Une vieille douleur lui vrillait le crâne et pour l’avoir ressenti plus d’une fois, Paris savait très bien ce qui l’avait provoqué : l’alcool. Sa bouche pâteuse confirmait ses soupçons, cette soirée avait été vraiment bien arrosée parce qu’il ne se souvenait de rien mais vraiment de rien. Or, dans son cas, c’était limite impossible mais il faut croire qu’à Vegas, tout était possible justement. Un grognement le tira de sa rêverie et il eut du mal à reconnaitre sa propre voix, trop caverneuse à son goût. Qu’est-ce qu’il avait bien pu faire cette nuit pour être aussi attaqué ?! Le Dunster porta sa main à son visage ou plutôt essaya mais il se rendit rapidement compte qu’une entrave l’en empêchait. « Oh bordel » grommela-t-il en constatant qu’il était menottée à sa rouquine préférée habillée en une version sexy de Pocahontas. « Qu’est-ce que je fous en cowboy ? » se demanda-t-il en grimaçant. Putain il avait un de ces mal de crâne. « Bébé… hey bébé, réveille-toi » tenta-t-il de sortir sa chère et tendre des bras de Morphée.
Paris n’avait vraiment aucune idée de ce qui se passait ni même où ils étaient. Cette voiture lui était même totalement inconnu. Dans quel merdier s’étaient-ils fourrés ? Son dernier souvenir remontait à ce qui lui semblait une éternité. « Summer… allez bébé réveille-toi » l’appela-t-il en se servant de sa main libre mais quand il vit la pommette violacée de sa fiancée, il se tétanisa sur place. Qui l’avait frappé ? Merde ce n’était quand même pas lui ?! Fébrilement, il se pencha vers le rétroviseur. « Putain ! Mais il s’est passé quoi ?! » grogna-t-il en voyant qu’il avait lui-même le visage assez amoché. Qu’est-ce qui s’était passé bordel de merde commença-t-il à s’énerver mais sa gueule de bois le rappela bien vite à l’ordre. Bon, cela ne servait à rien de paniquer… après tout, c’était tout à fait normal de se réveiller déguisé, la gueule en vrac, dans une bagnole totalement inconnue et menottée à sa fiancée. Oui, c’était tout ce qu’il y a de plus normal. BORDEL DE MERDE NON CE N’ETAIT PAS NORMAL !! Où était en prime sa mère et son beau-père ?! « Summer, réveille-toi ! » grogna-t-il un peu plus fort en lui secouant l’épaule car il espérait vraiment qu’elle allait pouvoir lui répondre afin d’éclaircir ces nouveaux mystères.
Je ne saurais dire si j’étais en train de rêver ou de cauchemarder, mais bien que les images que j’avais en tête n’étaient pas désagréable, c’est mon esprit qui semblait dérangé. Dans mes songes, je me sentais lourde, pas dans mon assiette ! Un barbecue…un barbecue en famille : tout le monde était là, réunis, mon père et Paris se trouvaient devant le grill tandis que, chose étonnante – d’où le fait qu’il s’agisse d’un rêve – Grace et ma mère préparait la grande table de jardin tout en discutant joyeusement. Et moi je regardais la scène, les voyant tous heureux, et ne me sentant pourtant pas bien. Nauséeuse. La viande peut-être ? Elle est en train de griller non loin de moi et comme je ne suis pas habituée à en manger tout le temps, pour des raisons médicales, peut-être que ça joue sur mon humeur. Le truc que je ne comprends pas c’est pourquoi, soudain, on me secoue comme un cocotier en me demandant de me réveiller ? Je suis debout bon sang. Je ne suis pas super opérationnelle peut-être, mais quand même ! Je suis éveillée. J’ai envie de gueuler sur mon frère à côté de moi, vu que c’est lui qui me bouge dans tous les sens. Le truc, c’est quand je tourne la tête pour lui gueuler dessus, il devient tout flou….genre, il ne devient plus qu’une silhouette. Et soudain, c’est plus mon frère, mais Paris. Il n’était pas avec mon père devant le barbecue ?! Je tourne la tête dans l’autre sens pour m’assurer de ce fait, mais la scène a changé : il n’y a plus de jardin, plus table, plus de parents. Juste un désert….un désert et une voix qui me hurle de me réveiller. Encore ! Là c’est bon, j’ai compris ! Une force inconnue me soulève vers une autre réalité. La Vraie cette fois !
