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Il avait également envie d'en savoir plus sur elle mais comme à son habitude, il ne posait pas les questions de lui même. Il fallait que la conversation soit engagée pour qu'il ose énoncer ses interrogations à voix haute. S'approchant de son oreille, il murmura la phrase du bout des lèvres, il ne lâcha qu'une bride d'informations qui aurait pu les faire tomber si on commençait à faire des recherches sur eux."Je faisais parti d'un gang influence de Boston..." Des simples aveux qui pouvaient les conduire tous les quatre en enfer. Même si son jugement était biaisé, Connor sentait que la jeune femme en face de lui pouvait se montrer redoutable dans une bataille. Il valait mieux l'avoir comme amie que comme ennemie, cela allait sans dire. "J'ai envie que les gens puissent profiter de la beauté de l'endroit." Il allait avoir des problèmes avec les autorités religieuses mais s'ils voulaient tant sauver cet endroit ils auraient du faire le nécessaire il y a des années déjà. Son regard mordoré remonta vers elle, la scrutant avec intensité avant de lui répondre en secouant légèrement la tête de droite à gauche. "Alors tu as du gagner ton rang entre temps." Car à ses yeux, elle était telle un ange tombé du ciel... Auquel on avait coupé les ailes. Cela n'en retirait rien de son caractère divin. "J'ai besoin d'une personne qui s'occupe de la communication." Il ne souhaitait pas la voir danser au Nephilim car même si les vêtements restés sur les danseurs et danseuses, ils étaient quand même très légèrement vêtus. Et les autres jobs... Barmaid, serveuse... Ce n'était pas assez bien pour elle. Il acquiesça légèrement, compréhensif. "Ça ne sera pas peut être pas le meilleur salaire qu'on puisse te proposer mais ça fera une rente au moins." Il avait bien l'intention de payer ses salariés quoiqu'il puisse arriver, tant pis si lui passait en second plan car il savait qu'il ne serait pas capable de tenir la boutique sans eux. "Trois. Une petite soeur, Izzy. Et les ainés, les jumeaux. Quinn et Devon. Une soeur et un frère." Il préférait préciser car le prénom de Quinn pouvait être aussi porté par un homme. Ils étaient tous différents à leur manière et le gang avait exacerbé ce sentiment à l'époque. Devon était la force brute, l'homme a tout faire. Quinn était le cerveau de la bande. Izzy la tentatrice et Connor... L'aimant à emmerde. Il n'avait jamais réellement brillé par ses actions, il était le boulet... Mais il comptait bien changer cela... Il voulait leur prouver que lui aussi pouvait apporter quelque chose à cette famille. En voyant une grimace traverser son visage à sa question, Connor comprit rapidement qu'il avait fait preuve de maladresse. "Je suis désolé." Il marqua une pause en la regardant avant de rajouter. "J'ai aussi perdu mes parents." Mais lui avait encore une famille sur laquelle compter au moins. Même si ce n'était pas réellement comparable, il voulait lui offrir la même chose. Pas une famille, non. Quoique... Mais des personnes sur qui compter en cas de problème. Lorsqu'elle lui répondit qu'il ne valait mieux pas qu'il s'attaque à lui, un petit sourire se dessina sur son visage creusé. Néanmoins ce n'était pas sous forme de moquerie, non il était plutôt touché de sa réaction. "Je n'ai plus aucun intérêt pour eux à présent... En revanche, la réciproque n'est pas aussi vrai." Passant sa main sur la sienne, il essaya de sentir si elle avait gardé la bague avec elle ou non.

