Lundi 13 mars. Club Imagine, Punta Cana.

Fumée s’élevant dans l’air de la chambre. Sourire esquissé au coin des lèvres. L’Ange avait les yeux rivés sur le téléphone qui venait de sonner apportant, pour une rare fois, de bonnes et intéressantes nouvelles. Oliver m’avait écrit pour savoir si je me trouvais au Spring Break et s’il pouvait emprunter quelques heures de mon temps. Quelques heures pour sortir et bouger. Quelques heures pour boire et danser. Quelques heures juste lui et moi. L’invitation était plus que plaisante. Elle était foutrement tentante et je l’acceptais sans la moindre hésitation. Ange qui adorait faire la fête. Ange qui avait toujours envie de sombrer dans ce monde nocturne pour oublier la dure réalité des journées. Cette solitude qui me bouffait. Cette douleur qui me charcutait. Ces absences qui me défonçaient. Ces horreurs qui me tailladaient. J’avais déjà commencé ma descente ce soir d’ailleurs. Allongé de tout mon long sur le lit de ma chambre d’hôtel, l’aiguille de la seringue s’était plantée dans ma peau afin de laisser la drogue rejoindre mon organisme. Je ne savais plus me passer de ces substances miracles qui me faisaient tenir debout. Survivant pour toujours. Je consommais à excès cette drogue qui m’empêchait de glisser plus bas encore. Ange foutu en l’air. Ange en miette. Ce soir, j’étais censé consommer avant de sortir à n’importe quel endroit pour boire à outrance et trouver un homme avec lequel finir ma nuit. Juste une baise. Brutale et réelle. Juste une baise pour oublier et plonger. Cependant, les plans changeaient au fil des mots. J’allais bien évidemment sortir pour boire ce soir. Néanmoins, je n’allais pas sortir seul et ça avait le pouvoir de modifier la totalité de ma soirée. Oliver allait se trouvait à mes côtés pour cette soirée et peut-être même pour cette nuit. Nous allions boire ensemble. Nous allions danser ensemble. Et après ? Je ne saurais vous dire. Peut-être que nous finirions la nuit ensemble à simplement dormir ou à s’abandonner l’un à l’autre dans un corps à corps exquis. Ou peut-être que je finirais juste la nuit avec autrui après quelques heures en compagnie d’Oliver. Oliver… Ce meilleur ami un peu trop particulier et ancré dans l’être. Ce meilleur ami avec tant de passe-droits. Je n’avais pas de secrets pour lui. Il était au courant de tout tout le temps. Je partageais mes insomnies à ses côtés préférant sa présence à celles des monstres obscurs. Je prenais soin de lui autant que je le laissais prendre soin de moi par moment. Oliver était le seul avec qui j’acceptais de monter sur un engin à moteur. Il était le seul à qui j’acceptais de laisser le contrôle de la route montant parfois derrière lui en moto. Et ce n’était pas tout. Ça allait encore plus loin. Oliver était l’unique personne à avoir le droit d’être tactile et câlin avec moi. Sa douceur ne me dérangeait pas. Enfin… Elle ne me dérangeait plus. Je m’y étais habitué. J’avais même appris à un peu trop l’apprécier. Et, même si nous avions déjà couché ensemble, ça ne changeait pas grand-chose à notre réalité. À notre relation aussi unique que délicieuse à mes yeux. Une relation dangereuse peut-être parce que je m’efforçais de garder une barrière levée. Une seule et unique barrière pour m’empêcher de tout foutre en l’air. Les sentiments ne devaient pas dépasser une certaine ligne. L’amitié c’était ok. L’amour ce n’était pas ok. Pas si je voulais le garder dans mon existence. Lui, ma piqûre de douceur adorée.

