Je lui donne une gentille tape taquine sur le bras lorsqu'il parle de mes jambes, souriant malicieusement, amusée. Le jeune étudiant est d'une très bonne compagnie décidément. Je le suis et le regarde m'ouvrir la porte. Je lui dis merci avec les yeux, penchant la tête, l'inclinant à peine, comme le semblant d'une révérence en guise de remerciement corporel, l'écoutant me dire que la sensation que je viens d'avoir est grisante, et je lui donne raison. Je ne peux le contredire en aucun cas, je suis en accord avec ce qu'il me dit.

- Je ne l'aurais pas mieux dit moi même.

Je lui souris tout en sortant dans la fraîcheur de la nuit. Je suis anglais, j'ai l'habitude du froid, de la pluie, de l'humidité, de la brume. J'ai été au Nigéria, j'ai supporté plus difficile qu'une simple brise nocturne.

- Oui, beaucoup. Je cours trois fois par semaine pour me garder en forme. J'ai un coach personnel qui m'entraîne au moins deux heures par semaine et récemment je me suis mise au Kendo. Avec tous ces hommes dans les rues et le métro qui ne comprennent pas la phrase "Non merci je ne suis pas intéressée", il faut savoir se défendre contre ceux-là. Surtout qu'ils préfèrent voyager en groupe ...

Je réponds sérieusement, avec un sourire décidé, sachant que très bientôt, je saurais me défendre moi même, je ne serai plus jamais la jouvencelle en détresse. Je serai une amazone.

- Et toi ? J'imagine que oui vu ton physique, tu dois t'entretenir.

Je lui demande en riant, mes talons claquant sur le petit chemin que nous empruntons dans ce petit bout de verdure.

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La petite inclinaison respectueuse de la tête d'Ellana le fit sourire. Elle était drôle quand même et reconnaissante au moins! Il a découvert depuis son arrivée aux États-Unis que certaines femmes n'apprécient pas ce genre de gestes. La blonde est anglaise, c'est peut-être pour cela qu'elle sait apprécier.

Du sport, l'infirmière en faisant et pas qu'un peu. Course, entraînement avec coach, arts martiaux, elle ne faisait pas dans la demi-mesure. Puis, à la fin, elle expliquait même craindre pour sa vie, ou en tout cas, son intégrité physique, quand elle prend le métro. Alejandro ne le prend pas souvent, il l'admet, mais le jeune homme était quand même un brin étonné.

-C'est risqué à ce point?

Puis, toujours curieux d'en savoir plus, il demandait peu après:

-Le kendo, c'est un art martial japonais, non? Je pensais que c'était une sorte de maniement du sabre.

Ellana traînera-t-elle un katana avec elle? Ce serait cool, mais peut-être un peu étrange. Puis, la belle blonde lui retournait la question, mais avec un petit commentaire qui l'amusait assez. Alejandro eut un léger rire et ne put s'empêcher de demander:

-Pourquoi, qu'est-ce qu'il a mon physique?

Il était bien curieux d'entendre ce qu'Ellana avait remarqué. Puis, le beau brun expliqua à son tour ce qu'il fait en terme de sport, car oui, Alejandro est bel et bien sportif, l'Anglaise ne se trompait pas.

-Je fais de la natation quelques fois semaine, je cours trois fois semaines aussi et je vais au gym de temps en temps, mais je ne suis pas un grand fan, je préfère faire du sport à l'extérieur. Que ce soit du surf, du skateboard, tennis, peu importe. J'aime bien les sports d'adrénaline.

Ce qui procure un minimum de sensations fortes, quoique le jeune homme fait de temps en temps du yoga avec son amie aussi. Arrêtant de marcher un instant, il jetait un regard vers l'hôtel.

-Nous devrions peut-être retourner à l'intérieur. Avec un peu de chance, le dessert nous attend.

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J'acquiesce avec sérieux. Oui c'est à ce point risqué, surtout pour une femme seule. Même en groupe, elles peuvent ne pas échapper au harcèlement d'un autre groupe d'hommes. C'est mon lot quotidien lorsque je prends le métro à des heures trop tardives et qu'il n'y a plus beaucoup de monde.

- Oui. Surtout après que je sois arrivée, pendant les agressions et les viols à Harvard. Quand je finis tard, et que le métro est presque vide, les hommes profitent du peu de personnes présentes pour ... dire et faire des choses indécentes.

Je réponds alors que nous faisons le tour du petit jardin. Je ris lorsqu'il parle du kendo, je me souviens avoir eu la même réaction.

