Tout avait basculé tellement vite lorsque le contact de @Nadia A-Sherwood s’était abattu sur moi. Tout s’était bouleversé un peu trop rapidement provoquant un changement au sein de la soirée festive. Un changement qui ne me plaisait guère parce qu’il me donnait l’impression de venir tout foutre en l’air pour tout le monde. Je me sentais être ce gosse qui gâchait l’amusement. Ce gamin toxique qui ne savait que créer des problèmes et des tensions à tout instant. Je haïssais cette sensation. Je détestais ce qu’il se passait. Ça me donnait envie de me faufiler dans le vestiaire afin de récupérer mes affaires pour disparaître du Lord Hobo. Ça me donnait envie de quitter la fête pour m’isoler tout seul loin de tout le monde. Malgré les substances dans mon être, la réalité était trop forte et elle savait me percuter pour me donner cette folle envie. Cette envie qui rendrait la soirée de tout le monde meilleur. J’étais tombé au sol. Je m’étais coupé la main. Je me perdais dans le dédale malsain d’horreurs dans ma tête. Et, soudainement, tout le monde semblait voler à mon secours. Je détestais ça. Je détestais tout foutre en l’air. Je voulais crier. Je voulais m’effacer. Je ne voulais plus exister. Encore plus lorsque l’ambiance venait se tendre partout autour de moi. Je refusais de sortir prendre l’air que cela soit proposé par @Lukas O. Spritz ou @Laurys Mickelson. Je refusais de me laisser entraîner à l’extérieur du bar. Je ne voulais pas m’éloigner avec quelqu’un. Si je le faisais, je le ferais seul pour disparaître. Je buvais le verre d’eau qu’on m’imposait et j’étais prêt à ramasser mes bêtises. Prêt à ramasser les bouts de verre. Cependant, mon copain avait eu une toute autre idée et c’était @Laurys Mickelson qui se retrouvait obligé de ramasser ma connerie. C’était lui qui s’activait à ramasser le verre au sol me poussant à marmonner un « D’solé… » Désolé qu’il soit obligé de ramasser. Désolé du comportement de Lukas. Désolé de l’obliger à se contenir autant pour ne pas frapper mon copain. Désolé peut-être de l’avoir fait venir ici pour une aussi mauvaise soirée. Mon attention se portait sur @Nixon Sherwood qui grognait que je n’étais plus le beau-frère de @Nadia A-Sherwood depuis Septembre. Malgré moi, malgré la rupture choisie, ces mots provoquaient une déchirure dans mon cœur. J’avais l’impression que Nix’ soufflait ces propos comme s’il était heureux de s’être débarrassé de moi. J’avais l’impression qu’il les soufflait comme si je n’avais plus la moindre importance dans sa vie. Ou peut-être que c’était cette voix dans ma tête qui apportait ces illusions. Cette voix qui me poussait à m’excuser en sifflant que j’étais tombé seul du tabouret. C’était la vérité. Nadia avait provoqué une réaction chez moi en me touchant. Mais, c’était moi seul qui avait gigoté sur ce tabouret au point de tomber. Soufflant un souhait à l’attention de Nadia pour calmer les choses, je n’allais pas plus loin laissant Nixon l’attirer à l’autre bout du comptoir. Je les laissais disparaître sans m’imposer. Contrairement au bar où je venais m’appuyer de nouveau à la recherche de l’alcool libérateur.

Avant d’obtenir un dû, @Laurys Mickelson s’approchait de moi. Sa main se posait sur mon épaule sans provoquer de réaction violente. Il captait mon attention soufflant des propos qui allaient dans mon sens. Il savait que je refusais de sortir, mais il me proposait de m’asseoir le temps que ça aille mieux. Osant tourner mon regard vers lui, j’haussais les épaules trop incertain. J’haussais les épaules parce que je ne savais pas si j’avais envie de m’asseoir de nouveau. La peur d’une nouvelle chute tiraillait ma tête. La peur de gâcher encore plus la soirée cognait dans ma tête. Puis, honnêtement, je tenais pas trop mal sur mes pieds. Je pouvais rester debout. Cela me permettrait de me barrer plus vite au cas où. Cela me permettrait de m’éloigner plus rapidement que si j’étais assis. J’allais bien. Ok, j’avais eu peur en sentant le contact de Nadia sur moi, mais j’allais bien maintenant. Je savais que je ne risquais rien. Je savais que je n’étais pas avec les clients de Rob. Ça allait. Tout irait bien. L’interrogation sur mon traitement tombait. Je fronçais les sourcils en quête de la réponse à fournir. Alors que j’allais ouvrir la bouche pour offrir l’information à Laurys, la voix de @Caesar Falls résonnait non loin de moi. Il déconseillait de prendre mon traitement parce que j’étais soit disant trop high. Secouant négativement la tête, je marmonnais « Suis pas high ! » comme un gamin qui désapprouvait les propos lancés. Je ronchonnais tout seul dans mon coin presque certain que personne n’avait entendu le marmonnement qui m’échappait. J’étais prêt à continuer ces marmonnements mécontents lorsque Caesar s’approchait de moi pour déposer ses mains dans mon cou, sur ma joue. Il m’obligeait à le regarder dans les yeux. Il captait mon attention me soufflant des conseils. Ou peut-être des ordres ? Je ne savais pas trop. Je parvenais à me focaliser sur les lèvres de Caesar proches des miennes qui bougeaient. Ces lèvres qui attiraient trop mon attention. Mes prunelles s’y perdaient jusqu’à ce que le silence ne résonne. Là, alors, je remontais