Soupirant longuement, je sursautais lorsque mon téléphone sonnait pour me signaler l’arrivée d’un message. F*ck, je n’avais même pas encore quitté mon lit pour me préparer et partir en quête d’un lieu. Oliver semblait déjà prêt lui puisqu’il m’envoyait l’endroit où je devais le trouver. Il avait trouvé ce lieu qui allait accueillir notre duo pour la soirée. Me redressant lentement sur le lit, je frottais mes yeux un instant. Le temps avait filé sans moi pendant de longues minutes. Les minutes s’étaient écoulées alors que j’étais bien trop déconnecté. Ange défoncé. Ange perdu dans ses pensées. Le cœur cognait douloureusement dans la poitrine. L’être semblait un peu trop absent de la réalité. Me relevant du lit, je m’empressais de trouver de quoi me vêtir puisque je ne pouvais guère rejoindre le meilleur ami à poil. Enfilant un jean noir sans même mettre de sous-vêtement, j’attrapais une chemise à motif – et à moitié transparente –  que je m’empressais de revêtir. Je n’attachais que deux boutons en vitesse avant de rejoindre la salle de bain pour jeter un regard à mon reflet. Pitoyable Ange. Je soupirais en m’observant puis je m’empressais de passer de l’eau sur mon visage et dans ma nuque. Je crevais déjà de chaud. Après avoir mis des gouttes dans mes yeux pour tenter de masquer la prise de drogue déjà effectuée, je me brossais rapidement les dents puis me contentais de passer une main dans mes cheveux pour les coiffer en vitesse. Je quittais rapidement la chambre me hâtant de rejoindre le point indiqué par le meilleur ami. Le club Imagine. C’était là où je devais me rendre pour le retrouver. J’en prenais la direction suivant sagement les directives du GPS que je gardais en main pour être certain de ne pas me tromper. Ange à l’esprit embrumé. Ange qui ne savait pas s’orienter. Finalement, fort heureusement pour moi, j’arrivais à destination sans encombre laissant mes iris bleues balayer l’entrée. Il y avait du monde ici ce soir. Nuls doutes que mon meilleur ami avait su trouver le lieu parfait pour nous accueillir. Mes prunelles observaient un instant ce monde comme si j’étais déjà parti en chasse afin de trouver celui qui accompagnerait ma nuit après un temps avec Oliver. J’avais besoin de coucher ce soir, comme presque tous les soirs depuis plusieurs semaines en fait. Aussi le programme s’imposait sans même que je ne le décide en vérité. Ma soirée était à Oliver. Ma nuit était à un inconnu. Mes iris claires finissaient par se poser sur le premier qui allait m’accompagner dans ma déchéance nocturne. Oliver attendait devant le club cigarette aux lèvres. Je restais immobile à l’observer à distance. Lui perdu sur son téléphone. Lui foutrement sexy dans la tenue qu’il avait enfilé ce soir et dans cette attitude qu’il avait. Ma langue glissait sur mes lèvres avant que je ne me décide à bouger. Je traversais la route m’approchant du meilleur ami. Sans un mot, mes doigts venaient récupérer le bâtonnet de nicotine que je portais à mes lèvres. Je tirais sur la clope une fois avant de lancer un « Bonsoir toi ! » avec un grand sourire. Ange heureux de le retrouver ce soir. Lui tendant de nouveau sa cigarette, je demandais « On y va ? » jetant des regards à l’entrée du club. Ange impatient de se noyer dans l’ivresse de la nuit. Ange pressé de plonger dans le précipice adoré.

Être humain dans l’erreur. Faute impossible à éviter. À l’instant même où Oliver était entré dans ma vie, j’avais signé ce quelque chose qui me poussait à plonger dans un fossé que je m’étais toujours promis d’éviter depuis que j’avais cette impression tenace de porter la poisse à quiconque entrait dans mon existence. J’avais rompu la promesse dès qu’il s’était pointé dans ma vie. Je m’étais mis à plonger dans cette amitié bien plus forte que tout le reste. Je m’étais mis à glisser au sein de cette relation bien plus importante que n’importe quelle autre. Olivier était un peu devenu le point de repère de mon existence quand bien même je tentais toujours de le nier et de repousser cette réalité. Il était devenu ce soleil qui me réchauffait dans cette existence sans saveur. Il était devenu cette étoile qui me guidait dans cette existence bien trop sombre. J’avais commis la faute et, à présent, il était bien trop tard pour m’en défaire. Alors, ce soir, quand le meilleur ami me proposait une soirée, je n’hésitais pas à accepter. Je n’hésitais pas à passer quelques heures en sa présence. Drogue dans le sang et vêtements sur le dos, je me retrouvais à le rejoindre au club Imagine où il m’avait donné rendez-vous. Je n’étais pas encore défoncé et je parvenais à rejoindre rapidement les lieux puis l’ami tant cherché. Je m’approchais de lui piquant sa cigarette pour sombrer toujours plus loin dans les délicieux méandres de soirée que j’adorais. Je voulais me foutre la tête à l’envers. Ce soir encore plus que d’habitude. Le sourire du meilleur ami attirait le mien un peu comme si je me retrouvais face à un rayon de soleil après avoir passé dans de temps à me noyer sous la pluie. C’était automatique. C’était inévitable. Et, putain, c’était foutrement agréable. Sa salutation faisait du bien. Ça me donnait presque envie de ne pas me foutre la tête à l’envers juste pour garder ce souvenir. Garder l’image de mon Oliver de bonne humeur… Ou, en tout cas, de meilleure humeur que l’Ange qui broyait du noir depuis des mois. Ange qui sombrait incessamment même s’il tentait de ne rien laisser paraître. Les substances s’accumulaient dans l’être. Les doses augmentaient de jour en jour. Juste pour continuer à rester debout. L’expression joueuse prenait place sur le visage du meilleur ami et ça me faisait oublier le reste le temps d’un instant. Son compliment, ses deux doigts sur ma chemise… Ça me faisait sourire. Ça m’éloignait de l’envie de me noyer. Je ne répondais pas aux mots cherchant simplement à savoir si on y allait tout en jetant des regards à l’entrée. J’étais impatient d’entrer dans le club, mais j’étais surtout impatient de me saisir de cette échappatoire. Parce que je savais que si nous restions ici j’allais flancher. Je savais que si nous restions là l’un face à l’autre alors que Oliver avait cet air joueur, je risquais de souffler des mots que je n’avais pas envie de souffler ou de commettre des actes à éviter. J’avais envie de lui réclamer de la tendresse. J’avais envie de lui demander un câlin. J’avais envie de me pencher vers lui pour l’embrasser. J’avais envie de lui proposer une nuit entre mes draps plutôt que d’entrer dans ce club. Heureusement pour moi, Oliver reprenait la parole m’invitant à me mettre en mouvement pour rejoindre le club. Les pensées s’envolaient et je m’empressais de me mettre en marche riant légèrement après les mots qu’il avait soufflé. Oliver m’emboîtait le pas pour rejoindre la file d’attente et je grimaçais. Je détestais attendre.