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Faut croire que mon âme appelle la noirceur. Les ténèbres en écho de mes phalanges agitées au vent et au morne des aubes successives. J'y ai toujours préféré le crépuscule, l'instant singulier où la nuit apaise le jour et déploie ses mystères. Ce que tu me révèle te met en danger, m'imprègne du même sort mais je n'ai plus vraiment quelque chose à perdre. Les ténèbres j'y ai évolué, je les ai apprivoisé non sans mal. Je sais comme le danger rôde à les côtoyer de trop près. « Et ce n'est plus le cas ? » Parce que ce genre d'organisation ne disparaît pas vraiment sans la perte de ses membres. Le pacte qui vous y lie implique ordinairement l'ultime sacrifice. Mes orbes pâles te détaillent Connor, semblant mieux comprendre l'opacité qui s'anime dans ton être au gré de ses bras d'encre qui t'ensorcelle. Mais tu avances à ta façon, non sans mal. La force de te battre ne quitte pas vraiment néanmoins, qu'importe les choses que tu y laisses. Ce projet te tient à cœur, te pousse à l'accroche et pour cette simple raison j'ai envie de t'offrir mon aide. On s'accrochera à deux. On bâtira un nouveau monde empli de luxe et de ténèbres. Un peu à ton image avec une touche peut-être de la mienne. « Cela pourrait carrément plaire. » Un sourire s'étire sur l'orgueil de mes traits. Je sais le vice qui anime les âmes en perdition, l'envie de tester de nouvelles choses, de repousser les limites. « Détrompe-toi, les pires démons prennent des allures d'ange, ainsi se dissimule mieux le mal. » Je n'ai rien d'enviable, rien de bon. Je suis viciée à la racine, empoisonnée jusqu'au plus profond de mon sang. J'ai été élevée par une femme secrète, froide, un peu sorcière. Il s'avère que quelque part, j'ai ça moi aussi dans le sang. Je fascine mais je blesse. La preuve en est. Tu souffres de ne pas m'avoir et l'homme que je quémande est en fuite. Est-ce qu'on peut réellement fuir un ange ? Est-ce qu'un être céleste te condamnerait à la frustration ? Tes plaies ne demandent que la bienveillance, l'amour de phalanges désireuses de te soigner. Et je ne fais que t'égratigner davantage. « Tu m'offrirai ce poste sans connaître mes compétences en la matière ? » Les orbes s'écarquillent sous la surprise. Les doigts recherchent le poison, en consume un brin entre le blanchâtre des phalanges avant que ma bouche n'en aspire la moisson. « Vous êtes nombreux. » dis-je dans le mouvement de ma fumée. « Tu t'entends bien avec eux ? » J'imagine que oui même si parfois tu as du peiner à trouver ta place. J'en viens à t'expliquer l'absence dans mon monde. La louve solitaire que je suis. Tu m'en plains sincèrement mais le plus étrange, c'est que j'en ai jamais vraiment souffert. Je pense profondément ne pas en valoir la peine. Cela ne m'empêche pas de sentir mon sang s'animer à savoir qu'on te veut encore du mal, mon corps se prépare mentalement aux réprimandes envers les coupables et tu n'as sans doute pas idée d'à quel point je peux être impitoyable. Ta main passe sur la mienne, je sens que tu y cherches quelque chose. Mon regard se relève au tien, posément avec un calme froid, presque tranquille. « Elle n'est pas ici. » dis-je comme si je comprenais parfaitement. Mes phalanges quittent les tiennes pour étirer le col de mon tee-shirt, offrant à tes yeux une chaîne à laquelle pend la fameuse bague. « Je la perdais à mon pouce. » La chair ayant quitté mon corps avec le poids du chagrin. Je la garde en lieu sûr ainsi l'air de rien. Je reprends toutefois. « Mieux vaut qu'il ne t'approche pas. » J'ai une influence, je suis tenace et je le répète, plus vraiment grand chose à perdre dans ce monde.

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Elle aimait le crépuscule, il aimait l'aube. Encore un point sur lequel ils étaient complémentaires. Connor aimait regarder le soleil se lever sur l'océan... Sachant qu'il avait des difficultés à dormir la nuit, il ne ratait que rarement ce spectacle d'une beauté éphémère et envoûtante. Comme elle pouvait l'être. Il voulait garder le silence pour la protéger et voilà qui l'exposer au danger sans trembler. Mais il avait commencé alors qu'elle sache tout ou juste cela... Quelle différence cela pouvait faire ? "Non... On nous a fait tombé... En donnant des informations primordiales à un autre gang. Nos anciens alliés sont devenus nos ennemis. Et on s'est retrouvé seuls..." Il marqua une pause dans sa réponse, oubliant une chose essentielle à la compréhension. "Ce gang avait été monté par nos parents... Nous étions l'un des plus puissants de Boston..." Il disait cela avec une certaine fierté... Fier de savoir que le nom des Bulger avait une signification dans cette ville. Même si ce n'était que dans ses bas-fonds. "Mais à leurs morts... Au lieu de séparer Boston en quatre, seul l'un d'entre nous a pris la direction... Nous n'étions plus quatre mais trois sous la coupe du dernier... Ou plutôt de la dernière... Quinn." Il n'était pas capable de dissimuler la rancœur qu'il avait envers sa sœur et le comportement qu'elle avait toujours eu envers lui. "C'est en essayant de m'émanciper de la protection et du jugement de ma sœur que je me