Il est vrai que son bébé ne passait pas inaperçu habillée en indienne mais Paris lui, il kiffait sa vie de la voir dans cette tenue. Il aimait bien quand elle se déguisait, cela lui donnait un petit côté femme enfant absolument craquant. Bon, il n’était pas très objectif dans l’histoire car même en maitresse BDSM, il la trouverait à la fois craquante et bandante. « Dis-toi que dans ton malheur, tu as une plume et elle est sur ta tête et non ailleurs » répliqua-t-il avec un sourire amusé. « Remarque, on pourra garder l’idée pour une prochaine fois quand nous serons de retour à la maison » reprit-il en arquant un sourcil assez pervers. Paris n’avait pas besoin d’être doté d’une grande imagination, il avait simplement besoin de cette femme dans sa vie. Summer affolait son deuxième cerveau comme une bonne énigme scientifique le faisait avec le premier. Ce type était irrécupérable mais c’était ainsi qu’il était et on ne pourrait jamais le changer. Pour trouver plus innocent, allez chercher du côté d’un certain amish !
Finalement le couple sortit de la petite salle où ils étaient et le Dunster usa de toute sa diplomatie -et dieu seul savait combien elle n’était pas épaisse ; pour calmer le gérant qui accepta finalement de leur rendre leurs vêtements. Apparemment, il ne comptait plus reprendre leurs costumes, trop souillés d’après lui. Tant mieux, ça leur ferait un souvenir songea-t-il. « On vous fera un virement dès que nous aurons nos affaires… » tenta-t-il tandis que le gérant le regardait d’un œil torve. « Laissez tomber ! Je crois que j’ai suffisamment eu à faire à vous » soupira-t-il. Re tant mieux ! « Euh merci pour les renseignements… bébé, on ferait mieux d’y aller » dit-il en tirant sa fiancée par le bras pour la faire sortir de la boutique. Ils étaient presque habillés convenablement et la sacoche leur avait permis de ranger leurs maigres effets personnels. « Bon, je pense que l’on peut abandonner l’idée d’en savoir plus ici. Je propose qu’on aille voir à cet endroit s’ils en savent plus ? D’après le gérant, c’est là-bas que l’on s’est battu… du moins, c’est ce que j’aime à penser. Dans le fond, je suis rassuré de me dire que je n’ai vraiment rien à voir avec tes ecchymoses »
Tiré par le bras, je suivais le pas de Paris, pour sortir en plein jour, le soleil me faisant froncer les yeux. Une main en casquette au niveau du front, j’observais ce que Paris me désignait en parlant, à savoir la sacoche du Golden Nugget. « La Fall Beerfest ?! Sérieusement ?! On a été à une fête de la bière. Genre on n’était pas assez minable alors on a continué ?? » Je secouais la tête exaspérée par mon comportement. Bon sang, mais que s’était-il passé au point que j’en oublie toutes mes restrictions et que j’en vienne à jouer ma santé ?! « On en est pas sûrs encore en fait ?! Si ça trouve on s’est battu tous les deux ?! » Répondais-je en haussant les épaules, bien que – comme précédemment – j’étais incapable de croire que cela pouvait être le cas. Avec Paris, je fais l’amour, pas la guerre !! « Bon…bah allons-y. Tu vois ou c’est toi ? » Demandais-je au Dunster tout en me tenant le bas du dos un instant. Avec tout ça, j’avais un peu oublié que ça me tirait dans le creux des reins. « Si on peut juste trouver de quoi boire sur la route, mon cœur, parce qu’il faut vraiment que je m’hydrate non-stop là… »
Et effectivement sur la route, on avait trouvé une fontaine publique dans un parc, et j’en avais plus que profité, Paris aussi. Requinqué, on se retrouvait quelques minutes plus tard au point final de nos trajet…..Et c’est avec une légère petite boule au ventre qu’on pénétrait dans les lieux : qu’allait-on apprendre de plus dans cet endroit ? Qu’avait-on fait ici pour se retrouvé menotté à la fin ?