Mes iris bleues ne cessaient de se promener sur la foule qui nous devançait. En quête d’une proie pour la nuit ? Oui peut-être. Mais, surtout, en quête de la fin de notre attente à l’extérieur. La queue avançait rapidement. Suffisamment pour m’empêcher de me perdre dans ma tête. Suffisamment pour ne pas avoir à faire la conversation à l’extérieur. Même si tout semblait être plus facile avec Oliver, ce soir, je n’avais pas envie de parler. J’étais certain que mon meilleur ami l’avait déjà compris. Il me comprenait toujours en un clin d’œil. Ce soir, je voulais boire et consommer. Ce soir, je voulais m’enivrer et me dépenser. Ce soir, je n’avais aucune envie de me confier. Non ce n’était pas le but de notre soirée. Une soirée qui pouvait enfin réellement commencer tandis que nous nous retrouvions à l’intérieur du club Imagine. Ce club qui se révélait être une grotte avec plein de spotlights. Ce club où l’ambiance de folie semblait régner. Ce club où je me sentais déjà presque comme chez moi. Mes iris bleues se posaient un instant sur Oliver. Son expression apportait un sourire heureux et sincère sur mes traits. Le genre de sourire un peu trop rare sur mon visage. Le genre de sourire qu’il savait me tirer avec facilité et qui faisait du bien. Le genre de sourire qui me rendait plus humain. Je me contentais d’hocher la tête pour répondre à ce que son expression disait. J’étais d’accord avec lui. L’endroit était dingue. La soirée promettait d’être mémorable. Je restais quelques secondes sans bouger à observer les lieux. Mes prunelles claires balayaient l’espace comme pour mieux repérer le nécessaire. Le bar, la piste de danse, les éventuelles endroits où chopper de la drogue, les éventuelles proies… Je prenais quelques minutes pour que ce club devienne mon chez moi pour les heures à venir. Et, au bout d’un petit moment, j’étais prêt à plonger dans notre soirée. Attrapant la main d’Oliver, je liais mes doigts aux siens afin d’être certain de ne pas le perdre dans la foule. Ce n’était clairement pas le moment de jouer à cache-cache ici. Je traînais mon meilleur ami à ma suite en direction du bar. J’avais besoin d’un verre avant d’envisager de rejoindre la piste de danse. Je voulais même plusieurs verre avant de me retrouver sur la piste. Me calant contre le bar, j’attirais mon meilleur ami à mes côtés. Ma main lâchait la sienne, mais se posait tout de même sur sa hanche comme pour être certain de ne pas le perdre ici. Ou peut-être que ce n’était qu’une excuse pour garder un contact et ne pas plonger dans l’Enfer de ma tête. Faisant signe au barman, je me penchais vers Oliver pour souffler à son oreille « On boit quelques verres et on va danser après, ok ? » Je n’étais pas certain d’obtenir l’accord. Mon meilleur ami allait sans doute accepter de boire un verre, mais, vu comment il semblait être, il allait avoir envie de rejoindre la piste assez rapidement et il trouverait sans aucun doute comment me pousser à le suivre sans même avoir descendu tous les verres que je voulais. Passant rapidement commande pour obtenir l’une des boissons les plus alcoolisées, je laissais mes prunelles balayer les lieux encore une fois. Ange en quête éternelle de sa proie. Ange qui avait envie de prévoir sa nuit. Mes iris finissaient par croiser celles du meilleur ami et, me penchant de nouveau vers lui pour me faire entendre, je soufflais « Tu piques quelques heures de mon temps, mais faut que je trouve qui va avoir la chance de me baiser ce soir… » Sourire aux lèvres, je reportais mon attention sur le bar lorsque nos verres arrivaient devant nous. J’attrapais rapidement le mien pour le porter à mes lèvres. Vite que je m’enivre. Vite que je glisse dans ce monde tant aimé.

