[FLASHBACK]

Je venais difficilement d’enfiler mon costume et tanguait légèrement en essayant de me placer en face du miroir pour m’observer. Je réajustais le décolleté, tirant dessus d’abord pour faire valoir mes formes, et finalement me raviser, en me disant que ça foutait en l’air tout le costume. Quelque chose tombait par terre et en me penchant (SANS TOMBER) par terre pour le ramasser je constatais qu’avec la robe était offert un p’tit jeu de maquillage, ressemblant à de la peinture ou a du rouge à lèvres opaque. Je réfléchissais un peu trop longtemps sur le sujet avant de l’ouvrir et de mettre les doigts dedans avant qu’une sorte d’ampoule invisible fasse son apparition au-dessus de ma tête au moment où je me regardais dans la glace. De deux gestes vifs, je traçais des marques sur mes joues, en rigolant toute seules quand J’entendis Paris à l’autre bout dans sa cabine me parler de son pistolet. Je gloussais à la remarque : cet idiot a failli me faire rater mes traits !

Les rideaux de ma cabine s’ouvraient vivement sur un Paris ultra sexy en cow-boy, et je me tournais sur moi-même pour lui faire face et admirer le spectacle. Instinctivement je baissais les yeux sur le seul « canon à tirer » qui m’intéressait, quand les paroles de Paris me rappelèrent vivement à l’ordre. Je le fixais alors en arborant un énorme sourire, comme si j’étais plus que fière d’être bonne en indienne. Bon, en même temps, je peux vous le dire – honteusement peut-être – mais en secret, j’adore savoir que Paris me trouve « bonne ». C’est sa manière à lui de me dire qu’il me trouvé désirable, et je ne me sens jamais offusqué par ses mots, ni même non-respectée. Bien au contraire, si y’en a bien un qui me respecte, c’est Paris ! Je virevoltais sur moi-même pour laisser Paris me reluquer sous toute les coutures, avant de faire tomber le maquillage par terre pour m’approcher physiquement de Paris, mes mains posées sur son torse puissant recouvert d’une chemise légèrement moulante de cow-boy « Je ne sais pas ce qu’ils leur faisaient, mais je sais ce que les indiennes perverse comme moi espérait recevoir d’un cow-boy gaulé comme toi ! » Mes mains remontaient sur son torse en une caresse pour s’enrouler autour de son cou, forçant logiquement le contact de nos deux corps. « Hmmmmm…non, je sèche. J’ai joué les vilaines filles hier soir, et j’ai désobéis : je n’ai pas révisé. Alors je te demande gentiment – NON que dis-je – je te SUPPLIES de me faire une reconstitution…dans les moindres détails ! Sors ton canon, beau-gosse, et tient moi en joue »

[FIN FLASHBACK]

Je me regardais faire, sur cette vidéo, en me disant honteusement que j’étais clairement et définitivement BOURRÉE et ronde comme une queue de pelle ! J’avais envie de me terrer dans un trou de lapin…enfin non, pas de lapin !! Surtout pas de lapin, mauvais image…la comparaison Summer-Paris-Lapin, c’est à bannir de mon esprit. Je me raclais la gorge en me frottant nerveusement une oreille, tirant légèrement dessus en penchant la tête….tout ça pour cacher mon visage du vendeur à côté de moi qui ne savait même plus s’il devait regarder la vidéo ou me juger du regard.

©TOWNTROTTER.