Je venais littéralement de péter les plombs devant mon pc, alors que je naviguais de site en site sans grand intérêt. C'est plutôt rare que j'aille lire les ragots de Cambridge's Secret, le blog à la "gossip girl" d'Harvard, mais depuis que j'avais fait les frais d'un article, je préférais me méfier. Et quelle ne fut pas ma surprise en tombant sur un article parlant de Jude et de moi-même, et de notre envie d'avoir un bébé ... J'ai vu rouge. Non seulement parce qu'on y parlait de moi comme d'une cruche qui voulait un bébé à vingt piges, mais aussi parce qu'on révélait mon désir d'enfant à tout le monde de cette façon, alors que je n'en avais parlé à personne, strictement personne. Je ne voulais pas m'attirer de critique, de moqueries, parce que je savais que personne ne comprendrait, personne ne pouvait penser comme moi. Alors en lisant ça... J'ai littéralement pété les plombs, implosé, tout retourné. Mon lit, sans draps, sans matelas même. Mes livres, mes fringues, par terre, un verre cassé ... Bref, la pagaille totale. Heureusement pour moi, les filles n'étaient pas là pour la nuit, et j'avais le temps de tout ranger avant demain, surtout sachant qu'en général elles n'arrivaient pas avant le début d'après midi. Encore en colère, je rangeais tout à l'arrache jusqu'à ce que Jude me calme par sms, me proposant même de venir. Au départ j'avais songé à l'inviter ... avant de lire l'article. J'ai fini par accepter, ayant envie juste d'être avec lui et de me changer les idées. Alors que j'étais en train d'empiler mes livres éparpillés au sol, je finis par entendre frapper à la porte, et je devinais déjà de qui il s'agissait. J'avais déjà un peu rangé, mais pas énormément. « C'est ouvert ! » Criais-je alors que je me redressais pour poser les livres sur ma commode.

JUDE & ROXANNA

Assis en tailleur sur mon lit, j’avais allumé mon ordinateur pour aller faire un tour sur mon compte en banque. Si avant, cette petite visite sur le site de la banque ne me réjouissait pas, aujourd’hui, je tenais un autre discours puisque l’héritage de Billie devait être transféré sur mon compte aujourd’hui. Je crois que cette histoire n’avait pas été très réelle pour moi, jusqu’à ce que je vois affiché un nombre à six chiffres sur mon compte. J’avais, du coup, reçu un mail de mon banquier disant qu’il voulait me parler, surement ne comprenait-il pas comment j’avais pu passer d’un compte en banque minable à…devenir millionnaire ? Je ne savais pas ce que je voulais faire de tout cet argent, mais je savais une chose : il ne fallait pas que je l’utilise à n’importe quoi. Avec ça, plus ma bourse, j’avais le temps de refaire encore cinquante ans d’étude à Harvard, de m’acheter 30 appartements et de manger au resto tous les soirs. Je savais déjà que j’allais ouvrir un livret, dès mon retour à Cambridge où je mettrais la moitié de l’héritage dessus, afin de ne pas y toucher. Cet argent servirait à mon futur. Alors que j’allais éteindre mon ordinateur, je reçu un message assez bizarre de Roxanna concernant un blog qui l’avait déjà fait chier dans le passé. Je décidais d’aller y faire un tour, et je ne m’étonnais pas de voir qu’on parlait de nous, même si c’était plutôt étrange puisque seul nous deux étaient au courant. Quoi que, il avait suffi d’une oreille trop attentive le jour du feu de camp pour que quelqu’un le sache. Ce qu’on peut dire, c’est que ça a énervé la demoiselle, au point qu’elle casse tout dans sa chambre. Après une petite discussion, j’arrivais à la calmer et je décidais d’aller la voir, armé de ma brosse à dents comme elle l’avait si bien dit. J’enfilais donc un sweat shirt par-dessus mon t-shirt car tard le voir, il faisait assez frais dehors. J’attrapais un sac dans lequel je mis quelques affaires de rechange et la brosse à dents avant de me mettre en route vers le chalet de ma fiancée. Dix minutes plus tard, je toquais à la porte. « C'est ouvert ! » J’ouvrais la porte et j’entrais à l’intérieur, ne pouvant m’empêcher d’éclater de rire en voyant l’état de la chambre. Roxanna ne m’avait pas menti dit donc, cette chambre était un vrai foutoir. Je posais mon sac à l’entrée, regardant Roxanna qui rangeait des livres, « Je savais pas qu’une si petite chose pouvait faire autant de dégâts ! », lançais-je en souriant à la jeune femme. Je souris et je me frottais les mains, « Bon…on commence par quoi ? » Je me mis à croupie pour ramasser des morceaux de verre qu’elle avait dû péter, autant commencer par ça, il ne faudrait pas qu’elle se coupe.

