You're all you have and you have it all

Romy & Aaron

Je laisse échapper un sifflement entre mes lèvres alors qu'Aaron me dit enfin quelles études il a choisi de suivre. Criminologie et informatique hein ? Voilà qui est impressionnant, et légèrement paradoxal en fin de compte. Je dois admettre que je n'aurais jamais imaginé Aaron travailler dans la criminologie, très certainement car je le vois comme un criminel. Pas un meurtrier, mais un voyou, tout comme moi. Le genre à fuir tout rapport avec la police, à refuser toute autorité, à vivre dans l'effraction de la loi. J'arque un sourcil après avoir repris mes esprits. « Criminologie ? J'aurais pas cru que t'étais du genre à jouer double jeu. » je lâche amusée. C'est vrai que malgré ses airs de voyous, Aaron m'a toujours eu l'air d'être un gars bien. Droit dans ses bottes. Pas le genre de petite frappe à faire des sales coups, à se montrer vicieux et déloyal. C'est d'ailleurs certainement en cela que je pourrais nous trouver différents. Si lui il a un bon fond, moi pas du tout. « Pff, tu vas te foutre de moi si je te dis. » je lui réponds alors qu'il me demande à son tour ce que j'étudie. J'en viens même à lui tourner le dos parce que j'ai pas envie de croiser son regard. Mais bon, puisqu'il a joué le jeu en répondant à ma question, je finis par me forcer pour répondre à la sienne. « Bon, d'accord. J'étudie la philo et la sociologie. » je lui dis feignant l'indifférence. Je peux pas m'empêcher de rabaisser mes études, de faire comme si tout ça n'était qu'une grosse mascarade. D'ailleurs, nombreuses sont les personnes à s'étonner lorsque je dis que j'étudie à Harvard. Parce que ça me ressemble pas, de faire des études, d'aimer la philo et de m'intéresser aux sociétés. D'ailleurs, je l'assume pas vraiment. Je me sous-estime, je me rappelle que je suis de la vermine. Un sourire amusé vient éclairer mon visage tandis qu'Aaron me dit que nous sommes peut-être pareils. « Oui, sûrement. Sauf que toi t'as une paire de couilles et moi une paire de seins. » je lâche telle une gamine. La maturité ? Je ne connais pas.

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CODES © LITTLE WOLF.

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Romy & Aaron

C'est drôle d'avoir une conversation plus ou moins sérieuse avec Aaron. Une conversation simple, que je pourrais avoir avec n'importe qui d'autre sur ce campus. Apprendre à se connaître alors qu'on a déjà l'impression de faire partie de la vie l'un de l'autre depuis des décennies. Et pourtant. Nous ne savons presque rien l'un de l'autre, sinon que nous sommes semblables et qu'Aaron étudie la criminologie à Harvard. Je sais même pas pourquoi cette information m'étonne, en fin de compte. C'est plus ou moins logique. Il doit s'y connaître un peu, ça doit être son rayon. D'ailleurs, je me dis que les meilleurs dans cette matières devraient être les criminels, puisque c'est leur domaine. Bref, tout ça pour dire qu'Aaron ne cesse de m'impressionner. Tout comme je l'impression alors que je lui avoue étudier la philosophie. Je lui lance un regard noir alors qu'il s'amuse de mon choix d'étude et je viens même lui mettre un petit coup de coude dans les côtes. « Et pourquoi pas ? » que je réplique en faisant mine de me vexer. Mais il n'y a pas tellement de raison à cela. Après tout, s'il s'en amuse, c'est parce qu'il a une image de moi différente de celle que je viens de lui présenter. Une image que je me complais à donner au reste du monde. Faire l'idiote, voilà ce que je fais le mieux. Alors j'induis en erreur. « J'en sais rien, j'aime bien me poser des questions, me prendre la tête. » je finis par lui expliquer, légèrement adoucie. J'ai beau vouloir prouver le contraire, je suis un personnage complexe. Je n'aime pas qu'on me mette dans une boîte, qu'on me catégorise et c'est justement pour cela que j'aime la philo. J'aime avoir un raisonnement pour défendre mon point de vue. « Oui. Je pense que si j'étais un mec, je serais un peu comme toi. Tu dois être mon double. » je lance avec une pointe d'ironie. Je suis pas superstitieuse, je crois pas au destin et à toutes ces choses, mais je ne rigole qu'à moitié lorsque je dis qu'Aaron est mon double. Il doit être l'une des personnes qui me ressemble le plus sur cette Terre. Soudain, nous entendus des cris, des voix masculines dans notre dos et un coup d'oeil par dessus mon épaule me permet de voir que les vigiles de l'université nous ont retrouvés. Punaise, c'est qu'ils ne lâchent pas l'affaire. « J'espère que t'es prêt pour un sprint. » je dis à Aaron. Je pense qu'il a pas vraiment le choix de toute façon, s'il ne court pas, ils vont l'arrêter, lui poser des questions et il sera forcé de me balancer, chose que je doute qu'il puisse faire.