suis retrouvé ainsi." Il ouvrit les bras, soulevant légèrement ses épaules pour montrer l'étendue de son erreur. Il la portait à vie... Comme un rappel de sa stupidité de l'époque et de son échec. Mais il ne pouvait pas rester sur un échec, il ne pouvait pas accepter de croire qu'il ne valait pas mieux que cela. Le Nephilim était sa revanche et il ferait n'importe quoi pour que cela fonctionne. Alors le faire évoluer à ses côtés... C'était plus qu'il ne pouvait espérer. Il l'avait imaginer grandiose, il serait divin. En la voyant sourire, Connor ne put s’empêcher de répondre à son rictus par le sien. "Les démons sont justes des anges qui ont fait des mauvais choix." En réalité, ses connaissances religieuses s’arrêtaient à la littérature qu'il appréciait tant mais c'était une vision qui semblait lui convenir. Elle pensait qu'elle n'en valait pas la peine, qu'elle était viciée... A ses yeux, elle n'était rien de tout cela. Alors oui, il en souffrait... Comme jamais il n'avait souffert auparavant. Mais il savait se contenter de peu. « Suffisamment - ou davantage encore. » Il était prêt à souffrir mille ans à ses côtés plus que de vivre une vie sans elle. Mais cela faisait encore partie des mots qui n'oseraient prononcer. Il préférait le silence au refus. Ses épaules se soulevèrent dans un nouveau sourire léger. "Disons que c'est une intuition. Est-elle fausse ?" C'est vrai, il ne connaissait pas ses capacités ni même son domaine de prédilection mais elle savait y faire pour communiquer avec les autres, toute ténébreuse qu'elle était. Lui cédant sa cancerette sans tenter de la retenir, il la regarda un instant avant de tourner la tête vers l'eau. "Je m'entends bien avec Izzy, elle a toujours été là pour me calmer lors..." Son regard se perdit dans les reflets de l'eau en même temps que la fin de sa phrase. Les jumeaux... Disons qu'on est là les uns pour les autres..." Si elle avait du mal à comprendre ce que pouvait être une vie entourée des siens, lui avait du mal à envisager son existence sans. Ses prunelles se reperdirent vers la jeune femme, la regardant à nouveau. Ses yeux descendirent au creux de sa nuque pour observer le bijou. Un sentiment de soulagement le traversa soudainement et il se remit à sourire doucement. En effet, il était beau n'être pas très épais, Connor avait toujours eu de grandes mains. Penchant la tête sur le côté, il l'interrogea du regard. "Que leur réserves-tu s'ils s'y tentent ?" Curieux d'en savoir plus sur son imagination en la matière.

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Je ne connais pas vraiment ce monde même si je l'ai cotoyé, mais je soupçonne les dangers auquel tu as échappé pour la simple et bonne raison qu'il a faillit m'en coûter également très cher par le passé. « Je suis contente que tu t'en sois sorti. » Même si votre famille s'élève désormais de ses ruines. J'y vois là pour vous une façon de rebâtir, de t'éloigner du danger, de t'approprier ton monde sans un poids sur les épaules. Néanmoins, je comprends que tout ça soit assez rude et nouveau pour toi. Je vois bien que tout ceci a été un fardeau en quelque sorte même si il composait ton identité, même si tu vas devoir apprendre à exister sans bien que définitivement marqué. Ce projet de boîte est un sage chemin pour t'épanouir, j'en suis persuadée. Ange ou Démon ? Tu ne peux t'empêcher de me voir sous le premier angle, pour une raison que j'ignore tu m'accordes bien plus de lumière que j'en ai mais la réciproque est également vraie. Je souris discrètement à ta réponse. « Je ne les regrette pas. » Mes choix, quand bien même je suis plus sombre. Je les ai fait avec tout le discernement dont je suis capable et je tente d'en apprendre les stigmates. Comme j'accepte également cette opportunité que tu m'offres, un poste nouveau, inédit, bien que une palanquée de gens sont sans doute plus capables dans ce domaine. « Je ne sais pas. » dis-je en haussant les épaules. Si j'en serai capable mais tu constates sans doute que j'ai acquérir au fil des années une certaine maîtrise de mon image. Que mon reflet se prêterait sans doute bien au luxe classieux mais mystérieux de l'endroit. « Tu m'y vois ? » dis-je avec un petit sourire avant de te regarder. Deirdre reine des Damnés et autres déchus, je pense qu'on tient là quelque chose. Il n'y a pas à douter que notre duo aura quelque chose de singulier. « C'est ta plus jeune sœur ? » Puisque j'imagine qu'elle ne fait pas partie des jumeaux dont tu m'as parlé. Et je suis soulagée de savoir que quelque part tu peux prétendre à ta part de douceur. Je viens mettre en garde les personnes qui te voudraient du mal d'ailleurs et ce mouvement semble t'animer, je me surprends presque à observer un sourire sur tes traits. Quelque chose détonne et je ne vais pas m'en plaindre. « Une femme ne livre pas tous ses secrets.  dis-je d'un rictus qui vient se planter au coin de mes carmines. Je ne suis pas le genre de femme frontale ni même apte au combat physique et tu le sais. Mais je manipule, j'élabore des stratégies et surtout mes actions sont bien plus empoisonnées, bien plus emplies de vice. Si bien qu'on ne trouvera pas la coupable à ces actes.