Douce évasion. Sublime diversion. Je me perdais souvent en soirée. Je me noyais continuellement dans cette agréable déchéance qui avait fini par régir la totalité de mon existence. Depuis que j’étais bien trop seul dans mon quotidien, ces soirées étaient nécessaires à ma survie. Il fallait que je me mêle à la foule et aux sons bien trop bruyants. Il fallait que je laisse les substances empoissonner mon être. Alcool, drogue, cigarette… Qu’importait tant que ça pouvait m’aider à planer loin de l’horrible réalité. Il fallait que je trouve des corps contre lesquels me perdre. Ces corps contre lesquels je trouvais un peu de chaleur tout en comblant ces besoins qui m’habitaient sans pour autant remplir le trou béant de mon cœur. Ce n’était que du sexe. Ce n’était que des coups. Ce n’était qu’un instant sans réel impact. Ce soir, le plan était le même. Cette soirée était là pour m’entraîner loin de mes préoccupations et de ces démons qui faisaient rage à l’intérieur de mon être. Ces fichus démons qui ne se taisaient que lorsque les substances étaient bien trop nombreuses dans mon corps. Ces foutus démons que les autres ignoraient et dont je ne parlais guère. Ange qui savait manier les images. Ange qui savait faire croire qu’il allait bien. Toujours. Tout le temps. Le masque ne se fissurait pas. L’image restait en place. Personne ne savait que derrière le connard d’Ange qui était cru dans ses mots et direct dans ses actes se cachaient un homme à l’être bien trop brisé et au cœur en miettes. Enfin… Si… Oliver le savait. Il était parfaitement au courant lui car je ne lui cachais rien. Il connaissait tout de moi et il était toujours là. Il était encore là ce soir. Cette agréable et enivrante soirée avait été proposée par mon meilleur ami d’ailleurs. Je n’avais pas su refuser. Je ne pouvais rien lui refuser. J’avais accepté et je me retrouvais face à lui. Je me retrouvais face à cette lumière dans ma vie bien trop sombre depuis que le mari n’était plus. Je me retrouvais face à celui qui savait apporter du bien-être dans une existence de cauchemars et d’horreurs. En me retrouvant face à Oliver ce soir, je ne ressentais même plus l’envie d’aller m’enivrer dans ce club. Je n’avais même plus l’envie de planter une aiguille dans ma peau ni même celle de trouver n’importe quel inconnu pour baiser. Oh non… En me retrouvant face à celui qui éclairait ma vie, j’avais envie de l’embrasser sans hésiter. Je voulais lui demander de retourner dans une chambre. Je désirais lui quémander de la douceur. J’avais envie de coucher avec lui. Il était la dose de bien-être tellement plus efficace que n’importe quelle substance. Il était le genre de personne pour qui j’aurai pu arrêter les poisons de ma vie. Il était ce mec pour qui j’aurai su arrêter parce qu’il apportait bien plus que les substances. Pourtant, cela ne se passait pas de cette manière. Oliver n’était qu’un ami… Un meilleur ami. Il était un meilleur ami particulier c’était certain. Néanmoins, je savais que ça resterait ainsi et que les limites ne seraient pas franchies. Il n’y aurait rien de plus que la relation que nous avions déjà. Je n’étais pas celui qu’il aimait. Je ne le serais jamais. De toute manière, je ne pourrais jamais être ce garçon aimé par quelqu’un et je le savais. J’étais un Ange bien trop fracassé pour ça. J’étais un être humain qui apportait bien trop d’ombres. J’étais le démon qui guidait vers le malheur et qui ne pourrait jamais recevoir de l’amour. Jamais. C’était pour cela que je ne demandais pas ces échappatoires à Oliver. Je ne lui demandais pas de nous éloigner de l’Enfer de la nuit. Bien au contraire. J’étais prêt à glisser dans le monde que je connaissais si bien et qui me collait à la peau. J’étais prêt à sombrer dans cet univers qui était le mien depuis que j’étais seul. Cet univers qui serait mien à jamais. Le seul avec qui je pouvais partager ma vie.