Spoiler:

J'étais totalement entrée dans une colère noire en lisant cet article sur le blog, qui non seulement me critiquais, moi et mes choix, mais en plus s'amusait à inventer les pires choses, dans le genre que Jude irait fricoter avec Samara quand je serais enceinte. Et même si je lui vouais une totale confiance, ça me faisais du mal de voir des gens dire ça, douter de mon couple alors que quoi, merde, on s'est battus pour pouvoir être tranquilles, et d'ailleurs, nous ne l'étions toujours pas ! J'avais alors complètement saccagé la chambre, mise à sac. Les draps, le matelas, les oreillers, tous par terre, mon lit, déplacé, touchait presque celui de Torrey, alors que d'habitude quelques bons mètres nous séparaient. Tous mes livres au sol, avec mes fringues, enfin, la totale. J'avais vraiment tout retourné. C'était un peu la goutte qui faisait déborder le vase avec tout ce qui m'était tombé dessus, surtout que dans cet article, ils ont parlé de Billie. Me critiquant en disant que je voulais un bébé de façon idiote après son décès. Les gens ne pouvaient décidément pas comprendre, à vraie dire... J'entendis frapper à la porte, et, devinant qu'il s'agissait de Jude, je lui dis simplement que c'était ouvert. Ca ne manqua pas : Il éclata de rire en voyant l'étendue des dégâts, et je levais une moue boudeuse dans sa direction, alors que je posais les livres sur ma commode pour ensuite me pencher et ramasser des vêtements qui jonchaient le sol. Jude posa son sac à l'entrée. « Je savais pas qu’une si petite chose pouvait faire autant de dégâts ! » Je haussais les épaules en faisant un léger sourire en coin, avant de dire : « Avec une bonne motivation on est capable de tout » Je ramassais les vêtements encore à peu près pliés pour les ranger dans mon armoire, alors que mon fiancé se frottait les mains, demandant : « Bon…on commence par quoi ? » A peine eut-il dit ça qu'il se penchait déjà pour ramasser les morceaux du verre que j'avais explosé. « Vas pas de couper.. » Lui dis-je en fronçant les sourcils, alors que je ramassais deux trois shorts que je pliais et rangeais également. « J'ai vidé mon armoire par terre, donc déjà je vais m'occuper de ça, t'as qu'à aller ranger ta brosse à dents dans la salle de bain ! » J'attrapais un oreiller que je lui lançais pour le pousser et qu'il arrête de passer derrière mes dégâts. J'allais bien réussir à remettre un peu d'ordre.

