Je souriais en regardant Colombe quand elle met la préparation sur mon nez et je secoue la tête car elle agit comme une enfant et j’adore ça...je suis très bon public et je ne perds jamais une occasion pour la suivre dans ses délires, d’ailleurs je louche en la regardant pour la faire rire. Chose réussie. « Les buns à 4 mains ça ne peut qu’être bons. » Je lui fis un clin d’oeil car j’espérais qu’elle m’aide encore un peu plus pour pétrir la préparation mais ce n’était absolument pas dans ses plans… « Tu verras par toi même, les hamburgers sont meilleurs quand tout est fait maison. » Ou presque puisque la viande ne vient pas de moi mais bel et bien d’un charcutier de qualité. Je savais où prendre mes viandes, quand j’en mangeais, et je n’avais jamais été déçu. Jamais. Je lui expose mon planning de la journée et je me mets à rire quand je vois son regard changer. « Colombe tu arrêtes de penser à moi nu..tu as déjà une goutte qui coule de ton front...» Lui dis-je avant de rire tout en continuant de pétrir la pâte et je m’arrête quand je sens qu’elle a la bonne consistance pour le reste de la recette. « Un dessin pour moi ? Je peux le voir avant de manger ? » Je ne savais pas si c’était mon amie qui avait la feuille ou si Maria voulait me le donner par elle même mais j’avais hâte de voir ce qu’elle m’avait fait et j’allais certainement garder ce dessin dans un coin puisque c’était la preuve qu’elle m’appréciait bien. C’était la première fois que je vivais avec un enfant et c’était très positif de la voir agir ainsi avec moi. « Maintenant on partage la préparation en 6 boules pour les couper en deux afin de faire les buns. »

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Ouais bon, c’est pas encore ça. T’es pas une pro de la cuisine et il semblerait que ça ne soit pas pour demain. Faut dire que tu fais pas vraiment d’effort. Nicolas te le fait gentiment remarquer en parlant de quatre mains. Tu le prends pas mal, ça te fait sourire. T’as toujours été une petite princesse. On a jamais tout fait à ta place. Je t’aiderais pour l’étape suivante. Ouais, c’est pas de la mauvaise volonté non plus. Ma gouvernante en faisait toujours des maison. Tu me diras, ceux de chez mon traiteur le sont aussi. En quittant Paris, t’as dit adieux aux domestiques mais c’est pas pour autant que tu t’es mis à cuisiner par toi même. T’as toujours tout pris chez le traiteur. La dernière fois que t’as essayé de faire un truc de tes mains, t’as tout cramé et Khaled a refusé de goûter sous prétexte qu’il allait tomber malade. Et attendant qu’il termine de pétrir la pate, tu le questionnes sur sa journée. Suite à sa remarque, tu adoptes un petit air innocent en battant des cils et haussant les épaules. Je t’imaginais pas complètement nu. T’avais juste retiré le haut. Tu rigoles et lui racontes ta journée avec Maria et le fait qu’elle lui ait fait un dessin. Il a l’air touché par le geste. C’est même pas toi qui lui a proposé de lui en faire un. C’est de sa propre initiative c’est ce qui est encore plus beau. Je pense qu’elle te l’offrira avant de manger oui. Elle voulait l’accrocher dans ta chambre pour te faire une surprise mais, elle a fait sa timide entre temps. Nicolas t’annonce la prochaine étape et tu remontes un peu plus tes mains, prête à te salir les mains cette fois-ci. Bon, tu grimaces un peu mais tu t’exécutes. La consistance de la pâte est nettement mieux que celle d’avant. Au moins, tu t’en mets pas partout dans les ongles.

