Je n'en reviens toujours pas à quel point cette robe me va à ravir. Rose, j'évite cette couleur, surtout lorsqu'elle est aussi flashy, je préfère les nuances plus pâles et discrètes. Pastel. Mais celle-ci me va tellement bien que je vais faire une exception et la mettre pour la soirée à laquelle Alejandro m'a conviée. Etudiant à Harvard, ce sportif qui passe son temps à se blesser est un régulier à l'infirmerie. Venant d'un milieu aisé, il a l'habitude des galas, des soirées de bienfaisance, des mondanités. Pas moi. Nous discutons toujours un peu quand il passe par l'infirmerie, que ce soit après une blessure ou simplement me dire bonjour. De fil en aiguille, j'ai fini par lui révéler un peu de mon passé. Mon expérience au Nigéria où je soignais les blessés de guerre dans la réserve anglaise. Du haut de mes talons hauts, ma pochette blanche à la main contenant le strict nécessaire, je suis prête à l'heure ou le lift vient me prendre. Alejandro a tout prévu, je ne débourserai rien du tout, je suis son invitée. La nervosité me ronge l'estomac. Et si ça se passait mal ? Et si on me posait des questions auxquelles je serai incapable de répondre ? Si on me demande de remuer le passé et la souffrance ? Dans quoi je me suis embarquée ...

Les questions toutes aussi démoralisantes les unes que les autres fusent dans mon esprit comme des comètes, laissant une traînée d'appréhension. Mais voilà que le trajet est déjà fini. Boston. Theater District. Nous y voilà. Le chauffeur m'ouvre la porte, je pose un talon sur le sol devant le grand bâtiment où a lieu la soirée, l'expression un peu perdu. Je vois Alejandro et je lui souris immédiatement, les pans de la robe chatouillant mes cuisses. Espérons que ça ne soit pas trop court au goût des gens. Je me sens belle, sexy, invincible, c'est le principal.

- Je crois que j'ai le trac ... Tu vas bien ?

Je lui avoue de but en blanc en le prenant dans mes bras et lui faisant la bise.

- Jure moi de ne pas me laisser toute seule ce soir ou j'irai me cacher dans un coin et je n'en sortirai pas !

Je ris, pour me détendre, mais on sent tout de même la nervosité dans le ton de ma voix.

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Alejandro non plus n'en revenait toujours pas! Un dîner de la fondation Ortega et d'autres fondations du même type, dont la fondation Clinton d'ailleurs avait lieu et Hazel, sa petite amie ne put pas aller à l'événement. L'Espagnol avait pu transformer cette petite déception en nouvelle opportunité. C'est qu'il connaissait une candidate idéale pour une petite conférence/témoignage et aider ainsi à solliciter des dons, bien qu'on prêche déjà à des convaincus.

L'Espagnol était passée chercher son invitée lui-même, pas besoin de chauffeur et puis, c'est plus personnalisé ainsi. Ellana était prête, comme convenue et portait la magnifique robe qu'ils avaient choisi ensemble. Par contre, elle si de bonne humeur habituellement, même quand elle soigne une dislocation de l'épaule ou autre blessure, en ce moment, elle ne semblait pas des plus à l'aise. Alejandro fit la conversation durant le trajet et puis ils arrivèrent à l'hôtel où avait lieu le dîner. Bien sûr, un valet ouvrait leurs portes et prenait la voiture pour la garer, la grande classe.

Une fois à l'intérieur, la belle blonde en sa compagnie avouait finalement se dont Alejandro s'était bien rendu compte, ou en tout cas, il s'en doutait assez. Brève accolade, bise de circonstance et il fit un sourire des plus rassurants.

-T'en fais pas, ça va bien se passer. Je suis certain que tu as déjà faite des petites conférences du genre.

