J’avais parfaitement confiance en Alejandro en ce qui concerne la sécurité sur la moto. Enfilant donc le casque de moto, je demandais à mon ami si ce dernier m’allait bien et sa réponse me fit presque sourciller. « Arrête un peu veux-tu, personne ne peut me résister, surtout pas dans un accoutrement pareil. » Lui adressant mon énième clin d’œil. C’est quelque chose qui est propre à moi, j’aimais plaire à l’homme qui se trouvait en face de moi, même si ce dernier ne me portait pas vraiment dans son cœur. M’asseyant donc derrière l’Espagnol, je pus lui faire quelques signes de la main pour lui désigner quels chemins prendre jusqu’à arriver en face de ma villa. Mon père y avait mis pas mal d’argent afin que je sois heureuse dans ce genre d’endroit, sauf que je pouvais sentir une certaine solitude. Bien que j’invite souvent quelques hommes à passer la soirée en ma compagnie, j’aimais mieux retourner à la Eliot House dans l’unique but de voir mes amis. Ceux-ci restaient toujours dans des vulgaires chambres. Entendant le commentaire d’Alejandro, je retirais mon casque une fois descendue du bolide. Je me souvenais parfaitement de la fois où Tate est entré pour la première fois dans la villa, il semblait légèrement déboussolé mais ce n’était rien. « Merci beaucoup, même si des fois je la trouve beaucoup trop grande, surtout quand tu es toute seule pour l’y habiter. » Une fois à l’intérieur, je disais au beau brun de faire comme s’il était chez lui avant de sauter dans la douche. Il ne m’en prit que quelques minutes avant que j’enroule une serviette autour de moi et de me rendre à la pièce où était Alejandro. « Est-ce que tu veux boire quelque chose ? » Je suis loin d’être pudique, j’étais consciente que j’attirais l’attention de la plupart des hommes et je n’allais certainement pas me cacher non plus.

Une belle blonde en tenue sport avec un casque de moto sur la tête pouvait-elle être sexy? Bizarrement, oui, sans doute.

-Peut-être.

Par "grosse tête", Alejandro avait aussi sous-entendu cette abondance d'assurance qu'affiche toujours Willow, à la limite de la caricature presque. Elle devait sans doute en jouer et faire exprès, du coup, il ne la prenait pas trop au sérieux quand elle disait ce genre de choses.

C'est une fois à l'intérieur que l'Espagnol fit un compliment sur la maison de la demoiselle. Ceci dit, il préférait son appartement luxueux à Boston, pour la raison que nomma justement la jeune femme.

-J'imagine. Après, tu pourrais facilement organiser de petites fêtes ici.

C'est avec plaisir qu'il irait! Pas plus de détail sur l'intérieur de la maison de Willow, qu'Alejandro visite un brin? Ce qui est certain, c'est que la blonde ne mit pas trop de temps et vint le voir dans le salon, ne portant qu'une serviette maintenant. C'est certain que le beau brun lui jette un petit regard de haut en bas.

-Non, ça va, je te remercie. Je te conseille d'aller t'habiller vite, sinon, je pourrais te sauter dessus.

Alejandro eut un léger rire. Willow était prévenue!

Bon, je dois avouer qu’avoir un casque sur la tête n’est sans doute pas ce qui est le plus séduisant, mais la fille qui le portait l’était. Le fait de voir Alejandro observer ma maison, il semblait aimer cela mais pas comme un fou. Quand j’étais en compagnie d’un homme que je ne connaissais pas, seulement pour un plan d’un soir, il voulait rester encore plus longtemps sauf que c’était impossible pour moi. Je possède une somme énorme d’argent et je ne la donnais pas non plus au premier qui venait me rendre visite. Laissant Alejandro seul le temps d’une grosse demi-heure, je m’approchais de la salle de bain afin de prendre une douche. L’entraînement avait été quand même pénible puisqu’il y a quelques jours que je n’y ai pas mis les pieds sauf que je me sentais beaucoup moins coupable. Revenant donc, vêtue d’une simple serviette autour de mon corps, je fis un petit sourire espiègle sur les lèvres. « C’est une proposition plutôt alléchante… » Dis-je d’une petite voix sensuelle. Je n’étais pas totalement contre l’idée de passer sous la couette avec ce cher Alejandro, comme dans le bon vieux temps. On m’avait souvent dit de profiter de mon moment de célibat tant que j’étais jeune et c’est ce que j’allais faire. La seule chose que je faisais de bien, c’était de briser le cœur aux hommes que je rencontrais dans ma vie. Ceux-ci ne prenaient vraiment pas le fait que je puisse être une femme à homme. Sans quitter l’Espagnol du regard, je souris afin de me retourner et marcher vers ma chambre. C’était lui qui décidait s’il venait m’y rejoindre ou nous partions en ballade de moto. Peu importe, ça ne me dérangeait absolument pas. Retirant ma serviette, je la laissais tomber sur le sol, étant nue et surtout, laissant la porte entre-ouverte afin que le jeune homme puisse voir ce qu’il manquait. Un trait de mon caractère sortait donc enfin, c’était de titiller la personne qui se trouvait non loin de moi.

