Bambi se contenta tout d'abord de hocher la tête. Le raisonnement de Ghalia se tenait, évidemment, qui agissait tel un médecin à la fois passionné et investi. Mais il ne fallait pas tomber dans l'excès... Tu sais, parfois l'acharnement thérapeutique fait plus de mal que de bien... et il ne faut pas trop s'impliquer avec un patient. Crois moi... L'italienne ne cherchait pas à jouer les donneuses de leçons, pas alors que son interlocutrice était plus âgée et expérimentée. Mais au cas où cette dernière perdait cela de vue... Tu te donnes toujours à fond comme ça ?

Curiosity.

« Je suis d'accord mais lorsque je sens que cela peut fonctionner, en général j'en parle à mes patients. » Je souris je ne sais pas trop ce qu'elle va me dire par la suite. Une question assez personnelle me vient aux oreilles, j'en vois pas comment éviter d'y répondre de suite. En tous les cas, je vais donner une réponse à côté de la plaque.« Il s'agit d'une question que je me pose souvent. » Une tante malade, un père absent,un livre rempli de formules médicales, une tristesse qui nous emporte, et voilà une famille brisée,

Bambi fronça les sourcils, pas certaine de la suivre à nouveau. Peut-être que Ghalia ne parlait plus du cas de l'italienne mais en général, allez savoir... en tout cas, l'étudiante n'était pas franchement d'accord. L'acharnement thérapeutique voulait dire ce qu'il voulait dire : s'acharner pour rien, sur des cas pour ainsi dire désespérés. Sauf qu'il y a des fois où il faut aussi savoir s'arrêter... ne pas imposer plus de souffrance au patient juste pour lui faire gagner un jour d'une demi vie. Je ne veux pas de cela pour moi, par exemple. Ceci dit, Bambi savait par expérience que la jeune femme ne l'entendrait sûrement pas de cette oreille.

Curiosity.

« Il est certains que si la personne est dans le coma en mort cérébrale que je vais faire en sorte de soulager la personne. Et qu'elle s'en aille en paix. » Je ne suis pas certaine que cela puisse passer par la suite dans notre conversation. Je suis pour cet acte la contrairement à certains docteurs qui ne veulent pas le faire. Je me souviens de cette discussion dans la famille lorsque ma tante ait vécu cette dure épreuve. Cette bataille a lieu régulièrement à l'hôpital. Les réunions sont des véritables champs de batailles.....

Cette fois, un sourire bienveillant ourla bientôt les lèvres de Bambi, comme si elle comprenait d'un coup d'œil que cette situation décrite par Ghalia sentait le vécu. Je ne parle pas iniqiement de ces cas extrêmes, même si tu as raison. Mais même quelqu'un atteint de cancer peut vouloir profiter du temps qu'il lui reste sans devenir un cobaye de science, à souffrir d'une chimio qui de toute façon est inutile. Entre autre cas... soupira-t-elle avant de décider de changer complètement de sujet. Il valait mieux, celui-ci devenant trop lourd de sens, trop pesant de manière générale. La suite de l'après-midi fut plus agréable, plus légère, alors que les deux jeunes femmes se partagèrent entre nourriture intellectuelles et gustatives...

THE END