Si j'avais vu juste, ce n'était pas grand chose. Simplement une histoire de bougie d'allumage qu'il lui faudrait changer. Enfin, pas grand chose aux yeux du tueur à gage que j'étais mais cela semblait être assez insurmontable pour la jolie brune qui se retrouvait donc à pied jusqu'à ce que l'affaire soit réglée. Le tout ne devrait pas coûter bien cher, ni même durer bien longtemps à réparer. Et avec un peu de chance, puisque le modèle de sa voiture était récent, la pièce n'aurait peut-être pas à être commandée et la jeune femme pourrait repartir avec son véhicule dès le lendemain.
Quoiqu'il en soit pour l'heure il lui faudrait faire toutes ses embêtantes démarches avant de pouvoir trouver une solution à son problème. Elle souriait, surement parce qu'elle était rassurée et ou reconnaissante. C'était tout du moins ma supposition avant qu'elle ne me propose de m'offrir un café - en dédommagement précisait-elle. C'était bien la première que l'on me proposait de me dédommager avec une compensation nutritive. Je n'ai pas fais grand chose. préférais-je préciser. J'ajoutais très vite une suite à ma réplique. Je peux bien vous conduire où vous voulez mais pas pour un café.
Je me dirigeais vers ma voiture que nous avions quelque peu dépassé en tentant de faire démarrer la sienne. Je lui ouvrais la portière comme n'importe quel gentleman l'aurais fait. Ne me doutant bien sûr toujours pas du rang de la demoiselle.

Elle est tombée sur un parfait gentleman, apparemment. Le genre d'homme qui vous dit qu'il n'a pas fait grand chose quand il vient pourtant de passer un moment à essayer de vous venir en aide. Le genre d'hommes qui fait plaisir aux belles mamans vous voyez ? Et c'est ce genre d'homme qui lui est venu en aide. Un type qu'elle ne connait absolument pas, qui n'est ni un ami ni un proche, ni même une simple connaissance. Mais qui lui est venu en aide. Sans même la connaître. Peut-être pour son statut ? Mais pas une seule fois il n'a semblé donner l'impression de savoir ce qu'elle était.

"- Oh vous ne voulez pas de café ?" demande la jeune femme.

Lisa est pour le moins surprise, on peu le dire, elle ne s'attendait absolument pas à ce que sa proposition soit ainsi refusée, rejetée par le jeune homme. D'autres auraient acceptés. Elle ne comprend pas vraiment ce qu'il lui reproche à vrai dire. Mais elle monte tout de même dans sa voiture comme il l'invite à le faire, dans la mesure où du coup elle va tout de même en profiter pour aller faire ce qu'elle a à faire en ville.

La jeune femme semblait surprise et elle avait de bonne raison de l'être. Refuser sa invitation n'avait rien de très traditionnel, mais ceux qui me connaissait - et ils étaient rares - savaient que je n'avais rien de conventionnel. Ce que j'ai fait n'a aucune raison d'être dédommagé. avais-je répondu dans un haussement d'épaule tandis que je montais également à bord de mon cabriolet après avoir refermé la porte pour elle une fois qu'elle fut installée.
Je me souvenais de ma première panne. J'étais ce jour là tombé sur Dave - l'homme qui était peu après et jusqu'à ce jour devenu mon mentor. J'avais d'ailleurs appris de ce dernier qu'il avait volontairement provoqué cette panne afin que je me retrouve dans son véhicule et que nous puissions avoir cette première intrigante et mystérieuse discussion. Discussion qui me mena à l'activité illégale que j'exerçais aujourd'hui. Peut-être aurais-je besoin que l'on me rende un service un jour ? lui avais-je alors dit avec un léger sourire guettant sa réaction du coin de l'oeil. A charge de revanche...
Je rejoignais la sortie du parking en empruntant la voie qui nous mènerait au centre ville. Alors... Ou voulez vous aller ?

