Légèrement en retrait du reste du groupe avec Marla, tu essayes de te tirer du bourbier dans lequel Elias t’a foutu. Ton plan se déroulait parfaitement jusqu'à présent mais t’as désormais la crainte que Marla ne voit clair dans ton petit jeu et que tout s’effrondre. Déjà qu’elle n’est pas à l’aise d’être seule au milieu de tous ces mecs, là elle risque d’avoir l’impression que tu lui forces la main. Ce ne sont clairement pas les conditions que tu avais imaginées pour lui faire ta demande. Tu l’observes, inquiet alors qu’elle semble confuse mais ses pensées sont finalement distraites par l’arrivée de Ziggy et Sulli. Elle finit par reporter sa réponse à plus tard, ce qui te frustre au plus haut point. T’as horreur d’être dans l’incertitude, de ne pas contrôler les choses, surtout quand c’est avec une fille. « Bien sûr, prends ton temps pour y réfléchir. » dis-tu dans un sourire engageant qui est tout sauf sincère. Julian essaye ensuite de la mettre à l’aise au milieu de la bande et c’est sympa de sa part mais là tout de suite, tu préfèrerais juste parler d’autre chose. Constatant que Ziggy ne t’adresse pas un regard, ce qui t’arrange complètement, tu pars dans la direction opposée pour saluer Hermes qui vous a rejoint, content de le revoir dans le coin. « Ça faisait un bail mec, c’est bon que tu sois là. » Et puis tu lances à l’attention générale. « Maintenant que notre président est là, la fête peut commencer ! La première tournée est pour moi ! » Avant de te diriger vers le bar pour passer commande, tu fais un stop auprès de Marla pour savoir ce qu’elle veut boire. Quelque chose te dit qu’elle ne risque pas de s’enfiler une pinte comme tes frères.

Elias se pointe comme un roi et c’est comme ça que je l’aime ce gars. Alors j’lui en tiens pas rigueur, au contraire, je lui offre mon plus beau sourire. Et forcément, il me renvoie la remarque sur les +1. « La mienne se la coule douce à NYC. D’ailleurs, elle vous passe le bonjour, surtout à Sulli. » dis-je alors que celui-ci justement arrive enfin. Il affiche un grand sourire alors j’suis content que le geste lui plaise. « Bonsoir M’sieur le Président ! » Dire que j’appelais Eliot comme ça, ça faisait bizarre. Je plantais un bisou sur la joue de Ziggy, une tape amicale sur l’épaule de Sulli et je retournais m’adosser au bar. Bon du coup on peut commencer à boire non ? Hermès arrivait, alors que Julian la ramenait encore sur son talent de danseur/chanteur. « J’ai hâte de voir ça ! Peut-être que t’es un Lowell dans le fond, cherchant à exprimer sa créativité et son côté artistique… » J’lui balance ça dans un clin d’œil taquin, parce que clairement, il appartenait aux Winthrops celui-là. Et j’ai tout aussi hâte d’assister au duo de choc Philip/Julian. « Vous allez nous faire un remake de My Heart Will Go On j’espère ? » J’esquisse un énième sourire. Putain ce que ça faisait du bien que d’être entourés de tous ces gars-là. On devait faire ça plus souvent. C’était Marla qui avait pas choisi la bonne soirée, parce que pour une fois, la majorité des Wiwis avaient décidé de faire cavalier seul. Sauf Philip. Le pauvre. Ou plutôt, la pauvre. Mais il sait comment détourner l’attention et ça m’arrange parce qu’il paye la première tournée. Dieu merci, pour une fois il a écouté mes prières, parce que j’avais soif moi. Ah bah non en fait, il ne les a pas tout à fait écoutées, parce que c’est Dina qui fait son entrée. Ouais, on venait de s’échanger quelques textos mais j’gardais espoir qu’elle ne vienne pas. A quoi bon ? Mes yeux ne la quittent pas. Elle embrasse Ziggy et Sulli, puis je la vois se faufiler vers moi pour se poster à mes côtés, son dos contre le comptoir, même position que moi. Et on détourne tous deux le regard. On ne se regarde pas non, parce que on sait pas ce que la confrontation pourrait provoquer. « Non. » que je lâche froidement, avant de me retourner pour commander un verre de vodka. Non, la bière, ça serait pas suffisant là.