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Les dangers étaient plus nombreux qu'on ne pouvait l'imaginer. Vivre jour après jour avec une épée de Damoclès au dessus de la tête, devoir se méfier de chaque personne qui pouvait croiser sa route. Elle en avait déjà fait les frais. On ne vit pas dans un monde pareil, on ne fait que survivre. Si certaine personne, comme Izzy, acceptait cette nouvelle vie, Connor n'était pas sur d'en être capable. C'est pour cette raison qui ne montra pas de réjouissance lorsqu'elle intima qu'elle était contente qu'il en soit sorti. Un bref sourire dont les coins descendirent aussitôt sur le côté. Il n'était pas sur d'être capable d'évoluer dans la lumière... Il était persuadé que tôt ou tard, il finirait pas sombrer à nouveau aux sirènes de l'illégalité. "Les choix nous permettent de grandir et de faire de nous ce que nous sommes. Il n'y a pas à les regretter, juste à les assumer... De toute manière, nous n'avons pas le pouvoir de remonter dans le temps." Et puis les regrets laissaient une amertume dont leur existence pouvait se passer. « Celui qui désire sans agir engendre la peste. » Connor en avait fait une philosophie de vie, c'est pour cela qui refusait de s’arrêter, qu'il allait toujours de l'avant acceptant les conséquences. Le Nephilim était une nouvelle expérience pour tout le monde, il allait y avoir des erreurs, mais il avait confiance dans les capacités des uns et des autres pour permettre à ce club de prospérer dans le temps. "Alors il n'y a qu'une seule manière de le découvrir... Alors c'est d'accord ? " Il lui tendit la main comme pour sceller le contrat de manière symbolique, s'engageant l'un envers l'autre. Son sourire se marqua sur son visage alors que ses sourcils se détendirent dans une expression plus calme. "Oui ! Tu maîtrises ton image comme personne." Son regard était bienveillant à son égard. Connor acquiesça légèrement lorsqu'elle posa la question au sujet d'Izzy. "De cinq longues années. Ça devrait être moi qui prend soin d'elle mais ça a toujours été plutôt le contraire..." Elle avait pris le rôle de mère lorsqu'il était dans le noir, elle avait toujours été là pour le rassurer. Oui, il était proche de sa petite soeur et ça se sentait. D'ailleurs, lui avait-il dit qu'elle était la co-propriétaire du Nephilim...? Hm... Il ne s'en souvenait plus. Il pencha la tête sur le côté, essayant de trouver ce qu'elle avait en tête avant de finalement jeter l'éponge en haussant les épaules. "Très bien, je n'insiste pas dans ce cas. Mais je suis curieux de savoir à présent." Pour la première fois depuis un long moment, il se surprit à rire. Alors qu'il semblait aller si mal ces derniers temps une poignée de minutes à ses côtés semblaient lui avoir redonner la force nécessaire pour soulever des montagnes. Attrapant sa canne, il s'appuya dessus pour se relever, tendant ensuite la main vers elle. "Si je t'invitais à déjeuner...? On en a autant besoin l'un de l'autre visiblement."

