aussi. t'as jamais pris le temps d'apprendre, noeud compliqué qui faisait écho à ton mécanisme de penser, t'écrouler sous la difficulté d'une chose aussi simple. à ressentir parfois la tension dans la nuque, attirance physique à laquelle tu résistais, te focalisant sur l'habileté des doigts à venir à bout de ton problème en quelques secondes à peine. merci. et voilà comment expliquer la rémunération, elle t'avait touché, obéit à ta demande, et ça suffisait amplement pour justifier un salaire. lenteur du regard qui suit le tissu encore tenu pour remonter jusqu'au visage, écho des paroles. l e n a. comme si elle venait de devenir réelle, que le prochain contact tu pourrais sentir le coeur battre sous sa poitrine et le sang frapper dans ses veines. il disait vrai. détournes la révélation quand son expression est figée, à lisser la cravate entre tes mains, inspecter ta tenue en penchant la tête. à quoi bon en savoir plus ? l'issue est la même, garder le fossé creusé, ne pas chercher à le combler pour espérer quelque chose. tu n'attends rien de plus que son corps, et elle ton argent. donnant-donnant et tout le monde s'en satisfait de cette manière. tu dévies, ouvres le placard à chaussures avec les manteaux, les yeux qui scrutent les différentes options pour finalement sortir plusieurs choix, trois paires de souliers et deux vestes, déposes les chaussures au sol pour tenir les vestes à ta hauteur. c'est quoi qui ira le mieux tu penses ? et t'oses, transgresser la règle, lui demander ce que elle pense, son avis, quand il ne comptait pas, à user d'elle comme si elle n'avait pas de libre arbitre. mais l'impression que la pression a diminué, légèrement, mais le drame de l'expérience inachevée devient un souvenir, à te servir de votre temps ensemble d'une manière inédite.
i'll float away |
scène ordinaire que l'on s'y tromperait, explicable si quelqu'un venait à débarquer ici et demander ce que vous faîtes. mais tu ne pourrais en fournir aucune, car elle n'est pas supposée faire ça, t'aider à choisir tes vêtements quand elle devait t'en débarrasser. mais à situation exceptionnelle, comportement exceptionnel. discussion banale, plate, pas de celles que tu retiendras dans quelle année. elle ne sera plus que fade et insignifiante à la fin de ta soirée. si tu le dis, je te fais confiance. ne pas dénoter l'attitude fuyante quand elle coopère, joue à la poupée grandeur nature quand tu réclames de l'attention pour être irréprochable à l'évènement. et qu'est-ce que tu diras si on te fait une remarque sur ta tenue ? c'est la fille que je loue qui m'a conseillé. location, emprunt, prêt, c'était les termes, à bénéficier de son temps moyennant rétribution. la veste que tu enfiles, époussettes la matière quand tu te penches pour attraper les chaussures et prendre place sur l'une des chaises du salon. mais le mouvement est stoppé. beau ? question qui se perd, il n'avait jamais été question de savoir ce que vous pensiez l'un de l'autre, seulement les symboles et attraits que vous représentiez. mais tu balayes, enchaines avec la suite. ils me mangent déjà tous dans la main, l'impression ils l'ont depuis longtemps. pour certains depuis que t'étais encore dans des couches, partenaires de très longues dates de la famille et du studio. lacets noués quand tu te laisses choir en arrière, le dossier pour te retenir à soupirer. pourquoi c'est toujours à moi de m'y coller. tu marmonnes, mais quand on est l'aîné de quatre enfants et qu'on a vingt-deux ans, on doit toujours se plier aux attendes du paternel, surtout après tout ce qu'il a offert. silhouette impressionnante qui se relève, réduis l'écart entre vous deux. et soudainement elle te dérange à rester impassible comme ça, statue muette qui ne sourcille même pas quand tu poursuis ton existence sans y prêter attention. j'y vais, tu peux prendre tes affaires. rendez-vous plus brefs que les autres, mais qu'est-ce qu'ils auraient à en redire ? t'es sur le point d'aller à la porte, mais sensation étrange à revenir vers elle. merci lena. neo. main qui se tend dans sa direction, sourire faiblard qui fait briller les yeux.
