« Ta faute aussi » grommela-t-il en fronçant les sourcils sous la douleur de sa migraine. Bon, il avait été con à gueuler comme un âne mais elle le faisait flipper avec son suspens à deux balles. Qu’est-ce qu’elle avait qui l’empêchait de boire de l’alcool ?! Cela ne pouvait qu’être qu’un problème médical et ça, ça le faisait clairement baliser. La dernière chose qu’il voulait, c’était la perdre bêtement à cause d’une soirée trop arrosée mais Summer était visiblement bien plus intéressée par leur hypothétique film porno que par leur mésaventure alcoolisée. « Je suis toujours là pour protéger tes arrières et surtout t’empêcher de tourner dans un film porno… Je dis pas que je suis contre de faire une sextape avec toi car cela peut me tenir chaud l’hiver si t’es pas dans le coin mais quand même… » rétorqua-t-il. Dans le fond, il n’était pas contre se mettre en scène avec sa fiancée pour garder un souvenir glorieux de leurs ébats mais pas devant un parfait inconnu. Paris était bien trop possessif pour admettre qu’un autre homme puisse contempler SA Summer. Il préférait encore péter les genoux et crever les yeux des suicidaires qui oseraient émettre l’idée. Du coup, il revenait au point de départ : pourquoi jouaient-ils un remake de Pocahontas chez les cowboy ?! « Ouais j’aimerai bien savoir ce que l’on a fait pour en arriver à voler une bagnole » soupira-t-il en secouant la tête.
Bon Summer n’avait pas tort, son père était un ange à côté de sa mère mais tout de même… En bon fils qu’il était, il ne pouvait pas s’empêcher de vouloir protéger et sauver l’honneur de sa tarée de génitrice. « Hey ton père est peut-être tout blanc mais je te signale que grâce à toi, il a décidé de jouer les rebelles pour te prouver qu’il n’a pas un balai coincé dans le cul donc bon… si l’idée de venir ici vient de ma mère, ton père s’est pas fait prier » grommela-t-il. Il ne nierait jamais que sa mère était le genre de femme bien trop libre quant à ses mœurs mais elle n’était pas non plus le vilain petit canard. Son père suivait de son plein grès. Le premier panneau qu’ils croisèrent les interrompit. Le Dunster était rassuré de savoir qu’ils n’étaient plus très loin de la ville mais Summer elle, tira une tronche de trois kilomètres. « Pourquoi ? On ira tranquillement » tenta-t-il de la rassurer avant qu’elle ne lui avoue avoir un problème avec ses reins. « Quel est le problème bébé ? » lui demanda-t-il en s’arrêtant de marcher pour la regarder droit dans les yeux. « Tu grimperas sur mon dos pour le restant du voyage » décréta-t-il avant même de connaitre le problème.
Cette façon que l’on a de défendre nos parents en même temps que l’on peut leur faire tout un tas de reproche parfois, cela me fait bien sourire. Paris et moi, là-dessus on est pareil. Et puis, il n’avait pas tort : mon père avait voulu jouer avec le feu…Et ça ne m’étonnerait pas qu’il se soit brûlé. « Bon je te l’accorde, mon père n’est pas un saint sur ce coup là…De toute façon on le saura bien assez tôt, nan ? » ou pas….Le panneau nous indiquait que l’on était sur la bonne route, mais que l’on ne serait pas à destination avant une bonne heure et demie. Et comme une bouée de sauvetage, je m’accrochais à Paris en enserrant son t-shirt entre mes doigts, et me collais un peu plus à lui avant de lui avouer que ça allait être dur de faire tout le trajet sans boire et à marcher non-stop. Ma tête que je tirais inquiétait forcément Paris, et au final j’avais fini par avouer ce qui médicalement me posait problème. Et en cet instant, c’est la tête que tirait mon Dunster qui me fit grimacer : il s’inquiétait. C’était prévisible « Ce n’est pas grand-chose…de le sens quantitatif du terme.. » tentais-je de dire en premier lieu, avant de réaliser que cela n’aiderait pas Paris à comprendre où je voulais en venir. C’est donc dans un soupir que je m’expliquais « Je n’ai qu’un seul rein. Et avant que tu ne te poses la question : Je suis née comme ça…et du coup, cela impose un certain mode de vie. Peu d’alcool, très peu de viande rouge, et beaucoup, BEAUCOUP d’hydratation ! » Bon je ne voulais pas alarmer Paris plus que de raison ; autant le ménager, surtout quand je l’entends déjà me proposer d’être mon « cheval » pour le trajet : « Nan, j’en suis pas à ce point-là mon cœur…c’est juste que…je pense qu’il va falloir qu’on y aille mollo sur la marche. Simple précaution, parce que là, ça me tire un peu dans le bas du dos. Rien d’alarmant. O.K ??! »