On fit quelques pas pour se rendre à l’accueil de l’hôtel Golden Nuggets. Et une jeune femme qui nous vit arriver, fronça instinctivement les sourcils en nous voyant « Paris…ça sent le sapin. Regarde sa tête ! » murmurais-je en le tirant un peu par le bras « C’est sûr : on a fait une connerie ici aussi ! » Ce qui me rassurait par contre, c’était l’absence de flic sur les lieux. Soit ils étaient passé avant nous, soit ils n’étaient toujours pas venus sur les lieux. Dans les deux cas, il y avait juste à prier pour que l’hotesse d’accueil n’ait pas soudain l’envie de leur passer un coup de fil !
Paris n’était pas vraiment étonné d’être allé à une fête de la bière, c’était même quelque chose qui coulait de source. « Bah faut croire que je suis une mauvaise fréquentation pour toi car ça m’étonne pas de moi. Je veux dire, quand je fais la tournée des bars avec Dante, on s’arrête jamais avant de trébucher dans la rue » hausse-t-il les épaules. Il n’était pas un très bon exemple en matière d’alcool car Paris par moment, frôlait la case « alcoolisme ». Il avait beau s’en cacher, le Dunster buvait presque tous les soirs une bière quand ce n’était pas autre chose. La seule chose qu’il veillait, c’était de ne pas être ivre en présence d’Ashlynn pour ne pas perdre le contrôle mais en dehors de ça, il buvait certainement un peu trop pour être honnête. « Arrête, j’aime pas l’idée que tu te sois battue et encore moins avec moi » pesta-t-il en rongeant son frein. Il n’aimait pas l’idée qu’elle soit blessée tout simplement. Summer, c’était son bébé, son ange personnel et il était hors de question qu’elle souffre d’aucune façon. « On va essayer de trouver un annuaire, quelque chose dans le genre… y a pas l’adresse sur la pochette ? » demanda-t-il en fouillant dedans pour en sortir finalement un petit flyer. « Tiens, ils ont mis le plan » s’exclama-t-il pour mieux froncer les sourcils en la voyant en souffrance. « On va aller dans le premier bar pour demander un verre d’eau » dit-il en glissant son bras autour de la taille pour l’aider à marcher. Cela ne servait à rien mais cela le rassurait.
Ce fut finalement à une petite fontaine publique que le couple se désaltéra avant de terminer leur périple devant le Golden Nugget’s. Là bas, une serveuse perdit quelque peu de sa superbe en nous voyant arriver. Génial ! « Remarque, au moins ici, on aura rien fait de sexuel… enfin je crois » dit-il avec une petite grimace tout en serrant sa main dans la sienne comme pour leur donner du courage. « Bonjour… bienvenue au Golden Nuggets »commença-t-elle à leur dire avec une certaine raideur. « Ouais salut… en fait… vous allez rire mais il parait que nous sommes venus ici et… on s’en rappelle pas du tout » répondit-il en jouant la carte de l’humour poussif. La serveuse les regarda avec méfiance avant d’appeler d’une voix lasse, un certain Jerry. « Suivez-moi, on va vous montrer ce qui s’est passé sur la vidéo de surveillance » les invita-t-il en levant les yeux au plafond. Apparemment, ils devaient être habitués aux touristes timbrés. « Bébé… dis moi qu’on a rien fait de sexuel… » commençait-il à paniquer.
Je ne savais pas si je devais sourire au propos du Dunster, où au contraire, montrer mon mécontentement. Que Paris puisse boire une bière ou deux à la maison ou à des soirées, cela ne me dérangeait pas. Mais qu’il m’annonce ouvertement que lorsqu’il était avec Dante il se mettait minable simplement pour le plaisir de ne plus pouvoir marcher droit, là, c’était tout de suite moins mon kiff ! « Je préfère faire comme si je n’avais rien entendu, sinon on va se prendre la tête… » Lui disais-je tout simplement. Encore une fois, l’alcool comme p’tit luxe de détente, okay. Mais pour faire la fête à outrance…non. Je préfère plutôt m’intéresser à cet hôtel, et à ce qui nous attendrais là-bas. Paris, prévenant me vint bien vite en aide et je profitais de cette proximité pour le rassurer sur cette bagarre « Détends-toi Paris...je te l’ai dis : je ne crois pas qu’on se soit battus tous les deux, c’est impossible ! Si ca se trouve, on s’est juste rétamé sur plusieurs trottoirs parce qu’on marchait pas droits » plaisantais-je pour soulager la conscience de mon homme.