La soirée se lançait lorsque nous pénétrions dans le club à l’ambiance de folie. Ça semblait dingue. Ça semblait délicieux. Et, finalement, les autres envies – celles qui n’incluaient qu’Oliver et moi loin de ce lieu – s’envolaient au loin. C’était préférable de toute façon. Les murs devaient résister. La relation ne devait pas changer. Ni aujourd’hui. Ni demain. Ni jamais. Mes iris se baladaient un moment autour de nous afin de repérer les lieux qui se dessinaient. Je prenais quelques minutes pour me familiariser avec l’espace avant de finir par attraper la main d’Oliver pour éviter de le perdre dans la foule immense. Je me dirigeais d’un pas décidé et clair vers la destination nécessaire à ce début de soirée : le bar. Il me fallait un verre ou peut-être même plusieurs. Il me fallait de l’alcool et sans doute même des substances pour éviter de me perdre sur d’autres chemins que celui de ma chute habituelle dans cet univers. Arrivés au bar, je lâchais rapidement la main de mon meilleur ami pour ne pas laisser les envies cogner dans mon être. Pourtant, ma main glissait sur sa hanche comme si je refusais de perdre totalement le contact avec le corps de mon meilleur ami. Je gardais mes doigts posés sur lui comme pour éviter de le perdre, comme pour éviter qu’il disparaisse. C’était lui qui m’avait invité et je comptais bien profiter de sa présence pour quelques heures. Quelques heures avant que je ne sois beaucoup trop plongé dans mon monde. Quelques heures avant que je n’aille me perdre dans un corps à corps avec n’importe qui. Quelques heures avant que nos routes ne se séparent. Faisant rapidement un signe au barman pour commander, j’annonçais le programme à mon meilleur ami. Des verres avant la danse. C’était nécessaire pour moi. Oliver ne semblait pas contre et ça me rassurait parce que, merde, s’il m’avait demandé de le suivre sur la piste sur le champs, je l’aurai sans doute fait à mes risques et périls. Verre commandé, je me mettais à observer les alentours. L’endroit était empli de monde pour mon plus grand déplaisir. L’espace était empli de chair fraîche pour mon plus grand plaisir. Ange complexe qui aimait la foule autant qu’il la détestait. Lorsque mes prunelles claires se perdaient dans celle d’Oliver, je lui faisais connaître la suite des événements et le programme qui s’était dessiné dans ma tête. Au lieu de simplement acquiescer sans rien en dire, le jeune homme rétorquait des propos qui me faisaient doucement sourire. Me penchant à son oreille, je susurrais l’interrogation « Dommage que je ne cherche pas l’inverse… Parce que tu te serais porté volontaire pour que je te baise ce soir Oli ? » laissant mes doigts remonter dans son dos sous le morceau de tissu. Mes dents venaient mordiller le lobe de son oreille avant que je ne m’éloigne laissant ma main le quitter totalement. Les verres venaient d’arriver et je m’empressais d’attraper le mien pour le porter à mes lèvres. Mon meilleur ami annonçait qu’il allait suivre mon exemple et je ne pouvais m’empêcher de grimacer. Je sentais cette jalousie déplaisante qui pulsait dans mon être à l’idée de le voir disparaître dans les bras d’un autre. Un autre qui pourrait profiter de ses lèvres, de son toucher, de son corps… F*ck… Sous cette désagréable vision, je vidais mon verre cul sec faisant signe au barman pour en obtenir un nouveau. J’avais besoin de m’enivrer. J’avais besoin d’oublier. Oliver ne tardait pas à se pencher de nouveau à mon oreille pour me rappeler la situation. Le sourire amusé glissait sur mon visage face à cette mise au point. Je n’avais pas oublié le programme. J’hochais sagement la tête avant de venir souffler de nouveaux mots à son oreille « Je me perdrais dans les bras de quelqu’un uniquement après t’avoir totalement comblé… » Les mots pouvaient avoir un double-sens. Le combler sur la piste de danse. Le combler en dehors. Je le savais. Je m’en amusais. Je testais. Peut-être que mon meilleur ami avait les mêmes envies que moi qui cognaient quelque part. Peut-être qu’il avait aussi envie de se perdre dans notre bulle à nous loin des autres. Peut-être qu’il avait envie d’un corps à corps entre nous. Ou peut-être pas. Peut-être qu’il ne voulait vraiment que cette danse et que cela suffirait à le combler. Ouais peut-être. Allez savoir. Il fallait attendre la réaction du soleil pour le savoir. En attendant, je me reculais venant attraper mon nouveau verre. Un nouveau verre que je portais à mes lèvres dans l’attente. De mon côté, la promesse était lancée. L’Ange était engagé.

