« ça je le sais, c’est bien pour ça que tu me mates quand je prends ma douche pour mieux venir me rejoindre quand tu es fin prête » la taquine-t-il avec humour non sans adorer leurs petites retrouvailles quotidiennes sous la douche. Certains matins, c’était même la raison principale à leurs retards au boulot ou au cours. Paris ne changerait cette routine pour rien au monde. Il avait toujours craint que cette dernière finirait par tuer leur couple mais au contraire, elle les renforçait en leur donnant des souvenirs paisibles à se raccrocher. Alors oui, Paris adorait jouer les maris attentionnés et foutrement pervers avec sa chère et tendre. Ce n’était pas pour rien qu’ils faisaient l’amour au minimum trois fois par jour.
Malgré cela, ils avaient été confronté à une grossesse surprise qu’une seule fois -à son plus grand regret, il faut le dire. Paris n’avait jamais souhaité imposé une naissance surprise à Summer mais il s’était dit que si le hasard s’en mêlait alors il n’aurait pas besoin de plaider coupable n’est-ce pas ? Malheureusement pour lui, le test s’était révélé être une belle arnaque avec un retour à la case départ. Puis, il y avait eu la révélation sur sa paternité qui avait légèrement calmé son envie de procréer. Toutefois, avoir un enfant de Summer continuait de l’obséder chaque jour qu’ils vivaient ensemble. « Ah okay… » lâche-t-il avec une pointe de déception dans la voix qu’il dissimula du mieux qu’il pouvait. Il ne pouvait quand même pas lui dire qu’il la prendrait bien sur le canapé pour lui montrer ce qu’elle pouvait en foutre de son étiquette mais il jugea plus prudent d’opter pour un plan B. Il allait devoir réfléchir à tout cela à tête reposée.
Les cadeaux pour les amis vinrent rapidement sur le tapis. « Tu peux pas être toujours présente pour tout le monde bébé et puis… je l’ai pas entendu t’appeler très souvent donc te mets pas martel en tête pour elle » essaya-t-il de la faire déculpabiliser. « Par contre, c’est pas une mauvaise idée… je pourrais peut-être offrir quelque chose à Sally ainsi qu’à sa fille. Elle passe une mauvaise passe en ce moment. Ça et puis peut-être à Jimmy… Bordel, j’avais moins d’emmerdes à Noël quand j’avais pas d’amis en dehors de Dante et Leanne» râla-t-il pour la forme. « Tu sais pas ce que je pourrais prendre pour Sally ? J’y connais rien en cadeau pour nana »
Je savais que les paroles de Paris respirait la raison, mais une part de moi ne pouvait s’empêcher de se sentir coupable de ne pas avoir pu aider Amanda. Quand on y pense, c’est moi qui ait été lui dire de prendre du temps : quand Amanda m’avait appelé à l’aide juste après avoir tout balancer sur son envie d’avorter à Isaiha – a tort- c’est MOI qui lui avait dit de ne pas se précipiter sur Isaiha pour lui dire que finalement elle avait changé d’avis. A l’époque, j’avais cru bien faire en expliquant que ce revirement de situation aurait encore plus déboussolé Isaiha qui n’aurait rien compris à ce changement d’avis brutal…peut-être que je m’étais trompée. Peut-être qu’Amanda aurait dû lui courir après tout de suite après m’avoir parlé pour lui avouer qu’elle ne voulait plus avorter… « Je veux pas qu’elle pense que je m’en fiche de sa vie, c’est tout. J’ai bien senti – avant qu’elle ne m’appelle- que les choses avaient un peu changé. Sur le coup, je me suis dit que c’était de ma faute, que j’étais trop occupée avec ce qu’il se passait ici, et que j’avais fini par la mettre à l’écart » avouais-je un peu honteuse, avant d’hausser les épaules pour tenter de relativiser. Paris se demandait en panique s’il devait faire des cadeaux à sa meilleure amie et je souriais amusée de sa réaction : « No stress, je suis sûre qu’elle ne t’en voudrait pas si tu n’avais pas eu le temps d’y penser… » Après un bref instant de réflexion, je répondais comme idée : « Hmmm….Pourquoi pas une écharpe tube ? tu sais, une sorte de snood, mais en écharpe demi-saison. Un truc qu’elle peut porter n’importe quand, et qui peut aller avec n’importe quel vêtement ?? »