Pas grand-chose ?! Il lui manque un rein mais ce n’est pas grand-chose ? Décidément, Summer et lui n’avaient pas la même conception de l’expression : pas grand-chose. « Ouais et je présume que t’hydrater à base d’alcool n’est pas une bonne chose ! Bon sang, pourquoi tu me le dis que maintenant ? » lui demanda-t-il en fronçant les sourcils à la fois sous l’inquiétude mais également sous l’effet de sa gueule de bois carabinée. Ils avaient le chic pour avoir des conversations sérieuses aux plus mauvais moments ces deux-là. « En tout cas rien à battre, tu vas grimper sur mon dos que tu le veuilles ou non. Le seul choix que je te laisse c’est de savoir si tu veux le faire gentiment ou si j’agis comme le pire des hommes des cavernes avec toi » la prévint-il. Paris était prêt à marcher des heures et des heures avec sa belle en travers de son épaule. Cela ne lui faisait pas peur et au mieux, ça lui faisait toujours un bon entrainement de musculation. « Je t’en foutrai de rien alarmant ! Madame veut se taper une marche dans le désert alors qu’elle souffre d’une gueule de bois et qu’elle crève de soif… mais à part ça, c’est pas grand-chose. Bordel, t’as conscience que c’est dans ce genre de moment que je veux te coller la plus belle fessée de ta vie ?! Le problème, c’est que ça va t’exciter et que j’ai trop mal au crâne pour te faire grimper au cactus » reprit-il en lui montrant son dos. Bien sûr, la dernière partie de sa diatribe avait été là surtout pour la faire sourire que véritablement pour se montrer méchant. Summer connaissait son humour pourri et elle comprendrait… ou pas. « Allez huuu dada ! » dit-il pour l’inviter à lui sauter sur le dos. Ils allaient être marrant.. une indienne chevauchant un cowboy. Paris allait finir par croire qu’ils avaient véritablement jouer dans un mauvais film à moins qu’il ne soit tout simplement en plein cauchemar.
La réaction de Paris était légitime ; et c’est justement pour cela que j’adoptais une moue de gamine prise en faute rentrant la tête dans les épaules avant de regarder le sol, bien plus concentré par mes pieds qu’autre chose. « Je t’en ai pas parlé avant, parce qu’il n’y avait pas lieu d’être… » Avais-je commencé par dire avant de réalisé le sens confus de mes propos et de me rattraper. « Enfin ce que je veux dire, c’est que je t’aurais tenu au courant, c’est sûr mais…ce n’est pas un truc qu’on balance aussi facilement que, je ne sais pas moi, « Au fait, je t’ai pas dit mais j’ai croisé ta mère ce matin ?! », tu vois ? » Paris lui ne démordais sur sa proposition, et c’est en imaginant la scène devant les yeux, concernant le deuxième choix qui s’offrait à moi, que je préférais finalement opter pour le premier « J’ai pas envie d’etre transportée comme une marchandise sur ton épaule alors euh….j’ai pas le choix, je crois. » Mais sincèrement, monter sur Paris comme si ce dernier était mon cheval, cela m’incommodait un peu. Le pauvre allait devoir se taper la route – ce qui déjà était pas mal en soit – avec moi sur le dos. Okay je ne suis pas hyper lourde, mais faut pas déconner non plus ! C’est environs 60 kilos qu’il devra avoir sur le dos !! Le truc là, c’est que j’aurais donné n’importe quoi pour qu’il arrête de me sermonner, et surtout qu’il arrête de paniquer. Alors il ne valait mieux pas que je le contrarie en bronchant inutilement à sa proposition. « Je t’assure que c’est rien…la dernière fois que j’ai fais une crise important remonte à super loin alors…et puis j’avais plus que sérieusement déconné ce jour-là. Là, c’est un simple euh…comment dire….abus. » Et quelques secondes plus tard, je me mettais à rires aux éclats « Me faire grimper au cactus ??! Bien que je comprends le choix du monde vu le contexte, je t’assure que monter sur un cactus ne me donne pas envie là. Ça doit être…vraiment…..douloureux !!! » Je secouais vivement la tête, comme pour chasser la scène en même temps que la douleur imaginaire, et accédais finalement à l’ordre de Paris « T’es sûre ? » Demandais-je une dernière fois avant de m’agripper à ses épaules pour grimper sur son dos ! « T’es complètement taré mon cœur » déclarais-je après être installée installé sur son dos. Mais je l’enlaçais bien vite, me laissant suffisamment de place pour venir embrasser son cou à plusieurs reprise « Mais je t’adore ! Même quand tu flippes et que tu m’engueule…c’est moins drôle, mais je t’aime quand même. » Je souriais alors en observant un instant le profil de mon homme, la tête penché au-dessus de son épaule. « Tu t’arrêtes dès que tu sens que je deviens lourde, okay ?! » Un autre bisou dans son cou, et je soupirais d’aise avant de l’affubler de son nouveau surnom, qu’il s’était trouvé tout seul soit-dit en passant…. « hhhmmm…mon petit cactus à moi ! » J’en oubliais presque nos déguisement et le coté encore plus suspects de la scène que l’on offrait…l’indienne chevauchant le cow-boy…remarque ça aurait pu être pire !!