JUDE & ROXANNA

Je pouvais comprendre la frustration de Roxanna, et si je m’étais moqué d’elle, c’était uniquement par pure ironie. J’avais appris à faire abstraction de ce que les gens pensaient de moi : après tout, j’avais un passé bien chargé et une réputation pas forcément éblouissante à Harvard, alors apprendre à se foutre du regard des gens, c’est primordial, et encore plus lorsqu’on est un Mather. Car même si à la rentrée je changeais de maison et je rejoignais les Dunster comme Torrey me l’avait presque confirmée, je savais que j’avais une étiquette qui ne changerait probablement plus, même si je faisais des efforts, que je ne touchais plus à la drogue et que je faisais tout mon possible pour devenir quelqu’un de bien. Les gens aiment bien critiquer, et je me fichais éperdument de ce qu’ils pensaient de moi et Roxanna : tant que nous étions heureux, c’était tout ce qui m’importait au fond. « Avec une bonne motivation on est capable de tout » Je ris légèrement, regardant Roxanna qui essayait de ranger au plus vite tous les dégâts qu’elle avait causée à elle toute seule, ce qui était assez impressionnant en fait. Elle avait peut-être l’air d’une petite fille sans défense, au fond, elle avait un sacré caractère et elle me le confirmait une nouvelle fois quand je voyais l’état de cette chambre. On aurait dit qu’une tornade y était passée : la tornade Roxanna. J’eus à peine demandé par quoi on commençait que je me mis à croupie pour ramasser de gros morceaux de verre à terre : elle était à pieds nus et je n’avais pas envie qu’elle se coupe bêtement les pieds, nous avions eu assez de malheur comme ça au Summer Camp. Une fois les morceaux de verre en main, j’entendais Roxanna qui me disait, « Vas pas de couper.. » Je souris un peu, ne faisant pas attention à ce qu’elle me disait alors que je me redressais pour mettre les morceaux que j’avais en main à la poubelle tout près de là où j’étais. Je me frottais les mains pour être sûr de ne plus rien avoir, « J'ai vidé mon armoire par terre, donc déjà je vais m'occuper de ça, t'as qu'à aller ranger ta brosse à dents dans la salle de bain ! » Je fronçais un peu les sourcils et j’avais à peine tourné mon regard vers elle que je reçu un coussin en pleine figure, me faisant légèrement reculer. Je regardais Roxanna, à la fois surpris mais aussi amusé, « Ça prend deux secondes à ranger une brosse à dents, j’t’ai dit que j’allais t’aider ! », lançais-je avant de ramasser l’oreiller qu’elle m’avait envoyée à la figure quelques secondes plus tôt. Je regardais celui-ci entre mes mains pendant quelques instants avant de lui balancer à la figure, affichant un air joueur mais aussi presque innocent sur le visage. « Et on maltraite pas des oreillers mademoiselle Blackburn okay ? » J’essayais de m’empêcher de rire, me mettant à genoux pour ramasser les vêtements à terre..

Hors de question que je reste toujours de glace face aux assauts des autres. Je me suis toujours répété au cours de l'année que, bon, ils finiraient par trouver un nouveau bouc émissaire, un nouveau couple à critiquer ... mais non, ils s'accrochaient comme des microbes bien tenaces, des parasites qui n'avaient pas vraiment l'air de vouloir me lâcher avec Jude. Alors j'ai explosé, et ça a fait mal. Et maintenant, il allait falloir ranger. Alors que je commençais déjà à faire diminuer la masse de vêtements éparpillés au sol, Jude de son côté jetais les morceaux de verre qu'il avait ramassés. Pour qu'il me laisse me débrouiller avec mon foutoir, je lui dis d'aller ranger sa brosse à dent, ponctuant ma phrase d'un magnifique lancer d'oreiller dans sa direction, le faisant reculer. J'esquissais un sourire alors que je rangeais une nouvelle pile de tee shirts pliés, et ramassant mes sous vêtements en boule pour les mettre dans la valise. Flemme de tout plier maintenant, c'était pas bien important. « Ça prend deux secondes à ranger une brosse à dents, j’t’ai dit que j’allais t’aider ! » Je me retournais, m'apprêtant à pester contre Jude mais je n'en eut pas l'occasion puisque l'oreiller revint comme un boomerang dans ma face. Je l'attrapais entre mes mains, fusillant Jude du regard alors qu'il disait : « Et on maltraite pas des oreillers mademoiselle Blackburn okay ? » Je haussais les épaules et je lui relançais dessus, avant de me redresser en poussant ma valise en bas de l'armoire. Étape vêtements, fait. Heureusement que je n'avais pas vidé ma penderie avec, sinon, j'aurais été mal avec toutes les fringues dedans. « Tu me dis de pas martyriser d'oreiller mais tu as fait la même chose en me le renvoyant ! » Dis-je d'un air malin à Jude en lui adressant un clin d'oeil, passant devant lui pour rejoindre mon lit dont je soulevais non sans mal le matelas pour le remettre sur mon lit. « Tu vois, sans le matelas ça parait déjà beaucoup plus propre, pas besoin de m'aider ! »Je me tournais vers Jude, un fin sourire amusé sur les lèvres.