J’ouvre un œil puis un autre, me sentant aveuglée par la lumière qui est heureusement pour moi, légèrement filtrée par la poussière sur le pare-brise de la voiture. Une voiture ?! Qu’est-ce que je fous dans une voiture ?! Je plisse les yeux et par reflexe veut me les frotter mais je me sens bloqué par…par un truc froid et métallique. Et cette voix là…ce grognement matinal, je le connais ! Paris, mon ours à moi. « Ça va, ça va…c’est bon je me réveille… » Je tire à nouveau sur mon bras pour tenter de me gratter légèrement les cheveux, et là encore je me sens bloqué. Ça commence à m’irriter suffisamment pour que j’ouvre définitivement les yeux et que je prenne conscience des menottes et du lien qu’elles forment entre moi et Paris. « Qu’est-ce que…qu’est-ce qu’il se passe ? Où est-ce qu’on est ?! » Demandais-je un peu vaseuse. J’ai l’impression que je ne suis pas dans mon état normal. Cet état je le connais, et il n’annonce rien de bon. J’ai dû boire plus de 2 verres de vin. Ou un truc plus fort que le vin. Et je sens que je vais le payer cher ! « J’ai mal au crane… » et ailleurs aussi…mais ça, j’évite de le dire pour le moment.
S’il y avait bien une chose qu’il n’aimait pas, c’était de ne rien comprendre à une situation et pire, d’être dans le flou total. Rectification, voir le visage de son bébé tuméfié était également à rajouter à la liste. S’il tenait le connard qui avait osé la frapper, il lui ferait passer un sale quart d’heure. Le hic, c’est qu’il ignorait si ce n’était pas lui le responsable. Après tout, avec l’alcool et ses réactions à la con, il aurait très bien pu la frapper mais cela n’expliquait ni leurs costumes ni la présence des menottes à leurs poignets. Bon sang mais dans quel merdier s’étaient-ils donc fourrés ?! Un peu pris de panique, il secoua un peu plus sa belle pour la réveiller et visiblement, elle n’était pas de très bonne humeur non plus. « Moi aussi j’ai mal au crane… je sais pas ce qu’on a fait la veille mais on devait en tenir une bonne louche » grommela-t-il en montrant son costume avant de s’approcher légèrement de Summer pour lui relever le menton. « Tu es bien amochée, est-ce que cela te fait mal ? » lui demanda-t-il en effleurant sa pommette quelque peu violacée. Il avait tellement envie de frapper dans quelque chose à ce moment-là qu’il préféra rompre le contact entre eux. Qui avait osé la frapper ? Il avait du entrer dans la bagarre également vu qu’il présentait les mêmes traces de coups sur le visage. « Bon sang, on a fait quoi hier ? Tu te souviens de vraiment rien ? » lui demanda-t-il avec l’espoir qu’elle les mène au moins sur une petite piste. « Je crois qu’on a volé une voiture… c’est pas notre voiture de location » lâcha-t-il en prenant conscience que la nuit dernière, il avait du démarrer la voiture en catastrophe rien qu’en voyant les fils pendre sous le volant. Génial, ils avaient deux indices : une bagnole volée et des traces d’une bagarre. En fait, ils en avaient trois : leur gueule de bois évidente prouvait qu’ils avaient bu plus que de raison. « On ferait mieux de rentrer à l’hôtel » soupira-t-il en essayant de démarrer mais le voyant de l’essence lui indiqua qu’ils étaient en panne sèche en plein milieu du désert. « Ou pas.. »