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Romy & Aaron

« Jstement, la simplicité et la liberté, ça vient pas tout seul. » que je dis à Aaron alors qu'il s'étonne encore de m'entendre dire que j'aime me prendre la tête. « Il faut se creuser la tête pour savoir ce qu'on veut et ensuite l'atteindre. » je rajoute. J'en profite pour lui donner une petite leçon de philosophie. La liberté, c'est quoi ? C'est un thème assez complexe et je pense que tout le monde ne comprend pas forcément ce que cela signifie. Je suis fière de savoir pleinement ce que je veux. Bref, j'ai pas tellement envie de m'étaler sur le sujet car on a pas le temps, surtout depuis que les vigiles de Harvard ont finit par retrouver notre trace. Je soupire en voyant que nous ne sommes pas tirés d'affaire et propose à Aaron de courir pour sauver notre peau. Je souris alors qu'il accepte. Comme il le dit si bien, nous n'avons pas le choix. Alors nous voilà lancés dans une course poursuite à travers le campus. Je suis Aaron qui a l'air de mieux s'y retrouver que moi, il tente différentes techniques pour les semer, mais ces hommes sont plutôt rapides et endurants. « J'en peux plus ! » je lâche, sans pour autant m'arrêter de courir. Personnellement, je n'ai jamais eu de formation en course poursuite. Entre vigiles, ils doivent se comprendre, mais moi je vais bientôt finir sur la touche si on continue à ce rythme. « Faut qu'on se planque ! » que je rajoute. Qu'on se planque le temps qu'ils nous oublient ou qu'ils finissent leur ronde, j'en sais rien. Ou au moins le temps que je reprenne mon souffle. Je profite donc d'un tournant grâce auquel les vigiles ne nous auront plus dans leur angle de vue, pour ouvrir la porte d'un placard à balais et m'y glisser dedans suivie d'Aaron. « Désolée, j'aurais pu trouver plus confortable, mais c'était assez urgent. » que je lui dis alors que je sens que mon pieds s'est coincé dans un sceau et que j'ai un balais dans mon dos. Mais au moins, ils ne penseront pas à venir fouiller par ici.

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Romy & Aaron

Je regretterais presque mon choix de cachette. D'ailleurs, quand j'y pense, je suis pas sûre de pouvoir dire que je me suis déjà cachée dans un placard à balais. Il faut une première fois à tout, que voulez-vous. En tout cas, si je m'étais déjà cachée dans un tel endroit, j'aurais réfléchi à deux fois avant d'y entrer car j'aurais pensé à mon confort et à celui d'Aaron. D'autant plus qu'il faut l'admettre, si on nous trouve ici, on est clairement foutus puisqu'on aura pas d'autre échappatoire. Mais ne parlons pas de ça, au risque de devenir claustro. Je hausse les yeux en entendant la remarque d'Aaron. « Fais pas genre que ça te dérange. » que je lui réponds. Aaron qui se plaint qu'on est trop serrés, c'est bien la meilleure. N'est-ce pas lui qui m'avait proposé de me fouiller au corps alors que j'avais volé de l'argent dans une boîte de nuit ? N'est-ce pas lui qui m'a proposé de dormir avec lui pendant le Summer Camp ? Ou encore qui a dansé une salsa endiablée tout contre moi ? Si si, nous parlons bien du même Aaron. « Boh, tu sais, je fais cet effet aux gens. » je lâche dans un haussement d'épaules. « J'ai l'habitude de rendre les gens dingues. » que je rajoute. Clairement, j'ai l'habitude. C'est rare qu'une personne n'ait pas pété un plomb en ma présence. Comme si ma personnalité était trop dure à encaisser. Puis il faut admettre que j'aime m'attirer des ennuis, c'est plus fort que moi. Romy la mauvaise herbe.

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Romy & Aaron

J'observe Aaron avec un air amusé sur le visage. Je peux voir ses traits se dessiner dans l'obscurité grâce aux maigres rayons de lumière filtrant à travers l'encadrement de la porte. Je m'attendais à sa réponse, et si je ne l'avais pas eue, j'aurais fait davantage pour la provoquer. Je suis comme ça. Je joue les coeurs de pierre, mais j'aime me savoir aimée, désirée voire même enviée. J'aime savoir que je marque les esprits au fer rouge. J'aime savoir qu'on pense à moi même lorsque je suis à l'autre bout du monde. S'il y a une chose dont j'ai horreur, c'est qu'on m'oublie, qu'on m'ignore, qu'on ne me remarque pas. Certainement pour cela qu'avec Aaron ça se passe aussi bien. Je lui fais de l'effet et il le cache pas, il le combat pas. Quoi que. Le pauvre il est dans le contrôle depuis qu'il a appris qu'on partageait une certaine connaissance. Il me demande pourquoi je suis à ce point poursuivie et je hausse les épaules, indifférente. J'allais dire que je ne m'en souvenais plus, mais ça finit par me revenir et je lâche un petit rire. « J'ai tagué un mur de l'université. Ne me demande pas ce que j'ai écris, je suis même pas sûre de pouvoir m'en souvenir. » je murmure en m'efforçant de ne pas trop rire. Quand j'y pense, je peux vraiment pas regretter mes actions. Si j'avais pas fait ça, j'aurais pas passé une après midi riche en émotions. Et je ne me serais pas retrouvée coincée dans un placard avec Aaron. Ouais, quand certains rêvent d'être aux Maldives, moi je rêve d'avoir un pied coincé dans un sceau et le nez à quelques centimètres de celui d'un autre étudiant, le tout plongé dans un noir presque total. « Quoi qu'il en soit, je reste fière de mon coup, surtout si ça m'a permi de te revoir. » je rajoute. « Je vais pas dire que ça m'avais manqué, mais presque. » Ca étant les rencontres furtives avec Aaron. Dommage qu'elles soient si rares et si courtes.

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