On arrivait quelques instant plus tard à l’hotel, et je paniquais déjà sur ce que l’hotesse pourrait nous apprendre. Paris amorça la conversation et à la minute ou l’hotesse évoquait les mots « vidéos de Surveillance » j’avais eu envie de crier « Ah non, c’est bon! Stop ! On n’est pas des pervers PARTOUT ! » Bon vous vous doutez bien que je n’ai rien dit. Je me suis juste contenter de me cacher derrière l’épaule de Paris en appréciant d’autant plus son imposante carrure dans des moments comme celui-là ! « Je peux rien t’assurer du tout…Par contre, ce que je peux te dire, c’est que : si on a fait ce que je pense qu’on a fait ?! Bah…dès notre retour on va consulter un psy pour nos problèmes de libido ! »
On a suivi l’hotesse dans un long couloir blanc et marbré qui me semblait être le plus long jamais parcouru jusqu’à présent et de toute mon existence. Bon, c’est surtout parce que pendant toute notre marche, on a bien le temps de paniquer, et de s’imaginer tout un tas de chose. On arrivait dans une pièce marqué privé, défense d’entrer…et l’obscurité nous gagnait à nouveau…comme quand on était chez le vendeur. Décor sombre, pénombre…et des machines qui clignotent de partout. Devant des commandes et une multitude d’écran de contrôle qui surveillaient en temps réél ce qu’il se passaient à l’hôtel, il y avait deux hommes. Les chargés de sécurité. L’hôtesse leur lança les directives et très vite, sur un des écrans, on observait ce qu’il s’était joué la veille…. « Qu’est-ce… » Je plissais les yeux pour mieux observer et je me reconnus bien vite sur les lieux…l’indienne hystérique en train de se fritter avec une blonde à forte poitrine ! Et Paris non loin qui ne fait pas mieux ! « Euh….bah… » mumurais-je à Paris «…c’est une bonne nouvelle, on n’a pas fait ce que j’ai cru qu’on a fait…et j’avais raison, on s’est pas battu entre nous. » j’esquissais un sourire qui se voulait bienheureux, mais je le cachais bien vite. Franchement, je n’avais vraiment pas de quoi être fière !
Paris grimaça. Avec sa gueule de bois, il n’avait pas mesuré combien il était crétin d’annoncer à sa fiancée que ses soirées avec Dante étaient surtout très souvent alcoolisées. En même temps, elle devait s’en douter puisqu’il rentrait toujours plus ou moins bourré dans ces moments-là. Il avait simplement appris à dissimuler ses gueules de bois sous ses airs d’homme de Cro-magnon pas du matin. Par moment, ça l’aidait beaucoup d’avoir la réputation d’être un râleur dès les yeux ouverts. « Ouais on peut dire ça mais quand même » grommela-t-il au sujet de leurs bleus. Il y avait des choses qu’il ne pouvait assumer et la violence envers Summer en était une. Paris savait bien qu’il n’avait aucun lien biologique avec l’homme qui se trouvait en prison mais un enfant éduqué dans la violence ne faisait-il pas un adulte violent au bout du compte ? Il priait pour que cela ne soit pas le cas, chaque jour que dieu faisait. Putain, un jour, il irait chez un psy !