J’ai toujours vécu dans une famille royale mais étrangement je n’ai jamais aimé avoir autant de domestiques à mes côtés et c’est une des raisons pour laquelle j’ai décidé de quitter le Luxembourg pour venir étudier à Boston. Colombe était totalement différente de moi sur ce point mais ça ne me dérangeait pas puisque j’avais vécu aux côtés de personnes aimant tout ce luxe donc je connaissais parfaitement le comportement que je devais avoir. « Tu n’as pas tord mais tu remarqueras que les tiens seront meilleurs car ils seront fait avec le coeur et tu seras fière d’avoir fait ça. » Je ne savais pas si elle allait aimer cuisiner mais j’avais accepté le défis de lui apprendre afin qu’elle puisse mettre toutes les chances de son côté. Peut-être qu’elle prendra le goût à la cuisine et c’était exactement ce que je lui souhaitais car c’est réellement relaxant de se poser face aux aliments. « Oh je vois le meilleur était caché...» Lui dis-je avant de rire légèrement et je secouais la tête alors que je pensais à l’image qu’elle avait pu avoir de moi quelques secondes auparavant. « Maria est timide ? Vraiment ? » Je riais tout en secouant la tête puis je lui donnais la pâte avant de sortir le reste des aliments pour parfaite le pain comme un œuf pour que le buns soit légèrement doré. « Et comment tu te sens avec une enfant à tes côtés ? »

« »

Tu ne doutes pas du fait que la cuisine peut être géniale. Sauf que toi, quand tu y vas en mode relax, tu crames tout. Du coup, ça t’amuses pas du tout. Ça te fait stresser plus qu’autre chose. T’as du réussir à faire un truc dans ta vie et c’est quand Khaled a invité ses parents. T’as tenu à te débrouiller toute seule et mon dieu ce que t’as paniqué toute la journée en espérant que ça soit un minimum mangeable. Quoiqu’il en soit, tu crois totalement ce que te dit Nico et tu secoues la tête positivement. Quand je commencerai à gérer, j’y prendrais sûrement goût. Jusqu’à maintenant t’as eu de la chance parce que t’as eu les gouvernantes et des mecs qui aimaient faire la cuisine. Maintenant, tu vas être maman et ça serait sympa que tu gères toute seule. Il te taquine sur tes pensées pas très catholiques à son égard et tu te rattrapes. T’as un ego surdimensionnés Nicolas De Luxembourg. Tu rigoles avant de lui prendre la pâte des mains et tout en faisant la conversation, tu formes des petites boules comme il te l’a demandé. Ok bon, elle est pas timide elle est plus... pudique. En fait, elle est comme toutes les filles de la famille. Fierté mal placée qui fait qu’elle a sûrement du mal à montrer ce qu’elle ressent. Elle est très affectueuse comme gamine mais de là à faire des cadeaux. Enfin bref, c’est que ça colle avec Nicolas et ça te rassure. Je me suis toujours hyper bien entendu avec Maria. Mais ça veut pas dire que je vais gérer avec deux bébés. Je veux dire, il va y en avoir deux d’un coup. Un, ça te parait déjà compliqué à gérer, surtout à ton âge et au vu de ta situation.

« Je n’en doute pas et tu chercheras toujours des petites astuces pour parfaire ton plat. Personnellement je cherche toujours de nouveaux aromates ou épices pour donner plus de caractère à mes plats. » J’adorai ça et j’aimais passer du temps derrière les fourneaux, c’était une passe temps que ma maman m’avait transmis depuis mon plus jeune âge et j’étais fier d’avoir pu hérité de tout ça. Comme beaucoup de garçons j’aurai pu me désintéresser de la cuisine mais c’était pour moi une excuse parfaite pour passer plus de temps avec ma maman, voilà pourquoi je suis aussi proche d’elle. « Et dire que tu ne l’as pas découvert avant, tu n’es pas déçue ? » Je riais alors qu’on parlait de mon égo mais j’étais pas surpris de sa phrase, rempli d’humour, car je l’avais déjà entendu à plusieurs reprises et j’assumais entièrement ce côté. « Elle ne me connaît pas beaucoup non plus donc ça peut se comprendre mais j’espère que nos burgers l’aideront à se sentir plus à l’aise avec moi. » Lui dis-je avant de rire légèrement puis je jetais un coup d’oeil vers Maria qui était toujours hypnotisé par son dessin animé. « Si tu attends deux filles c’est que tu es capable de t’en occuper et tu ne seras pas seule, tu as plein d’ami(e)s et une famille qui t’aideront. » Je serai également là pour l’aider mais je n’avais pas envie de faire tourner cette conversation autour de moi car je n’avais pas envie de trop m’imposer. « Je te connais et je sais que tu seras parfaite avec elles même si au début ça sera difficile. » Soyons sincère.