- En toute honnêteté, celui qui m'entraîne, mon sensei, me donne ces cours gratuitement, alors je n'ai pas vraiment posé de questions de peur de le vexer. Il se débrouille bien, je tiens bien le katana, même s'il n'est qu'en bois quand je m'entraîne. Mais il m'apprend aussi les bases d'autres arts martiaux. Un medley comme on dirait.

Je souris en pensant à Demyan qui a la patience de m'enseigner tout ce qu'il sait pour pouvoir me défendre.

- Tu as un très beau physique Alejandro. Voilà ce qu'il a.

Je ris à nouveau, les tremblements ont cessé.

- C'est pour ça que plus tôt, j'essayais de te dire que les hommes comme toi, avec une plastique de rêve ont plus tendance à profiter. Excuse moi si ça peut te paraître cliché, mais c'est un fait qu'on peut constater partout. Les hommes aussi beaux que toi pourraient avoir des conquêtes différentes chaque soir de la semaine, voire plusieurs par jour. Et la majorité profitent de leur jeunesse et de leur beauté en se comportant comme tel, en accumulant le plus de femmes possible sur leurs tableaux de conquêtes.

Je lui explique gentiment avec un sourire doux.

- Mais je suis heureuse de constater que même si tu corresponds physiquement à ce genre d'hommes, ça ne t'empêche pas d'avoir une relation sérieuse avec ta petite amie. Je sais de quoi je parle, j'ai souvent eu l'étiquette "blonde écervelée et fragile", et tous les jours je fais en sorte de prouver que je suis loin d'être écervelée et fragile. La blondeur je la garde, ça me plaît.

Je plaisante alors qu'il nous conduit de nouveau à l'intérieur, l'air frais m'ayant fait du bien.

- Allons déguster ce dessert dans ce cas.

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Alejandro ne comprenait pas ses hommes qui s'en prennent aux femmes. En fait si, il sait bien que ça fait parti du monde depuis que le monde est monde, mais tout de même. Lui qui a une petite sœur ne pouvait qu'haïr, mépriser ce comportement des lâches qui s'en prennent à plusieurs sur une personne.

-Tu n'en as pas été victime j'espère?

Le beau brun pensait à sa petite sœur qui étudie à Madrid. Quand on se met à réfléchir à tous les risques, il y a de quoi devenir paranoïaque. Il fallait ensuite écouter la belle blonde explique qu'elle avait des leçons d'un maître japonais.

-C'est un très bon sport à pratiquer en tout cas.

Puis, entre les mains d'un sensei, elle était entre bonnes mains. Sur son physique, son invitée ne passe pas par quatre chemins et cela le fait doucement rire. Très beau? Rien de moins!

-Gracias. Je n'ai pas de mérite, c'est génétique.

Blaguait-il. Puis, Ellana se lança dans un petit monologue pour expliquer le sujet qu'elle avait évité un peu plus tôt: comme quoi les beaux jeunes hommes ont plutôt tendance à profiter que de se caser sagement. À ce niveau, Alejandro était quand même conscient d'être différent, même si l'envie de profiter demeure toujours. Le beau brun est presque toujours en couple et s'il laisse une copine, disons qu'il ne reste pas célibataire longtemps. Puis, dans le passé, il a pu commettre quelques écarts. Chose qu'il n'admettra pas à une inconnue.

-J'aime bien ta "blondeur" aussi et il n'y a pas de doute: tu es loin d'être écervelée et fragile.

Retour à l'hôtel et tel qu'il l'avait prédit, le dessert était servi aux tables et le duo reprenait leur place et pouvait profiter d'une délicieuse crème brûlée. Tandis qu'il mangeait, Alejandro continuait de jeter des petits regards à la belle blonde à ses côtés et esquissait de petits sourires.

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- Non ne t'en fais pas, je n'ai pas été agressée ou violée. Mais il m'arrive très souvent de tomber sur des hommes dans le métro ou dans la rue qui me sifflent, qui me demandent de les suivre, qu'ils me touchent et me prennent dans leur bras, comme si ça allait me changer d'avis. J'ai un sifflet anti viol dans mon sac, je l'utilise et ils partent toujours au pire des cas.

Je le rassure, ne voulant pas qu'il se fasse du mauvais sang. Et puis généralement il y a toujours des gens bien intentionnés qui sont dans les parages pour aider. Des hommes généreux qui se mettent entre mes agresseurs et moi, ou tout simplement entr femmes on se soude et on hésite pas à venir accoster une soeur qui a besoin qu'on la débarasse de ses assaillants. Être en groupe nous rend un peu plus fortes et courageuses. Alors faire semblant de se connaître et dire à autre voix que tous nos amis flics nous attendent au prochain arrêt de métro, ça fonctionne merveilleusement bien.