Arrivés à l’hôtel où s’était déroulée la fête de la bière, Summer et Paris avaient eu la désagréable impression de rejouer la même scène que dans la boutique de location de costumes : un accueil assez froid et une putain de vidéo à regarder. « Hey va te faire Wingfield ! Hors de question qu’on règle mes problèmes de libido, j’ai toujours envie de te prendre et j’en suis fier… C’est comme dans cette chanson française : visez la lune, ça me fait pas peur même à l’usure, j’y crois encore et en cœur : des sacrifices, s’il le faut j’en ferai, j’en ai déjà fait mais toujours la quéquette en l’air » chantonna-t-il sur la fin avec un sourire totalement débile sur les lèvres. Putain, dès fois, il était vraiment trop con. Le Dunster tâcha tout de même de très vite se concentrer sur le petit film qui défilait sous ses yeux et quelle ne fut pas sa surprise de constater que la personne ayant déclenchée la bagarre n’était autre que Summer. « Putain bébé, tu ferais un malheur sur un ring de boxe » rigole-t-il en la voyant boxer avec l’autre blonde. « En tout cas, note à moi-même, ne jamais énervé une petite rousse indienne » se moqua-t-il gentiment, trop rassuré de n’y être pour rien dans ses blessures. Mine de rien, ça rassurait grandement l’américain. « On a fini par appeler les flics et ils vous ont menotté mais apparemment, vous leur avez faussé compagnie grâce à votre femme » soupira l’hôtesse qui visiblement les méprisait cordialement. « Euh… okay… Bon, on sait pourquoi les flics nous recherchent maintenant mais ça nous dit pas où est-ce qu’on a commencé à se murger tous les deux » dit-il sans penser que la demoiselle les écoutait. « Je pense que j’ai la réponse à votre question… Regardez le tampon que vous avez tous les deux sur le dos de votre main gauche ! C’est un bar sur la cinquième… » leur explique-t-elle.
Je voulais me cacher de l’hôtesse tout à l’heure parce que j’avais peur de cette vidéo de surveillance, mais en fait, je ferais mieux de me cacher pour être menotté au bras de ce grand dadais qui chante haut et fort qu’il a toujours envie de me prendre, qu’il peut faire tous les sacrifices, mais qu’il garderait sa…quoi déjà ?! Ah oui, je reprends ces mots : « sa quequette en l’air ! ». Je me pinçais les lèvres pour ne pas exprimer d’autre mots que Paris utiliserait pour je ne sais quel autre chanson. La seule chose que je me permettais de lui dire c’est : « Je vais nous désabonner à la chaine de music internationales…Ça te grille le cerveau mon pauvre ami ! » Ca c’est pour avoir osé me dire « va te faire Wingfield ».
La vidéo surveillance nous en finalement dit plus sur ce qu’il s’était passé, et je fus surprise de voir que c’était moi qui avait foutu le bordel. Enfin, on se méprend pas hein : par-là, je ne sous-entends pas que je pensais que c’était Paris qui avait allumé la mèche, mais disons que j’avais plus imaginé une bagarre entre personnes inconnue et qui avait dégénéré en règlement de compte général. J’ouvrais grand les yeux et la bouche, sous le choc des images, me voyant décolle une sacré droite à cette blonde avant que celle-ci ne viennent me sauter à la gorge. Ai-je le droit de dire qu’elle se bat comme une fille sur cette vidéo ?! Elle griffe plus qu’elle ne tape. Ah si, enfin !! Elle a tapé ! ….nan qu’est-ce que je fais-là ? Je commente mon acte comme si je devais en être fière !!! On se reprend Wingfield « Oui bon bah de toute évidence, elle a du bien m’énervé ! …on ne peut pas remettre un peu avant ? » Demandais-je gentiment à l’homme qui avait mis la vidéo en marche. Une bonne arrière plus tard, je surveille les faits et geste de la blonde, jusqu’à ce que l’hôtesse ne commente « d’après son témoignage ce soir-là, elle a dit que vous l’auriez agressé parce que vous l’accusiez de lorgner sur votre mec ! » ah bah voilà ! Je savais qu’il y avait une raison ! « Eh bien, si j’en viens à la cogner, c’est parce qu’elle devait BIEN BIEN LORGNER ! » Et je pointais du doigt l’écran « Tiens, c’est visible là !!! » D’un coup de coude je tapais dans le bras de Paris pour qu’il voit bien la jeune femme le mater de là où elle se trouvait « On est d’accord, elle mate là ! » Bon peu importe, on n’est pas là pour expliquer si j’ai eu tort ou raison. L’hôtesse nous fit remarquer que les flics avait été prévenu ce soir-là, et que j’avais fini par nous faire déguerpir au plus vite. Paris commençait à nous remettre sur le droit chemin en me rappelant