Je plissais des yeux en me demandant pourquoi c’était bien plus difficile que d’habitude. Une douleur aiguë se faisait ressentir au niveau de ma pommette et à chaque fois que je clignais un peu trop fortement de l’œil, la sensation était plus forte. Et puis ce soleil qui tapait sur le pare-brise…pas évident. De la main qui n’était pas entravé par les menottes, j’abaisse le pare-soleil et un miroir se découvre. OH MON DIEU ! Qu’est-ce que c’est que ça ?! J’ouvre la bouche de surprise et c’est là que Paris pose sa main sur ma pommette. Au toucher, je ferme fortement les yeux et opte pour un mouvement de recul, parce que Oui, ça fait mal ! Je profite de ce moment pour ouvrir grand les yeux vers Paris et c’est là que je prend également conscience de sa tête à lui ! « Oh mon dieu, toi aussi !! Tu as vu ton visage ? » Une partie de moi a envie de poser mes mains sur le visage tuméfié de Paris, et de caresser ce dernier, comme pour tenter vainement de chasser la douleur d’un toucher tendre…mais l’autre partie sait bien que ça ne sert à rien, et mieux encore, sait d’autant plus la douleur que ressentira Paris pour l’avoir moi-même sentie quelques secondes plus tôt. Je m’arrête donc dans mon geste de vouloir apposé ma main sur lui, et grimace par compassion « Tu dois avoir bien plus mal que moi, je crois ! » Le truc, c’est qu’apparemment ni lui ni moi ne nous souvenions de ce qu’il s’était passé, ce qui ne faisait confirmer ce que je pensais depuis le début. L’alcool ne nous a pas aidé hier soir. Je regarde autour de nous en soupirant, cherchant du mieux que je peux un indice, un vague souvenir. Mais rien…. Trou noir ! Paris me fait remarquer qu’on a du voler cette voiture, et mes yeux se posent sur les fils pendus sous le volant « Alors on est bien dans la merde ! Vol de voiture…bon sang, mais quoiqu’il se soit passé, j’ai l’impression qu’on va le payer cher ! » Sans compter cette douleur lancinante sur le visage et dans le bas de mon dos. « Je comprends pas… » Murmurais-je « Je sais pourtant que je ne devrais pas boire…si je l’ai fait c’est qu’il a dû y avoir sacré raison… » J’hoche ensuite lentement la tête – parce que la hocher vivement m’aurait valu le plus gros regret du monde – et faisais confiance à Paris pour nous ramener avec la voiture en lieu sûr….ou pas. « C’est une blague, n’est-ce pas ?! On n’est pas en panne quand même ?! » A voir la tête de Paris et son air contrarié, je comprends bien vite qu’on est maudit. « Bon faut qu’on sorte de là, là…je crève de chaud, sous ce soleil ! » Par réflexe, je veux ouvrir ma portière et sortir de mon côté, mais bien vite, je me fais stopper net par mon poignet menotté. Si Paris reste dans la voiture ou cherche à sortir de son côté, on n’ira pas bien loin ! « Paris, sort ! Je t’en prie, j’en peux plus là… » Et puis il faut que je bois ! Impérativement ! Bon en plein désert, ça risque d’être dur, mais il faut que je permette à mon rein de se remettre de la beuverie d’hier ! AB-SO-LU-MENT !