JUDE & ROXANNA

Je n’avais pas pu m’en empêcher : lui relancer l’oreiller avait été plus fort que moi. En même temps, c’était elle qui avait commencée, n’est-ce pas ? Je voyais bien sur son visage qu’elle avait envie de me crier dessus, mais elle ne le fit pas, se contentant de ranger correctement sa valise en haussant les épaules comme si elle s’en fichais, ce qui me fit encore plus sourire. Je restais immobile, et sans m’y attendre, elle me relança l’oreiller et ce que je pouvais dire c’est qu’elle avait de la force la petite ! J’éclatais de rire et je me penchais pour reprendre l’oreiller dans mes mains. Parfois, nous agissions vraiment comme des gamins, mais j’adorais ça. Nous avions passé une très mauvaise passe avec la mort de Billie, et j’avais enfin la sensation d’arriver à sortir la tête de l’eau. On dit qu’avec le temps, la douleur s’atténue : c’est vrai, mais je savais que rien que le fait de parler d’elle pouvait la rendre triste de nouveau. C’est pour ça qu’il valait mieux éviter le sujet quelques temps, il fallait qu’elle fasse son deuil avant tout. « Tu me dis de pas martyriser d'oreiller mais tu as fait la même chose en me le renvoyant ! » Je ris et j’haussais les épaules, la regardant remettre correctement le matelas sur son lit avant d’annoncer, « Tu vois, sans le matelas ça parait déjà beaucoup plus propre, pas besoin de m'aider ! » J’hochais la tête, comme pour lui dire que j’étais d’accord avec elle. Elle ne voulait pas de mon aide ? D’accord ! Je lançais l’oreiller sur son matelas et j’enjambais le bordel à terre pour aller poser ma trousse de toilette dans la salle de bain, puis, une fois retourné dans la chambre, je me laissais tomber sur le lit, passant mes mains dans ma nuque en la regardant ranger. Je finis par me redresser pour retirer mes chaussures et je me rallongeais sur le dos, la regardant en souriant, « J’veux bien un petit massage des pieds après que tu ais fini Cendrillon ! », lançais-je d’un petit air taquin agitant mes pieds. C’était difficile de m’empêcher de rire, mais j’essayais de garder mon sérieux, même si elle devait comprendre que je disais ça pour la taquiner, bien sûr.