Alors que l'homme lui assure que ce qu'il a fait pour elle ne mérite aucun dédommagement, Lisa ne l'entend pas de cette oreille. Mais soit. Que peut-elle faire si son interlocuteur ne veut rien en retour ? Elle ne peut rien dire ni rien faire. Alors elle accepte simplement de prendre place dans le véhicule pour se rendre tout de même en ville et pensant qu'elle rentrera par taxi quand elle aura terminé ses affaires.

"- D'autres ne diraient pas cela." Commente tout de même la jeune femme quand il la rejoint.

Mais voilà que rapidement il indique ce qui pourrait l'intéresser même si ce n'est pas dans l'immédiat. Cela semble être une amende honorable après tout. Une aide pour une aide en retour c'est bien normal. Mais elle est loin de savoir le genre d'affaires dans lesquelles il trempe.

"- Je voulais simplement me rendre dans le centre. Mais si ce n'est pas votre route je peut finir à pied."

En guise de compensation, je demandais comme la permission de remettre à plus tard sa proposition. Me permettant d'ailleurs dans un même temps d'échanger un café contre un service. Nous verrons ensuite le moment venu si elle serait en mesure de me venir en air ou non. Sa remarque me fis à nouveau sourire, je me retiens cependant​ de préciser que j'étais loin d'être comme les autres. À commencer par le fait que je n'avais pas eu la même éducation que ceux qu'elle avait pour habitude de côtoyer. Si tenté qu'on puisse appeler cela une éducation. Je voyais cela comme l'opportunité d'obtenir sans mal ce que je serai amené à convoiter. Un peu lorsque j'avais demandé à cet ancien dealer de m'aider à peaufiner la couverture en tant que professeur de la plus grande université du pays.
Pas certain que la jeune femme puisse lui rendre ce type de service mais il y réfléchirait le moment venu. A pied ? répétais je croyant à peine la chose faisable pour la ravissante autrichienne. Ou alors avec non sans quelques tracas, puisque de toute évidence le sort semblait s'acharner sur​elle.
... Soyez raisonnable. tentais je de la raisonner inutilement puisqu'elle pouvait difficilement descendre de ma voiture en marche. Et puis voyez le bon côté des choses. Cela ne vous coûtera qu'un ''merci'' cette fois ci. ajoutais je pour détendre l'atmosphère.

Oui à pied pourquoi ? Cela ne semble pas si impossible à la jeune femme. Selon l'endroit où il la dépose par rapport au centre de la ville alors c'est parfaitement possible au contraire alors elle ne comprend pas son étonnement. Si la route est cependant trop longue ou contraignante elle aurait toujours la possibilité de faire appel à un service de taxi ou alors demander un bus.

"- Naturellement. Pourquoi ne pas marcher ? Je n'en ai peut-être pas l'air mais il m'arrive très souvent de... enfin j'essaie de marcher le plus possible ça ne peut faire que du bien vous savez. Et si la distance est trop longue je pourrai toujours faire appel au service de bus ou appeler un taxi. Je ne veux pas être une charge pour vous." explique la brune.

La jeune femme sourit. Il est vrai que si ça ne le dérange pas et que le seul retour attendu es un peu d'aide cela ne peut pas faire de mal à la brune. Et en prime cela ne coûte effectivement rien de plus qu'un merci dans l'immédiat.

"- Je vous remerci." Répond la jeune femme avec un sourire. "C'est très aimable à vous."

La rumeur qui disait que les femmes n'étaient pas tellement friande de marche et de course était de moins en moins avéré. À ma grande surprise bien entendu. Surtout que - même si je préférai ne pas le lui avouer - la jeune femme n'avait vraiment pas le profil. Cela dit, j'étais bien placé pour savoir qu'il fallait plus qu'un rapide coup d'œil sur un individu pour avoir une idée précise de ce dont il était capable. J'en étais d'ailleurs la preuve vivante. Et la demoiselle ne dérogeait pas à la règle. Et c'est tout à votre honneur. Mais si cela peut une fois encore vous rassurez je ne vous aurait rien proposé de tel si vous aviez été d'une quelconque charge pour moi.
Je regardais par moment brièvement de discret regard vers la jolie brune. Bref, mais suffisamment long pour la voir sourire ce qui provoquait aussitôt le mien. Arrêté à un feu, et préférant bien faire la conversation plutôt que de laisser la radio remplir un silence qui serait devenu gênant. D'où êtes vous en Europe ?... La Suisse ?... Hum... l'Autriche ? la questionnais je désireux de satisfaire ma curiosité.