Quelques minutes plus tard, nous étions dehors, sans la moindre idée de l’endroit où nous étions. « D’après toi, on a roulé combien de temps ?! » RRhhhhaaa mais bon sang, pourquoi je me souviens de rien !!!!! « Le mieux c’est de partir dans le sens inverse de la voiture, ou….ou de continuer dans le sens où on a voulu aller avec la voiture ?! » Bah ouais tiens ! Nord, Sud, Est, Ouest ?! Comment on fait quand on ne sait pas où on est ?! Ce désert autour de nous me fait peur…mais quand mes yeux se pose sur nos accoutrement, enfin visible dans la totalité, je me dis que finalement, ce qui fait le plus peur, c’est NOUS ! « Je ne sais pas ce qu’on a fait pour en arriver là, mais t’as raison, on en a tenu une bonne couche. Et je ne sais pas si je devrais en rire ou en pleurer tu vois ?! » Le cow-boy et l’indienne….le cliché totale ! Digne d’un film porno, tournée à Vegas…D’ailleurs euuuhhhh : est-ce que… ? ce pourrait-il que… ? On a tout de même fait…. ? NNNaaannnnn on a pas pu faire ça….n’est-ce pas ?!
Paris avait réellement envie de taper quelqu’un en voyant le visage tuméfié de Summer mais pour le moment, ils étaient seuls, en plein désert et il n’avait aucune idée du responsable. En son for intérieur, il espérait surtout de ne pas en être l’auteur car il savait qu’il ne pourrait plus se regarder en face ni même rester avec elle. Sa fiancée serait encore capable de lui trouver des circonstances atténuantes, d’arrondir les angles pour être certain qu’il ne parte pas. Le problème, c’est qu’il ne pourrait pas vivre à ses côtés en sachant qu’il l’avait blessé, qu’il l’avait frappé. « T’occupe, j’en ai vue d’autre » lui dit-il avec un léger sourire pour la rassurer. Elle avait bien plus à s’inquiéter de son propre cas surtout qu’elle prenait rapidement conscience de leur situation précaire. Dans quel merdier s’étaient-ils fourrés ?! [color=#0489B1] « J’en ai bien l’impression aussi… déjà ce mal de crâne, c’est mort alors en prime… J’ai même pas envie de savoir ce qu’on risque pour le moment. « Pourquoi tu ne devrais pas boire ? Tu es comme Hulk ? Tu deviens méchante quand tu bois ? » lui demanda-t-il avec un léger sourire avant d’hocher la tête et de sortir de la voiture, l’aidant à en faire de même malgré leurs menottes.
« Dire que les menottes étaient l’un de mes fantasmes… je crois que ce sera plus jamais le cas à présent » grommela-t-il avant de soupirer, jetant un coup d’œil d’ensemble au paysage… désertique. « Je ne sais pas… je me souviens de rien mais je pense que tu as raison, on devrait tenter de rebrousser chemin en espérant trouver une bonne âme sur le chemin pour nous aider ou au moins nous dire où l’on est » répondit-il avant de l’attirer dans ses bras à la fois pour la rassurer mais également pour se rassurer. Paris détestait par-dessus tout de ne pas contrôler une situation. « Allez, mettons-nous en route car s’il fait chaud actuellement, cette nuit, on risque de se les geler » dit-il en lui prenant sa main. Le Dunster espérait qu’ils n’auraient pas à marcher durant des heures et des heures. « Tiens babe » reprit-il en lui collant le chapeau de cowboy sur la tête pour éviter qu’elle ne subisse un coup de chaud. Il se fichait bien de sa propre gueule, le tout était de la protéger du mieux qu’il le pouvait. « Au fait… tu crois qu’on a joué à l’un de tes petits jeux coquins… non parce que le cowboy qui s’enfile l’indienne, ça pourrait être dans nos cordes » plaisanta-t-il.