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On ne vient pas du même monde toi et moi mais on partage cette noirceur. Mon monde repose sur le silence , les non-dits, les blessure qu'on étrangle pour ne pas attirer l'attention. Le tien repose sur la violence, sur les pulsions que l'on ouvre. Mais nous avons en commun la douleur. C'est peut-être cet appel qui nous relie. Ce lien étrange qui nous pousse l'un vers l'autre, mais une chose est certaine oui, on ne peut pas revenir en arrière. Alors il ne sert à rien de regretter ses actes. Je pose mon regard sur le tien lorsque tu viens me dire ça. Tu peux y lire le tourment, la souffrance aussi, mais le regret c'est autre chose. Toi comme moi, on ne peut pas renier ce que nous sommes. Le temps est venu de penser au futur, de tenter de se relever et d'avancer quand même. Un peu plus lourde, un peu plus abîmée que par le passé. Un sourire vient naître toutefois en douceur sur la porcelaine de ma peau. Tu me donnes une chance sans même me connaître et je ne sais pas si je serai à la hauteur mais j'ai envie d'essayer. « D'accord. » dis-je en prenant ta main dans la mienne, en passant mon pouce sur le dos de ta main, constatant qu'à cet endroit, ta peau est encore presque lisse. Le sourire qui s'extirpe de ton visage, tes traits qui se détendent sont pour moi le plus précieux des cadeaux. Tu sembles heureux en ma présence et je le suis également lorsque tu te trouves près de moi. On ne peut pas vraiment expliquer ça. On ne peut que le vivre. « Des années de pratique. » J'ai appris à m'adapter au monde, à faire de mon image une arme, de ma beauté un levier et de mon charisme un bouclier. Je souris encore lorsque tu me parles de ta jeune sœur. Apparemment, c'est elle qui a eu ce rôle de te protéger. « Tu dois sans doute le faire à ta manière. » T'es sans doute trop blessé pour déployer cette force mais j'aime à croire que dans ton ombre, on peut ressentir cette protection, même si tu n'es peut-être pas doué pour le dire. Je te sais plus fort que tu ne le penses. « Elle t'aide pour ton projet ? » J'imagine que oui, du moins c'est ce que j'imagine quand un frère et une sœur sont proches, et ainsi je la rencontrerai. Je viens mordre mes lèvres lorsque tu abandonnes concernant mes armes potentielles face aux personnes qui pourraient te nuire. J'ai toujours été douée pour tenir les ennemis à distance. « J'espère que tu n'auras pas à le découvrir. » Parce que cela voudrait dire que tes adversaires feraient face et je préfère de loin les savoir en fuite. Tu te relèves finalement, t'appuyant sur ta canne avant de me tendre la main. « Je n'ai pas si faim mais je peux essayer. » Autant passer du métal dans ma gorge mais il paraît qu'il faut se nourrir pour vivre et apparemment j'ai fait ce choix. Peut-être que tu m'aideras et peut-être que moi aussi à ma façon. Je serre mes phalanges autour de ton bras, inclinant mon visage une nouvelle fois vers le tien. « Tu aimes quoi ? » Autant aller sur quelque chose qui te fait envie.

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Non... Deux mondes diamétralement opposés... L'un d'eux était exposé à la lumière pendant que l'autre attendait dans l'ombre. Pourtant ils partageaient quelque chose, un lien ineffable qui le poussait vers elle et dont il espérait la réciproque. Là où elle avait ravaler ses larmes, il avait fait couler le sang. La souffrance était une cruelle maîtresse mais ils avaient appris à vivre à ses côtés. Lorsque ses prunelles mordorées se plantèrent sur les glaciers de la Rose Obsidienne, Connor tenta de décrypter ce qu'elle pouvait ressentir, ce qu'elle avait ressenti... Là encore, il y trouva quelque chose qu'il connaissait bien lui même. Comment des expériences si différentes pouvaient donner des êtres si similaire...? C'était peut être cette sensation de déjà-vu qui poussait le jeune homme à offrir sa confiance à la jeune femme se trouvant en face de lui. Projetant sa propre détermination sur elle, il savait qu'elle serait à la hauteur du poste qui lui offrait aujourd'hui. Ou du moins qu'elle se donnerait les moyens de l'être. Il n'avait donc pas de doute sur son choix.  