You're all you have and you have it all

Romy & Aaron

Dans ma vie, j'enchaîne les conneries à tel point que je ne suis pas capable de me souvenir de ce que j'ai déjà fait ou non, ou bien de ce que j'ai pu taguer sur le mur de l'Université il y a seulement une heure. Sûrement une phrase provocatrice, ou bien un dessin assez vulgaire. J'en sais trop rien, j'ai fait ça parce que je m'ennuyais et parce que je trouvais ce mur franchement vide. Et depuis mon accident, j'ai tendance à perdre souvent la mémoire ou faire davantage de choses qui n'ont ni queue ni tête. Comme si ce coup sur la tête avait eu l'effet inverse que de me remettre les idées en place. Je pense que ça m'a rendue encore plus dingue. Je hoche négativement la tête alors qu'Aaron me demande si je veux l'emmener voir mon oeuvre d'art. « Non. » je me contente de dire boudeuse. « Je veux pas sortir de ce placard. On va se faire poursuivre, puis je vais encore te perdre de vue. » je rajoute. Cette phrase vient tout simplement du coeur. Aussi inconfortable que ce placard à balai puisse paraître, j'y suis néanmoins en bonne compagnie et c'est tout ce qui compte. Je dis à Aaron qu'il m'a presque manqué, mais en réalité, il m'a manqué tout court. C'est fou comme j'ai pu m'attacher à cette tête de voyou. Après l'attraction physique est venue une attraction sentimentale, qui me ferait presque aussi peur que la première. Les quelques fois où j'ai fait l'erreur de m'attacher, je l'ai regretté et même si je refuse encore de l'admettre, je le regrette encore. Je lui souris alors qu'il me dit qu'il veut rester plus longtemps avec moi. « C'est bien de prendre son destin en main. » que je lui réponds amusée. J'ai toujours détesté la notion de destin, car cela voudrait dire qu'on a plus de libre abitre, que nos actions ne viennent pas de nous mais ont été décidées au préalable. Impensable. « Je vais te dire un secret. » je rajoute. Je pose mes mains sur ses épaules et me mets sur la pointe de mes pieds pour que mes lèvres atteignent la hauteur de son oreille. « C'est un placard magique. Le temps s'arrête et pour ceux qui s'y trouvent à l'intérieur. » je murmure. C'est complètement faux bien entendu, mais je me plais à croire que ça ne l'est pas tellement. Personne ne sait qu'on est là, personne ne peut nous en sortir. Seuls nous pouvons décider de la fin de cet instant.

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CODES © LITTLE WOLF.

You're all you have and you have it all

Romy & Aaron

Grande enfant dans l'âme, j'ai pas pu m'empêcher d'inventer une histoire de placard magique. Un peu à la Narnia. J'en sais rien, c'est le genre d’anecdote qui me plait, qui vient nous faire oublier que nous sommes malheureusement entourés de sceaux et de balais en attendant qu'on puisse sortir de notre cachette. Puis, c'était aussi ma façon de me rapprocher d'Aaron, de rendre cet instant spécial. Je peux pas cacher qu'il m'attire et que me retrouver coincée avec lui, aussi proche de lui me trouble. Je veux pas qu'il me file entre les doigts, qu'il disparaisse comme à son habitude et qu'on finisse par se recroiser par hasard dans deux semaines ou trois mois. Alors je viens lui chuchoter que dans le placard, le temps s'arrête, parce que c'est ce que je souhaiterais vraiment. Parce que j'ai envie d'y croire, de me dire que rien de ce qui se passe dehors n'aura d'impact sur nous. Que rien de ce qui se passe dans ce placard n'aura d'impact sur dehors. Comme dans une bulle. Mas voilà qu'Aaron glisse, ou trébuche, ou simplement perd l'équilibre et je lâche un petit cris que je viens étouffer de ma main alors que je tombe en arrière, me dos cognant contre le mur derrière moi. J'ai envie de rire parce qu'on a failli griller notre couverture, que quelqu'un nous a peut-être entendus dehors. Mais je reprends mon sérieux dès l'instant ou mon regard croise celui d'Aaron, son visage tout près du mien. Si près que je peux sentir son souffle dans mon cou. Un sourire vient éclairer mon visage dans l'obscurité alors qu'Aaron propose d'appuyer sur pause. Mettre ma vie en pause. C'est tout ce que j'ai toujours souhaité, cherché à faire. C'est ce que j'ai fait pendant un an et demi lorsque je suis partie sans prévenir quiconque. Et c'est ce que je compte faire ici et maintenant. En silence, mes lèvres viennent frôler les siennes, hésitantes. J'ai pour habitude de prendre ce que je veux, mais là c'est autre chose. Là c'est Aaron, et ça fait longtemps que je le veux. Longtemps qu'on se l'interdit, pour x ou y raison. Sauf que moi, je me mets pas d'interdits. En tout cas plus. J'appartiens à personne et les jugements, ne m'atteignent pas. Alors mes mains viennent se loger dans la nuque d'Aaron et après une dernière seconde d'hésitation, je viens sceller nos lèvre dans un baiser.