mon regard dans celui de @Caesar Falls et je soufflais « J’reste pas loin d’Amore… J’fais gaffe… Pas m’retrouver au large… » comme un enfant obéissant qui répétait les consignes. J’hochais la tête pour prouver que j’avais compris et intégré les mots. Les mains de Caesar me quittaient laissant un vide se propager dans mon corps. Il soufflait un au revoir et je voulais le supplier de ne pas quitter les lieux. Malheureusement pour moi, je ne parvenais pas à le faire. Je ne savais pas ouvrir la bouche parce que je ne voulais pas lui gâcher sa soirée. S’il s’en allait, c’était parce qu’il en avait marre. Marre de moi et mes histoires. Marre de moi et mes conneries. @Lukas O. Spritz captait mon attention en m’interpellant après avoir ramassé le tabouret au sol. Je regardais le tabouret un instant incertain de pouvoir remonter dessus. Attendez… Est-ce que la voix de @F. Tom O'Callaghan résonnait sur scène ? Sourcils froncés, je me concentrais de nouveau sur l’objet sans avoir de réponse à ma question soufflant un « Merci Mio Amore… » M’approchant de @Lukas O. Spritz, je déposais mes lèvres sur les siennes pour un rapide baiser. Et j’osais grimper de nouveau sur le tabouret. Je m’installais vérifiant mon équilibre avant d’oser me retourner vers mon copain pour babiller « T’peux retourner danser mon cœur… » Ouais, il pouvait retourner profiter de la soirée comme il semblait vouloir le faire en arrivant ici. Je ne voulais pas tout gâcher de l’instant. Je ne voulais pas l’empêcher de profiter de ce nouvel an. C’était sans doute ce que mes prunelles hurlaient avant de se tourner de nouveau vers le bar en quête d’un verre à piquer sur le comptoir puisque moi je n’en avais toujours pas. Et ça ça ne me plaisait pas.

Je ne savais pas à quoi je m’étais attendu en pensant à cette soirée du nouvel an au Lord Hobo, mais je savais que ce n’était clairement pas ce qui se déroulait actuellement. Dans ma tête, tout était tellement mieux. Dans mon esprit, tout allait parfaitement et tout le monde prenait plaisir à être au sein du bar. Actuellement, entre les quatre murs du Lord Hobo, je savais que ce n’était pas le cas. Je sentais la tension pulser trop vivement dans l’air. Je sentais l’oppression cogner trop fortement au sein de mon être. Rien n’allait réellement. Plus personne ne s’amusait à mes côtés. Étais-je si toxique que ça ? L’interrogation venait frapper mon esprit tandis que je mordillais nerveusement ma lèvre en fixant le bar qui se tenait devant moi. Ouais peut-être bien que j’étais aussi toxique. Nadia s’était approchée de moi par surprise et elle m’avait fait chuter. Ce n’était pas intentionnel de la part de la demoiselle, mais c’était arrivé quand même parce que je réagissais comme ça maintenant. Gamin tellement effrayé. Nadia avait su renverser la totalité de la soirée en un seul geste et je m’en voulais parce que, dans le fond, j’étais le seul responsable. J’étais le seul qui avait foutu la merde. Nadia finissait par s’éloigner en compagnie de Nixon après quelques mots bien visés. Des mots qui avaient su ouvrir de nouveau des blessures pas encore cicatrisées. Des mots qu’elle avait soufflé. Des mots qu’il avait rétorqué. Nadia. Nixon. À croire que le duo pourrait me blesser pour toujours. À croire que mon choix avait des conséquences beaucoup trop grandes que je ne savais pas réellement encaisser. Au-delà de ces deux protagonistes qui s’effaçaient lentement de l’autre côté du bar loin de ma toxicité, il y avait encore trop de tension autour de moi. Cette foutue tension entre Lukas et Côme… Ouais, elle était palpable et j’en venais à me demander comment les prochains mois allaient se passer. Comment les deux garçons allaient faire lorsqu’Aurore serait là ? Sauraient-ils capable de mettre leurs différents de côté pour le bien-être de ma fille ? Devrais-je finir par faire un choix entre mon petit-ami et le parrain de ma fille ? Oh bordel, je ne voulais pas. Je voulais qu’ils soient tous les deux présents au sein du futur d’Aurore. Je voulais pouvoir compter sur eux et j’espérais de tout cœur qu’ils parviendraient à s’entendre mieux que ce soir. Mieux qu’à cet instant où je sentais les picotements d’énervement pulser dans l’air. Côme se tiendrait parfaitement, je le savais parce qu’il ne voulait pas que je me fâche. Mais, est-ce que Mio Amore resterait aussi sage ? Encore plus avec de l’alcool dans le sang ? Je n’en savais rien. Alors, je voulais juste boire. Je voulais encore plus plonger au sein des substances enivrantes pour éviter de faire face à cette réalité déchirante. Je voulais plonger et non pas simplement m’asseoir pour me poser. Je me mettais à réfléchir à l’interrogation de Côme sur mon traitement lorsque Caesar s’interposait. Il était enfin de retour et j’aurai pu me réjouir de ce retour si seulement il avait duré plus de quelques minutes. Quelques minutes le temps de me toucher et de me donner des consignes. Quelques minutes le temps de me faire chavirer sans pour autant me combler. Quelques minutes le temps de me donner chaud avant de disparaître bien trop vite. Caesar s’effaçait hors du bar et je me sentais mal parce que j’avais l’impression que la soirée partait encore et toujours à la dérive.