Une fois le matelas remis en place, il y avait déjà beaucoup moins de bordel. Bon, certes, il restait les draps, quelques babioles, et d'autres détails, mais ça, je pourrais m'en occuper en peu de temps, j'avais déjà bien rangé le temps que Jude débarque de son chalet au mien. Après que je lui aie fait la remarque comme quoi je pouvais très bien me débrouiller toute seule, il sembla acquiescer, aurais-je gagné la bataille ? Je me doutais bien que mon fiancé avait déjà une idée derrière la tête, et que s'il arrêtait de ranger, ce n'était que pour m'attaquer à nouveau d'une autre façon. Je m'éloignais du lit alors que Jude enjambais le bordel restant pour ranger ses affaires dans la salle de bain, puis, alors que je ramassais deux trois trucs que je rangeais dans un tiroir, il retourna dans la chambre, s'allongeant tranquillement dans mon lit. Je lui lançais un sourire en coin avant de tourner le dos, pour ramasser encore quelques affaires que j'entassais dans mon tiroir, par flemme de refaire du tri. jude retira ses chaussures, me faisant me tourner vers lui, alors qu'il me regardait avec un sourire : « J’veux bien un petit massage des pieds après que tu ais fini Cendrillon ! » Je posais mes mains sur mes hanches en le regardant, non mais pour qui il se prend ? Je savais bien qu'il rigolait, non seulement ce n'était pas son genre, mais en plus, ce genre de taquinerie était devenue quotidienne chez nous. Cependant, il gardait son sérieux, et plutôt bien d'ailleurs. Je ramassais le drap par terre et je lui jetais dessus, le recouvrant partiellement. « Tu vas te le faire toi même ton massage des pieds, Shrek ! » Oui, je n'avais rien trouvé de mieux que de le comparer à ce monstre vert de dessin animé, mais j'étais plutôt fière de mon coup. Je lui adressais un nouveau sourire en coin en m'éloignant du lit pour ramasser un cadre que je reposais sur ma table de chevet.

JUDE & ROXANNA

Bon okay, l’appeler Cendrillon, c’était facile, mais c’était le premier surnom qui m’était venu à l’esprit. Une petite blonde qui était là, à terre, à essayer de ranger, nettoyer, ça faisait un peu Cendrillon n’est-ce pas ? Même si elle n’était pas fringuée comme une SDF mais bon, ça n’était qu’un détails. Et puis, ma culture de dessin animé n’était pas très riche : bah oui, quand on est un garçon, on ne regarde pas les Disney pleins de princesses, d’amour et de tous ses trucs qu’on trouve tout simplement dégueu quand on a huit ans et qu’on est un garçon. Allongé sur le lit, je venais de retirer mes chaussures au départ pour ne pas salir le lit de Roxanna, et j’agitais les pieds doucement en parlant de me faire un message des pieds. La réaction de Roxanna ne se fit pas attendre, me lançant un regard noir en plaçant ses deux mains sur ses hanches. Je lui aurais bien dit que je la trouvais terriblement sexy quand elle était en colère, mais je savais qu’elle me traiterait encore de maso. Au fond, je crois que j’étais vraiment maso. Bref, elle finit alors balancer le draps qui était à terre sur moi alors qu’il me recouvrait totalement. J’éclatais de rire et elle annonça, « Tu vas te le faire toi même ton massage des pieds, Shrek ! » Je me redressais, gardant le draps sur moi et je me roulais sur le côté pour me faire descendre du lit, me mettant à genoux en gardant le draps sur moi, pour faire comme si j’étais…un fantôme. Je levais les bras, je voyais un peu à travers le tissu grâce à la lumière, et je pouvais distinguer la silhouette de ma fiancée. « SHREK EST TROP GROS POUR SE FAIRE UN MASSAGE LUI-MEME ! », grognais-je en m’avançant vers elle avant de soulever le draps rapidement pour qu’elle soit en dessous avec moi. Je lui souris et j’haussais les épaules, « T’es méchante, tu veux même pas t’occuper de moi...», dis-je doucement en affichant une petite moue.