Paris n’avait pas besoin de connaitre sa femme par cœur pour lire sur les traits de son visage toute sa culpabilité vis-à-vis de sa meilleure amie -autant dire qu’il ne supportait pas de la voir aussi malheureuse. C’était dans ce genre de moment qu’il se sentait impuissant car il n’était pas très doué dans les relations sociales. Il était du genre à dire : si quelqu’un veut se barrer, qu’il se barre mais qu’il ne me fasse pas chier. L’amitié, il n’y croyait pas vraiment. Oh il avait des amis, certains plus proches que d’autres mais il ne se voilait pas la face : l’amitié qui dure toujours, il n’ y croyait pas car dans le fond, l’être humain était égoïste. A un moment donné, on vous reprochera toujours de penser à votre vie plutôt qu’à celle d’un ami. Summer n’avait pas à se sentir coupable d’avoir privilégié son bonheur à celui d’une amie car Amanda, si elle était vraiment sa meilleure amie, serait tout simplement heureuse pour elle. « Bébé, tu peux pas être présente pour lui tenir la main tout le temps ou pour lui servir de journal intime quand cela ne va pas bien. Si elle a besoin de toi, elle viendra te voir et je sais que tu répondras présente. Ne te mets pas martel en tête car crois-moi, quand tout ira mieux avec son mec, Amanda ne songera pas à toi. C’est comme ça que ça marche » haussa-t-il les épaules bien que ses pensées allaient vers Sally à cet instant précis. « Ouais, cela lui fera peut-être du bien de recevoir un cadeau. Tu sais j’aime beaucoup Sally… je veux dire, elle est comme une frangine, une grande sœur mais ces derniers temps, elle va pas bien non plus. Je sais pas quoi faire pour l’aider car j’ai beau lui dire d’appeler quand ça va pas, elle me répond toujours qu’elle ne veut pas nous déranger. Sérieux, y a des fois où j’aimerai avoir ta faculté à aider les autres » soupira-t-il car Summer avait ce que Paris possédait en de très faible quantité : de l’empathie. « Cela te dérangerait beaucoup de venir avec moi pour lui trouver ton écharpe ? J’y connais rien en mode et jamais plus, je me laisserai entrainer dans une séance shopping avec Bonaventure. Ce type est pire qu’une gonzesse quand il s’agit de fringue » râla-t-il au sujet du meilleur ami de sa femme. « D’ailleurs, ça serait peut-être bien qu’on annonce à tout le monde que nous sommes mariés. Jimmy et Sally le savent déjà mais je pense à Mira, Dante et compagnie »
L’air préoccupée et moraliste de Paris avait de quoi m’attendrir…et me faire rire aussi ! Pourquoi ?! Franchement, vous en connaissez beaucoup vous, des mecs qui vous font la moral sur votre implication avec vos proches, avant de jouer lui-même les impliqués pour sa meilleure amie, deux secondes après ?? Je l’écoutais parlé et arborait un énorme sourire, avant de tendre la main vers lui, cette dernière atterrissant sur sa joue. J’étais prise d’une irrésistible envie de la caresser tellement je trouvais mon homme adorable quand il se comportait ainsi « Mon cœur, tu te rends compte que tu me fais la moral en me disant de ne pas m’inquiéter à ce point pour Amanda alors que tu fais la même chose avec Sally ?! » C’est maintenant mon corps que je penchais en avant vers lui pour venir déposer un baiser sur ses lèvres, ma main toujours collée amoureusement à sa joue « Et pour ta gouverne : tu te débrouille très bien avec tes proches. » Je m’écartais de Paris pour reprendre une posture normal et regardait à nouveau les cadeaux autour de nous, continuant cependant de m’adresser à lui « Arrête de croire que tu n’es pas capable d’aider les gens. Si c’était vraiment le cas, Tes frères et sœurs, ne