Des verres pour s’enivrer. De la danse pour se défouler. Le programme se dessinait pour cette soirée qui promettait d’être délicieuse. Les deux activités s’instauraient dans les choses à venir pour cette soirée avec mon meilleur ami. C’était lui qui avait demandé cette soirée. C’était moi qui dessinait ce programme pour les moments que nous allions partager. Tant que nous étions ensemble, nous allions boire et danser comme dans n’importe quelle soirée. Ces décisions avaient été prises sans les dés parce que je savais qu’elles n’avaient pas un réel impact sur nos existence. Ou, en tout cas, je l’espérais. Ces décisions n’allaient pas changer grand-chose à la réalité. Je n’imposais rien. Si je n’avais pas annoncé les choses ainsi, le programme aurait quand même été le même. N’est-ce pas ? Malgré tous mes efforts, je sentais mon ventre se tordre douloureusement soudainement. Je n’étais pas habitué à prendre une décision sans mes dés, même lorsque ces foutus choix semblaient être aussi futiles que choisir de boire et de danser. Depuis que mon défunt mari n’était plus, les dés rythmaient mon quotidien. Ils décidaient de tout pour moi. Je ne pouvais jamais me résoudre à choisir seul. Je ne voulais pas prendre le risque d’attirer le mauvais œil sur les personnes qui osaient m’approcher. J’avais toujours peur qu’en prenant une décision dans une situation, ça finisse par se retourner contre moi attirant la mort de ceux qui étaient là. C’était de cette manière que les événements s’étaient déroulés avec Sacha. J’avais fait la demande pour rentrer à la maison. J’avais supplié pour y aller au lieu de passer la nuit chez les amis de mon défunt mari. J’avais fait un choix. J’avais imposé une décision. Et, j’avais perdu le seul être qui m’aimait. Un frisson glissait le long de mon corps à ces mots qui cognaient dans ma tête. Les dés prenaient les décisions pour moi lorsque je ne me laissais pas porter par les autres. Est-ce qu’on pouvait dire que je me laissais porter par Oliver pour dessiner ce programme ? Peut-être ouais. Ça me rassurait de me dire ça. Mes prunelles bleues balayaient rapidement les lieux et je faisais entendre mon besoin à Oliver. Après avoir passé du temps avec lui, je comptais trouver quelqu’un pour me baiser. C’était habituel ça. C’était quotidien. Pourtant, Oliver venait ébranler cette idée. Il venait chambouler le train-train réconfortant. Sa réponse me faisait sourire tandis que je ne pouvais m’empêcher de le questionner. Serait-il volontaire pour que je le baise ce soir ? Sans doute ouais. Enfin… Avec mon meilleur ami, ce n’était jamais à cent pour cent que de la baise. Ce n’était pas aussi brutal qu’avec d’autre. Ce n’était pas aussi sans intérêt. Remontant mes doigts dans le dos de mon meilleur ami, je venais le provoquer mordillant le lobe de son oreille et lui arrachant ce couinement qui me faisait doucement rire. Je ne le tentais guère plus longtemps. J’étais conscient que je pouvais craquer si aisément face à lui. Ma main le quittait pour prendre mon verre que je descendais cul sec en sentant la jalousie pulser à l’idée qu’il se trouve quelqu’un pour la nuit. Une jalousie qui s’effaçait bien vite tandis que je me détendais aux mots lancés à mon oreille. Ces propos qui me poussaient à lancer une promesse. Cette promesse de le combler totalement qui pouvait avoir dans de sens. C’était à Oliver de choisir le sens qu’il préférait. C’était à lui d’effectuer le choix. C’était à lui de prendre la décision. Moi je suivrais sagement le chemin. Ange bien trop docile dans ces situations terribles de décisions à prendre.

Un nouveau verre arrivait sur le comptoir et me détournait de mon attention entièrement focalisé sur mon meilleur ami. Ce meilleur ami qui n’avait pas répondu à mes propos ambiguë. Ce meilleur ami qui posait son verre sur le bar. Mes sourcils se fronçaient aussitôt en le voyant faire. Que foutait-il ? Avant même que je ne puisse le questionner sur son comportement, les mots tombaient entre nous. Je n’avais même pas le temps d’y répondre que la main d’Oliver venait claquer légèrement mes fesses avant qu’il ne disparaisse vers la piste. Sourire amusé aux lèvres, mes iris ne le quittaient pas une seule seconde. Je l’observais s’enfoncer dans la foule. Je l’observais commencer à se laisser porter par la musique. Nos prunelles restaient accrochées pendant un temps. Quelques secondes seulement. Quelques secondes si foutrement délicieuses. Et, bien trop vite à mes yeux, Oliver coupait le contact. Il fermait ses prunelles pour se plonger totalement dans sa danse. Je ne le quittais toujours pas des yeux. J’observais le moindre de ses mouvements. Je guettais le moindre de ses déplacements. Ange qui n’avait pas envie de perdre son Oliver. Ange qui n’avait pas encore accompli sa promesse. Portant lentement mon verre à mes lèvres, je restais à le fixer sentant la chaleur s’emparer de mon être sans que je ne puisse la réfréner. Je venais déboutonner de nouveaux boutons de ma chemise avec l’espoir d’avoir moins chaud. Stupide illusion. Pour stopper cette chaleur, je savais que je devais me détourner d’Oliver. Néanmoins, je n’en étais pas capable. Ange bien trop hypnotisé par les mouvements. Ange pris au piège de l’observation. Je sirotais tranquillement mon verre sans bouger comme si j’attendais un quelconque signe qui me pousserait à rejoindre mon meilleur ami sur la piste. Je ne pouvais pas prendre la décision d’y aller tout seul, malgré l’envie qui cognait si fort dans l’être. Soudainement, je percevais du mouvement près d’Oliver. Je voyais ce mec qui s’approchait de mon meilleur ami. Me redressant, je grognais sans savoir retenir ce son qui s’échappait légèrement d’entre mes lèvres. C’était mon meilleur ami. C’était avec