Refermant ses longs doigts squelettiques sur ceux de Deirdre, il lui adressa un sourire généreusement chaleureux. Et son pouce dansant sur ses tatouages ne lui échappa pas. On pouvait sentir les cicatrices présentes jusqu'ici mais le contact était bien plus agréable que du côté de la paume. "Parfait dans ce cas. Tu pourras prendre ton poste à ton retour à Boston... Tu suis le Summer Camp ?" Ils avaient une expression bien moins miséreuse depuis qu'ils s'étaient retrouvés. Peut être en se tirant mutuellement du trou dans lequel ils avaient échoués. "Ça s'apprend ? A faire en sorte qu'on ne me regarde pas comme si j'étais un monstre ?" Les gens ne s'en rendaient pas forcement compte mais la façon qu'ils avaient de dévisager les gens qui n'étaient pas dans la norme sociale était déplacée. Pour une personne se sentant mal dans sa peau, c'était une pression qui pouvait se montrer destructrice. Néanmoins le jeune homme avait appris à passer outre leurs jugements. "Je ne laisserais personne lui faire du mal, en tout cas." Il n'était pas le meilleur des grands frères mais il essayait en tout cas. Il aurait été capable de tuer pour elle... Pour prendre sa défense ou bien pour qu'elle n'ait pas à se salir les mains elle même. Ce n'était pas vraiment ce qu'on attendait d'un grand frère normal. Mais il ne l'était pas vraiment non plus. Grimm se mit à acquiescer légèrement. "Oui, elle est co-propriétaire du Nephilim. Elle s'occupe des ressources humaines, normalement. On va dire que j'ai fait une exception." Connor se mit à rire doucement à sa phrase, elle aurait l'occasion de rencontrer Izzy bien assez tôt. Il l'observa les dents de la Rose se planter doucement dans sa lèvre inférieur, un spectacle qui l'hypnotisa un brève instant, le laissant contemplatif avant de faire comme si de rien n'était. "Le temps nous le dira..." Et si cela venait à arriver, il espérait qu'elle n'en sache rien afin qu'elle ne s'expose au danger pour lui. La canne en fer ne fit qu'un très léger bruit sur le bitume alors que l'homme s'y appuya de tout son poids afin de se redresser. "En France, il y a une expression qui dit que l'appétit vient en mangeant." La regardant avec douceur, un nouveau sourire nappa son visage lorsqu'elle attrapa son bras. Ils entamèrent alors leurs marches. Connor faisait en sorte de ne pas s'appuyer trop sur elle alors il avait tendance à pencher de l'autre côté. "Je mange de tout, du moment que ce sont des aliments de qualités." En effet, il avait été habitué à toujours déguster les meilleurs produits dans sa famille. "Mais j'avoue avoir un péché-mignon pour des FishsnChips... Je ne sais pas si on peut en trouver des bons ici..." C'était loin de la grande gastronomie qu'il venait de lui vanter.

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Des ruines, je dois bâtir à nouveau quelque chose. J'ai cette impression tu sais, que le chantier est bien trop grand pour moi. Que je n'aurais pas la force, ni même la capacité. Des guerres dont je sors, l'argent s'est extirpé. Je savais parfaitement que je devais trouver un travail. Mettre à fond de l'argent de côté pour mon grand projet à moi. Et je n'ai même pas eu besoin de chercher car tu viens m'offrir ce poste. Somme toute appréciable, puisque me réconciliant avec les ambiances nocturnes, avec les démons de la nuit, monde dans lequel je me sens moi, aussi surprenant que cela puisse paraître, puisque malgré tout, je suis une créature qui s'est bien adaptée au jour. « Oui, je commencerai à y réfléchir dès que je rentre, je ne pense pas passer tout l'été au summer camp. Ce n'était pas prévu initialement. » J'avais prévu tout autre chose mais le destin en a voulu autrement. « Et toi ? » Car les jours sont moins funestes lorsque tu es là. Et je suis égoïste, je cherche ce qui est bon pour moi, même si au passage, je t'égratigne. Mes yeux t'observent, je réfléchis en silence à tes paroles, car je ne t'ai jamais vu comme un monstre. Mais tu es singulier. Tu fascines autant que tu repousses, attractif mais effrayant à la fois. On a ça en commun toi et moi. Déjà enfant, certaines domestiques avaient peur de moi. Mes yeux était trop clairs, mon attitude déjà trop froide. J'ai toujours été singulière, de celles qu'on remarque. Même si nous sommes différents. « Ce sont les autres les monstres, pas toi. » On est que le reflet de leur regard à eux. Pour ma part, je ne m'en préoccupe plus vraiment sauf lorsque cela m'importe et que je peux en tirer quelque chose. Je te donne le bras pour que nous fassions quelques pas. « J'espère qu'elle m'appréciera alors. » dis-je avec un petit sourire au sujet de ta sœur. Mais je sais être professionnelle, ambitieuse, je lui montrerai que tu as eu raison dans ton choix car je ne veux surtout pas te décevoir de ta confiance. Surtout dans un moment pareil. Je ne peux pas me jouer de ça. « J'aime la France. Mais ils ne font que manger là bas. Tout se passe en mangeant. » Je ris doucement et c'est la première fois depuis des jours. Je suis assez cultivée, j'ai pas mal voyagé et surtout en Europe. Mais la nourriture n'a jamais été mon point fort. « On va chercher ça alors. » Mes yeux passent en revue l'environnement imminent avant que je ne sorte pour mon téléphone pour chercher le lieu qui pourrait te convenir. Je trouve alors un restaurant pas mal noté qui sert ton plat favori et je commande par la même occasion un chauffeur qui nous amènera sur les lieux. « Le chauffeur arrive dans cinq minutes, autant se faciliter la tâche. » Car nous ne connaissons pas la ville et parce que je ne veux pas que tu souffres davantage.