tourneraient déjà plus rond à l’heure qu’il est, et Sally se sentirait sans doute encore bien plus seule… » Ce qu’il fallait que Paris comprenne – et qui est, je le reconnais, le plus dur à supporter – c’est qu’il ne peut pas contrôler la réaction des gens. « Sally est de cette nature, tu n’y peux rien. Mais tu débrouille comme un chef avec elle, crois-moi ! Tu as peut-être l’impression que tu parles dans le vent, que si elle pense noir alors que tu lui dis blanc, c’est que tu ne fais pas ce qu’il faut, mais je te promets, que tu fais bien les choses. Continue d’insister, même si elle te dit que ça va, ou qu’elle ne veut pas déranger…continue de lui dire, chaque jour, que tu es là pour elle ! Tu ne parles JAMAIS dans le vent Paris : le jour où elle aura vraiment BESOIN de toi, elle n’hésitera pas à te trouver, parce que justement, tu n’auras eu de cesse de le lui dire. » J’étais convaincue que Paris s’y prenait bien avec Sally, comme il l’avait fait une époque avec Leanne, ou d’autres de ses amis. Certes Leanne avait mis les voiles un temps, mais comme je le dis, il ne peut pas prévoir les réactions et les besoins des gens. Mais il peut juste leur rappeler qu’il est là….toujours là.
J’acceptais l’offre de lui venir en aide pour le cadeau de Sally, en riant bien volontiers quand le Dunster se mettait à râler sur Bonaventure et son art du shopping « Tu rigoles ?! Moi j’adooore faire du shopping avec Bona ! Au moins lui, quand on lui demande d’essayer une veste un peu plus cintré que d’habitude, il ne rechigne pas en râlant que c’est une veste de gonzesse » lui rappelais-je, sans avoir besoin de désigner mon mari ici présent. Il savait très bien de qui je parlais en disant cela.
Parlé de nos amis respectifs nous rappelaient qu’on avait jamais vraiment officialisé notre mariage. Bon mise à part quelques-uns qui avaient reçu une boite avec des jetons de casino à notre effigie, ceux dont on ne s’était pas souvenu de l’adresse au moment des faits, ne savaient toujours rien. Les Dunster avait bien vite comprit dans le sens où Paris m’avait présenté bien vite comme sa femme, et que mes papiers d’inscription avait été changé, passant de Wingfield à Maconahey. Mais malgré cela aucune annonce officielle. « Tu veux qu’on fasse quoi ? On envoie un message groupé ? On organise une soirée à la maison ? T’as une idée ? » Demandais-je tout en fermant d’un dernier bout de scotch sur le cadeau que j’avais en main.
Paris ou l’art et la manière de se contredire en un instant. Il souhaitait que Summer cesse de s’inquiéter et culpabiliser pour ses proches et il faisait la même chose. « C’est pas pareil… » rétorqua-t-il en faisant preuve d’une immense mauvaise foi mais il assumait totalement. « Je suis l’homme donc j’ai raison tout simplement » ajouta-t-il avec un sourire en coin pour mieux accepter son baiser qu’il prolongea un court instant. Il n’était pas vraiment d’accord avec sa femme concernant ses capacités en relations sociales mais il aimait quand elle faisait preuve d’autant de confiance en lui. Dans un sens, Summer croyait bien plus en lui qu’il ne le faisait envers lui-même mais ça, c’était une autre histoire. Le Dunster avait totalement confiance en sa mémoire, en son intelligence ainsi qu’en sa force mais en son cœur, c’était une toute autre histoire. Il se sentait tellement gauche, tellement impuissant. Personne ne lui avait donné le manuel des relations sociales alors bien souvent, il improvisait ou se renseignait comme il l’avait fait avec leur histoire d’amour. Marie-Claire était devenue la plus grande passion de sa vie après tout. « Le problème de Sally, c’est qu’elle se sent seule. Elle aimerait se caser mais elle tombe que sur des connards ou des salops… par moment, je me sens coupable de lui balancer mon bonheur dans la gueule ! Franchement, avant je m’en serais même pas préoccupé car tu me connais, mon adage c’est « chacun sa merde » mais depuis que l’on sort ensemble… putain, tu m’as rendu aussi docile et sociable qu’un pauvre chiwawa » grogna-t-il pour la forme. En même temps, c’était vrai, Paris s’était adoucit, il s’était ouvert aux autres depuis qu’il était en couple avec sa petite boule d’amour. En tous les cas, les mots de sa femme apaisaient un peu ses craintes au sujet de sa meilleure amie. « Amanda est consciente que t’es là pour elle quoiqu’il arrive alors te prends pas la tête non plus okay ? »
Les amis, n’empêche, Paris avait l’impression que c’était une toute autre vie dont il parlait. Avant, ses amis se comptaient sur les doigts d’une main voire d’une demi-main.. A présent, il considérait sa confrérie comme des membres de sa famille. En parlant de famille, Paris s’était même rapproché de sa mère grâce à sa femme. Oui, Summer était son petit miracle de Noël. En parlant des amis, ils avaient toujours une annonce à leur faire : leur mariage. « On pourrait peut-être faire un petit truc à l’appartement ? Genre une petite bouffe et on leur annonce que l’on est marié ? » lui proposa-t-il en l’observant scotcher l’emballage du cadeau qu’elle emballait. « Dis moi… maintenant que l’on est marié, j’ai plus le droit aux gâteries ? Non parce que je me dis que l’on est là, sagement en train d’emballer les cadeaux alors qu’en temps normal, tu m’aurais déjà sauté dessus… Faut que je me mette à poil avec un petit nœud autour de junior pour que tu fasses attention à moi ? » lui demande-t-il l’air de rien mais son sourire amusé témoignait pour lui de sa volonté à la faire râler ou à lui rappeler ce qu’ils avaient fait le matin dans le lit, sous la douche et à nouveau dans le lit… Bah quoi, c’était toujours plus romantique d’agir de la sorte que de lui dire : j’ai envie de te prendre la maintenant surtout quand tu sors le bout de ta langue pour scotcher le cadeau correctement.
Les réflexions de Paris concernant sa nouvelle sociabilité ne m’étonnaient pas : il avait plusieurs fois suggérer que depuis qu’on était ensemble, il avait changé, qu’il s’était un peu plus ouvert. Et comme à chaque, il faisait mine de râler. Mais une partie de moi se disait que dans le fond, il en était heureux. Se sentir entouré, il n’y avait rien de mieux ! Et ce qu’on soit sociable ou non. La famille, les amis, on en a besoin quoiqu’il arrive. J’avais envie de rire à ses remarques, mais je préférais m’en amuser légèrement « Mais t’es mon tit chiwawa que j’aime ! » En même temps, il pouvait être chiwawa ou pitbull que ça ne changerais rien à ma façon de le voir ! Tant qu’avec moi, il restait lui-même et qu’il ne se sentait pas obligé de jouer un rôle, c’est tout ce que je lui demandais. « Peut-être que tu as raison, elle doit le savoir, mais disons que… » Je réfléchissais à la manière de présenter la chose, avec de claquer des doigts, fière de trouver mes mots « disons que c’est une piqure de rappel ! Je lui signifie par-là que « hey, Amy, j’suis toujours là hein, no stress ! » » Plaisantais-je, bien que dans le fond c’était tout à fait cela.
En parlant d’amis, on se rappelait bien vite que l’on n’avait pas pris le temps de tous les prévenir de notre union. Déjà qu’on avait dû s’y faire de notre côté, on ne pouvait pas penser à tout ! « Bah écoute ouais, l’idée d’une petite bouffe à la maison ça me va, y’a aucun problème. Mais faudrait par contre qu’on s’y prenne un peu à l’avance pour s’avoir qui inviter, et surtout qui pourra répondre oui à l’invitation. Ne serait que pour moi : Je vais devoir préparer à manger pour tout le monde ! » Rappelais-je. L’idée de cuisiner ne me dérangeait pas le moins du monde. Mais je préférais prévoir les portions le plus rapidement possible !
