Puis je me fichais bien que le moment soit niais à souhait. Au pire, y avait personne pour juger et on était que tous les deux, en tête à tête. Après le moment qu’on venait de partager, j’avais tous les droits du monde de lui faire des déclarations aussi minime soit-elle, pas vrai ? Alors ouais, je lui répèterais inlassablement que je ne voulais pas le perdre s’il le fallait parce que c’était la stricte vérité. Et puis j’aimais cette espèce de sérénité que je pouvais ressentir pour la peine. Comme si plus rien ne pouvait nous atteindre. Comme si l’on avait enfin atteint le bonheur ultime et qu’il n’y aurait plus jamais aucune ombre au tableau. Ouais, j’savais que c’était une pensée totalement idéaliste et que dans tous les cas c’était bien loin d’être vrai mais pour le moment, je voulais me complaire dans ce schéma parce que ça me faisait du bien. Puis merde, j’étais juste heureuse là et j’étais tellement amoureuse de ce sentiment que j’étais prête à me raconter n’importe quoi pour continuer dans ce sens. « T’es sûr hein ? » Ouais, j’étais terriblement pas confiante dans ce sujet-là alors forcément, j’avais besoin que tu me confirmes encore et encore que rien ne t’avais déplu. Que tu n’étais pas déçu que je n’ai pas tenté quoi que ce soit pour te donner du plaisir à toi aussi. Tes lèvres sur les miennes me rassurait légèrement et à peine t’écartais ton visage du bien que je souriais tendrement, heureuse de ce moment qu’on venait de partager. Tu vois qu’on peut être réellement heureux au final. Même si on a l’air niais et idiot on peut être heureux et c’est tout ce qui importe au final. « De toute façon, en aucun cas je ne me séparerais de toi. » Regarde, je l’ai pas fait jusqu’à présent. Même si on a vécu quelques ruptures pas spécialement évidente, c’était seulement pour mieux se retrouver par la suite alors au fond, je sais que toi et moi ça sera éternellement. « Wouuu, monsieur est romantique ce soir » Un léger rire filtrait de ma bouche alors que je déposais quelques baisers le long de sa mâchoire en dessinant les courbes de celle-ci. « En parlant de ce mariage, t’as réfléchi à qui tu voulais inviter ? Ton témoin, tout ça ? » Parce que moi, c’est presque si j’ai pas commencé à faire des listes en fait.

On était tous les deux perdus dans notre bulle de bonheur et rien ne nous gâchera ce moment. Rien ni personne. C'était toi et moi contre le monde entier, tu t'souviens Kaya ? C'était comme ça dès le début au final, parce que même quand je n'étais pas à fond sur toi, je l'étais malgré moi. Souviens toi quand j'ai appris qu'on avait abusé de toi. J'ai tout fait en sorte pour que tu te sentes mieux, et ma présence t'avait apaisée. J'avais été là depuis le début au final et ça ne changerait pas. Maintenant, aux yeux de tous, tu étais ma femme. Mariage précipité, peut-être, mais non sans amour. Bordel, j'étais fou de toi, tu t'en rendais compte de ça ? J'étais capable de voler à l'autre bout du pays pour te mettre la bague au doigt le plus rapidement possible. J'étais capable de tout envoyer en l'air pour être à tes côtés. C'était peut-être malsain, j'en sais trop rien, mais je sais que c'est trop bon pour pouvoir m'en passer ne serait-ce qu'un jour. « Tu vois le sourire sur mes lèvres ? Oui, j'en suis sûr » Et puis qu'on est ensemble, tu n'as jamais rien fait pour moi de ce côté-là alors je ne vais pas en mourir tu sais. Certes, c'était un plus et quelques fois j'étais tenté de t'en demander un peu trop, mais je ne le faisais pas, et j'attendrai patiemment que tu sois prête. C'était le moment niais à présent, trop niais, mais il fallait bien passer par là, ne serait-ce que pour se rassurer réciproquement quant à l'avenir de notre couple, de notre mariage. « T'as pas intérêt dans tous les cas » Même que je t'en aurai empêché. « Shhh.. faut pas le dire » rigolais-je doucement alors que je te laissais m'embrasser le long de ma mâchoire. Et puis je reprenais un air un peu plus sérieux, concernant le mariage. Le vrai, celui devant la famille de ma femme, celui devant nos proches. « Rylie en témoin.. Sloan aussi. Après j'inviterai bien les parents de Zac » Après tout, c'était ma famille, mon sang. Et ça me ferait plaisir qu'ils soient là. Pas Zac par contre, mais ça, ça dépendra d'elle.