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w/ @Deirdre M. Wheelan
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C'était là le propre de l'Homme, non ? Détruire puis reconstruire et ainsi de suite. Malgré la douleur, il savait qu'elle était capable de s'en relever. Elle en avait la force. Et il serait là pour l'aider. A cause de ses insomnies, Grimm avait vécu dans le monde de la nuit sans réellement y prendre part, les choses allaient changer à présent. "Je passe encore quelques jours à Orlando après je dois rentrer sur Boston pour superviser les travaux du Nephilim, j'aimerais ouvrir avant la fin du Summer Camp." Boston était plutôt calme en cette saison, ce n'était pas vraiment le lieu par défaut qu'on choisissait pour passer ses vacances. Le moment parfait pour terminer les travaux et préparer l'ouverture. Connor repassa une main dans ses cheveux pour les renvoyer vers l'arrière, ses légères boucles noires virevoltèrent un instant avant de retomber lentement. "Peut être que j'irai à Las Vegas, j'ai toujours voulu découvrir la Sin City." A cause du gang, il n'avait jamais vraiment quitté Boston, mise à part quelques voyages en Irlande pour aller voir de la "famille". Le fait de le croiser dans l'avion ce jour là, avait relevé du miracle, cela n'avait du arriver que deux ou trois fois en quinze ans. "Mais faire les 40h de moto..." Il avait beau aimé la moto, c'était peut être un peu trop long pour lui, d'autant plus avec sa jambe. Et visiblement prendre l'avion ne lui était pas encore venu à l'esprit. Et sans réellement pouvoir le contrôler, il se mit à espérer qu'elle y aille également. Il se sentait bien mieux depuis qu'elle était là, comme si une nouvelle force latente s'était réveillée lui. Lorsqu'il reprit contact avec la réalité, sa main libre se trouvait sur la joue de Deirdre, il eut un léger mouvement de surprise avant que ses pommettes se mettent à s'enflammer l'instant d'après. Il replia ses doigts dans le creux de sa main avant de la retirer. Oui, elle l'attirait inlassablement, comme le papillon de nuit était attiré par les flammes d'un feu de camp. "Je pourrais prétendre à cela si je n'avais pas du sang sur les mains..."Un rictus emplis d'une dose de tristesse se dessina sur son visage avant qu'il ne le chasse en secouant la tête. "Mais le fou ne voit pas le même arbre que le sage." Enfant, même les gens qui travaillaient pour ses parents évitaient de l'approcher pour une raison qu'il avait toujours ignorés. Avec Deirdre a son bras, Connor redressa le dos, faisant en sorte d'être le plus droit possible. "Tant que tu ne tentes pas de nuire à notre famille, il n'y a pas de raison. C'est quelqu'un de très sociable. Mon opposé." Se mettant à rire doucement. Avec une mentalité pareille, nul doute que la jeune femme saura se montrer à la hauteur de espérances du jeune homme. "C'est beau en vrai ? Je comprend un peu leur langue mais je n'ai jamais eu l'occasion d'y aller..." Il s'était cultivé également. Sur les productions locales, l'architecture et la littérature... Le reste... Il ne cautionnait pas réellement les cuisses de grenouilles et les escargots de leurs gastronomies. Les éclats de rire arrivèrent alors jusqu'à ses oreilles et Connor sentit son cœur faire un bond et une chaleur l'envahir. Quelle douce mélopée. Remontant le long de son visage, son sourire se grava dans son visage creusée. Il ne s'était jamais senti aussi bien que maintenant dernièrement. Ses sourcils se relevèrent vers le ciel de surprise lorsqu'elle lui annonça que tout était déjà prévu. "Et bien... Quelle femme organisée." Lui aurait probablement déambuler comme à son habitude jusqu'à tomber sur quelque chose. Jambe ou pas. Mais alors qu'ils continuaient à avancer jusqu'au point de rendez vous avec le chauffeur, Deirdre entendit soudainement le bruit de la canne en fer s'écrasait contre la bitume alors son bras l'attirait vers le sol. L'instant d'après Connor gisait face contre terre, inconscient.