par là même le vrai but de notre enquête, et j’hochais simplement la tête comme une gamine, sans trop oser la ramener sur mes exploits de bagarreuse. C’est une nouvelle fois l’hôtesse qui nous est venue en aide sur ce coup là, en pointant du doigt nos mains gauches. Un tampon : Un marquage d’un bar pas bien loin. Alléluia on avance à pas de géant là « Super…ca explique donc pourquoi on était bourré avant d’aller au magasin de déguisement. » Je fis signe à Paris d’un geste de la tête qu’il fallait peut-être qu’on se casse bien vite d’ici, mais avant toute chose, je tenais à m’excuser « Ecoutez, je suis désolée d’avoir foutu le bazar à votre soirée…je ne suis pas comme ça d’habitude hein, je vous jure ! Je suis clean, un véritable ange, une fille super sympa, j’vous jure ! » Je me ridiculise à mesure que je sens Paris posé sa main sur mon épaule pour me signaler d’arrêter de faire ça, mais j’ai trop besoin de prouver que je ne suis pas quelqu’un de mauvais ! « J’avais juste un peu trop bu, et puis j’aime mon fiancé alors forcément, ça dégénère ! Mais je sais, je sais, ça n’excuse rien ! Ce n’était vraiment pas bien, mais je vous assure que je ne le referais plus… » Et voilà, là je passe pour une gamine idiote. Et je m’entend enfin parler pour me rendre compte que je suis complètement folle et ridicule « Okay… euh…je crois qu’on va y aller, on vous a assez faire perdre votre temps. » Je marchais à reculons en suivant Paris, adressant des sourires nerveux et désolée, jusqu’à ce qu’on quitte enfin cette pièce et l’hotel quelques secondes plus tard. « Bon dieu, mais fais-moi taire quand je pars en vrille comme ça ! C’était juste la honte, là !! » Je me cachais le visage d’une main en essayant de me remettre de mes délires.
« Quoi ? Elle est bien cette chaîne » protesta-t-il en se marrant comme un crétin. Il savait bien que le « pauvre ami » était sa façon à elle de protester contre l’emploi de son nom de famille. Paris aimait bien faire ça de temps en temps quand elle lui cherchait des noises ou qu’elle planquait ses films porno pour qu’il -je cite- n’embrouille pas l’esprit d’une pauvre âme innocente aka Isaiha Buchanan. Pour le Dunster, le lowell était un enfant, un nouveau-né et il voulait simplement l’aider dans sa vie sexuelle comme un professeur. D’ailleurs, il comptait l’emmener à une soirée stripteaseuse endiablée avec Bonaventure à leur prochaine soirée entre mecs. Summer ne pouvait pas se plaindre, c’était elle qui avait souhaité qu’il se rapproche de son meilleur ami pour qu’il n’ait plus envie de l’étrangler dès lors qu’il franchissait le pas de la porte de leur appartement. Bah, il avait plus que sympathisé avec le Weasley. Maintenant, ils jouaient les bonnes et mauvaises consciences avec le pauvre amish.
En parlant de mauvaise conscience, Summer devait en ternir une couche car non seulement, elle tentait de justifier son geste ou plutôt son comportement face à la blonde. « Ouais, elle a maté » dit-il sur un ton hésitant car sur la vidéo, la bonne femme regardait ailleurs sauf que dans sa direction, il y avait simplement un Paris un peu trop imposant. Toutefois, il n’avait pas le courage d’enlever les illusions de son bébé qui, maintenant, présentait des excuses larmoyantes à l’hôtesse. Elle était définitivement trop craquante ! Non mais c’est vrai, de toutes les femmes qu’il avait pu côtoyer, elle était la seule à être aussi douce et adorable même après avoir été la pire des tigresses ou Xena la guerrière. « Allez bébé… dis-toi qu’elle te prend peut-être pour une psychopathe mais que tous les touristes de Vegas doivent lui donner la même impression et puis on s’en branle de ce qu’elle pense. On était bourré et passablement énervé… Puis tu sais ce qu’on dit : tout ce qui se passe à Vegas, reste à Vegas. On a rien fait de mal… Bon, on s’est envoyé en l’air sous l’objectif d’une caméra de surveillance, on a piqué une bagnole, on s’est fritté avec d’autres touristes, tu as frappé un flic… Bah c’est limite quelque chose de banal ici » tenta-t-il de relativiser les choses. Le Dunster l’attira un peu plus dans ses bras pour l’embrasser, se foutant royalement qu’ils étaient en plein milieu du trottoir. « Allez, on va bientôt connaitre le fin mot de l’histoire. A cette heure-ci, le bar doit être ouvert. Avec un peu de chance, on tombera sur quelqu’un qui nous aura servi » dit-il en déposant un baiser sur son front, en signe de tendresse.