La jeune femme hoche la tête et sourit à son interlocuteur alors que ce dernier déclare que si elle avait été une charge il ne lui aurait pas fait cette proposition. Bien. Elle ne le dira pas mais elle est un peu rassurée, elle n'avait pas pour ambition d'être un poids. Du poids, elle en a suffisamment à revendre pour ne pas poser sur les épaules de son entourage.

"- Merci beaucoup." répète-t-elle encore.

Comme il tente de deviner sa nationalité la jeune femme sourit en l'entendant proposer l'Autriche. Le moins que l'on puisse dire c'est qu'il a vu juste, tout à fait. Elle ne s'attendait pas à être si vite démasquer, son accent perturbe souvent mais on l'attribue toujours à l'Allemagne, en règles générales.

"- Autriche. Je suis Lisa von Habsburg-Lothringen. Comment avez-vous deviné ? On me croit souvent être Allemande et non Autrichienne." explique la brunette, manifestant ainsi sa surprise.

Je nous conduisais d'une conduite légère et assurée jusqu'au centre ville. Restant concentré sur la route non sans me préoccuper de la gestuelle de la jeune femme. Qui était - après observation - assez amusante à étudier. Et la voilà me remercie encore. Cette fois pour toute réponse je lève les doigts de la main droite en secouant imperceptiblement la tête, le tout ponctué d'une petite moue. Le jeu suivant - si l'on pouvait appeler ça un jeu - consistait à trouver le pays dont elle était originaire. Moi qui avait énormément voyagé, je m'étais souvent amusé à tenter de deviner de par l'accent anglais de mes interlocuteur,leur provenance. Que je parvienne aussi aisément à donner une réponse juste lui paru quelque peu étonnant. J'aurais d'abord voulu rebondir là dessus plutôt que de me concentrer sur l'entière présentation qu'elle avait fait de sa personne. Hum... Von Habsburg-Lothringen. répétais-je songeur en fouillant dans ma mémoire où j'avais déjà entendu ce nom. C'était finalement sans grande conviction que je la supposais parente à la famille royale. Il ne fallait de toute façon pas en être très éloigné pour emprunter le timbre de voix qu'avait été le sien un instant plus tôt.
Mais puisqu'elle semblait jusque là s'être donné beaucoup de mal pour ne pas en que ce soit chose qui se remarque alors je ne relevais pas -ou plutôt pas tout de suite - et expliquait plutôt à mon tour. Je suis allemand... Ma mère l'étais. corrigeais-je avant de poursuivre. J'y est surtout longtemps vécu et... Votre accent n'est définitivement pas de là bas.
J'aurais d'ailleurs été assez curieux de l'entendre parler autrichien juste pour confirmer mes soupçons quand à ses origines nobles... Tout ça pour ne pas avoir à le lui demander et l'embarrasser... pfff ridicule.

Il répète le nom de la jeune femme et celle-ci ne répond rien de plus. Elle ne sait pas s'il aura compris mais il faut bien admettre qu'elle n'a pas forcément envie qu'il fasse un quelconque rapprochement avec ses origines. Sa nature de princesse la jolie brune n'en parle vraiment pas souvent. Parce que son pnégocient convient pas au rôle d'après elle et qu'elle ne veut pas sembler ridicule à le donner et que les gens n'y croient pas ou lui fassent des remarques. De plus cela ne fait pas d'elle une fille à part. Ou elle n'a pas envie que cela le fasse.

"- Oh vous êtes Allemand !?"

Elle semble très intéressée mais c'est aussi pour détourner la conversation de son propre cas. Elle avait remarqué cet accent germanique bien entendu. Ou du moins elle le remarque maintenant qu'il le dit. Elle en est heureuse puisque cela lui fait une personne avec qui parler dans sa langue natale même si d'un pays à l'autre certaines expressions changent.