Il en a peut-être vu d’autres, mais moi, je n’aime toujours pas le voir amoché. Avec le temps et sa passion pour la boxe, je pensais pouvoir m’y faire mais c’était plus fort que moi : même si je respectais son besoin de taper et de faire des combats sur un ring, j’avais toujours autant de mal à le voir revenir amoché. Personne ne devrait avoir le droit de venir frapper Paris, de s’attaquer à mon petit cœur. Je sais, c’est un grand garçon, il sait ce qu’il fait…mais même ! Ça me retourne l’estomac de voir son si beau tuméfié. Je me faisais violence pour ne pas en rajouter sur sa condition, changeant de sujet pour plutôt m’intéresser au délit que l’on avait pu connaitre…LES DÉLITS surtout ! Parce qu’à mon avis, si on en est arrivé au point de voler une voiture, c’est qu’on a dû en faire des conneries. J’avais marmonné pour moi le fait que je n’aurais pas dû boire, mais Paris n’était pas sourd, surtout aussi proche de moi que maintenant. Je grimaçais nerveusement à l’idée de devoir lui dire pourquoi, et tentais pour un premier essai de rester évasive « Oh c’est juste que ce n’est pas bon pour…ce n’est pas bon pour moi tout simplement ! J’aime pas l’alcool en plus... » prétextais-je oubliant bien vite que Paris devait être plus qu’au courant des soirées que je faisais avec Amanda, durant lesquelles je m’accordais un verre ou deux…les seuls verres de ma semaine d’ailleurs. Enfin bref, j’évitais le sujet, et pour mieux noyer le poisson, je demandais vivement à Paris de sortir de la voiture, parce qu’on y crevait de chaud.
Une fois dehors, c’était à la fois la panique et le soulagement. Une petite – je dis bien PETITE – brise d’air nous souffla sur le visage, et la sensation fut plus que la bienvenue. Là où c’était la panique, c’était que ni Paris ni moi ne savions où nous nous trouvions, et donc dans quel sens partir. Paris prit la décision de rebrousser chemin et je le suivais déjà au pas, souriant chaleureusement lorsqu’il posa son chapeau de cow-boy sur ma tête « Merci mon cœur ! Bien que... je trouvais ça quand même vachement sexy sur toi ! » je réajustais le chapeau en l’enfonçant un peu plus sur ma tête, et regardais Paris au moment où il évoqua la possibilité du jeu coquin. J’entourais alors sa taille de mon bras et me collais un peu plus à lui pendant que nous marchions, parce que sa présence était mon seul point de repère, mon pilier ! Sans lui, c’était l’angoisse qui me gagnerait, ainsi perdue dans ce désert, sans rien à boire….à boire. Dieu que j’ai soif en plus ! « C’est marrant que tu m’en parles parce que…c’est justement la question qui me passait par la tête. Sauf que moi, j’ai eu l’esprit bien plus mal placé, j’avoue : à nous voir ainsi déguisés, j’ai pensé à un film porno cliché !...et comme on était à Vegas bah…j’espère juste qu’on n’a pas été bourrés à ce point-là, tu vois ?! » J’en riais légèrement, mais dans le fond, tout un tas de question me trottait dans la tête, et l’incertitude de ce que l’on avait fait avait de quoi m’angoisser en réalité. A commencer par l’état physique dans lequel je me trouvais : Je n’ai pas l’habitude de finir tuméfié. Les rares bleu ou écorchement que j’ai, c’est quand je suis pas bien réveillé le matin et que je me prend les bords du lit…ou quand je me vautre au sol parce que je suis tombée durant mon jogging. « J’essaye de me remémorer ce qu’il s’est passé » avouais-je à Paris pendant notre marche « Mais, rien à faire, ça ne me revient pas…une chose est sûre, on s’est battu. Mais contre qui ?! Et puis…pourquoi on n’est plus que deux, surtout !! Où sont nos parents ?! »
Elle le prenait pour un crétin ou quoi ?! « Oui, ça j’avais bien compris que tu ne pouvais pas mais ça me dit toujours pas pourquoi et puis ne me sors pas que tu n’aimes pas l’alcool, je sais très bien que ce n’est pas le cas » hausse-t-il les épaules en disant ces quelques mots. En un sens, il ne la forçait pas à se confier mais il ne voulait pas qu’elle noie le poisson non plus. Et puis, pour être honnête, il s’inquiétait pour elle car si c’était médical, quelles allaient être les conséquences d’une prise massive d’alcool pour elle ? Génial… maintenant, il avait une raison de plus de culpabiliser car à défaut de l’avoir cogné, il l’avait peut-être bourré mais pas dans le sens premier du terme. Décidément, être privé de ses souvenirs ne lui réussissait pas.