Trop fière de mon énième cadeau, j’écoutais à demi Paris, avant de comprendre le sous-entendu de ses paroles. Je pivotais la tête pour le regarder, et j’esquissais un début de sourire moqueur avant de faire mine de prendre réellement en considération sa complainte. « Oh c’est vrai ? Tu trouves que je te délaisse ?! Du coup, ce qu’il s’est passé ce matin, ça ne compte pas ? Ni ce qu’il s’est passé après ?! » J’inspirais profondément, faussement attristé par la nouvelle et regardais Ashlynn non loin avec sa compote « Bon écoute, moi je veux bien satisfaire à te demande mais…on fait quoi avec ta fille ? Hmm ? » Tout en disant cela je la désignais brièvement du doigt avant de poursuivre « Elle reste là à contempler le spectacle, quitte à la laisse nous lancer des pièces de temps en temps comme au cirque, pour chaque acrobaties réussies de notre part ? Comment ça se passe ?? » Oh vraiment, si il n’y avait pas eu Ashlynn, à la minute même ou Paris avais prononcé « je n’ai plus le droit aux gâteries », je me serais déjà jeté sur lui, à lui déboutonner les boutons de son jean et tirer sur son t-shirt.
Je ne vous cache pas que cet après-midi emballage de cadeau s’était terminé d’une façon pour le moins orgasmique pour le couple, leur fille ayant visiblement pitié d’eux et se mit à bailler rapidement pour aller faire une sieste. Paris en avait profité pour vérifier si effectivement Summer était capable de lui sauter dessus… quoiqu’il en soit, il avait eu sa dose de câlins pour au moins trois heures quand elle en eut terminé avec lui. Quelques jours plus tard, en début de soirée, le couple s’activait dans le salon ou plutôt, Paris se tapait des aller-retours au coffre de la voiture pour y mettre tous les cadeaux. « Bébé, t’es bientôt prête ? J’ai reçu un sms de ma mère et elle en a marre de calmer les troupes » s’écria-t-il en bas des escaliers. Ce soir, la famille Maconahey allait fêter tous ensemble noël pour la première fois. Pour le coup, Paris avait revêtu un costume : pantalon noir, chemise blanche avec un gilet sans manche noir. Il avait une classe folle et le pire, c’est qu’il le savait pertinemment. Ce soir, il voulait vraiment faire les choses bien car son cadeau pour Summer méritait d’être donné avec romantisme après tout. Alors, il avait prétexté cette soirée en famille pour instaurer une « tradition » à savoir qu’il fallait bien se sapper. Pour cela, il avait demandé de l’aide de sa mère qui n’avait pas hésité à entrainer Summer dans une virée shopping. C’était son cadeau de Noël en avance avait-elle dit. Pour une fois, Paris était vraiment fier d’avoir une mère aussi géniale mais ça, jamais il n’irait l’avouer en public et surtout pas à la principale intéressée. « Allez ma petite princesse, on va terminer de t’habiller » dit-il à sa fille qui portait pour l’occasion une adorable petite robe rouge avec des collants noirs. Paris lui mit son manteau ainsi que ses chaussures, le tout, assez nerveusement car il ne pouvait pas s’empêcher de stresser à l’idée d’offrir son cadeau à sa femme.