- Et bien dis donc, si c'est génétique, je me demande ce que je penserai en voyant les autres hommes de ta famille.

Je rétorque en riant de plus belle. Je souris à son compliment qui me va droit au coeur. Une infirmière qui a fait des études pour prouver qu'elle a un cerveau et qui est allée au front en temps de guerre pour soigner les blessés, ça prouve qu'elle est courageuse et loin d'être faible. Du moins je l'espère. Un gâteau à la crême divin, un nuage en bouche. Je pourrais presque pousser des gémissements de plaisir à chaque bouchée, mais je me retiens tant bien que mal. Je remarque qu'Alejandro m'envoie des regards et des sourires, et je lui souris malicieusement.

- Qu'y a-t-il ? Je te fais rire ? J'ai de la crème sur le visage ?

Je demande en riant gentiment. Espérons que non, sinon je serai vraiment honteuse ...

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Heureusement, Ellana n'avait jamais été agressée, violentée ou quoique ce soit. Quand on y réfléchit, c'était un peu bête de la part d'Alejandro de poser la question aussi directement. Sur le coup, il n'y avait pas pensé et avait posé la question de manière spontanée. Heureusement, il n'y avait pas eu de mal.

Qualifié d'avoir un très beau physique par la belle blonde, l'Espagnol n'avait pas pu s'empêcher de s'amuser de la situation. Sourire en coin, il n'ajouta rien de plus à ce que la blonde dit sur sa famille. Ses parents n'ont eu qu'un garçon, lui, puisqu'Ale n'a qu'une sœur. Son père est en chaise roulante, son grand-père a un âge bien avancé et son oncle... a bon appétit, mais disons que beau n'est pas le premier qualificatif qu'on emploierait à son endroit.

De retour à l'intérieur, Alejandro renouait avec une chaleur et une température tout à fait confortable. Même, à la limite, il avait chaud maintenant. Il mangeait tranquillement, mais en jetant des regards à Ellana, il se rendit bien compte que celle-ci savourait son dessert au plus haut point. De quoi amuser le jeune homme et la belle blonde le remarqua.

-Disons que tu sembles à deux doigts de pousser un soupir de bonheur.

Léger rire, il prenait une dernière bouchée de son dessert, puis, reportant son attention sur Ellana, il lui faisait signe d'approcher un brin et vint essuyer le coin des lèvres de la belle infirmière avec son pouce.

-Voilà. Votre dignité est intacte miss Pinkerman.

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Autant le plat de résistance, j'ai fait tout mon possible pour faire durer le plaisir, mais le dessert, j'en suis incapable. Tout bonnement incapable. Je le mange trop vite, tant et si bien que je le finis en un temps record, lorgnant sur le plat du couple d'en face qu'ils ont à peine entamé à la moitié.

- Shhhhh. C'est le cas, mais il ne faut pas le dire à voix haute.

Je ris tout bas après avoir chuchoté près de lui. Quand il me fait signe de me pencher d'avantage, je me rapproche, curieuse. Que me veut-il ? A-t-il quelque chose à me dire qui nécessite de me le murmurer dans l'oreille. Mes joues rosissent quand je le vois enlever délicatement de la crême au coin de mes lèvres avec son pouce.

- Excuse moi, je ne résiste jamais face à un aussi bon dessert. S'il y a du chocolat ou de la crême, c'est fini les bonnes manières. Si c'est un gâteau au chocolat et à la crême, orgasme gustatif je peux mourir heureuse et comblée.

Je plaisante tout bas, m'assurant que le couple en face ne m'entende pas.

- C'est quoi la suite ? Il y a un speech de l'organisateur de la soirée pour conclure ? Ou on s'en va quand on veut ? Il y a un protocole spécial à suivre pour les fins de soirées dans ce genre de situation ?

Je demande, curieuse, ne voulant pas paraître impolie le moins du monde. Dans les soirées où mois je vais, on part quand on veut en disant au revoir aux convives. Si le nombre est trop important, on salue en priorité ceux qui ont organisé la soirée, on les remercie, et on s'en va, pas besoin d'un départ quelconque. Mais dans la haute société, il y a peut-être des "règles" à respecter dont je n'ai jamais entendu parler.