Le couple sortit de la voiture et se décida à rebrousser chemin dans l’espoir hypothétique de retrouver leur hôtel avant la nuit tombée. Paris aurait préféré prendre la voiture mais sans essence, ils ne seraient pas allés bien loin. « Je te retourne le compliment, en indienne, tu es à croquer » lui dit-il avec un petit clin d’œil, passant son bras autour de ses épaules pour la garder tout contre lui, son poignet menotté reposant le long de ses abdominaux pour ne pas trop tirer sur son bras à elle. Ce n’était franchement pas pratique quand même ! « Tu crois que l’on a tourné un film porno ou une sextape ? Non parce qu’autant je pourrais comprendre le délire de l’indienne et du cowboy…autant j’ai un peu de mal avec les menottes » avoua-t-il en grimaçant surtout que cela n’expliquait toujours pas les contusions sur leurs visages. « Est-ce que… est-ce que tu crois qu’on aurait pu se battre l’un contre l’autre ? »demanda-t-il avant de secouer la tête négativement à sa question. « Aucune idée et ça m’inquiète un peu. On ferait bien d’essayer de retourner à l’hôtel, peut-être qu’ils nous y attendent » soupira-t-il en continuant d’avancer à une bonne allure -du moins autant que sa gueule de bois le lui permettait. Paris espérait grandement qu’ils finiraient par en rire de toute cette histoire mais là, sous le soleil qui lui tapait sur le coin de la gueule, il avait du mal à y voir le comique de situation.
Premier essai d’évitement de sujet ?! Echec ! Arf, en même temps, je croyais vraiment pouvoir m’en sortir avec cette excuse. Je fis semblant de ne pas retenir sa remarque sur le fait qu’il savait que je ne pouvais pas aimer l’alcool, et puis je lui dis comprendre ceci « si je t’en parle maintenant, tu vas flipper comme un malade, je te connais ! Alors on va peut-être attendre d’être en lieu sûr pour en parler ? » Deuxième tentative pour retarder l’échéance cette fois….Mon dieu Summer, t’es pitoyable !
Est-ce que je nous pensais capable de tourner un film porno ?! « Hmmm, en fait, c’est que je pense qu’on l’a fait. C’est juste que, si tu essayes de trouver une raison valable à cet accoutrement, baaaahhhh….on est d’accord qu’il n’y a pas grand-chose. Et puis les menottes, ça aurait justement été l’accessoire supplémentaire tu vois ?! » Nan, mais plus j’y pense et plus je trouve ça flippant « Bon attends là, faut que j’arrête de psychoter la dessus, parce que je vais vraiment finir par croire qu’on a tourné dans un film porno. » Le mieux franchement, c’est qu’on tente de rassembler nos esprit dans un endroit calme, autour d’un café au mieux. Il y eut un petit moment de silence que Paris rompit pour demander si, selon moi, on avait pu se battre tous les deux. Je tournais la tête dans sa direction et le regardait complètement ahurie, et lui répondait vivement « Se battre ? Toi et moi ? Toi CONTRE moi ? NAN, Impossible ! Si cela avait été le cas, tu n’aurais aucune égratignures » déclarais-je en riant, tout en secourant la tête maintenant « Nan mais plus sérieusement, tu me vois vraiment me battre avec toi ?! Au pire, j’arrive juste à bon niveau pour te gifler, mais certainement pour avoir l’angle nécessaire pour te mettre mon poing dans la figure. » Si tant est qu’il puisse en être marqué ou qu’il puisse avoir eu mal si j’avais réussi un exploit pareil. Bon okay, je sais me battre à ma façon, mais pas face à un homme en y mettant les poings ! Au pire, je le plaque au sol avec une prise de judo, mais les poings ? Nan…Tiens d’ailleurs, ils sont comment mes poings ?