Je mettais la touche finale à mon mascara puis posais le tube une fois fermé dans ma trousse. J’observais mon reflet dans la glace un instant, histoire de m’assurer que tout serait parfait….une sorte de stress me montait. Mais un stress positif ! Devant moi, sur le meuble lavabo se trouvait un écrin assez large en velours bleu nuit. Le cadeau de Paris. J’avais réussi à l’avoir dans les temps et remerciait ma bonne étoile pour cela. Oh, n’allez pas croire que je m’y étais pris trop tard…nan, c’est juste que lorsqu’on souhaite personnalisé un cadeau dit « de tradition » il faut bien souvent avoir l’aval des uns puis des autres, avant de trouvé l’élément essentiel pour parfaire le côté unique du cadeau. Mais bien que j’avais éprouvé une certaine satisfaction il y a 3 jours quand mon colis express arrivait enfin à ma porte, aujourd’hui, je commençais à stressé à l’idée d’avoir fait le mauvais choix. Instinctivement, je me mordais les lèvres - oubliant que je venais tout juste de me mettre du rouge à lèvres rosée et nacré et que j’allais sans doute tout foutre en l’air – quand j’entendis Paris qui me ramenait à la réalité. « Oh bon sang.. » déclarais-je pour moi-même. On allait être en retard… « J’AARRIIIVVEE !! » hurlais-je tout en rangeant à la hâte tout mon maquillage. Un dernier coup d’œil à ma coiffure que j’arrangeais avec mes doigts en replaçant quelques mèches, puis je me décidais à sortir de la salle de bain. Je m’emparais de l’écrin, passait par la chambre pour récupérer ma pochette, qui irait de pair avec la robe moulant sans manche, beige clair et argenté que j’avais choisi avec la mère de Paris. Cette dernière en voyant les détails de la robe, c’est ligne de strass argenté, et son effet couleur peau qui donnait l’impression d’un dos nue derrière, qu’elle m’avait dit « Celle-là, boucle d’or ! Elle est faite pour toi ! » Je l’avais regardé avec hésitation, et finalement une fois mise, tout coulait de source…
Une touche de parfum, et l’écrin bien dissimuler dans ma pochette, je sortais de la chambre pour rejoindre Paris et Ashlynn dans le salon « C’est bon, je suis prête ! Désolée pour le retard mais… » Dès l’instant où mes yeux se posèrent sur Paris, mon cœur manqua un battement. Woaw ! Qu’est-ce qu’il était beau et élégant ! Bon, le trouvez beau, c’était un constat de tous les jours pour moi…mais dans cette tenue, en cet occasion, comment dire : J’en avais presque du mal à avaler et à parler. Je le regardais, encore affairé à habiller Ashlynn, quand il se redressait enfin pour que je puisse le détailler dans toute son entièreté. Une sorte de fierté m’envahissait dès lors que je me disais que cet homme en face de moi, n’était autre que mon mari ! Je souriais de plus belle, et réussissait enfin à finir ma phrase « …mais j’ai fais ce que j’ai pu. Paris tu es…woaw. Tu es super élégant et… » je secouais la tête de gauche à droite, ne trouvant pas les mots à dire si ce n’est, laisser échapper un petit rire timide avant d’ajouter « Canon ! y’a pas vraiment d’autre mot en fait ! »
Paris avait terminé de boutonner le manteau d’Ashlynn quand il avait entendu sa femme arriver et s’arrêter net dans sa phrase. Intrigué, il s’était tourné vers elle, se redressant de toute sa hauteur mais là… comment dire : ce fut lui qui buga complétement. Dans son esprit, les « erreurs fatales » se succédaient et il avait beau cliquer mentalement sur « ok » rien ne se passait. Elle était vraiment magnifique dans cette robe : élégante, sublime, sexy. Putain, elle était trop bandante ! Déjà qu’en temps normal, il avait du mal à ne pas la trouver attirante même dans un jogging, là, il avait juste envie de lui sauter dessus et de la prendre direct contre le mur. Frustré ? Non. Disons que monsieur Maconahey n’arrêtait pas de tourner et retourner leur conversation au sujet d’une éventuelle grossesse. Il avait vraiment envie d’être père mais il ne voulait pas l’imposer à sa femme. Bon d’accord, multiplier les rapports et jouer à la roulette russe avec son sperme n’était pas vraiment innocent comme façon de procéder mais au moins, il pourrait toujours prendre un air compatissant et lâcher un : c’est la faute du Destin bébé. Il se foutait bien d’opter pour la manière la plus lâche et manipulatrice histoire de devenir à nouveau père mais il n’avait pas envie d’attendre plus longtemps. Ashlynn commençait à devenir autonome -bah elle se cassait plus trop la gueule en marchant donc pour son père, c’est un gain d’autonomie. « C’est toi qui est vraiment canon madame Maconahey » souffla-t-il en s’approchant d’elle pour l’embrasser, s’arrêtant à quelques millimètre de ses lèvres. « Si je t’embrasse maintenant, je vais pas me transformer en drag-queen sur le retour à cause de ton rouge à lèvre ? » lui demanda-t-il alors que sa petite venait s’accrocher à ses jambes. « Je crois qu’on ferait mieux d’y aller » dit-il en attrapant la veste de sa femme pour mieux l’aider à l’enfiler tel un gentleman qu’il n’était vraiment pas car dans sa tête, c’était un tout autre discours qui se tenait : allez grouille toi bébé à enfiler ta veste qu’on se casse, qu’on donne la petite à ma mère et qu’on file dans une pièce à l’écart pour que je te montre combien t’es canon. « Cette robe te va à ravir » reprit-il -et dans sa tête c’était : mais faut que je te l’enlève fissa.