Nate avait l’impression de retrouver sa place chez les Winthrop. En septembre dernier alors que Brent était partit chez les Dunster, qu’il avait loupé son élection pour être président et que Jack qu’il était loin d’apprécier c’était retrouvé rouge, Nate avait eu l’impression d’être en retrait. C’était comme si la confrérie avait perdu de l’intérêt pur lui, comme s’il ne se sentait plus un bro à part entière. Fort heureusement de nouveau visage l’avait aidé à se sentir pleinement chez lui. En tout premier lieu, Elliot. Ce garçon au caractère trempé et aux mœurs douteuses étaient devenu son coloc de chambré et Nate trouvait qu’il collait parfaitement à la confrérie. Accessoirement c’était le meilleur ami de son cousin, Nathanaël. Ensuite Enersto avec qui il partageait aussi sa chambre et qu’il essayait de rendre romantique, Elijah son bizzut préféré, Sullivan et Aaric qu’il connaissait de l’équipe de basket, puis sans oublier les anciens avec qui Nate s’entendait à merveille, notamment Phillip.  Non pas de doute, Nate était fier d’être Winthrop. Aussi ce soir il avait bien l’intention de fêter l’élection de Sullivan pour qui il avait d’ailleurs voté. Seulement voilà il arriva un peu à la bourre au Do ré mi car il avait passé l’après midi au cinéma et il avait largement débordé sur son horaire. Arianna lui avait dit de filer et la moitié des rouges étaient donc déjà. «  Salut » dit-il à l’attention de tout le monde avant d’adresser à Sullivan. «  Félicitation ! Alors tu commence à te faire à l’idée ou tu réalise pas ? »

Non, tu m’as pas manqué Dina. Pas du tout. Je n’ai absolument pas pensé à toi. Et plus je me répétais ça, plus ça sonnait faux putain. Pourquoi tu fais ça? Ça aurait pu être si simple. J’aurais été là pour toi après notre accident, comme un ami, une épaule stable sur laquelle tu puisses pleurer et te reposer. Mais non, y’a fallut que tu parles, y’a fallut que tu transformes tout ça, que tu déformes tout ça, pour ce truc malsain et dangereux que je veux pas, dont j’ai clairement pas envie. Ou alors…? Non. Je sens le bout de tes doigts glisser sur mes bras nus et j’ai des flashs de notre nuit qui me reviennent. T’es une putain de sirène Dina, t’appâtes les hommes avec des chants mélodieux pour après les dévorer sans pitié. « Peut-être. » que je lâche dans un souffle. À quoi bon le nier? Je commande un verre, tu suis et j’attrape le contenant que le barman me tend. Qu’est-ce que j’ai besoin d’oublier? Toi. Je lève mon verre, parce que j’suis quand même poli. « Choisis à quoi tu veux trinquer. » Mais vite, parce que je risque de m’impatienter. J’ai besoin de ce verre là. En plus avec tout ça, avec toi, j’en oublie mes frères Winthrops et c’est pas très esprit de la maison.