moi qu’il devait danser ce soir. Je lui avais promis. Et, pourtant, je ne parvenais pas à bouger. Mes doigts tremblants fouillaient les poches de mon pantalon pour en tirer les dés. Me détournant de la piste de danse, je formulais les options lançant les dés sur le comptoir. Pair, je rejoignais Oliver. Impair, je restais ici. Six. Et deux. Ça faisait huit. C’était pair. Terminant mon verre cul sec, je n’attendais pas plus longtemps pour rejoindre mon meilleur ami sur la piste. Mes prunelles fusillaient du regard celui qui tentait de s’approcher d’Oliver et je me glissais rapidement dans le dos de la lumière de mon existence. Mes mains se posaient sur ses hanches. Mon corps se collait contre le sien. Mes lèvres trouvaient son oreille pour murmurer « Tu devrais savoir que je tiens toujours mes promesses Oli’… » Ou du moins, j’essayais toujours de le faire. Ange qui faisait peu de promesses. Ange qui promettait rarement, mais toujours réellement. Et, ce soir, je comptais bien tenir ma promesse. Ce soir, je comptais combler totalement mon Oliver avant de m’échapper. Enfin, m’échapper si je devais juste le combler sur cette piste de danse. Mes mains glissaient lentement vers le ventre de mon meilleur ami et je reprenais mon murmure à son oreille « Dis-moi… Comment as-tu envie que je te comble ce soir ? » La décision lui revenait en totalité. Il savait que ça fonctionnait ainsi. Il savait que je ne pouvais pas prendre de décision moi. Pas sans les dés. Alors, c’était à lui de choisir le nouveau programme de notre soirée. Est-ce que ça allait être celui que j’avais dessiné chacun de notre côté après des verres et des danses ? Ou est-ce que ça allait être celui qu’il avait abordé avec moi qui le baiserait après des verres et des danses ?

Promesse lancée. Promesse à tenir. Cela serait sans aucun doute aisé à faire pour moi. Ange qui avait bien trop de mal à déroger à ses mots. J’étais du genre à parler directement, sauf lorsque les sujets pouvaient me déranger comme les sentiments par exemple ou encore le deuil de mon mari. J’étais du genre à faire absolument tout ce que je disais, sauf si, encore une fois, ça impliquait des sentiments. Hormis cela, je n’avais pas la moindre limite à mes actes. Je me laissais porter par le hasard. Je me laissais porter par les choix de mes dés et des personnes qui m’entouraient. Alors, ce soir, quand je promettais à mon meilleur ami que je me perdrais dans les bras de quelqu’un seulement après l’avoir comblé, j’étais foutrement sincère. Je comptais bel et bien tenir ma promesse. Mon objectif était de combler Oliver avant de finir ma soirée comme je les finissais toutes c’est-à-dire bien trop à l’ouest et à baiser avec n’importe quel mec qui pouvait me tenter. Combler mon meilleur ami… Les mots manquaient clairement de précision pour une fois. La décision n’était guère prise. Je ne pouvais pas m’y résoudre. Je ne voulais pas m’y tenter. Mes propos offraient tant de possibilités. Les chemins étaient multiples pour nous ce soir. Et, c’était à Oliver de sélectionner celui qu’il désirait emprunter pour notre soirée. Moi, j’étais simplement prêt à le suivre sur n’importe quel chemin du moment que la décision ne reposait pas sur mes épaules. J’étais prêt à emprunter n’importe quelle route du moment que le choix n’était pas directement le mien. Peut-être que quelques danses suffiraient à combler totalement mon meilleur ami aujourd’hui. Peut-être que c’était tout ce qu’il voulait avec moi. Ou peut-être que quelques verres supplémentaires et quelques discussions étaient ce qu’il avait envie d’obtenir ce soir. Ou peut-être encore qu’il voudrait beaucoup plus que ça. Peut-être qu’il voudrait passer la nuit avec moi. Allez savoir. L’inconnu sur la suite demeurait et ça me plaisait. J’appréciais tellement m’en remettre au hasard. J’appréciais tant me plier simplement à la décision qu’Oliver pourrait faire. C’était parfait ainsi. Ma réponse ne venait guère. Mon meilleur ami ne m’indiquait pas le chemin qu’il voulait prendre. Il n’était pas clair lui. Pas pour le moment en tout cas. Le bateau de mon futur voguait dans le flou absolu sans que cela ne me déplaise. J’appréciais laisser les commandes à mon Oli’. Ce dernier s’éloignait d’ailleurs soudainement et bien trop vite de moi. Il rejoignait la piste de danse après avoir claqué mes fesses. Ça me faisait rire. Il me faisait rire. Il était vraiment cette lumière si éclatante dans la pièce si sombre de mon existence. Il était cette couleur dans ma vie bien trop noire. Mes prunelles claires ne le quittaient pas tandis qu’il s’incrustait sur la piste de danse et commençait à bouger. Pendant quelques minutes, nos prunelles restaient accrochées et c’était foutrement plaisant. Je sentais la chaleur monter dans mon corps à cause de cet échange. Je sentais l’envie de le rejoindre pulser dans l’être. Pourtant, je ne bougeais pas. Je restais juste là le sourire aux lèvres à le fixer. J’étais ravi de le voir heureux comme ça. J’aimais tant le voir si plein d’énergie. Ses yeux se fermaient et, pourtant, les miens continuaient le fixer. Je me délectais de ce spectacle enchanteur qui se dessinait sous mon regard. J’étais totalement hypnotisé par ce spectacle magnifique qui se déroulait. J’observais Oli’ sans bouger de ma place sirotant mon verre avec lenteur pour une fois. Je prenais mon temps jusqu’à ce qu’un indésirable ne s’ajoute au paysage. Un mec s’approchait d’Oliver. Ça me faisait grogner. Il gâchait mon spectacle. Je n’aimais pas ça. Mais, mon meilleur ami ne me regardait toujours pas. Il ne me faisait pas signe de le secourir des griffes de cet autre. Il ne me demandait pas de venir. Et, je ne pouvais pas décider tout seul. Ange encore trop clean pour oser agir sous l’impulsion.