Moi ? En colère il y a encore moins d'une heure ? Difficile à croire. C'est dingue ce que Jude avait une véritable capacité à soit me faire sortir de mes gonds en un rien de temps, soit m'apaiser en une poignée de sms. Aujourd'hui, la deuxième solution venait de s'appliquer, la preuve, je rangeais joyeusement le foutoir que j'avais mis, dans une colère noire, quelques heures plus tôt, et nous nous comportions tous les deux comme des enfants avec Jude. Situation habituelle, quand on sait que tous les deux nous étions capable du pire, sans la moindre limite. Il me comparait à Cendrillon ? Très bien, alors moi j'optais pour un classique déjà plus masculin : Shrek. Chose qui sembla déplaire à mon fiancé qui se leva du lit, le drap toujours sur lui, comme un fantôme. J'éclatais de rire en le regardant s'approcher de moi alors que je venais de poser mon cadre sur ma table de chevet. Heureusement je ne l'avais pas cassé lui. « SHREK EST TROP GROS POUR SE FAIRE UN MASSAGE LUI-MEME ! » Je haussais les épaules en le regardant s'approcher jusqu'à me faire face. « Boh, avec de la motivation je t'ai dit qu'on pouvait tout faire ! » J'éclatais de rire à nouveau, et Jude leva le drap pour me faire passer dessous, me laissant le voir ainsi autrement que masqué par le tissu. Je ris doucement, alors que mon fiancé affichait une moue boudeuse de mari trompé : « T’es méchante, tu veux même pas t’occuper de moi...» Je soupirais, secouant la tête avec un petit sourire. Genre je le délaissais juste parce que je lui avais dit de se débrouiller pour se faire un massage de pieds. Je savais bien sur qu'il rigolait, mais si je ne rentrais pas dans le jeu les choses étaient moins drôle. « Ah oui, je ne m'occupe pas de toi, vraiment ? » Je pris un air offusqué avant de lever mes bras pour les poser sur ses épaules. « J'crois pas que tu aurais dit la même chose la semaine dernière, au bord des chutes, ou à l'hôtel, ou .. Tu veux d'autres exemples ? » Je pris un air faussement innocent, des exemples, j'en avais à la pelle.

JUDE & ROXANNA

Même si nous jouions souvent au jeu du « je suis en colère contre toi », même quand nous étions vraiment en colère, nous ne le restions pas très longtemps. Au départ, j’étais venu pour apaiser Roxanna qui était très en colère suite à cet article, et j’avais réussi ma mission, puisque c’était avec un petit sourire sur le visage qu’elle rangeait à présent la chambre. Caché sous le draps, je me retrouvais alors à terre, faisant mine d’être une sorte de fantôme comme ceux que les enfants aiment se déguiser pour Halloween, avec simplement un draps blanc sur eux. En tout cas, mon numéro fit bien rire la jeune femme, et c’était mon but : zéro tracas, quitte à devoir faire le gros imbécile pour ça, et faire l’imbécile, je savais très bien le faire ! Puisqu’elle m’avait appelé « Shrek », je la suivais dans ce délire, même si je ne me trouvais pas gros et vert. M’avançant vers elle, je grognais alors que c’était trop difficile de se masser sois même quand on est gros, et sa réponse ne se fit pas attendre, « Boh, avec de la motivation je t'ai dit qu'on pouvait tout faire ! » je ris un peu et je soulevais le draps pour qu’elle soit recouverte elle aussi de celui-ci, nous cachant tous les deux par-dessous. Un sourire se dessina sur mon visage et je commençais à afficher une petite moue, disant à la jeune femme qu’elle ne s’occupait pas assez de moi et donc, qu’elle était méchante. Elle s’approcha alors de moi, posant ses deux bras sur mes épaules et je glissais mes mains sur sa taille, la regardant en essayant de garder cet air de gamin malheureux sur le visage. « Ah oui, je ne m'occupe pas de toi, vraiment ? » J’hochais la tête positivement et elle continua, « J'crois pas que tu aurais dit la même chose la semaine dernière, au bord des chutes, ou à l'hôtel, ou .. Tu veux d'autres exemples ? » Je me mordais la lèvre et je ne pus m’empêcher de sourire. J’haussais alors les épaules, essayant de garder un air sérieux avant de répondre, « Bah au départ j’suis venu ici pour te faire un gros câlin j’te rappelle ! », dis-je avant de m’approcher encore un peu d’elle pour la prendre dans mes bras. Je restais contre elle et j’ajoutais, « J’suis fier d’arriver à te faire sourire…vu à quel point t’étais en colère tout à l’heure, c’est un exploit… »