Je regarde le revers de ma main, en tendant et détendant les doigts pour observer mes phalanges « J’ai mis un poing à quelqu’un par contre, ça c’est sûr ! » Et pour rassurer Paris – naïvement et de la manière la plus conne possible – je levais ma main menotter vers son visage, emmenant le bras de Paris avec moi et comparait sa pommette amoché à la taille de mon poings serré. Et là toute fière, je lui répondais : « Nan, je confirme ce n’est pas le mien !! » Je gloussais avec amusement, et rabaissais mon bras, prenant la main qui accompagnait la mienne au passage pour embrasser la paume de Paris, et ajoutais « Et puis…j’ai confiance en tes mains ! Je les pense incapables de me faire autre chose que du bien » concluais-je avec un sourire ravie, qui avait tendance à raviver la douleur sur ma pommette malheureusement.
Plus tard, je demandais ce que l’on avait bien pu faire de nos parents, et commentait sur leurs possible attente à l’hôtel « Si ça se trouve, on a volé la voiture pour aller les chercher ! Parce que je ne sais pas pourquoi, mais une partie de moi me dit que je ne devrais pas croire qu’ils auraient été bien plus sage ou responsable que nous ! »
Sérieusement, c’était en lui disant qu’il allait flipper en sachant la vérité qu’il allait attendre bien sagement sa version de l’histoire ?! « Mais je suis flippé maintenant ! Pourquoi je ne dois pas flipper ? Et pourquoi je flipperai ? Attends, c’est comme dire à quelqu’un : tu sais quoi ? Non, je ne préfère pas te le dire, tu vas t’imaginer le pire… BAH JUSTEMENT ! On s’attend au pire » s’écria-t-il avant de le regretter quand sa migraine lui arracha un gémissement de douleur. Bon sang, il n’avait pas connu de cuite aussi mémorable depuis l’avant Summer Camp quand il avait compris que la Dunster House était saine et sauve. « Sérieusement, dis le moi maintenant sinon je te fais cracher le morceau » grommela-t-il tout en s’extirpant du véhicule. Si elle s’était imaginée qu’il allait lui dire : okay bébé, j’attends sagement avant de flipper, elle se foutait le doigt dans l’œil et ça jusqu’au coude.
« Je suis pas certain d’apprécier de savoir qu’on a tourné dans un film porno… Je ne sais pas mais je préfère largement mater un film de boules plutôt que de tourner là-dedans… On a peut-être été à une soirée déguisée et pour les menottes, en fait, c’était un club échangiste. J’en sais rien mais l’idée de t’avoir prise devant quelqu’un me déplait tu vois… même bourré, j’aurais crevé les yeux du cameraman » râla-t-il. C’était peut-être ça finalement les coups. Il n’avait pas supporté qu’un autre type voit sa femme nue et en train de prendre son pied qu’il s’était lancé dans la bagarre car comme venait habilement de le lui prouver : les coups qu’il avait reçus ne venait pas d’elle. « ça explique toujours pas qui nous a foutu la tête en mode DisneyLand ! » soupira-t-il. Bordel, qu’est-ce qu’ils avaient foutu ?! Il était tout de même rassuré de savoir qu’il n’avait pas levé la main sur Summer. Déjà une chose de bien.