Ou pas... Le beau brun lui flattait brièvement le dos, puis, se détachait d'elle, esquissant un nouveau sourire. Alejandro rit avec elle quand elle le suppliait de ne pas la laisser toute seule. Roh mais non voyons! Ce n'était pas un dîner de con, ni un piège.

-Bah voyons! Mais promis, je ne te laisserai pas toute seule, foi d'Espagnol.

Puis, le jeune homme l'entraînait doucement vers le bar.

-Viens, une bonne coupe de champagne déstresse toujours et après, je te présenterai à quelques connaissances si tu veux. On a le choix, le gouverneur de l'État est là, je crois que le maire aussi... Ah tiens, James Addison, le fameux armateur de Boston. Il a beaucoup d'admiration pour mon grand-père, en tout cas, c'est ce qu'il dit...

Après, tout le monde a un peu d'admiration pour l'homme le plus riche d'Europe selon le magazine Forbes.

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Gentleman, l'étudiant de bonne famille vient me chercher, m'offre une robe. Il m'habille, me conduit, comme une princesse. Je sais qu'il a une petite amie, mais je ne peux m'empêcher de trouver ça étrange. Non pas le fait qu'il m'ait invité, un homme et une femme peuvent très bien passer une soirée ensemble sans ambiguité. Mais le fait de m'acheter une robe hors de prix, c'est peut-être commune coûtume chez les gens riches. L'intérieur est magnifique, les gens transpirent le luxe, tous semblent évoluer avec aisance dans cet espace alors que moi je me sens comme du menu fretin dans un bassin de prédateurs. Alejandro par sa simple présence me permet de ne pas me pétrifier sur place.

- Non, je n'ai jamais parlé de la guerre à personne d'autre que mes parents et mes amis proches.

Je réponds, un peu paniquée. Il me promet de ne pas me laisser toute seule, et ça me rassure. Et pourtant ... L'espace d'une seconde, j'hésite. J'hésite à partir. Enlever mes talons hauts et partir en courant, peu importe que ce soit des Jimmy Choo, je suis même prête à courir avec ces beautés pour me carapater. Je me souviens à l'aéroport de Londres quand je suis partie la première fois au Nigéria. J'avais eu envie de faire la même chose. Partir en courant. Mais je ne l'ai pas fait, et je n'ai rien regretté. Alors ce soir, je resterai. Je le suis, marchant avec grâce sur mes talons qui claquent sur le sol, les pans de ma robe voletant à chaque pas.

- Le gouverneur de l'état ? Le maire ?

Je répète, horrifiée. Rien que ça ? Je vais devoir parler à ces gens-là et plus encore. Une liste non-exhaustive de personnalités de renom qui pourraient faire en sorte de m'expatrier s'ils le voulaient.

- Un verre ne me fera pas de mal oui.

On arrive au bar et il me tend une coupe de champagne que je m'empresse de commencer à boire. Attention Ella, tu ne tiens pas l'alcool. Un seul verre. Au moins avant le discours, après tu feras selon la réussite ou la non réussite de ton speech.

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Une robe hors de prix? Bien sûr, tout est une question de perspective, pour Alejandro, ce n'était rien et puis c'était la moindre des choses que d'offrir au moins un cadeau à une conférencière pareille. Après tout, ce qu'Ellana a fait au Nigéria relève de l'héroïsme, d'une certaine façon, même si elle ne le voit peut-être pas ainsi. Les personnes de qualité ont souvent une nature modeste.

-Oh... Je comprends mieux ta nervosité alors. Tu sais, je ne te demande pas de livrer quelques secrets à des inconnus. Juste de parler de ton expérience et de dire comment leurs dons peuvent faire une différence.

Ce qui serait terrible, c'est qu'elle préfère ne pas parler justement, ne pas donner la conférence. Terrible, mais pas mortel non plus, après tout, le jeune homme ne voulait pas forcer la belle infirmière. En tout cas, s'il peut aider à ce qu'elle se sente à l'aise d'ici son instant sous les projecteurs, c'est tant mieux. Ce n'est peut-être pas en mentionnant les gens présents qu'il y arrivera par contre.