Je ne pouvais pas prendre une décision si vite. C'était trop compliqué de penser alors qu'il se passait beaucoup d'animation autour de moi et que tout se trouvait chamboulé dans ma tête. Je me sentais un peu prise au dépourvu, rougissant sous les réflexions et remerciant intérieurement Philip ne nous mettre en retrait pour pouvoir en parler. Malheureusement pour lui, je n'avais aucune réponse à lui offrir. On pouvait simplement en reparler plus tard dans la soirée, je ne pouvais pas faire mieux. D'ailleurs, la panique commençait à me gagner en voyant tout l’engouement du jeune homme à mon égard. « Bien sûr, prends ton temps pour y réfléchir. » Je lui rendais son sourire. Le mien était plus franc que ceux que j'avais l'habitude de faire, pour une fois. C'est finalement un autre garçon (Julian) qui arrivait à notre hauteur pour m'adresser quelques mots. « Si t'as envie de venir en tout cas, t'es la bienvenue sur notre bateau pour cette petite croisière, qui risque d'être assez fun. » J'haussais les sourcils, ne m'attendant pas à entendre ce genre de discours. « Merci » que je répondais simplement, un sourire timide aux lèvres. Sully et Ziggy étaient arrivés et je les laissais profiter du moment, me concentrant sur Philip qui annonçait le début des hostilités avant de me demander ce que je voulais boire. « Un jus de fruits... » Fallait pas qu'il attende mieux de ma part.

@Julian Summers @Philip Harrison

Perdu dans la foule de Winthrop, Hermes resta proche de Hae-Seong et du bizut Grayson. Faire connaissance avec un nouveau lui plaisait bien, mais à l'approche du fameux Philip, le brun retrouva un sourire bien plus soulagé et chaleureux. Son ancien bizuteur avait vécu une injustice des plus affreuse, devoir rester si loin de la résidence l'avait probablement troublé. Bien sûr, celui-ci commenta la présence d'Hermes. « Revenir à la source, c'est la base. » dit-il avec un petit rire en tapotant rapidement l'épaule de son interlocuteur avant de le laisser se lancer dans une première tournée. Hermes se réjouit de cette nouvelle et alla aussitôt au bar se chercher un petit remontant. Présentement, il se sentait bien. Être avec ses frères, c'était la vie. Alors qu'il demanda une bière, il ne put s'empêcher d'entendre un brin du dialogue que s'échangeaient Elliot et Dina. Il resta un moment en prenant une gorgée du liquide et se gifla mentalement pour ne pas intervenir. Ce n'était pas agréable, cette soirée devait être joyeuse, mais Hermes se refusait de mettre les pieds sur un terrain inconnu. Il tapota discrètement le dos d'Elliot pour l'encourager, surtout pour lui rappeler qu'il n'était pas seul et que personne ne pouvait le laisser tomber en cette soirée bien arrosée. L'arrivé de Nate tourna l'attention d'Hermes vers le barman, il demande une autre bière et alla en direction du nouvel arrivant pour lui offrir. « J'me fais déjà l'honneur de t'apporter ta première bière, t'as pas le droit de refuser. » rit-il en lui tendant un verre.

Hermes passe à côté de Dina et moi et me donne une tape sur l’épaule. J’le connais pas tant que ça mais j’le prends comme une mise en garde. Comme un ‘attention, je surveille’. Et ça me plait pas trop. Alors je le suis du regard quand il s’éloigne, mâchoire serrée. Et toi, t’entrechoques ton verre au mien, comme si on avait de quoi trinquer tous les deux. Y’a rien à fêter entre toi et moi Dina, tu veux quoi ? Qu’on célèbre mon casier judiciaire ? Ton amnésie ? L’expérience de mort imminente qu’on aurait pu avoir ? Et ta question, elle me fait difficilement déglutir. Alors je bois. J’avale une gorgée, puis deux, puis trois. D’affilé. Parce que peut-être que ça fera passer le nœud que j’ai dans la gorge quand t’es près de moi. Mes yeux se posent à nouveau sur Hermès et ouais, j’aime pas cette sensation d’être épié, alors que ça se trouve, il s’en fout totalement et voulait juste être gentil et me dire bonjour. Mais j’deviens parano en ta présence. Alors je t’agrippe le poignet et te tire dans le couloir étroit qui mène aux toilettes. Au moins, là, on sera tranquilles et à l’abri des regards pendant quelques minutes.