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nerfs tendus, l'impact que ça donnerait sur la suite des évènements. représentation d'une image que tu devais donner, neo et le charme qui s'échappe de son sourire couplé à la prestance d'une carrure contrastant avec le reste de la famille. t'aimerais croire n'être qu'un faire-valoir, mais tu sais que ce n'est pas le cas, qu'il fait ça pour t'aider à te remettre en selle. moment fatidique qui se rapproche quand d'ici la rentrée il te faudra un autre plan, une solution pour cesser l'oisiveté. mais ça va déjà trop vite là-haut, à énumérer les noms à ne pas oublier, l'ordre dans lequel s'adresser, et au bout de quelques verres ça n'aura plus d'importance, les politesses seront abandonnées pour laisser place à autre chose. faible compensation quand les doigts s'accrochent autour des tiens, davantage l'habitude de maintenir les poignets réunis au dessus de la tête que ça. flottement, ouïe jouant des tours quand c'est le visage entier qui se penche sur le côté, à sonder l'expression qui laisse apparaitre un sourire. véritable ? rester..? réitération quand tu n'es plus sûr de ce qu'elle a dit, à croire à une illusion auditive des désirs enfouis qu'il faut rendre muet car ils ne sont pas légitimes. contact qui se prolonge, te contenter de maintenir le regard où tu discernes ton reflet. je suis déjà en retard. abandonnes la main dans l'air, tu te tournes pour attraper ton téléphone, derniers préparatifs inutiles, futiles, accessoirisés le fil de la pensée. voguer d'une pièce à l'autre, récupérer tes clés sur le meuble de l'entrée, retourner dans la chambre pour éteindre l'interrupteur. les mains que tu laves dans la cuisine ouverte sans lui lancer un regard. affairé à te sortir la question de la tête. pourquoi, pourquoi avoir dit ça ? l'heure qui file et toi qui te défiles quand il faut revenir auprès d'elle. hésitation palpable quand à la marche à suivre, masse qui la dépasse pour aller ouvrir la porte, l'arrêt marqué quand tu te trouves sur le pas. tu veux que je reste ? et par extension, que toi aussi ?
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devines la présence dans ton dos, si discrète qu'il serait aisé de l'oublier. poupée automate qui lorsqu'elle ne sert plus se ranger seule dans sa boite jusqu'à la prochaine utilisation. à devoir être impeccable en toute situation, prête à l'emploi pour des égoïstes de ton genre. c'est ça neo, t'es comme ceux qui l'utilisent aussi ? et puis en quoi tu serais différent, parce que tu l'as traité comme une égale une fois ? mais t'oublies les fois d'avant, toutes les fois où elle n'était venue que pour servir un but. opales négatives qui étudie l'attitude, à te peiner quand tu fais le parallèle avec une bête en détresse que tu retenais prisonnière avant ça. ne pas répondre, ne pas chercher à influencer le choix que tu lui offrais. c'est tout entier que tu pivotes à laisser la porte se refermer doucement derrière toi quad la réponse tombe. respires, t'as le droit de donner ton avis, c'est hors-cadre là-- et tu te détestes à répondre ça avec indifférence, croire que comparer les deux situations était une chose à faire. laisses planer un instant la fin quand tu frottes ton visage. j'dois juste prévenir. téléphone que tu sors de la poche pour composer le numéro, pianoter quelques lignes qui suffiraient à tromper n'importe qui. parce que neo il est imprévisible, fougueux, mais il ferait jamais ça à son père, le planter au dernier moment si c'était pas important. gestes inversés à remettre la veste après le cintre, les chaussures qui rejoignent le placard. et elle, elle toujours là. tu peux bouger tu sais ? j'men fous, fais comme si t'étais chez toi, tu connais presque déjà tout d'ici de toute manière. salle de bain, chambre, pièces principales où vous vous retrouviez. tu desserres l'emprise du noeud autour du cou, errance dans l'appartement à l'observer avec curiosité, plus que quand elle venait. tu devrais manger quelque chose, j'vais commander, choisis ce que tu veux. tu tires d'un tas de paper une feuille avec des menus dessus, restaurant pas très loin qui dépanne lors des soirées où l'alcool doit être accompagné. tu le poses sur l'ilot en t'accoudant, intérêt certain et non dissimulé.