Paris m’énumérait les possibles raisons que j’avais à être masochiste, et je secouais la tête en souriant d’un air amusé. Il se dépeignait, lui et sa famille, comme une sorte de boulet, alors que moi, j’avais plus l’impression qu’il était devenu l’air essentiel à ma vie pour respirer « Eh bien que veux-tu, je dois être fan des mecs colériques à la famille un peu timbrée. Techniquement, je te vois simplement comme un être entier, qui a certes un gros caractère mais qui reste, et RESTERA mon gros nounours à moi ! » Je riais légèrement avant de resserrer mon étreinte autour de sa taille, pour un gros câlin. Forcément, on n’avait pas pu s’empêcher de se demander ce que nos vies auraient été si on n’avait pas succombé à nos désirs tous les deux, et si on ne s’était pas mis ensemble, et l’éventualité d’une liaison semblait la plus probable des hypothèses « Moi je dis tant mieux pour nous alors ! J’ai mis le temps à comprendre que lui et moi on n’était pas fait pour rester ensemble, mais au final, je ne regrette rien ! »

La sérénité régnait dans notre couple en cet instant, tout semblait parfait. Ce Noël en était la preuve, et je me promettais intérieurement de préserver cette sérénité, de faire en sorte que le Noël prochain soit encore plus merveilleux que celui-ci. Paris, lui, ne se gênait pas pour annoncer clairement son envie d’assurer pour le Noël prochain en évoquant les feux d’artifices. Je relevais alors la tête pour le regarder et d’un air interrogateur, lui déclarais : « Bah ? Attends là, je comprend pas: Tu ne m’as pas promis un feu d’artifices énorme dans notre chambre ce soir, déjà ?! » Mais je fus très vite surprise par ce qu’il m’avait dit après : L’année prochaine, je te ferais un bébé…Bien qu’il s’amusait à me dire que je devais feinter la surprise le jour-J, pour ma part je divaguais sur ces dires : un bébé. Ce n’est pas rien ! Oh bien sûr, c’est tout ce que je souhaite, vraiment ! Mais…avait-il conscience que ce qu’il me disait risquait d’être compromis par sa carrière ? Avait-il vraiment envie d’un enfant alors qu’il aurait sans doute d’autres préoccupations bien plus importantes d’ici un an ? Et se doutait-il que cette hypothèse de cadeau allait sans doute se transformer en un désir viscéral chez moi, s’il continuait ainsi à faire des allusions de ce genre ? Oui, parce que ce n’était pas la première fois que je l’entendais parler d’enfants, ou que la discussion tournait discrètement autour de ce sujet. Je n’étais pas dupe. Le problème c’est que j’avais du mal à comprendre les véritables intentions de Paris. Si c’était là sa manière de me dire qu’il était prêt à être père à nouveau avec moi un jour, alors oui, j’avais compris le message. Et j’en étais ravie : cela prouvait qu’il avait capté la logique même de l’évolution de notre couple. Mariage, stabilité, bébé…Mais est-ce que c’était uniquement cela ? Je ne saurais dire. En attendant je jouais la carte de la discussion bonne enfant avec lui, en y allant moi aussi de mon commentaire sur le sujet : « Bah techniquement, les jumeaux, ça peut nous pendre au nez. C’est génétique apparemment, et tu en as dans ta famille alors…Mais tu m’excuseras si je suis moins opé pour les octuplés. Trop de boulot d’un coup et un risque sérieux de me dégoûter à vie de la procréation » sous-entendu, du sexe. Je plaisantais bien sûr mais cela avait le mérite d’être clair

On dansait ainsi en discutant tous les deux sur les terrasses, Paris me mettant pleins d’étoiles dans les yeux, et me faisant valser physiquement et émotionnellement. Je chavirais à la moindre de ces attentions, me délectant de cette danse, de ses mains qui m’entraînait, de son corps confiant et de sa posture assuré qui me donnait entière confiance et me donnait l’impression d’être une petite princesse à son bal. « Et au fait ? si c’est des filles ? Elles devront faire quoi ? »

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