« Comment ça ?! Non mais Summer, ce n’est pas le genre de détail que je dois savoir qu’au dernier moment. Je n’en sais rien moi mais c’est important d’avoir une place de parking vide à la place d’un rein. J’aurais pu faire une connerie… tiens, pour te séduire, j’aurais pu te faire boire de l’alcool afin que tu pieutes avec moi » répondit-il. Le jeune homme ne lui en voulait pas, qu’on soit bien clair sur la question mais il trouvait que le sujet était tout de même important si on y fait bien attention. « Je veux tout savoir de toi bébé ! » reprit-il pour qu’elle comprenne que c’était surtout cela qui le préoccupait. La communication, voilà, c’était le mot qu’il cherchait. « Je sais que c’est pas évident à caser mais je sais pas, c’est… à dire à son fiancé. Imaginons, tu as un accident, il faut bien que je sache répondre aux questions d’usage sur tes allergies etc. » précise-t-il le fond de sa pensée. L’inquiétude le rongeait comme à chaque fois qu’elle risquait de se retourner un ongle. C’est fou comme il pouvait la surprotéger par moment.
D’ailleurs, il ne lui laissa pas vraiment le choix concernant le fait de marcher ou non sous cette chaleur. Paris se fichait bien de se tuer le dos ou les bras pour la porter tant qu’elle ne risquait rien, le reste, c’était son affaire. « Que veux-tu, j’ai le sens de la formule pour te séduire bébé » rigole-t-il avant de lui affirmer qu’il était on ne peut plus sûr et qu’elle pouvait grimper sur son dos. « Taré parce que je t’aime aussi comme un dingue mais t’inquiète pas, t’es toute légère » la rassure-t-il en reprenant sa marche d’une bonne foulée. Il ne voulait pas qu’elle reste inutilement sous le soleil. « Et puis, faire du sport pour oublier sa gueule de bois, il parait que c’est prouvé ! » surenchérit-il avant de sourire quand elle déposa un baiser dans le creux de son cou. Il risquait de plus marcher très droit si elle continuait. « Grand cactus bébé…grand, large et vigoureux ma petite pocahontas.. N’empêche, tu crois que lorsqu’on aura le fin mot de l’histoire, on pourra garder nos déguisements ? Non parce que j’ai quelques idées te concernant vois-tu » la taquina-t-il en tournant la tête vers elle pour lui voler un léger baiser. Ils continuèrent à marcher dans le désert durant une bonne heure et demi avant de voir les premières traces de la vie urbaine. « Las Vegas ! On ne doit plus être très loin de notre hôtel »dit-il en la laissant redescendre de son perchoir. Ses bras lui faisaient mal mais il s’en fichait – au pire, il exigerait un bon massage une fois dans leur suite.