-Si... Oh mais ne t'en fais pas, c'est typique de les trouver à ce genre de soirées.

Alejandro sentit qu'il valait mieux ne pas conduire Ellana à les rencontrer tout de suite et peut-être attendre après. Monsieur Addison attendra aussi. Un verre de champagne, voilà la bonne solution et c'est avec un petit sourire qu'il constate que la jolie blonde à ses côtés s'empressait de boire. De son côté, il décida de lâcher un complétement, en accord avec sa nature de charmeur.

-Je crois bien que je suis en compagnie de la plus jolie des femmes ici. Peu importe le rang, l'argent, la beauté intérieure comme extérieur n'ont rien à voir avec cela.

Puis, avec un petit sourire, il ajoutait:

-Alors tout à l'heure, quand tu leur adresseras la parole, tu n'as qu'à te dire que c'est eux qui ont de la chance de t'entendre.

Le plus étonnant était sans doute qu'Alejandro semblait vraiment penser ce qu'il disait. Après, c'est un étudiant en droit, il vaut peut-être mieux toujours garder cela à l'esprit.

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Il a raison. Pas de secrets. Juste parler un peu de l'expérience pour les persuader de faire des dons. J'ai des arguments, nous en avions déjà parlé avec mes collègues infirmières au Nigéria. Nous devions compter chaque jour notre équipement, notre matériel. Les économiser pour les cas d'extrême urgence. On devait même compter le coton, c'est pour dire que tout partait vite et que si on avait eu beaucoup plus de matériel, on aurait peut-être pu sauver plus de soldats. Je suis tellement absorbée par mes pensées que j'occulte tout ce qui se passe autour de moi. Le silence règne, jusqu'à ce que je vois le sourire d'Alejandro s'étirer lorsqu'il me complimente. Je ris doucement à son attention, plantant un regard doux dans ses yeux de braise.

- Tu es très beau toi aussi. Et je te remercie de me remonter le moral. Je me sens mieux, merci.

Je touche son bras délicatement, comme pour appuyer mes mots, soutenir leur sens. Il a fait son effet le compliment, je me sens d'attaque. Mais j'ai quand même hâte que ce soit terminé.

- Comment ça se passe ? Je dois parler à une heure précise ? Serais-je la seule à prendre la parole ou est-ce qu'il y aura plusieurs personnes ?

Je pose les questions pour me rassurer. Savoir l'heure, l'ordre de passage, le temps exact de ma prise de parole, etc. Tout ceci m'aiderait à relativiser la chose, savoir que je sais tous ces paramètres m'aiderait à garder un certain contrôle sur l'événement. Je me prépare déjà quelques phrases clé dans mon esprit, phrases que je réciterai lors de ma prise de parole. Je me dis également comment je devrais être, souriante, charmante, sans aucune nervosité. Ne pas faire de gestes brusques. Est-ce que je garde mon verre dans la main ou est-ce que je m'en débarasse avant de parler ? Alejandro pourrait me le garder. Je commence à avoir faim, mais je ne veux rien manger avant d'avoir inspiré ces gens-là à faire des dons.

- Je pense qu'imaginer tout le monde ici, nus, ne m'aidera pas à rester calme.

Je dis en riant, essayant de me détendre un peu plus, prenant une autre gorgée de champagne, les bulles éclatant dans la bouche.

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Naturellement, Ellena lui retournait le compliment. Alejandro ne s'attendait pas à moins. Ses yeux baissent vers cette main qui venait doucement se poser contre son bras et il redressait, son regard plongeant à nouveau dans celui de la belle blonde, esquissant un nouveau sourire.

-Je t'en pris. C'est mon devoir de faire en sorte que mon invitée soit à l'aise.