Peut-être qu’au fond, ça te tenais bien plus à cœur que ce que tu aurais pu penser en premier lieu. Parce qu’au final, toi qui souhaitais seulement un mariage en petit comité, tu te surprenais maintenant à rêver de bien plus. Un beau gâteau, des invités, une cérémonie assez soft mais assez pour rendre ce moment plus que mémorable. T’avais pas envie de rester sur le souvenir de Vegas parce que c’était cliché et que pour toi, ça reflétait pas spécialement l’amour avec un grand A. Tu savais que ça avait été votre seul choix sur le moment et que contrairement à beaucoup d’autres vous n’étiez pas totalement bourrés mais ça ne changeait pas le fait que tu voulais le refaire juste pour pouvoir raconter que ton mariage avait été parfait. Puis quelque part, quand t’étais gamine, t’avais toujours rêvée d’un truc qu’on voit dans les films. La belle robe blanche, les soucis des préparatifs et le choix des couleurs. T’avais envie de vraiment le vivre toi aussi et puis.. Pourquoi pas ? Vous étiez amoureux, déjà mariés, rien ne vous empêchait d’en faire un vrai mariage et remplir un album photo par la suite. « Tu me séquestrerais dans le cas contraire ? » Un léger rire filtrait de tes lèvres et gosh, ça faisait tellement du bien de se sentir aussi détendu. D’avoir enfin l’impression que le plus dur était passé et que rien de mauvais ne pouvais vous arriver à partir de maintenant. C’était comme si toute la rancœur s’était volatilisée, plus de reproche, plus de peine. Juste vous deux, votre amour et y avait rien d’autre qui comptait. « Je t’aime bien comme ça moi » En romantique, gentleman. En fait, il avait montré ses mauvais côtés lors de la révélation mais il était bien loin d’être ce type-là. « Tu sais.. Margot va pas venir. Elle l’a pas dit concrètement mais elle ne me parle plus depuis qu’elle sait.. » T’inspirais profondément blottissant ta tête dans le cou de ton amour. C’était douloureux d’en parler parce que tu ne comprenais pas cette réaction. Tu ne comprenais pas que ta petite sœur puisse être aussi virulente. « Je sais pas vraiment si Asia viendra aussi.. » Ouais, niveau proche ça risquait d’être la merde. « Et je ne te parle même pas de mes parents.. »

Je n'avais aucune idée de ce que tu pouvais rêver comme mariage pour le coup et je te laissais prendre les devants pour ça puisque je n'avais clairement aucune idée de ce qu'il fallait faire pendant les préparatifs. D'ailleurs, tout ce que je pourrais tenter de faire, c'est te déstresser de la même façon que je l'ai fait ce soir. Ton corps à ma merci. Donc ouais, ce sera ça ma mission durant les préparatifs. Toi ton domaine, moi le mien. Et je suis certain qu'on saura s'en sortir comme ça. Et puis, de toute façon, tu as tes proches toi. Tes soeurs qui sauraient faire en sorte que tout se passe bien pour toi. J'en étais certain, ce jour sera parfait pour nous mon amour. « J'en serai capable.. je te veux rien que pour moi et je supporterai pas qu'un autre t'aie » Et j'étais honnête, tu le savais. Ce qui s'était passé avec Royce en était la preuve. Je ne voulais pas te partager. Ni maintenant, ni jamais. T'étais mienne et rien ni personne ne changera ça. Au pire, je te séquestrerai oui. « Ah oui... tu m'aimes comme ça chaton ? » Je souriais contre tes lèvres avant de venir t'embrasser une nouvelle fois, collant encore plus mon corps au tien. J'avais pas cesser de caresser la peau de ton dos depuis tout à l'heure, ne pouvant certainement pas m'arrêter de te prodiguer ce petit soin. Et là, ton visage à présent enfoui dans mon cou, je digérais les nouvelles qu'elle me disait. Non mais elle est sérieuse Margot ? « Je comprends pas pourquoi ils font pas ça pour toi... c'est supposé être le jour le plus important de ta vie. Putain mais... » Je soufflais, tentant de calmer l'élan de colère qui s'emparait de moi. Calme moi s'il te plait mon coeur.

