Devenir dingue à ne plus rien vouloir, enterrer l'espoir de revoir les miens au fur et à mesure que l'homme de l'autre côté de la cage s'affairait à installer son dispositif explosif. Était-ce vraiment de cette façon que ça allait se finir ? Des carcasses déchiquetées, à retrouver sous des décombres ? C'était ça, son plan ? J'avais osé lui tenir tête tant de fois, pendant toutes ces semaines, à en perdre le fil du temps. Et aujourd'hui, je n'avais plus le coeur de lutter contre lui. J'avais écrit des lettres que mes proches ne liront sans doute jamais, se retrouveront calcinées. Pour Eris, pour mon frère, pour Eowyn et Andréa, pour Teddy et Naliaka. Par acquis de conscience, j'en avais également écrit une pour Hayley, l'excusant de son silence de plus d'une année. Le rêve où elle m'était apparue en avait été à l'origine. Je ne voulais pas être à l'origine de regrets.
Les lumières s'éteignent, nous plonge dans le noir complet. L'espace rudimentaire laissé un assez vaste périmètre où bouger sans se heurter à quoi que ce soit, et je venais me poser contre les barres métalliques de ma cellule quand la lueur agressive venait me péter à la figure, devant une masse de gens. Des visages troubles, qui se veulent plus nets alors que mes pupilles se font à l'éclairage. La voix de @Keith Linbergh annonce la couleur, et j'ose espérer que personne n'est là pour moi. Mais je vois @Eris O'Hara et @Teddy Lodges, ainsi qu'@Eowyn Clark et...@Hayley H. Greene. Bordel de merde... Mes doigts se crispaient sur les barreaux et je sentais les larmes monter à mes yeux. C'était trop.. beaucoup trop. « Teddy, promets moi de veiller sur elle.. » La façade se brise à la vue de tous. Quitte à crever, autant montrer que je ne suis pas quelqu'un d'insensible.

une seconde, ils discutent contre le mur, deux gamins perdus, le silence qui vaut mille maux, mille mots. puis l'attention est attirée, annonce étrange, poupée aux sourcils froncés. les entrailles qui lui murmurent que tout ça est bizarre, mais la conscience qui ne réagit pas. elle tourne les yeux vers @Jaehwa Bahk, suhee, tend les doigts vers les siens avant de suivre la masse. mouton piégé devant le loup. s'accroche au bras dans le noir. « jaehwa...? » qu'elle appelle dans l'obscurité, petite voix plaintive, aucun entrain à l'idée de fêter halloween. si c'est une mauvaise blague...

si seulement c'en était une.

au début, tout est chaotique; les lumières s'allument, les iris brûlent, les cris et les silhouettes qui remuent. s'exclament, remuent. puis la voix d'un homme, convaincant la poupée de lever les yeux vers l'étage. coeur qui s'emballe à la vue des barreaux, de la mise en scène macabre. elle tremble, suhee. elle manque d'air, quand elle voit les visage qui défilent sur les réseaux sociaux et à la télévision depuis des jours. quand elle voit yeji. exclamation hoquetée, prénom étouffé dans des sanglots soudains. elle est là. elle est là, épuisée, affaiblie, mais elle est là. en danger sous les yeux de sa meilleure amie impuissante. et suhee elle parle pas. elle ne pleure pas. c'est trop pour la gamine qui voit ses cauchemars prendre vie. ce qu'il y a de pire que de revivre ce qu'elle a pu vivre ? que ça arrive à ses amis. pire, à yeji.

et sans un mot, elle lâche le bras de jaehwa, suhee.
le sol qui se dérobe sous son poids. noir total. évanouie.

résumé:

Eris aurait voulu pouvoir soulager @Teddy Lodges mais elle avait déjà du mal à se soulager elle-même de la détresse que lui causait la disparition  de son amie.  « Je suis avec toi... Je me sens le mieux que je puisse me sentir dans les circonstances du moment... » dit-elle avec un petit sourire un peu triste avant de se blottir dans ses bras. Elle nicha son visage dans son cou un moment.  « On est pas obligés de rester c'était peut-être pas une bonne idée de... » allait-elle s'excuser alors que soudain les lumières se baissaient. Elle fronça les sourcils et regarda les indications sur l'écran. Elle regarda Teddy. Son instinct policier qu'elle commençait à affûter lui disait d'aller vérifier. Elle serra les doigts de son homme dans les siens en suivant les autres. Mais lorsque la porte se claqua, elle se sentit bien bête... Elle aurait du se méfier. Mais comment penser à ce qu'elle aurait du faire ou ne pas faire quand soudain elle vit les cellules et... le visage de @Lana Killbane . Elle poussa un cri en la voyant et voulu se jeter sur les barreaux mais dû se retenir à cause des bombes. Garder son sang froid. D'une manière ou d'une autre. « Hey toi... » dit-elle en essayant de sourire alors que les larmes roulaient sur ses joues en torrents. « O-On va te sortir de là... ça me semble pas mal. » dit-elle en reniflant avec un sourire. Elle lui fit un petit clin d'oeil avant d'éclater en sanglots et de se cacher dans les bras de Teddy. « Cache-moi, fais semblant de me consoler... » lui chuchota-t-elle alors que la tête baissée entre leurs deux corps, elle regardait son portable et envoyait un message à @Jasper O. Ellington : "SOS. Soirée bienfaisance. HARBOR - sous-sol. Tous les disparus. Beaucoup d'otages. Autant de bombes que de disparus. WDID?" Dans cette position, Keith ne pouvait pas voir ce qu'elle faisait vu d'en haut.

La sensation que mon crâne va exploser, comme cet endroit si ce timbré appuie sur son putain de détonateur. Tous ces échos de voix, ces cris, ça me fait chanceler doucement. Je n'ai pas la force de bouger alors que @Yuri-Elijah Carpenter part en courant pour mettre sa race à @Keith Linbergh, mais se retrouve retenu avec fermeté par @Neal T. Hood. Je regarde @Katalia Borgia, puis à nouveau, mes yeux se posent sur @Lukas O. Spritz. « J'te jure mon pote, on t'a cherché partout... » soufflais-je, avant qu'une inconnue non loin de moi (@Suhee Hwang) ne s'effondre au sol sous le coup de l'émotion. Définitivement, ce mec cause beaucoup trop de dégâts, et je me tournais vers @Mark Underhill, le regard rempli de détresse. « J'sais plus quoi faire, j'suis larguée là.. » Finalement, je m'écartais de cette foule oppressive, appuyais mon dos contre un mur, le crâne entre les mains. J'étais au plus mal, désœuvrée pour la première fois en trois semaines intenses.

à se tenir dans un coin, à observer les allées et venues, lentes, à se laisser hypnotiser par les conversations vides, par les visages martelés par la fatigue, les pas qui traînent un boulet invisible derrière eux. et lui, immobile au centre de ce chaos du désespoir, à se laisser envahir par des émotions contradictoires, à regretter d'être ici, à ne pas savoir ce qui l'attend, à se morfondre sur le sort de son meilleur ami, à ne plus y croire. une main sur l'épaule le tire de sa transe, une voix féminine et floue (@Elia Milano) parvient à ses oreilles: Excusez-moi mais... vous avez le pied sur ma robe. et yujin, il bafouille quelques excuses avant de s'éloigner dans la foule, tête baissée.

et c'est par cette même foule qu'il se laisse emporter vers l'escalier, dans les profondeurs de l'obscurité qui se referme dangereusement sur eux... c'est de mauvais augure. personne ne s'attend à découvrir ce qui se cache dans la noirceur, mais s'ils avaient su.. auraient-ils fui, ou se seraient-ils enfoncés malgré tout? et lorsque la lumière se fait, c'est une scène d'horreur, digne des plus terribles cauchemars d'Halloween. glauque... terriblement glauque d'avoir choisi cette date pour les leur dévoiler. et les yeux qui quittent la silhouette trônant fièrement sur la passerelle pour partir à la recherche de ses amis, de son meilleur ami. et il le repère, là-bas, au loin, un @W. Sirius Nae amaigri, toute trace d'une étincelle qui avait fui le regard chocolat, les prunelles éteintes, les paupières lourdes. « Sirius.. » la voix qui se brise. et plus loin, il repère @Anun Nattapong, c’est à peine s’il le reconnaît.