Puis, l'infirmière posait quelques questions sur le déroulement de la soirée. Quoi de plus normal.

-Nous sommes sensés passer à la salle à manger d'ici peu, on sera à une table et tu parles après un vétéran américain de l'Afghanistan, celui en chaise roulante je crois. Tu seras quelque chose comme la troisième à parler.

Est-ce important de savoir qu'elle est dernière, ou avant-dernière si un conférencier de plus s'est ajouté. En attendant, ils pouvaient profiter d'un verre de champagne et Ellana semblait voir la nervosité gagner du terrain sur elle. Roh, elle ne devrait pas tant s'en faire la pauvre!

-J'espère en tout cas que lorsque tu parleras, personne ne t'imagineras nue, sinon, des mâchoires vont se décrocher.

Alejandro pose son verre un instant et passe derrière la belle blonde pour lui masser un brin les épaules.

-Il faut que tu te calmes Ellana. Tu as déjà affronté pire que quelques riches têtes de Boston, si?

Quelques instants plus tard, on les invitait à prendre place à la salle à manger. Il y avait un autre "couple" ou duo à leur table, un jeune homme et sa fiancée apparemment, le couple à l'air parfait typique. Le plus étonnant sans doute était d'entendre Alejandro vanter les qualités de son invitée.

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Je réponds par un éclat de rire cristallin contenu, pour ne pas attirer les regards sur nous mais surtout pour ne pas lui faire honte. Il m'a invité, maintenant il s'agit d'être digne de sa compagnie. Quelle honte si je mettais Alejandro dans l'embarras alors que depuis le début il n'a été que gentillesse et courtoisie à mon égard. J'observe l'homme en fauteuil roulant avec un sourire tendre. J'ai de la compassion pour cet homme, et j'aurais presque envie d'aller lui parler. Peut-être qu'après le dîner je le ferai. J'acquiesce, silencieuse. Je ne serai pas la seule à parler, ni la première à passer. Je n'aurais qu'à calquer mon temps de discours ainsi que le ton sur ceux qui passeront avant moi et tout ira bien. Je ris d'avantage lorsqu'il évoque l'idée que je sois nue dans les esprits des invités.

- Tu sais, ce n'est pas parce que tu me trouves belle et que tu penses que tout le monde serait ébahi en me voyant nue que tout le monde pense pareil. Je ne suis pas le type de femme de tout le monde, fort heureusement.

Je réponds avec un sourire en coin, taquine.

- Et sincèrement, que tout le monde m'imagine nue ne me dérangerait pas si ça permettrait de masquer la nervosité dans ma voix quand je prendrai la parole.

Je rajoute avec un sourire rire délicat et franc. Nous évoluons vers la salle à manger où nous sommes attablés avec un couple. Je leur gratifie un "bonsoir" poli et m'installe près du beau brun qu'est mon cavalier de ce soir.

- Je suis plus du genre cheeseburger que cuisine gastronomique, j'espère que ça ira quand même.

Je chuchote à l'oreille de l'étudiant en touchant sa nuque pour lui intimer de se pencher vers moi, afin que personne d'autre que lui ne nous entende.

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Ellana remit gentiment Alejandro à sa place sur toute cette question de nudité et elle faisait sans doute bien de le faire. Puis, elle avait raison, s'il y a des homosexuels dans la salle, elle n'est probablement pas leur genre, mais pour un homme hétéro normalement constitué, difficile d'imaginer qu'elle ne plairait pas. Le beau brun la laissa donc continuer et écouta la suite, toujours avec le sourire.

-Je pense que c'est un peu comme plonger dans l'eau. Une fois qu'on a de l'eau jusqu'aux épaules, ce n'est plus si terrible. Une fois devant ces gens, j'ai confiance que tu t'en sortiras bien, passé la nervosité des deux, trois premiers mots.