Je grimaçais en entendant les sermons de Paris, parce que je savais que dans le fond il avait raison : J’aurais été la première à gueuler s’il m’avait caché un problème de santé important. Mais pour ma défense, j’étais née comme ça, avec ce rein en moins…J’avais fini par m’y faire, vivre avec et l’oublier ! Et cette hygiène de vie, à surveiller mon alimentation et les abus (sans pour autant se priver, je préfère le préciser !), je l’ai depuis mon plus jeune âge…alors forcément, ça fait partie de mon quotidien comme le fait de se brosser les dents tous les jours ! « Je suis désolée mon cœur, vraiment ! J’ai pas pensé à mal en n’en parlant pas…j’ai jamais cherché à le cacher. C’est juste que, ce n’est pas le truc auquel je pense en premier quand je veux me confier à quelqu’un. Je ne suis même pas sûre que mes meilleurs amis le sache tu vois…j’en parle rarement. » Ce n’était pas une excuse, mais c’était pourtant ma seule raison valable. « Mais je comprends ce que tu veux dire, vraiment ! J’ai manqué de discernement sur ce coup-là… »
C’est quelques minutes plus tard, que je chevauchais le dos de mon fiancé, m’attardant au passage sur son cou pour venir le butiner un peu, parce que bon : autant de ne pas priver, hein ?! Je m’amusais des propos du Dunster, et de ces images équivoques, déclarant à voix haute ce que je pensais chaque seconde tout bas : « Il est fou, mais je l’aime comme ça ! » Au moins, je ne m’ennuis jamais avec lui, ça c’est sûr… « Je connais un autre sport moi qui fait passer la gueule de bois, mais je ne suis pas sûre qu’on puisse faire quoique ce soit dans cette position. Je ne te chevauche pas dans le bon sens mon amour ! » Déclarais-je avant de rire dans son cou, pour mieux y déposer un baiser ensuite. De temps en temps, je tirais un peu le col de sa chemise de cow-boy pour dégager sa nuque, et l’étiquette du vêtement prouvait bien qu’on n’avait pas été assez bourré pour s’acheter ses affaires. C’était déjà ça ! Louer pour une occasion apparemment, mais allez savoir laquelle… « Dès qu’on rentre à l’hôtel, on se fait un bon bain chaud, et je te promets que je remets ses vêtement pour jouer à l’indienne en danger ! » Proposais-je en réponse aux remarques de Paris qui, malgré la situation et la gueule de bois restait toujours aussi disponible et motivé que moi pour ce qui est d’une petite incartade !
Une heure et demi plus tard, on arrivait enfin à Vegas et je redescendais part terre. Ma première attention fut de m’attarder sur Paris et de m’assurer que ce dernier n’était pas trop mal en point par le voyage. « T’as pas trop mal au dos, mon cœur ? » lui demandais-je tout en posant mes mains sur son visage, caressant ses joues et replaçant quelques mèches de cheveux rebelles. Me mettant sur la pointe des pieds, je lui volais un baiser du bout des lèvres « Merci…je te promets une chose en plus du bain : Un ENORME massage ! Tu l’as trop mérité » Un autre baiser, un peu plus insistant celui-là, puis je glissais ma main menottée, dans la sienne, pour finir le voyage jusqu’à l’hôtel. Et une fois devant ce dernier, a à peine quelques mètres du hall d’accueil, je remarquais un duo de policier…et dans leur main, deux photos de Paris et moi. Je m’arrêtais net dans notre marche, forçant de ce fait Paris à en faire de même. « Oh oh…ON. EST.DANS.LA.MERDE. Parissss » Je tentais à la fois de hurler de panique tout en chuchotant pour ne pas alarmer les flics qui tenaient nos photos entre leur main, tout en interrogeant les gens du coin. Je pointais discrètement du doigt les deux hommes des forces de l’ordre « On fait quoi maintenant ?! »
« Ne t’inquiète pas bébé, je suis pas en colère parce que tu as oublié de me dire ça. Je comprends, si tu es née avec, ça fait partie de ton quotidien et tu ne vois pas forcément l’intérêt d’en parler. J’ai paniqué parce que tu sais… quand ça te touche, je pars au quart de tour » avoua-t-il. Summer était sa plus grande faiblesse. Il ne pouvait pas s’imaginer la vie sans elle. Bien sûr, ce n’était pas à l’ordre du jour mais nous n’étions jamais à l’abri du danger. Paris n’avait jamais été un grand optimiste, c’était même plutôt le contraire. La peur de la perdre resterait sûrement toujours ancrée en lui mais il avait appris à la laisser de côté pour simplement profiter du temps qui passe. Il se fichait de savoir s’il allait pouvoir la garder encore un mois, une année, une éternité. Le Dunster continuerait sans nul doute à l’aimer toute sa vie car elle était son premier amour et un tel sentiment, ça ne s’oubliait jamais. Putain, la gueule de bois le rendait bien trop mélancolique !