et la colère le gagne. une colère sanglante, nourrie par des heures, des jours, des nuits de désespoir. à être terrifié, à s'imaginer le pire, à craindre... et tous ces autres autour de lui, ces proches des disparus, qui s'improvisent héros, à proférer des menaces, à se croire invincibles, alors qu'il y a des bombes. il tremble, yujin. de la tête aux pieds, le terrible combat intérieur, la peur et la colère qui se mêlent aux tripes, l'envie de vomir ses tripes. et il sent un poids s'effondrer à ses pieds (@Suhee Hwang) , ils sont tous collés les uns aux autres comme des sardines. s'agenouiller en jouant du coude pour repousser les corps trop pressés contre le sien. hey.. oh. reste avec nous. quelqu'un sait son nom? il lève les yeux, à la recherche d'un proche, d'un ami (@Jaehwa Bahk).

@Eowyn Clark me tire loin de @Laïa Leeuwen, probablement pour m'empêcher de tomber en larme devant la demoiselle, ce qui serait le cas si jamais elle n'avait pas été là, la rousse. "Hey, nique pas ton maquillage en pleurant ok ?" je rigole légèrement et secoue la tête ; "Quel maquillage ?" tu vois quelque chose là dessus, toi ? Parce que j'ai rien mis, j'ai même plus la force de ça. Si j'ai envie d'être belle, ce serait pour lui, pas pour une espèce de rendez-vous qui ressemble à un pot aux morts.

Une porte s'ouvre avec une fameuse surprise, et je soupire. Je sais pas si j'ai la tête à ça, on ferait mieux de partir. Finalement, on y va, jusqu'à se retrouver dans le noir, jusqu'à ce que les lumières se rallument. Là, autour de nous, des personnes emprisonnés, et je ne fais même plus tellement attention au discours. Je fronce les sourcils, regarde autour de moi, et j'entends le prénom d'@Aidan Nesbitt, et j'entends sa voix. Je serre la main d'@Eowyn Clark, cherchant des yeux, trouvant l'homme. Il est là, il est en vie. "Aidan !" Je lâche la main d'Eowyn et me rue jusqu'à la cellule, jusqu'à la porte, jusqu'à la bombe. C'est pas grave, tu sais, si ça explose, on y passe tous. Que je sois loin ou près, alors quitte à mourir, autant qu'on soit prêt. "Aidan." je me met en face des barreaux, glisse mes mains à travers la cage, essaie de le toucher, vérifier qu'il soit en vie, qu'il soit entier. Mettons les larmes sur de la joie, même si c'est loin d'être le cas. Je sais plus quoi dire, je sais plus quoi faire, juste le toucher et pleurer. Tu sais que tu m'as manqué, tu le sais. "Ici ou là-bas, si ça explose on y passe tu sais." alors autant y passer main dans la main, pas vrai ?

On devient fous, ici. Molly-Mae, c'est peut-être pas ce moment qui la rendra folle, mais peut-être l'après. Elle sait pas quand est-ce que ça va se finir, elle sait pas si ça va se finir mais bizarrement, sans savoir l'expliquer, elle l'aime bien, ce Keith. Elle apprécie sa manière de prendre soin d'eux. Il a été vicieux et ils sont tous enfermés, mais elle garde à l'idée qu'il est présent et réponds à leur besoin.

Une nouvelle surprise les attends, les lumières les emprisonnent dans le noir et quand les lumières se rallument, des gens sont là. Des tas de personnes, certaines déjà croisées, d'autres non. Ce qu'elle voit surtout Molly, c'est qu'il n'y a personne pour elle. Heureuse de se dire que si ils meurent, ce sera sans personne à qui elle tient, malheureuse de se dire que pendant tout ce temps, elle ne manquait pas.