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Dire qu'Ellana avait de l'appétit était pratiquement un euphémisme. Fallait la voir scruter avec des yeux de prédateur le dessert des gens en face pour comprendre. Alejandro eut un rictus amusé, mais tint le silence, tel que demandé. Cela ne l'empêcha pas de faire signe à la belle blonde pour nettoyer le coin de ses lèvres. À se goinfrer de cette façon, c'est ce qui arrive!

-C'est tout ce que je peux désirer, que tu sois heureuse et comblée.

Elle était son invitée après tout! Puis, la jeune femme posait des questions sur la suite. Si c'est comme d'habitude...

-Non, pas vraiment. L'organisateur va effectivement dire quelques mots de clôture et ensuite, on a grosso modo deux choix. Rester et prendre un dernier verre ou bien partir tranquillement, c'est selon. Qu'est-ce que tu préférerais?

Un choix ou l'autre lui convenait. Alejandro n'est pas tellement un couche-tôt et il n'y avait pas d'urgence à la maison. D'ailleurs, le beau brun sortait son téléphone pour vérifier rapidement s'il avait reçu un texto. Rien, mis à part Hazel qui venait de poster une nouvelle photo sur instagram. Il ira voir plus tard. En tout cas, comme prévu, l'organisateur revint au lutrin et dit les mots de clôture.

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Je tique un peu lorsqu'il me dit qu'il désire que je sois heureuse et comblée. Bien entendu, c'est gentil de sa part, mais je ne peux m'empêcher de me dire qu'il y a un message caché, quelque chose à lire entre les lignes. Je fais fi de ces pensées là et écoute le bel espagnol m'ayant invité à la soirée.

- Je vois ... Oh, peu m'importe, personne ne m'attend vraiment. Et si je rentre tôt, je finirai sûrement en ... pyjama devant la télévision.

J'évite de lui dire "nuisette de nuit en dentelle", le genre qu'on achète dans les boutiques de lingerie féminine, sexy, onéreuse. J'aime me sentir belle, même quand je dors, alors je mets le prix dans la lingerie que je porte tous les jours, lingerie de jour comme de nuit. Et j'évite égalment de lui dire que j'aurais probablement mangé du chocolat devant la télévision ... Avec le repas de ce soir, s'il sait que je mangerai encore devant un film, il me prendrait pour une boulimique.

- Ta petite amie ne t'attend pas ? Je ne te forcerai pas à rester si elle t'attend effectivement.

Loin de moi l'idée d'être une source de dispute entre les deux amoureux. Encore moins de moi la volonté de l'importuner et le forcer à rester ici s'il veut, au contraire, prendre la poudre d'escampette et aller chez lui se relaxer. Je finis mon verre de champagne qui a été servi avec le dessert, le second, ça suffit amplement, je ne tiens pas du tout l'alcool et il est hors de question que je sois hors de moi avec Alejandro, nous ne nous connaissons pas encore beaucoup, je ne peux décemment pas lui montrer une facette trop extrême sous l'influence de l'alcool. Encore moins ici à cette soirée.

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Si Alejandro demandait à Ellana ce qu'elle préférait, à savoir rester encore un peu ou partir, celle-ci n'affichait pas de préférences et semblait relancer la balle dans son camp. Le beau brun allait tenter de la convaincre de faire un choix, sans toutefois rendre son invitée inconfortable.

-C'est ta première soirée de ce type. Moi, c'est ma "je ne sais plus combientième". Alors on peut faire comme tu le sens, dans ou cas ou dans l'autre, cela ne me dérange. Je suis déjà resté un peu plus longtemps, je suis déjà parti dès que je le pouvais.

Tout dépend aussi de ce qu'on veut faire après, ou de ce qu'on a envie de faire. Puis, l'Anglaise demandait si sa blonde ne l'attendait pas. Bien comme elle ne l'a pas texté, il suppose qu'il ne manque pas trop, mais c'est certain qu'Hazel ne se plaindrait sans doute pas de le voir rentrer un peu plus tôt pour raconter sa soirée et tout.

-C'est certain qu'elle sera curieuse de savoir comment la soirée s'est passée, mais elle ne sera pas surprise si je rentre tard, elle est habituée.

Elle aussi sait comment se déroule ce genre de soirée. Les gens à leur table, quant à eux, avaient choisi et comptait s'en aller, non sans mentionner qu'ils allaient laisser un beau chèque. Bien parfait et l'Espagnol les saluait gentiment. Puis, il reportait son attention Ellana tandis que les gens autour se levaient, soit pour partir, soit pour se diriger dans le lobby pour discuter et prendre un verre.

-Alors Ellena, que fait-on? On prend un dernier verre au lobby ou je te reconduis chez toi?

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