Je tentais au mieux d’oublier la honte qui me gagnait mais les paroles de Paris me rappelait bien malheureusement à quel point j’avais vraiment du passer pour une cinglée : « Paris, tu sais que ça ne m’aide pas ce que tu me dis. La seule chose que ça me fait, c’est de me confirmer que j’ai dû passer pour une folle alliée » Je soufflais d’exaspération avant de me redresser un minimum pour regagner un peu de fierté, et j’hochais sensiblement la tête alors que Paris me signifiais qu’il valait mieux s’intéresser à ce bar qui nous donnerait enfin le fin mot de l’histoire. « J’ai juste envie de prier pour ne pas entendre encore un autre employé nous parler de vidéos surveillance » Et en citant à nous ces mots, je me sentais vraiment le besoin de réitérer ma défense : « Oh et : ELLE TE MATAIT ! D’accord ?! » Insistais-je en levant le doigts entre Paris et moi, pour insister sur ce point « Nan parce que je t’ai senti un peu hésitant tout à l’heure, alors je préfère les choses au clair, MACONAHEY ! »
Ceci étant dit, on sortit de l’hôtel en faisant tout de même attention à ne pas apercevoir de flics aux alentours puisqu’on était toujours en fuite apparemment….bon sang et dire que j’ai tapé un flic. ** BON, Arrête Summer, passe à autre chose !! ** On prenait la route direction la cinquième rue et l’enseigne du bar, semblable au tampon sur nos mains, nous prouvait qu’on était au bon endroit. Une bonne inspiration, et on s’engageait dans la gueule du loup, mes doigts se croisant derrière mon dos comme pour prier silencieusement que la chance nous accompagne. ** Pas de vidéo, pas de vidéo, pas de vidéos ** Avec des petits pas, je suivais Paris en me cachant à nous derrière lui tandis que le Dunster prenait son courage à deux mains pour s’installer au comptoir et s’adresser au Barmaid. « Oh tiens, vous allez devenir des habitués à ce que je vois ?! Vous vous êtes remis de votre beuverie de la veille ? » nous questionnait le mec derrière le comptoir tout en essuyant un verre vivement avec son torchon.
« Une très jolie folle à lier alors » répondit-il avec une petite grimace car il ne voulait pas subir ses foudres non plus mais il tentait de désamorcer la chose. Summer se faisait trop de souci pour toute cette histoire. Personnellement, Paris s’en foutait de passer pour un gros pervers, d’avoir déconner avec l’alcool etc. C’était tellement habituel chez lui et puis, ils étaient à Vegas. D’autres personnes avant eux avaient très certainement dû faire pire. « J’avoue que j’aimerai bien me passer d’une autre vidéo car ça commence à faire beaucoup. Remarque, on est passé du sexe à la bagarre… on ne pourra qu’être calme dans la prochaine » constata-t-il avec optimisme, lui qui d’ordinaire, était le cynique des deux. En même temps, il sentait que cela travaillait beaucoup Summer alors autant jouer le rôle du fiancé attentif aux états-d ’âme de sa future épouse. « Oui, oui, elle me matait Wingfield la bagarreuse. Quand je vais raconter ça à ton père, il ne va jamais me croire. Je devrais peut-être demander la copie des bandes de surveillance » rigole-t-il avant de s’excuser en l’embrasser tendrement. « Allez, filons trouver ce bar »
Là-bas, ils tombèrent sur un barmaid qui semblait les reconnaitre. Aussitôt, Paris se détendit car pour une fois, l’homme n’était pas sur la défensif. Apparemment, il avait l’air de garder un souvenir mémorable d’eux mais dans le bon sens du terme. « Pas vraiment. En fait, on se souvient pas de grand-chose mais on joue au petit poucet » expliqua-t-il sommairement sous le regard rieur de l’employé. « ça m’étonne pas ! La petite dame avait une sacrée descente mais la vôtre n’était pas mal non plus. Par contre, vous n’étiez pas menotté ni aussi amoché quand vous êtes venus… sans parlé de votre accoutrement actuel. Jolie plume » dit-il avec humour. Paris grimaça et s’installa au bar avec son bébé. « Ouais, on aimerait bien pouvoir s’en débarrasser » grommela-t-il. « Laissez-moi faire… mais vous avez résolu les problèmes avec vos parents ? » leur demande-t-il curieux en sortant une pince coupante. Dans le genre prévoyant, le barmaid se posait en champion du monde. Paris était tellement sous le choc qu’il ne posa aucune autre question.