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L'été est toujours une période un peu floue. Les gens viennent et repartent, et pour ma part cette année, ma vision des choses est plus floue que jamais. « Je serai sans doute sur Boston au mois d'août. » Car j'aime revenir avant la reprise, m'organiser et surtout des choses m'attendent à mon retour. Ce nouveau travail, la quête d'un nouvel appartement car je ne peux décemment pas rester dans celui de Ares et le mien est rendu depuis quelques semaines. Je trouverai un endroit plus modeste mais confortable, à ma nouvelle image. Cette année sera la dernière de mes études et je compte m'accomplir comme il se doit. Je suis éparpillée, brisée, mais je retrouverai des forces parce que je le dois, et parce que ma réussite est le seul objectif que je me sois fixé. Un nouveau sourire éclaire mon visage lorsque tu me confies vouloir revenir pour Vegas. « Tu te fondrais sans doute bien dans l'endroit. » On y voit de tout, et rien ni personne n'attire vraiment l'attention là bas. Je connais pour y être allée plusieurs fois. Je préfère toutefois les espaces plus naturels même si cette ville unique en vaut la peine. « Attention de ne pas te marier à l'improviste. » Mes sourcils se haussent et je te regarde attentivement quand tu évoques ta moto. « Tu ne préfères pas prendre l'avion ? » C'est tout de même beaucoup plus rapide. Tu n'es pas toujours à l'aise, avec l'image que tu renvoies aussi d'ailleurs, mais je reste persuadée que ce sont eux les monstres, pas toi. « On a pas toujours le choix. » Des actes peu recommandables sont parfois nécessaires pour survivre. C'est une illusion d'entretenir une frontière marquée entre le bien et le bal, la réalité est bien plus nuancée et surtout plus amère. Je ne me berce plus de ces illusions, encore moins de la morale, on fait ce qu'on peut pour survivre. Proie parmi les vices, même si le sang est parfois versé, la vie d'autre brisés. On est tous des survivants, toi et moi davantage sans doute. J'évoque aussi ta sœur et d'après tes dires, elle n'est pas comme toi. J'avoue être assez curieuse de la rencontrer. « Je ne vois pas pourquoi je vous voudrais du mal. » Je n'ai aucune raison pour ça, bien au contraire. Jusqu'ici, tu m'as aidé plus que tu ne peux le penser. Et tandis que nous cheminons, nos pensées s'envolent vers les voyages, je glisse un regard vers toi tout en faisant attention à notre route. « Les paysages sont magnifiques et très différents et il y a de l'histoire partout, presque à chaque coin de rue. C'est parfois très raffiné et puis ensuite très simple. J'aime beaucoup ce pays. » Comme un peu toute l'Europe en réalité. « J'ai quelques notions de français, d'espagnol, d'italien mais à part ça... en dehors de l'anglais et du gaélique, je ne connais pas grand chose. » dis-je avec un petit sourire. J'aimerais apprendre davantage mais on ne peut pas tout faire. Nous avançons vers le chemin qui nous mène au chauffeur et je m'amuse de ton admiration, il n'y a rien d'extraordinaire, vraiment. Mon attention se porte vers la destination lorsque j'entends ta canne, lorsque ton bras s'échappe de mes phalanges. Mon regard se tourne alors vers le sol, alors que je te vois étendu et inconscient. Ma poitrine s'arrête, le souffle s'échappe. Plusieurs personnes s'arrêtent et c'est naturel, je m'agenouille pour te retourner vers moi avec toute la force dont je suis capable. « Connor. » dis-je en te parlant doucement puis un peu plus fort. « Appelez les secours. » dis-je d'une voix froide et autoritaire vers une femme qui nous regarde. Celle-ci balbutie puis s'exécute alors que mes phalanges glissent sur ta joue, viennent se loger sur ta carotide pour entendre la pulsation ténue qui martèle sous l'encre de ta peau. Je suis tout de même un peu rassurée, tu es juste inconscient. « Connor, il faut te réveiller. » dis-je à nouveau , une main sous ta tête, et l'autre qui passe tes mèches doucement en arrière. Je viens prendre un flacon dans mon sac, pour l'ouvrir et te le faire respirer. C'est une méthode ancienne, un peu désuète mais pourtant efficace. Je sais ce que c'est que de voir son corps torturé, privé de force, parfois trop faible.