Bougeant lentement sur mon tabouret, je venais chercher ceux qui pouvaient me secourir dans cette situation. Je venais prendre en main ceux qui pouvaient m’aider à y voir plus clair dans cet instant. Je sortais mes dés de ma poche soufflant à voix basse la signification des chiffres avant de les laisser rouler sur le comptoir du bar. J’observais leur danse avec impatience. J’observais les dés rouler jusqu’à ce que le résultat tombe. La décision était alors prise. Le hasard avait choisi la voie à emprunter et je devais bien avouer que c’était celle qui me convenait le plus. C’était celle que je désirais au plus profond de mon être. C’était celle que j’aurai choisi tout seul sans mes dés. Pourtant, c’était celle que j’aurai été incapable d’accomplir si les dés m’avaient indiqué l’autre possibilité. Rangeant de nouveau mes précieux dans ma poche, je ne perdais pas plus de temps. Je vidais mon verre cul sec avant de le reposer sur le comptoir et de me lever pour obéir sagement aux dés. C’était à mon tour d’entrer sur la piste de danse. C’était à mon tour d’entrer dans ce spectacle. Je me rapprochais d’Oliver sans la moindre hésitation. C’était ma place. Mes prunelles bleues venaient fusiller l’étranger du regard. Il n’avait pas à s’inviter dans ce moment. Pas pour l’instant en tout cas. Il pourrait peut-être plus tard si Oliver choisissait que les danses étaient suffisantes pour que je le comble. Il pourrait toujours revenir vers mon meilleur ami et finir sa nuit avec lui alors que je partirais en quête d’une proie dans ce lieu. Ouais, il pourrait. Mais, pour le moment, c’était ma place. C’était à moi de danser avec Oli’. C’était à moi de le combler. C’était à moi d’attendre l’autorisation de disparaître du champs. Me glissant dans le dos de mon meilleur ami, mes mains se posaient sur ses hanches tandis que mon corps se collait contre le sien. Tout était si aisé entre lui et moi. Tout était si naturel. Tout était si simple. Il n’y avait pas de prises de tête. Il n’y avait pas de questions. Nous nous laissions simplement porter par les moments. Je me laissais simplement aller. Mes lèvres à son oreille, je venais lui rappeler que je tenais toujours mes promesses. Il le savait j’en étais certain, mais la piqûre de rappel résonnait. Mes mains glissaient sur le ventre du jeune homme alors que je venais oser le questionner sur le chemin qu’il voulait prendre ce soir. Comment avait-il envie que je le comble ? J’étais bien trop impatient d’obtenir la réponse. Pourtant, cette réponse ne venait pas. Oliver s’appuyait un peu plus contre moi à mon plus grand plaisir. Mes mains restaient sagement posées sur son ventre. L’arrière de sa tête tombait sur mon épaule m’arrachant un bref sourire. Les doigts de mon meilleur ami glissaient dans mon cou pour me tirer un frisson aussi agréable que désagréable à mes yeux. Ses doigts glissaient dans ma nuque pour une caresse qui me poussait à fermer les yeux. Quelques secondes. Quelques instants. J’en oubliais presque le bar autour de nous jusqu’à ce que sa voix ne résonne. Mes iris claires s’ouvraient de nouveau. La demande tombait. Son désir pour que je le comble résonnait. Mais, ce n’était qu’un pour l’instant que mon meilleur ami avait soufflé. Ça n’indiquait rien sur le chemin final de notre soirée. Pourtant, je ne répliquais pas me contentant de murmurer un « À vos ordres mon Oli’ » avec un sourire amusé. Je ne cherchais pas plus loin. Je ne me questionnais guère plus longtemps. Je me laissais simplement entraîner par la musique. Je me laissais avoir par ce son qui résonnait. Le corps d’Oliver contre le mien, nos mouvements s’accordaient à ce rythme qui pulsait dans les lieux. Et je me sentais bien. Ça offrait une vraie pause à tout. Ça offrait un réel répit. Le plaisir était délicieux.