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You're all you have and you have it all

Romy & Aaron

Je fais ce que je sais faire de mieux. Des choix sans me soucier de leurs conséquences. Ecouter mon instinct, ignorer la raison. Est-ce que j'ai une raison, une conscience ? J'en doute, et quand bien même, j'en voudrais pas. Je veux pas faire partie de ces gens qui passent à côté de leur vie parce qu'ils ont trop peur de sauter le pas. Je veux être de ceux qui consument leur vie, qui croquent dedans à pleines dents, de ceux qui ne doivent rien à personne. Alors je laisse de côté mes doutes et mes craintes et en embrassant Aaron, j'embrasse ma personnalité et je m'embrase. Parce que ce baiser, je l'ai attendu depuis longtemps. Car il sonne comme une délivrance, car il a un goût de liberté. Car il me fait l'effet d'une bouffée d'air frais, moi qui suffoquais à force de résister. Sa main contre ma taille vient me rapprocher de lui et ce n'est pas pour me déplaire. Chaque parcelle de mon corps en demande plus et je frissonne alors que je le sens soulever mon t-shirt, laissant l'air frais glisser le long de ma peau nue. Mais ce n'est pas tant le froid qui me fait réagir, sinon l'euphorie de l'instant. Aaron me découvre pour la première fois, ce qui relève presque de l'impossible quand on y pense. Quand on sait depuis combien de temps on se connait et quand on a conscience de l'attraction que nous éprouvons l'un pour l'autre depuis le premier jour. Alors mes mains lâchent sa nuque pour l'aider à retirer mon t-shirt plus rapidement. L'attente a tant duré et j'ai le sentiment d'arriver à la concrétisation de ces mois passés à se tourner autour. Cette pensée m'arrache un sourire de satisfaction avant que mes lèvres ne se fraient un chemin jusqu'à son cou dont la peau me semble presque brûlante. Mes mains sous son t-shirt, je trace chaque courbe, chaque muscle du bout de mes doigts comme si je cherchais à l'apprendre ma coeur, l'avoir gravé dans mon esprit. Je cherche même pas à nous imaginer autre part que dans un placard, car la réalité a tellement plus de sens. Aaron et moi, c'est un enchaînement de rencontres et de situations loufoques alors c'est presque normal qu'on finissent par céder l'un à l'autre entourés de balais dans un coin de l'université.