Summer s’inquiétait pour leur parent respectif et malgré lui, le Dunster l’était également. Grace avait beau avoir fait des conneries une bonne partie de son enfance, il ne voulait pas la perdre non plus. « Tu sais que sage ou responsable et ma mère, ça fait pas bon ménage ?! » rétorqua-t-il avant de lui pointer un panneau du doigt. « Bonne nouvelle, nous sommes sur le bon chemin… mauvaise nouvelle, on a une bonne heure et demi de marche avant de regagner l’hôtel » dit-il avec une grimace. « Putain qu’est-ce que j’ai soif ! Je pourrais picoler la mer et les petits poissons »
Deuxième tentative. Vous vous en doutez : échec. Je soupirais de défaite alors que Paris s’insurgeait dans son coin, et dès qu’il se mit à crier, ma tête jouait de la fanfare autant que la sienne en cet instant ! « T’es malade. Ne crie pas comme ça… » murmurais-je comme pour tenter d’atténuer les cris poussé par Paris quelques secondes plus tôt. « Si c’est pour gueuler comme ça, c’est encore moins une bonne raison de te le dire… » Concluais-je avant de sortir définitivement de la voiture.
La gueule de bois de Paris avait eu raison de lui, ce qui fait que contre toute attente, il n’avait pas pu revenir à la charge tout de suite, concernant mon « interdiction » de boire de l’alcool. Oh, je savais que c’était reculer pour mieux sauter et qu’à un moment il allait falloir lui expliquer. Mais si on pouvait juste attendre que ma tête se remette de ses cris poussés là, ce serait sympa. A la place, je m’intéressais plus à nos accoutrements. Et bien que moi, je nous pensais capable d’avoir été filmé dans ses fringues, en train de faire des choses peu catholiques, Paris lui, semblait bien plus sceptique. Pire encore, il était quasiment certain qu’il aurait pété un boulon. « Bon bah c’est bon à savoir dans un sens. Tu ne m’auras sans doute pas laissé faire de connerie si je suis bourrée… » Allez savoir, quand même : si ça se trouve, il n’a pas su m’arrêter dans mes conneries, et si on en est arrivé à ce point-là, habillé comme je ne sais quoi, et menotter, c’est de ma faute ?! « Tu sais quoi ?! On va essayer de retracer les événements. Une fois arrivés, on va peut-être comprendre pourquoi on est là, quitte à enquêter tu vois ?! » Proposais-je plus par envie de me rassurer sur mes méfaits, que pour le fun de jouer les Columbo.
Paris me fit remarquer que sage et Grace, n’était pas du tout fait pour être des notions qui s’accordent. Et là où la politesse aurait dû me faire dire le contraire, je répondais à mon homme : « D’après toi….à qui je pensais quand je disais qu’on a volé une voiture à cause d’eux ? Tu vois mon père se mettre dans une situation délicate ? Il est du genre à ne jamais dépasser sur une ligne blanche, même pour un cycliste ! Il ne traverse QUE sur les passages piétons, et pas en diagonale sur la rue pour aller plus vite….Il est capable de racheter un deuxième ticket de transport si le sien n’a pas été poinçonné correctement, par peur qu’on penser qu’il a cherché à fraudé ! » Tout ça pour dire que oui, je pense plus que ce genre d’embarras qu’on vit en ce moment est plus en rapport avec Grace qu’autre chose…
Le premier panneau que l’on vit nous indiquait qu’on avait pris la bonne route. Bonne chose. Mais…on est encore loin de la destination. Mauvaise chose…Surtout que, je commence à avoir mal dans le bas de mon dos, signe que je ne me suis vraiment pas bien hydrater et que mon rein n’est pas content. Paris a soif, autant que moi, au point qu’imager la mer me donner envie de passer la langue sur mes lèvres pour y chercher une éventuelle trace ou goût d’eau. « M’en parle pas…une heure et demi de marche…je ne sais pas si je vais tenir Paris… » Là je m’inquiétais vraiment. Autant marcher ne me fait pas peur…mais marcher sans avoir bu depuis que je ne sais pas combien d’heure...je risque de le payer cher. Et je sens que si je ne m’explique sur mes dires ou sur la tête d’angoissée que je fais maintenant, Paris va encore se mettre à hurler et flipper. Alors autant tout dire « J’ai comme qui dirais... un petit problème de rein » C’est…comment dire, une approche un peu bizarre. Je l’avoue.
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