Oh, finalement, la douche avait duré quand même un bon bout de temps, ce qui avait donné le temps à l'Espagnol d'explorer la maison de Willow, avant de s'asseoir dans le salon, de l'attendre gentiment et de jeter des coups d’œil de plus en plus régulier à sa montre. Bah quand même, elle prenait son temps!

C'est au bout d'une bonne demi-heure que la belle blonde apparut. Sa remarque parut ne pas tomber dans l'oreille d'une sourde et le sourire de la blonde le vit sourire en retour. Oh, ce sourire, il le reconnaissait presque. L'hôte des lieux avoua que c'était une proposition alléchante, avant de retourner vers sa chambre et de lui jeter un regard invitant, qu'Alejandro était capable de lire. Il n'était plus cet adolescent de 17 ans qu'elle avait rencontré à Milan.

Pour autant, s'il la suivit des yeux, le jeune homme décida quand même de rester sagement dans le salon. Il avait l'impression que céder dès maintenant à la tentation serait se prendre un peu trop tôt. Puis, Willow sera peut-être satisfaite du fait qu'il ne se jette pas sur elle à la première occasion. Certaine femme aime bien se faire désirer aussi.

Ainsi, quand elle est de retour dans une belle tenue et si à nouveau, elle prit une demi-heure, il avait été voir un peu dehors, prendre l'air et du soleil, Alejandro bondit de où il était installé. Enfin, ils allaient pouvoir y aller! Il ne se priva pas de regarder la nouvelle tenue de la belle blonde.

-Allons-y, la route nous attend.

En ce qui le concernait, ils avaient assez attendu. Ils se dirigeaient donc vers la moto d'Alejandro, à nouveau les casques sur leurs têtes, le beau brun monta le premier, avant de voir la blonde s'installer derrière lui. Cette fois, direction la côte et les chemins moins fréquentés qui s'y trouve, histoire de pouvoir profiter de la vue et de route plus paisible où faire de la vitesse. Avant cela, il fallait qu'il quitte la ville de Cambridge, ce qui fut quand même vite fait.

Lorsque c’était l’heure de la douche, surtout après un gros entrainement comme j’avais fait, il est sûr que je prenais un temps record pour moi. Hors de question que je puisse sortir dehors, sans sentir bonne. Enfin, nous allions faire de la moto alors j’allais être décoiffer pour la peine. Peu importe, ça ne me dérangeait en rien tout ça. Une fois sortie, je ne me fis pas prier lorsque j’apparut en face d’Alejandro, vêtue d’une simple serviette. J’aimais beaucoup me faire regarder par certains hommes, comme pour me faire désirer et monter un peu plus la tension entre nous deux. Des fois, cela fonctionnait tandis qu’il y a d’autres jours, j’avais des hommes qui aimaient prendre leur temps et l’Espagnol en faisait partie. C’était loin de me déplaire, au contraire. Au moins, il prenait son temps et c’est ce que j’aimais bien chez lui. Venant jusqu’à ma chambre, j’en profitais pour enfiler des vêtements beaucoup plus confortables. Une simple paire de jeans et un chandail à col roulé pour la peine. Ce n’était absolument pas le genre de vêtements que je portais dans la vie de tous les jours, mais j’aimais mieux être prévoyante puisque je savais ce que c’était une moto. Voyant le jeune homme bondir de sa position, je lui fis un petit sourire. « Allons-y ! » Montant après lui, j’enroulais à nouveau mes bras autour de sa taille et de sentir l’engin démarrer. Cela me rappelait beaucoup mon temps lorsque j’étais adolescente, ces ballades que je faisais lorsque j’étais surtout au lycée, en France. Malheureusement pour moi, c’était des souvenirs beaucoup trop loin mais qui restaient quand même gravés dans ma tête. Nous laissant donc guidés dans des chemins libres, je voyais une telle beauté en la nature qui se dessinait déjà. Sortir de la ville me faisait un grand bien, plus personne pour m’emmerder et surtout de pouvoir penser à autre chose que mes problèmes. Je ne pouvais demander mieux que de tomber sur Alejandro, surtout quand j’avais en tête de continuer mes entraînements.