Heureusement, il se reprit bien vite, aidé de sa chère et tendre. « Tu sais, si y a que ça, retrousse ta jupe et passe devant, j’ai suffisamment de force pour te prendre debout » lâcha-t-il avec un grand sourire. Après tout, c’était vrai : même avec un mal de crâne, finalement, il serait apte à lui faire l’amour. Il adorait le sexe avec Summer, c’était pire qu’une drogue mais c’était de sa faute à elle… Elle était bien trop sexy dans ces moments-là. Certains hommes appréciaient de voir leurs femmes en colère bah lui, c’était quand elle prenait son pied. « Tu as intérêt à la tenir ta promesse » rigole-t-il à son tour non sans tourner la tête pour quémander un baiser. Une heure plus tard, ils arrivaient enfin en ville. « Non t’inquiète pas, t’es toute légère »mentit-il. Ce n’était pas son dos qui lui faisait mal mais plutôt ses bras car il l’avait soutenu durant tout leur périple seulement, il ne voulait pas la faire culpabiliser. « Je sens qu’on va bien s’amuser dans cette baignoire » murmure-t-il contre ses lèvres avant de docilement, se laisser trainer jusqu’à l’hotel.
Là-bas, une désagréable surprise les attendait : des flics se baladaient avec leurs photos en posant des questions. Aussitôt, il sentit sa fiancée paniquer. « Déjà on évite de se faire remarquer… agis le plus simplement du monde » murmura-t-il fébrilement en passant son bras libre autour de sa taille pour l’éloigner le plus rapidement possible de l’hotel. Bon sang, dans quel merdier s’étaient-ils fourrés ?! Arrivés dans une ruelle, il soupira de soulagement. « Je crois qu’on a réussi à les semer.. putain mais qu’est-ce qu’on a foutu hier ?! On va pas rester habillés comme ça… » soupira-t-il. Paris n’arrivait plus vraiment à réfléchir car dans le cas contraire, il aurait sûrement pensé à visiter la boutique de location de costume. Mais là… c’était à cent lieues de ses pensées actuelles.
Agir le plus naturellement du monde pour éviter de se faire repérer ?? Bonne idée !! Très bonne idée même…le truc c’est : comment on fait quand on est déjà complètement stressée, et qu’on se sent déjà comme la pire des fugitives ? Le bras de Paris qui m’entoura la taille répondit à ma question. Un sentiment de sécurité à son contact me parcouru le corps et c’est avec le plus de naturel possible que nous sortions de l’hôtel pour nous réfugier dans une ruelle à l’abri des regards et surtout des flics.
J’avais le cœur qui battait à tout rompre, tandis que je posais les mains sur ma taille en secouant vivement la tête en réponse à la remarque de Paris « J’en sais foutre rien !! » Premier gros-mot, signe que j’étais vraiment dans un état d’angoisse légèrement incontrôlable. Je soufflais fortement pour laisser échapper la pression et fronçais le regard quand Paris évoqua les costumes « Ouais…je veux bien qu’on soit à Vegas et que c’est un peu la porte ouverte à toutes les fenêtres question look et folie passagère mais….mes fringues me manquent... » Je me rappelais alors de l’étiquette que j’avais capté sur la chemise de Paris « Attends » lui fis-je tout en passant derrière lui. Me mettant sur la pointe des pieds, je tirais sur son col pour le retourner et relire ce que j’avais vu sur L’étiquette. « American Costumes et Themes Weddings » citais-je, en tirant un peu plus pour lire ce qui était écrit en plus petit avant de remettre la chemise du Dunster en place. « Y’a leur adresse…on n’a qu’à tenter de s’y rendre ? Peut-être que…j’en sais rien, moi : peut-être qu’on pourra nous renseigner ?! Et puis surtout, reprendre nos vêtements ! »