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You're all you have and you have it all

Romy & Aaron

Aaron, c'est l'interdiction, l'excitation. Un désir jusqu'alors étouffé par le poids de ma raison. Et pourquoi ? Je peine à m'en rappeler alors que nous nous embrassons, que nous nous découvrons. Impossible de réfléchir, c'est comme si le bruit des battements de mon coeurs venait couvrir le son de mes pensées. Là, dans ce placard, je ne sais plus rien, je ne me souviens de rien sauf de l'attraction qui a grandi entre Aaron et moi au cours de ces derniers mois. Et hormis l'interdit, je ne m'interroge même pas sur les conséquences que tout cela aura sur lui et moi. Nous sommes amis, nous nous entendons bien. Est-ce qu'on va tout gâcher ? Est-ce que l'étincelle finira par s'éteindre une fois qu'on aura eu ce qu'on voulait ? Ou bien est-ce que au contraire, cela viendra compliqué les choses ? Car j'en ai ruiné des amitiés dès l'instant où elles se sont prolongées sous la couettes. Mais fidèle à moi-même, je n'y porte pas la moindre attention. Libérée de mon t-shirt, mes lèvres retrouvent immédiatement celles d'Aaron, trop effrayée que lui finisse par avoir un excès de conscience. Qu'il me regarde dans les yeux, qu'il se dise que c'est une connerie et qu'il s'en aille. Je veux pas qu'il parte alors je le serre contre moi, mes bras autour de sa nuque. Je frissonne davantage alors que ses mains parcourent mon corps. Paradoxal puis qu'il fait de plus en plus chaud dans ce minuscule placard. Je pousse les balais d'un coup de pied afin de nous laisser plus de place, puis ma jambe vient s'enrouler autour de la sienne, renforçant notre étreinte. Mes mains alors lovées dans ses cheveux descendent le long de son corps, de son buste pour finalement arriver jusqu'à la bordure de son jean avec laquelle je joue, hésitant à la déboutonner ou non. Un petit sourire plane sur mes lèvres à travers nos baisers, profitant pleinement de l'instant passé avec Aaron, avant que tout ne revienne à la normale, ou au déluge.

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You're all you have and you have it all

Romy & Aaron

Agir sans réfléchir, suivre son instinct, n'écouter que son coeur. C'est du moi tout craché. Je préfère vivre, expérimenter, et seulement ensuite me demander si c'était une bonne idée. Mieux vaut avoir des remord que des regrets. Regretter de ne pas avoir saison une occasion, de ne pas céder à ses envies. Regretter de ne pas avoir pu passer un instant de bonheur et de plaisir dans les bras d'Aaron. Pourtant, ne pas réfléchir à ce que je fais n'implique pas que je ne puisse pas y mettre du coeur. J'apprécie énormément Aaron et tout ça c'est pour lui aussi. Je ne fais pas que prendre ce que je veux, j'offre également en retour. C'est pas grand chose, c'est pas une promesse d'amour éternel, mais c'est la promesse d'une étincelle, d'un souvenir qui perdurera dans nos esprits. Je vis dans l'instant et cet instant est beau, tout simplement. Même presque nue dans un placard à balais dans un coin de Harvard. Je commence à déboutonner le jean d'Aaron et ce dernier s’attelle à faire de même pour moi. En sous-vêtements face à lui, je laisse s'écouler deux petites secondes, ma main s'attardant sur sa joue, sourire aux lèvres. Nous nous découvrons, nous nous rencontrons à nouveau. Et je comprends que lui et moi, on aura toujours des mystères l'un pour l'autre. Certains pourraient ne pas supporter cette idée, mais moi, elle m'excite. Elle me rempli de joie. J'aime l'aventure, j'aime apprendre à connaître les gens, m'émerveiller à chaque fois qu'on me dit quelque chose dont je n'avais pas la moindre idée. Ses mains finissent pas me sortir de ma rêverie alors qu'elles remontent le long de mon corps pour aller dégrafer mon soutien gorge. Je dois réprimer un rire à l'idée que quelqu'un puisse nous découvrir nus dans ce placard à balais. Les yeux clos, je soupire alors que les lèvres d'Aaron viennent parcourir ma peau frissonante. D'abord caressant ses cheveux, mes mains descendent pour lui retirer son t-shirt avec hâte. Comme s'il arrivait à faire preuve de davantage de patience que moi. Encore une chose à laquelle je ne m'attendais pas de sa part.

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