Willow fin prête à ce qu'ils quittent la maison de la demoiselle pour la balade en moto, Alejandro était content de passer à ce moment de la journée. Il adore faire de la moto, il n'a pas juste cet engin pour flasher et se vanter quoi, même s'il y a d'autres avantages à faire de la vitesse quand on possède une moto, c'est vrai. Comme prévu, après avoir quitté Cambridge, Boston, être passé à l'autoroute où le trafic semble constant, ils gagnent les chemins de campagne qui longent la côte du Massachusetts en direction de Cape Cod. On pouvait voir les falaises, la côte, parfois la plage et les belles maisons qui la longent, les petites marinas et parfois, ils traversaient aussi un village typique de la Nouvelle-Angleterre, le cœur de l'Amérique coloniale. Même Salem n'était pas très loin.

Quand Alejandro aperçoit un phare un peu plus haut, il le désigne de sa main, avant de tourner pour se diriger dans le petit chemin asphalté qui y conduit. Une fois qu'ils l'atteignent, aucune affiche indiquait qu'ils n'avaient pas le droit d'être là, au contraire, il y avait un petit parking, où ils étaient le seul véhicule garé. Depuis le sommet de la colline/falaise où se trouve le phare, ils avaient une belle vue sur la mer.

-Je ne sais pas si on peut entrer, mais j'ai bien envie d'essayer. Tu as déjà vu l'intérieur d'un phare?

Demandait-il tandis qu'il se levait hors de la moto pour enlever son casque et l'accrocher simplement à la poignée.

Je dois admettre que j’en avais pris du temps pour pouvoir me préparer, sauf que j’avais mes raisons. Hors de question que je puisse trébucher à moto et ce même si Alejandro est le meilleur pilote de tout Boston. Une petite crainte s’installait en moi puisque j’ai vue pas mal d’accidents se produire quand nous étions sur un genre de bolide pareil. Une fois mon casque sur la tête, je montais à son bord avant de m’agripper comme un koala à mon ami. Les minutes s’en suivent pour que je vois le beau brun me pointer une destination finale. La vue semblait particulièrement jolie à première vue, loin de tous les gratte-ciels qui puissent exister dans cette grosse ville. C’était le paysage que je voyais constamment et des fois, j’en avais un peu marre. Lorsque l’été allait arriver et que les cours se terminent, j’allais revenir en Italie. Pour prendre soin de mon père mais surtout de vivre dans ces petites villes en compagne, rien que pour prendre un moment de solitude. Retirant mon casque, j’acceptais son offre. « Je veux bien. » Étant loin d’être une experte en ce qui concerne les phares, j’acceptais son invitation. Me retirant de la moto, j’accrochais mon casque contre l’une des poignées avant de passer mes mains dans mes cheveux et pouvoir un peu les démêlés. Je devais admettre que la vue était parfaite, ça me faisait un bien fou de prendre l’air pur. M’approchant d’une barrière faite de bois non loin du phare, je pouvais admirer le soleil qui descendait graduellement. « Bon, allez… On essai » Marchant vers le phare, je posais ma main contre la poignée de porte avant de voir que cette dernière était déverrouillée. Par chance, on avaient l’air de vrais bandits à venir dans un endroit qui était interdis.

Willow aperçut le phare et lança un je veux bien, qu'Alejandro entendit difficilement, mais quand même, le moteur roulait doucement vu qu'ils étaient à l'arrêt et malgré le casque et la visière, on peut entendre un brin. Ce ne sont pas des casques d'astronaute après tout.

Ils arrivent donc rapidement à ce qui devient le premier arrêt de la balade en moto depuis qu'ils sont partis de Cambridge. Une fois sur place, ils pouvaient se lever, marcher un brin, explorer l'extérieur et constater qu'en effet, la vue était belle, mais qu'en haut du phare, elle devait l'être encore davantage.