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Tu l'écoutes parler de la cuisine avec passion et ça te fait sourire. Toi aussi t'aimerais avoir quelque chose à adorer aussi fort. Jusqu'à maintenant, c'était tes études mais, c'est pas comme si cela pouvait rester ta priorité, au contraire. Alors, tu hoches la tête. Espérons que ça vienne avec le temps. Pour le moment, tu dois te forcer à participer. Tu sais que ça lui fera plaisir si t'y mets du tien alors, c'est ce que tu finis par faire. Tu prends tes petits doigts et tu façonnes des boules comme il te l'a demandé tout en parlant de son égo de prince. Détrompes-toi, je t'ai toujours trouvé prétentieux. Ce n'est pas le cas, évidemment mais, lui faire croire cela te fait rire. Côté prétentieux, c'est surement toi qui aurait remporté la palme d'or, surtout dans le passé. Plus le temps passe et plus tu deviens adulte, heureusement pour le monde qui t'entoure. Vous parlez ensuite de vos journées respectives. Tu lui expliques le programme qui a été conçu pour Maria. Demain sera bien différent mais pour le moment, autant se concentrer sur la journée actuelle qui n'est pas encore tout à fait terminé. Il faut encore que la petite offre son dessin à Nicolas et t'as hâte d'assister à ce moment de tendresse. D'ici un ou deux jours, elle sera ici comme chez elle et tu le regretteras, crois-moi. Tu sais à quel point elle peut être épuisante. C'est de famille. C'est souvent ce que dit Jo. En réalité, elle tient également de sa mère la pauvre petite. On verra bien en temps et en heures. Pour le moment, je t'avoue que je préfère pas y penser. A vrai dire, Daisy et Nora te font la gueule. Louve et Basile sont occupés avec leur petite fille. Marin est totalement contre l'idée que tu aies des enfants. Non en fait, à part Nicolas, tu n'as pas grand monde qui te soutient et tu sais que tu ne peux pas lui en demander trop avec tout ce qu'il a du vivre ces derniers temps.

La cuisine était ma passion, tout comme les études (bien que je n’aimais pas celles que je faisais), donc je ne pouvais que vanter les mérites de cette particularité mais je savais qu’il y avait plus grave. Colombe avait d’autres envies et passions et c’était bien comme ça. Aujourd’hui ça me permettait de passer un peu plus de temps avec elle et je ne pouvais pas demander mieux. Je la laisse façonner les boules en souriant et je l’aidais également afin qu’on partage les tâches. « Prétentieux ? J’aime tellement ce compliment ! » Je la regardais du coin de l’oeil avant de rire car je savais qu’elle me taquinait, Colombe n’avait jamais parlé de moi en mal et j’adorai énormément son comportement car j’étais loin d’être parfait. Il m’arrivait même d’être prétentieux dans certaines situations et j’adorai en jouer puisque je revendiquais être un prince...et pas n’importe lequel ! « Si c’est le cas alors je prendrai la poudre d’escampette ! » Lui dis-je avant de rire. « Elle est comme toi cette petite ? » J’avais connu Colombe lors de son adolescence donc je ne savais pas comment elle avait vécu son enfance et cela m’inquiétait de plus en plus au vu des dires qu’elles me confiait. « D’accord mais tu pourras toujours compter sur moi et Charlotte. » On était dans sa vie depuis plusieurs années et il fallait qu’elle lâcher un peu prise car tout allait rentrer dans l’ordre dans les jours à venir. J’étais confiant.

« »