Passé à la salle à manger, lorsque la belle blonde lui fait signe de se pencher, il s'exécute et écoutait ce qu'elle lui disait en secret. Cheeseburger? C'est vrai que c'est bon les cheeseburger.

-Si je me souviens bien, c'est du rosbeef. Pas de cuisine moléculaire aujourd'hui, désolé.

Du rosbeef, ce n'est pas de la grande cuisine, mais c'est assez bon aussi. Alejandro se doute que le chef s'assura que la sauce soit inoubliable, selon les standards américains bien sûr. Parlant du repas, les premiers assiettes commençaient à être distribuées par les serveurs.

-Infirmière, c'est un métier qui paie bien quand même j'imagine. Surtout à Harvard.

Une des, sinon la université la plus prestigieuse au monde.

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Je comprends parfaitement ce qu'il me dit. Ce sont de sages mots et je ne peux que lui donner raison. Le plus difficile, c'est le premier pas, le premier mot, la première seconde compte. Le reste n'est que réflexe, le reste semble beaucoup plus facile, moins infranchissable. Je suis plus confiante, tout se passera bien. La peur s'est envolée et seulement un fragment de nervosité demeure. Je ne suis pas parfaite, être un peu nerveuse est tout à fait normal lorsque c'est la première fois qu'on fait quelque chose dont on a pas l'habitude, non ?

- Rosbeef ? Chouette, ça me va très bien.

Je m'exclame, ravie, plus fort que prévu. Le couple m'a entendu et je m'excuse platement sous leurs sourires amusés, ils me pardonnent. Je tourne le regard vers le jeune Ortega lorsqu'il me parle de salaire. En quoi ça le regarde puisqu'il a l'air de crouler sous la fortune familiale qu'il reprendra certainement.

- Euh ... J'ai pas à me plaindre de mon salaire. Je soigne les génies de demain, alors effectivement, mon salaire est plutôt bon, supérieur à la moyenne je dirais.

Je réponds un peu évasivement, ne voulant pas paraître malpolie, mais pas non plus honnête, surtout lorsqu'un couple amoureux nous fixe avec curiosité. Essaient-ils de nous écouter ? N'ont-ils plus rien à se dire ? S'ils en sont déjà au point d'écouter les conversations des autres pour ne pas s'ennuyer, je ne donne pas cher de leur relation amoureuse.

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Ellana parut se calmer après que l'Espagnol eut expliqué que c'était un peu comme plongé dans une piscine, se lancer à l'eau. Une fois passé le frisson, on se fait à la température de l'eau. Elle se fera aux gens et à parler en public, une fois le stress initial passé. C'était sa conviction en tout cas! Il ne connait pas tant que cela la belle blonde, mais il a confiance en elle, aussi étrange que cela puisse paraître.

Le rosbeef convenait, tout était parfait dans ce cas et ce qui était certain, c'est qu'entre son amour des cheeseburgers et son affection du rosbeef, Ellana n'est pas végétarienne! Passé maître dans l'art de la conversation, depuis le temps qu'il va à ce genre de soirée, Alejandro s'attardait sur le sujet du salaire et réalisa en cours de route et au vu du ton de son invitée que cela avait été une erreur. Valait mieux écourter le sujet et passer à autre chose.

-Après, il y a pire dans la vie que soigner de jeunes gens au sommet de leur forme.

Puis, le beau brun se risquait sur le chemin des potins, pour ainsi dire, ou des anecdotes intéressantes à tout le moins.

-Aucune blessure ou incident marrant d'étudiant à raconter?

Des bizutages qui tournent mal, peu importe, Alejandro ne demandait pas de nom. Il n'est pas curieux à ce point. Leurs assiettes arrivaient sur l'entrefaite et le jeune homme put commencer à manger avec appétit, jetant des coups d’œil à l'autre couple, il commença à leur faire la conversation aussi, curieux de savoir depuis combien de temps ils sont fiancés, ce qu'ils font dans la vie, la conversation habituelle quoi.

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