c'est inattendu, quand pourtant tout menait à cette issue fatale. tu ne trompes personne neo, peut-être lena à la limite quand elle s'enfermait à ne croire que ce qu'on lui intimait. mais la période était trop longue à ne te focaliser sur elle, languir les vues sur elle à épouser du regard son corps, parfois tu te permets à chercher un quelconque confort dans ses expressions lors des rapprochements charnels. alors tu y avais cru plus d'une fois, qu'un moment arriverait où elle dépasserait les consignes pour s'accrocher à ta nuque et te rendre avec fougue la passion communicante, érigée sous les traits d'un besoin physique à combler. mais ça n'était jamais arrivé. pas plus avant quand il ne s'agissait d'une transaction, pas plus après quand tu l'effleurais par égarement sans parvenir à justifier tes actions. à contre-sens, proposition qui sonnerait indécente quand c'était bien l'unique fois où il s'agissait d'un consentement autre que financier. tu veux ? la gorge qui se serre, soudainement trop intimidé pour parvenir à vocaliser ce que tu penses, tout se (em)mêle. et l'air rassurant de ton appartement, les touches de patchoulies qui émanent du bâton d'encens posé sur le meuble de l'entrée. chez toi, terrain qui n'est plus si neutre lorsqu'il devient le témoin d'une nouvelle rencontre, réitérer les présentations d'un autre genre. je le suis, j'arrive pas à le cacher. quand le teint jugé trop blanc parfois prend des teintes carmines, les pommettes qui saillissent sous la peau à détourner les yeux plus que de raison, ridicule quand on en impose comme quoi. mais ça te lasse, d'être traité comme la grande bête sauvage dont il faut se méfier, quand une autre réalité demeure sous le visage enfantin par moment. proposition posée sur la table, à voir comment tu y répondras, la manière que tu auras d'y trouver une solution. les doigts qui se décrispent un instant. suis-moi. plus de l'ordre de l'invitation que de l'ordre à présent, la voix grave pourtant instable. clés que tu enfonces dans ta poche, à répéter le manège d'entrer et de sortie. tiens. plonges une main dans le placard pour en attraper une veste plus chaude que tu lui tends avant de mener vers l'extérieur. escalier de secours que tu prends au bout du couloir sans jamais relâcher sa main qui loge dans la tienne de façon déconcertante, à s'y imbriquer parfaitement. les quelques marches que tu gravis pour mener jusqu'au dernier étage, porte grinçante qui s'ouvre sur le toit aménagé d'une piscine où les spots bleus teintent les alentours. tu t'avances, démarche lourde éclairée faiblement par les néons jusqu'aux transats avant de t'assoir, libérer le lien. j'aime bien venir ici la nuit, c'est calme. le regard qui balaye la vue panoramique sur la ville où les sirènes sont lointaines, seules les lumières étincelantes brillent encore.