Non mais du coup, t’avais limite l’impression qu’à ce mariage, y aurait aucun de tes proches. Des amies, des connaissances mais rien de plus. Et heureusement que t’avais Sofia pour remonter un peu le niveau sinon, t’aurais pété les plombs depuis bien longtemps en fait. Parfois, tu te demandais comment tu faisais pour rester à la surface avec tout ça. Parce que la haine que semblait ressentir tes proches à l’égard de Nicholas elle était en trop et t’en pouvais plus de devoir supporter tout ça. De n’avoir le droit qu’à des reproches encore et encore. C’était juste « trop ». « Ca tombe bien puisque je ne veux que toi de toute façon » Alors au final, il n’y avait pas besoin de parler de ce genre de chose, de se faire du souci. Parce que t’étais pas prête de l’abandonner et probablement que tu ne le ferais jamais de toute façon. T’étais raide dingue de lui, même le dernier des abrutis serait capable de le voir. Chaton. T’esquissais un sourire amusé laissant ta bouche danser contre la sienne avec le plus grand des plaisirs. « Je t’aime tout l’temps amour. » Malgré les hauts et les bas, tu ne cessais pas une seule seconde de l’aimer de toute façon. Et t’engageais finalement le point dur de cette conversation préférant te cacher contre lui plutôt que le regarder dans les yeux en lui disant tout ça. « Chht, calme toi. » Tu le sentais que cette situation était en train de l’énerver mais, personne ne pouvait rien y changer. Et dans tous les cas, ça ne t’empêcherais pas de l’aimer. Tu déposais tes lèvres dans son cou avec douceur dérivant peu à peu sur son épaule. « Ils finiront bien par se calmer un jour, éventuellement. » Valait mieux pas montrer à quel point ça pouvait te faire de la peine pour éviter qu’il ne se mette réellement en rogne. Et pour l’apaiser le plus possible, tu finissais par te redresser légèrement pour te positionner au-dessus de lui. « Et si tu me montrais plutôt à quel point tu m’aimes ? » que tu murmurais avec douceur un sourire taquin sur le visage. C’était peut-être pas totalement toi mais t’avais dit être prête à faire des efforts et.. Tu le faisais.

C'était dur d'imaginer qu'il n'y aurait personne de sa famille à ce mariage. C'était dur d'imaginer que ses propres parents refusent de venir la voir. Il y a une raison valable pour que les miens ne puissent pas être là, et clairement, les siens n'en avaient aucune. Donc il fallait que j'aille leur parler pour qu'ils changent d'avis. Y compris pour Asia et Margot. Margot étant la personne que je comprenais le moins. C'était moi qu'elle voulait faire payer, pas sa soeur. Alors pourquoi lui infliger ça ? J'en savais trop rien. Mais tu sais mon amour, je ferai tout pour que cette journée soit la plus belle qui soit. Que tout le monde soit tout sourire et heureux pour nous. Parce que tu mérites que les gens soient heureux pour nous. Bordel, on l'a prouvé qu'on savait s'en sortir tous les deux, non ? Après tout, ça faisait un moment que nous n'avions pas eu d'engueulade qui nous avait mené à la rupture. Alors c'était un signe d'évolution de notre relation et je prenais ça pour un bon point. « J'en suis heureux de l'apprendre » Au final, je peux juste pas me passer de toi. T'étais mon tout à présent et ce genre d'étreinte, ça ne devrait pas être occasionnel. Ça devrait être plus régulier, puisqu'on était amoureux, mariés et heureux. « Tout le temps » Ouais, c'était quelque chose de régulier.. non, que dis-je. D'exponentiel. Je t'aimais toujours plus à chaque seconde qui passait, comme si j'allais un jour atteindre l'infinité. Sauf que tes paroles, elles me rendaient hors de moi, clairement. Je pouvais pas envisager cette journée sans tes proches. Toi triste de ne pas les voir. Ça me donnait envie de taper dans les murs et ouais, il fallait que tu me calmes, maintenant. Tu l'avais bien compris et tu t'étais positionnée au dessus de moi, ton regard me perçant sans préavis. Surpris, je te regardais sans trop comprendre. « Un deuxième round ? » Ok, ça c'était clairement une première et j'étais agréablement surpris. Et... ça avait marché. N'ayant d'yeux que pour elle, toutes les pensées négatives s'étaient envolées pour n'être concentré que sur elle.