Tu te prêtes finalement au jeu. Tu mets la main à la pâte et c'est le cas de le dire. Tu t'en mets pas partout, tu fais quand même attention. Ce qui est bon, c'est que vous passez du temps ensemble. Vous partagez un nouveau moment tout en rigolant. Le plus beau que je t'ai jamais fait, t'as vu ?! Evidemment, t'en es fière. Pourtant, c'est toi qui a un caractère de merde. A côté, Nicolas est un ange, vraiment. Le pire, c'est que tout le monde le sait et ce, depuis ta plus tendre enfance. Tu lui expliques que, si Maria est calme pour le moment, ça ne durera pas éternellement. Non parce qu'elle a un caractère de Perol comme le reste de la famille. Tout pareil... J'espère qu'elle fera pas les mêmes conneries que moi. Il manquerait plus que ça. Tu parles aussi bien de la merde dans laquelle tu t'es foutue actuellement que tous les problèmes que tu as attiré à tes parents lorsque tu étais petite. Bon, à chaque fois, tu remettais la faute sur tes frères ou soeurs mais ça, ce n'est qu'un détail. Nicolas te connait assez pour savoir à quel point tu pouvais être mesquine lorsque tu étais petite. Il te rassure sur le fait que lui, il restera quoiqu'il arrive, tout comme Charlotte. Tu secoues la tête avant de former la dernière petite boule. Je sais bien et c'est juste pour cette raison que je suis ici et pas en France. J'ai besoin de toi. Bon, de Charlotte aussi parce qu'elle reste mon médecin. Heureusement qu'elle nous en veut pas d'ailleurs parce que sinon, j'aurais pu dire adieux pour la péridurale le jour J. Oh ouais. Tu doutes pas du fait que Charlotte t'aurait professionnellement suivi jusqu'au bout. Pour ce qui est du reste alors, elle t'aurait surement fait payé le fait que tu te tapais son frère.

« Oui je suis très touché. N’hésite pas à m’en faire plus souvent car ça me rend heureux et épanouie. » Je la regardais avant de rire tout en mettant les boules de côtés avant de casser un œuf et je lui donnais un ustensile de cuisine. « Tu peux badigeonner le pain avec le jaune d’oeuf. » Je lui montrais avec une première préparation afin qu’elle ait une exemple pour faire de même. Ce n’était pas compliqué mais comme je savais qu’elle n’avait jamais cuisiné il fallait que je lui apprenne les bases et je me mis derrière elle avant de passer mes bras autour de son ventre pour la garder contre moi. Je lui déposais quelques baisers sur son cou avant de remonter à son oreille puis je posais ma tête contre la sienne sans rien dire, seulement à profiter de ce moment. « Il va falloir que tu te canalise face à elle pour qu’elle ait le meilleur des exemples. » Colombe était loin d’être imparfaite et elle savait être un bon exemple quand elle en avait envie et la connaissant je savais qu’elle ferait tout pour que Maria soit bien. Je me recule à nouveau lorsqu’elle termine la préparation et je mis quelques graines au dessus avant de les mettre au four. Quelques minutes et tout serait prêt ! « Elle peut encore changer d’avis pour la péridurale….alors fais attention à ce que tu me fais. » Lui dis-je avant de rire et je sortais les steack hachés pour les cuire. « Au fond d’elle elle espère que toi et moi on soient heureux ensemble durant de longues années...» Et si ce souhait était également le mien ? J'étais perdu.

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Tu te mets à rire en retenant une insulte débile à son attention. Y en a pas un pour rattraper l'autre, quand vous vous y mettez, c'est la catastrophe. Tu termines les petites boules et il t'explique qu'à présent, il faut badigeonner les pains ou plutôt, les pâtes de jaune d'oeuf. Tu hoches la tête positivement en lui volant le pinceau pour t'affairer à la tâche qui t'a été attribué. Ça va, Nicolas est compatissant, il te laisse faire les trucs faciles jusqu'à maintenant. Il passe ses bras autour de ton ventre, dépose des baisers sur ta peau. Tu penches légèrement la tête sur le côté, souris et frisonnes au contact de son souffle contre ton cou. Heureusement qu'elle est là juste pour les vacances. T'imagines la catastrophe sinon. Tu te mets à rire mais t'as vraiment conscience du fait que, avec les hormones qui s'ajoutent à ton sale caractère, c'est compliqué ces derniers temps. En tout cas, tu sais que Nicolas ne partira pas. Il est là pour te soutenir et ça te rassure vraiment. Il met les pains au four alors que tu réfléchis à ce qu'il raconte au sujet de Charlotte. Tu grimaces légèrement. Wahou, t'as jamais eu à faire à Charlotte la furie et t'espères que cela n'arrive jamais. Oh oui, je sais. Charlotte veut toujours voir plus loin au lieu de se concentrer du présent. Et toi ? Toi, qu'est-ce que tu veux au juste ? Terminer ta vie aux côtés de Nicolas De Luxembourg ? Trop tôt pour réussir à le dire mais, il est vrai qu'il t'arrive souvent d'y penser. Par fierté, tu préfères te taire.