Merde, je ne voulais pas ça moi. Je voulais une soirée pleine de bonne humeur et d’amusement entouré de ceux que j’aimais. Je voulais que Caesar revienne. Je désirais que les tensions s’apaisent. Je voulais que tout le monde puisse s’éclater au sein du Lord Hobo foutrement bien préparé pour l’occasion. Malheureusement, ce n’était pas ça la vie. La vie n’était jamais le fantasme de notre imagination et je ne pouvais pas obtenir ce que je désirais tant. J’avais ce que j’avais et je devais faire avec tout simplement. Faire avec la tension et la douleur. Faire avec les départs et la réalité. Mes prunelles se posaient sur mon copain lorsqu’il attirait soudainement mon attention avec ce tabouret qu’il venait de ramasser pour moi. Je m’empressais de le remercier lui offrant un doux sourire. Il était toujours présent à mes côtés malgré tous les revers qu’il pouvait se prendre. Malgré toutes les blessures que je lui imposais, il était à mes côtés et il veillait sur moi. Mes lèvres trouvaient celles de mon copain le temps de quelques secondes avant que je ne m’installe sur ce foutu tabouret. Je testais mon équilibre pendant quelques secondes. Je me basculais à droite et à gauche le sourire collé aux coins des lèvres parce que je savais que Côme m’observait un peu trop. Je savais qu’il était prêt à intervenir si jamais le tabouret semblait me faire chuter. J’avais presque envie de tester ma théorie pour voir s’il me rattraperait. Cependant, je ne voulais pas le faire alors que mon copain était là. Je ne voulais pas augmenter la colère entre eux deux. Je ne voulais pas que les choses se déroulent encore plus mal. Alors, je m’appuyais sur le comptoir avant de babiller des propos à l’attention de mon copain. Il pouvait retourner danser s’il le souhaitait. Après tout, il avait eu l’air d’en avoir follement envie. Il avait eu l’air d’avoir envie de se laisser enivrer par les danses. Tendant le bras, je venais chopper un verre d’alcool qui venait de rejoindre le comptoir. Il n’était sans doute pas pour moi vu l’exclamation qui résonna à mes côtés. Mais, merde, j’en avais marre d’attendre. Marre de ne pas être servi parce qu’Hendrix considérait que j’avais assez bu sans doute. Mon petit-copain ne me quittait pas. Il ne rejoignait pas cette piste. Je le sentais présent. Proche de moi. Et la soirée continuait d’avancer. Elia et Crystal rejoignaient la piste totalement dans leur bulle au point d’oublier le monde autour d’elles. Nixon et Nadia étaient sans doute parti loin de moi. Loin des blessures que je pouvais imposer. Caesar s’était effacé trop loin. Naëlle et Tom avaient disparus sans que je ne sache où les trouver. Sans doute étaient-ils en train de s’éclater eux au moins. Côme était là trop proche à me surveiller. Et mon petit-copain était là aussi. Il était présent à descendre les verres avec moi avant qu’on décide de rejoindre la piste pour profiter de la soirée. Une soirée qui risquait de rester dans les mémoires. Elle resterait dans la mienne en tout cas. Elle si bancale tout comme moi. L’alcool coulait à flot au fil des heures. La déchéance s’emparait de Mio Amore et moi. Et, finalement, après de longues heures collés dans le bar, Lukas et moi finirions par rentrer au sein de mon appartement prolonger la soirée en tête à tête.