Willow ne répondit pas à sa question, à savoir si elle avait déjà mis les pieds dans un phare, mais l'Eliot approcha de la porte pour l'ouvrir et apparemment, c'était leur jour de chance. D'abord, la blonde lui avait foncé dessus, une sacrée coïncidence et maintenant, la porte du phare qui n'était pas verrouillée. Peut-être que le gardien s'amène?

-Je n'en reviens pas, c'est ouvert. C'est notre jour de chance on dirait.

Alejandro entrait dans le phare et lâchait un "youhou, il y a quelqu'un?!" et si le tout résonna dans le phare, en écho, il n'y eut aucune réponse. L'endroit semblait inoccupé. Le beau brun commençait alors à monter les escaliers jusqu'au sommet, accompagné de la belle blonde.

Depuis combien de temps que je n'avais pas mis les pieds hors de Boston, à part l'Italie. Bien sûr, ça ne comptait pas puisque j'avais des trucs à régler dans mon pays d'origine mais quand même, ne plus voir les mêmes visages et les mêmes personnes me faisait un bien fou. Rien que d'être dans l'inconnu, avec peut-être un gardien qui faisait son tour de ronde à n'importe quel temps de la journée, c'était excitant. Au moins, pour une fois, je pouvais être fille totalement différente de celle que je suis en temps normal. M'approchant de la porte, je posais la main sur la poignée afin de l'ouvrir et regarder à droite et à gauche. Personne, le calme plat. « On devrait acheter un billet de loto pour être aussi chanceux que ça. » Lançais-je sur un ton de plaisanterie, je n'ai aucunement besoin de m'acheter un billet afin de devenir millionnaire, je l'étais déjà même si c'était mon père qui possédait toute la fortune pour lui. Gardant la porte ouverte, je ne voulais en aucun cas faire acte de présence ni même échapper quelque chose pour éveiller des soupçons. Tentant d'avancer sans vraiment faire du bruit, je suivais le jeune homme en montant les marches. Encore de l’exercice, ça allait vraiment me remettre en forme. Arrivés au sommet, la vue en valait vraiment la chandelle. Posant mes mains sur le rebord du phare, je tournais la tête vers Alejandro afin de lui faire un sourire. « T'as eu une bonne idée de nous emmener tous les deux ici. » En fait, ça me changeait les idées. Je suis au courant que mon pere n'en avait pas pour longtemps à vivre et j'ignorais jusqu'à quand il allait vivre. Le médecin tentait de m'appeler presque à tous les jours pour me donner de ses nouvelles sauf que son état descendait à vue d'oeil. M'approchant de l'Espagnol, je lui glissais un baiser sur sa joue. « Ça me change vraiment les idées. » Soufflais-je d'un air particulièrement sincère.

Alejandro rigola à la remarque du billet de loterie. En avaient-ils vraiment de besoin?

-Je crois que ni toi, ni moi n'en avons de besoin. Nous sommes tous les deux beaux, riches et intelligents.

Ils ont déjà tout pour eux et le côté prétentieux, presque arrogant, dit Eliot, d'Alejandro venait de refaire brièvement surface. L'influence de Willow peut-être? Il doute que cette attitude la dérange.

Ils grimpent les escaliers jusque tout en haut. C'est incroyable qu'après tout ce temps, quelqu'un n'ait pas bâti une ascenseur ou quelque chose. Aucun signe du gardien, ni en haut, ni en bas et Alejandro marchait un brin devant Willow, au cas-où. Une fois au sommet, il y avait la lumière du phare qui tournait, la vu sur la mer, mais aussi, le ciel et son crépuscule. Clairement, cela en valait le nombre x de marches.

-Si, j'ai parfois de bonnes idées.

Il aime à penser que cela lui arrive quand même assez souvent. Installé à côté de Willow, le regard fixe vers l'horizon un instant, il tourne la tête vers la blonde qui se rapprochait pour lui offrir un baiser sur la joue. Apparemment, elle était bien contente de pouvoir se changer les idées. Le jeune homme esquissa un doux sourire, passa son bras autour des épaules de la belle blonde pour venir à son tour déposer un baiser contre la tempe de celle-ci.

-Ça me fait plaisir de te changer les idées.

Son regard s'attarde un brin sur Willow, avant qu'il porte celui-ci à nouveau vers l'horizon et qu'il demande:

-Dis... on ne mettra pas une autre décennie avant de se revoir, j'espère?

Maintenant qu'ils étudient dans la même ville, ce serait dommage.