Vraiment. Tu voulais te plonger entièrement dans tout ça. Le contenter à tous les points. Et probablement que t’allais avoir du mal, t’étais même pas certaine de savoir comment t’y prendre pour la plupart des choses qui sortait du « commun » mais t’allais essayer. Te faire violence pour qu’il se rende compte que ouais, t’étais prête à n’importe quoi pour lui faire plaisir. Et peut être que viendrait le jour où tout irais mieux de ton côté et où le simple fait d’aborder le sujet ne te ferais pas monter le rouge aux joues. « Un deuxième round ? » Tu saisissais la surprise dans sa question et.. Tu comprenais. Parce qu’effectivement, t’étais pas du genre à vouloir le refaire à plusieurs reprises dans la même soirée. C’était déjà rare que ça arrive plusieurs fois dans la même semaine alors ouais, c’était carrément une première pour la peine. Mais il t’avais clairement fait monter au septième ciel et.. Pourquoi pas ? Il avait réussis à te faire découvrir des sensations que tu n’avais encore jamais eu alors tu n’allais clairement pas cracher sur tout ça. Pas après l’extase que t’avais ressenti après tout ça. Toujours ce sourire empreint sur tes lèvres, tu venais chercher ses lèvres pour quelques secondes l’embrassant avec douceur avant de descendre sur ton torse explorant chaque parcelle de sa peau de ta bouche. « Je.. » Ok, fallait que tu trouves tes mots parce que ce que t’apprêtais à dire n’était pas forcément le plus facile en fait. « Est-ce que tu veux que je fasse quelque chose pour toi ? » Ouais, c’était subtile comme question mais avec toutes les caresses et sensations auxquelles t’avais eu le droit il était peut-être temps que tu lui rendes la pareille même si ce ne serait pas forcément le top vu ton peu d’expérience.

Tout oublier pour tes beaux yeux, ça m'était totalement possible oui. C'était dans mes cordes. Bordel, j'aimais tes yeux, tu le sais ça ? Me plonger dedans et me perdre dans les méandres de ton âme. C'était clairement une des choses que j'adorais faire, en plus de te regarder dormir paisiblement, quand tu n'as pas de problèmes respiratoires tout du moins. Mais depuis l'incendie, ça allait mieux quand même. J'osais espérer que tu n'aies jamais de rechute d'ailleurs, parce que ça me prend aux tripes, l'idée de te perdre. Ça me paralyse même et j'ose pas imaginer le jour où tu me quitteras pour un monde meilleur. Bien sûr, c'était étrange de t'entendre parler de remettre le couvert, dans la même soirée. C'était pas encore arrivé pour le coup et.. j'avais l'impression que le Père Noël était passé ou encore que c'était ma fête. Ce qui n'était pas le cas, puisque c'était en décembre. Mais faut croire que ce qui s'était passé entre nous t'avais donné envie de réitérer l'expérience et j'en étais plus qu'heureux pour le coup. Toi et moi, y'a une alchimie après tout, et tu t'en rendais compte toi aussi. Un baiser de ta part et tu descendais petit à petit le long de mon torse. Évidemment, mon regard ne te lâchait pas d'un pouce. C'était avec une certaine rapidité que mon coeur battait actuellement. Tu l'avais senti ? C'était immanquable pourtant. Je restais silencieux à tes paroles, encore plus sous le choc. Non mais qu'avez-vous fait de Kaya en fait ? Parce que cette fille, devenue bien plus entreprenante qu'à son habitude, c'était pas ma femme. « Je.. oui, oui bien sûr ! » Je n'allais pas cracher sur une petite gâterie quand même. Donc ouais j'acceptais. Volontiers même. Je me positionnais alors sur mes coudes, remarquant encore plus ta nudité et la mienne, sous l'éclairage des bougies allumées sur le meuble en face du lit. Je ne m'y étais pas attendu pour le coup alors je te regardais, silencieux, ne sachant pas quoi dire de plus.