Avais-je oublié de dire tout à l’heure que l’argument numéro de ma belle-mère au moment de choisir la robe avait été « mon fils va en tomber raide ! » ?? Bah maintenant je le dis, et je confirme qu’elle avait raison : apparemment la robe faisait son effet, et c’est rougissant mais toujours autant souriante que je le remerciais pour ces compliments avant de venir poser mes mains sur les pans de son gilet, les serrant légèrement entre mes doigts pour forcer discrètement mon mari à s’approcher de moi. Je sentais son parfum m’envahir et mon cœur s’accélérait à nouveau. C’est bête : je connais son odeur par cœur, le moindre centimètre carré de sa peau, les moindres courbes faites par ses muscles, je saurais même dire avec exactitude l’emplacement des plus infimes de ses cicatrices ! Mais c’était pourtant toujours pareil : l’effet Parsi se répétait encore et toujours en moi, et je le découvrais chaque nuit, chaque matin (chaque après-midi entre une pause cours ou pause déjeuner) avec la même excitation que la première fois, la même envie, le même désir charnel…en même temps, avec un homme comme lui dans son lit, je défie toute femme de se sentir lassé par lui…
Je riais à sa remarque avant de lui dire : « Tu veux que je te dise ? C’est plutôt si tu ne m’embrasse pas que tu risques de te retrouver en plein milieu de la rue…sur un trottoir, drag-queen ou pas » Je lui adressais un clin d’œil qui signifiais le côté inutile de ma menace puisqu’on savait très bien que cela n’arriverait jamais, puis je profitais de mes hauts talons pour venir embrasser mon homme, n’étant cette fois pas obligé de me mettre sur la pointe des pieds pour lui voler un baiser.
Tel un gentleman, il m’enfila ma veste, occasion pour moi d’observer sur l’instant notre fille, toute habillée et tellement adorable ! « Attends, attends, attends… » Je l’arrêtais en l’attrapant par l’avant alors qu’il s’apprêtait à filer dans l’entrée pour prendre sa veste. Je fouillais dans ma pochette à la recherche de l’appareil photo numérique que j’avais souhaité emmené « Prends-la dans tes bras, faut que je vous prenne en photo tous les deux » Paris s’exécuta, et Ashlynn – qui finissait par avoir l’habitude – prenait instinctivement la pose, esquissant un sourire amusé. « Dites « poupééeee !! » » m’exclamais-je, surtout pour qu’Ashlynn puisse dire le mot sans aucun problème pour la photo ! Le flash retentit, et très vite, je regardais le résultat ! « RRrhhhaaa, vous êtes trop beaux !! Regardes » Je tendais l’appareil à Paris pour qu’il constate de lui-même, et bien vite, je me faisait pressée par ce dernier - Ashlynn dans ses bras pour lui, énorme bouquet à l’attention de Grace pour moi - pour qu’on quitte l’appartement.
On arrivait 20 minutes plus tard chez Grace, et c’est Matthew qui vint nous ouvrir ! « Heeyyyyy !! » je saluais l’adolescent avec enthousiasme alors qu’on entrait dans l’appartement.
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