J’écoutais sans trop broncher le barman au départ, mais j’avoue quand même avoir tiqué quand il a assuré que j’avais eu une bonne descente. « Hey ! » avais-je voulu protester en sortant un peu de ma cachette derrière le dos de Paris. Mais je savais que cette protestation allait être ridicule. C’est vrai quoi : à peine avoir ouvert la bouche, je regrettais déjà de m’être manifester, si bien que je fronçais les sourcils un peu gênée, prenait un air boudeur tout en me grattant le front de ma main libre, avant de baragouineur « Je ne suis pas si petite que ça, déjà… » déclarais en référence à « ma petite dame », mais là encore, je me trouvais bien ridicule de dire ça…surtout si on considère celui qui me cachait quelques secondes plus tôt. Je relevais la tête en direction de Paris qui surplombait tout le monde ici de toute façon, puis ajoutais à l’attention du mec derrière le comptoir : « Oui bon bah, c’est sûr que si vous me comparez à lui aussi…. » ** Summer ?! LA FERME ! **
Je me raclais la gorge et tentait de reprendre un peu de sérieux – autrement dit, j’essayais de gagner en crédibilité – et questionnais enfin le barman. « Bon donc si je comprends bien ce que vous insinuez : J’ai commencé à boire, et lui m’a suivi ? » demandais-je en pointant Paris à côté de moi tandis qu’on tendait nos mains menottés aux gars pour qu’il nous les retire. « Bah apparemment, dès deux, c’est vous qui cherchiez le plus à ….oublier. Mais si vous voulez en savoir plus je vous conseille d’aller voir Cindy. Elle est là-bas » l’homme nous désigna alors une femme qui était installé à une table avec un verre et les yeux rivés sur son portable « Elle faisait le service hier soir quand vous avez débarqué, et elle avait votre table pendant tout ce temps. Moi j’ai pas bougé d’ici, et j’étais un peu trop occupé à servir les clients pour comprendre quelque chose à votre problème avec vos parents» J’arquais un sourcil : cela faisait deux fois qu’il évoquait nos parents, et j’avais du mal à y voir un rapport « Un problème ?? Quel problème ? Il leur est arrivé quoi ? » L’homme en face de nous esquissait un sourire en secouant la tête, avant de nous désigner à nouveau la serveuse d’un mouvement de tête « Vraiment ! Parlez à Cindy...ça vaut mieux. » J’avais du mal à comprendre le comportement du barman, et cette histoire de problème avait le don de m’angoisser. C’est vrai quoi, depuis qu’on faisait le cheminement inverse de nos faits d’hier, nos parents avaient été retirés de l’équation, comme si ils n’avaient pas été présents avec nous de toute la soirée. Donc pourquoi en parler maintenant ? Et ils étaient où d’ailleurs ?! Un problème….Faites qu’il ne leur soit rien arrivée
Le mieux comme il l’avait dit, c’était de parler à la serveuse. Le barman appela sa serveuse qui relevait les yeux de son téléphone pour nous apercevoir. Elle semblait perplexe quant à nos têtes et sans doute nos déguisements. Ce qui fait qu’instinctivement, je tirais sur la plume pour retirer le bandeau autour de ma tête. Je réajustais mes cheveux en appréciant le fait d’avoir enfin mes deux mains quand la serveuse arriva : « Oh bah moi qui pensait que vous aviez toucher le fond hier…vous vous êtes bien remis de vos émotions apparement ! » Elle parlait de quoi ? de nos costume festifs, ou de nos gueules amochés ? « Sérieusement, à l’aide ! qu’est-ce qu’il s’est passé HIER SOIR ?! »
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