Il ne manquait plus que les flics dans l’équation pour que le portrait de leur aventure soit au summum de la connerie ou de l’emmerdement total. Summer en prime, était désormais stressée. Comment le su-t-il ? Tout simplement en écoutant les dires de sa belle car lorsque celle-ci se mettait à jurer, c’est qu’elle ne contrôlait vraiment plus ses nerfs. « Calme toi, on va trouver une solution » lui dit-il même s’il n’en menait pas large. C’est qu’il avait un peu zappé de préciser à sa fiancée qu’il avait un casier judiciaire. Du moins qu’il avait eu un casier judiciaire puisque depuis, les faits avaient été effacés de ce dernier. « Je t’avoue que les miennes aussi surtout que je fais un peu trop Village People pour moi » soupira-t-il et puis merde, elle était trop sexy en Pocahontas. Il n’avait pas envie en prime, de devoir crever les yeux des autres mecs sur leur passage. Au moins, le cerveau de sa rouquine adorée fonctionnait encore malgré le stress car elle lui proposa de se rendre à la boutique de location de costumes afin d’obtenir des réponses et qui sait, leurs vêtements. « Tu as raison, on ne perd rien à s’y rendre… De tout de manière, on ne peut pas regagner notre chambre d’hotel et j’ai pas envie de faire le pied de grue dans cette ruelle. On serait capable de nous signaler pour comportement suspect » soupira-t-il à nouveau avant de prendre le chapeau sur sa tête pour le poser sur leurs mains jointes afin de camoufler les menottes. « Si je me base sur la carte que j’ai vu de Vegas lorsqu’on s’enregistrait à l’hôtel, la boutique n’est qu’à quelques pâtés de maison… allons-y » dit-il avant qu’ils ne prennent la route vers la boutique où le patron, en les voyant arriver s’écria un grand : « VOUS !! JE VEUX PLUS VOUS VOIR ICI BANDE DE GROS PERVERS, VOLEURS !!. Okay… ils avaient vraiment déconné. « Attendez.. écoutez… on a pas vraiment de souvenirs de ce qui s’est passé alors vous pouvez nous éclairer un petit peu ? » demanda-t-il en essayant de jouer la carte de la diplomatie. « HORS DE QUESTION, ESPECE DE TARE ! » s’écria-t-il à nouveau. Okay, il allait se le faire là maintenant.
En prenant la route en direction du loueur de costume, je me chargeais d’espoir que quelqu’un puisse nous raconté ce qu’il s’était passé. Comme si un loueur de déguisement pourrait nous dire pourquoi on était recherché par la police…nan mais un peu de sérieux, Summer ! Surtout que bon, en arrivant au magasin, j’ai très vite eu la confirmation que je m’étais foutue le doigt dans l’œil pendant tout le trajet. Le gars derrière sa caisse semblait super énervé de nous voir et les paroles de Paris n’y changeaient rien. A nouveau l’angoisse montait et je devenais incontrôlable, d’un geste vif, le chapeau tomba par terre, rendant visible nos menottes. De plus j’agitais les mains tout en m’emportant. « Oh hey, le troll ! c’est bon là, au lieu de nous insulter, dites-nous au moins pourquoi on mérite ces insulte bordel de merde ! » Le gars semblait étonné de mon comportement, sans doute parce qu’il ne s’attendait pas à ce que je gueule, mais plus à ce que je me confonde en excuse. Justement, en parlant d’excuse, je rajoutais sur le sujet : « Bon, disons plutôt que si vous souhaitez qu’on vous fasse des excuses, expliquez-nous au moins pourquoi on doit se faire pardonner ! » Le mec se mit à croiser les bras tout en jaugeant des pieds à la tête « Ecoutez si on ne peut pas avoir de détails, on vous rends les vêtements, on règle nos compte et on chacun retourne à ses occupations. Qu’on puisse reprendre nos vêtement s’il vous plait…» proposais-je avant que le vendeur ne me coupe « Hors de question que je récupère ces costumes sans rien dire…Dieu sait ce que vous avez pu faire avec … » je le regardais sceptique avant d’observer Paris pour voir s’il avait compris où le vendeur voulait en venir « A part les porter, qu’est-ce que voulez qu’on fasse avec ?! » « La même chose que vous avez faite en cabine !! » Un autre regard à l’attention de Paris et le loueur reprenait « Vous comporter comme des animaux en rut!! Voilà de quoi je parle ! » Là franchement, je ne voyais pas de quoi ce mec parlais. Paris avait pris le relais pour discuter avec le vendeur et quelques instants plus tard le type nous emmenait dans l’arrière-boutique pour une vérification des caméras de surveillance. Il enclencha un enregistrement de la veille, et là….là….je compris tout de suite de quoi il parlait « Aaaaaaaaaaaaah !!… » M’exclamais-je comme si j’avais été illuminé par une grande découverte « Ce GENRE de comportement….je vois… » De ma main libre, je me grattais nerveusement le menton et déclarait plus pour moi et Paris qu’autre chose « Je ne sais pas ce qui est le pire en fait….ça ou…le film porno. »
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