Je n'arrivais toujours pas à croire que cette chose s'était produite. Je pensais pourtant qu'il avait gardé ces photos pour lui, mais par derrière, il les avaient directement envoyé à mon frère, qui... disons, il n'avait pas très bien apprécié ces sms et j'en ai entendu parler encore et encore. C'est d'un pas déterminé que je me rends chez l'Espagnol, il faut que je lui touche deux mots. Face à son immeuble, ça m'étonne pas de savoir Alejandro vivre ici, c'est tout lui. J'arrive à passer l'accueil pour monter jusqu'à son appartement, dans l'ascenseur je cogite, grogne rien qu'en repensant à cette histoire. Finalement, j'arrive devant sa porte, je frappe plusieurs coups contre la porte jusqu'à attendre qu'Alejandro daigne m'ouvrir. A peine la porte s'ouvre, j'aperçois le brun et j'attaque direct Espèce de gros débile! Lâchai-je furieusement en le fusillant du regard, je le pousse pour pouvoir entrer dans son appartement Je constate que monsieur s'amuse bien ... je croyais que tu allais les garder pour toi! Commençai-je, s'il pige pas direct le sujet, je m'en fous, il ne va pas tarder à comprendre Tu es content de toi maintenant?! Je cherche mon téléphone pour lui ressortir une photo de moi en petite tenue pour lui mettre sous les yeux, je fronce les sourcils, je n'aime pas qu'on se joue de moi et je ne sais pas ce qui me retient de lui en coller une.

Depuis la fin des vacances de Thanksgiving, Alejandro avait seulement l'impression d'étudier, encore et encore. Que ce soit chez lui, comme aujourd'hui, ou bien à la bibliothèque ou encore à la Dunster House, il faisait que cela. Cela et toujours du sport, pour se changer les idées et s'aérer l'esprit de temps en temps. Il pensait quand même de temps en temps aux vacances, qui arrivaient à grands pas. Il découvrirait bientôt sa nouvelle belle-famille et aurait l'occasion de présenter la sienne à sa petite amie.

Du coup, tranquille dans le salon de son appartement, il ne s'attendait pas au coup de fil de son gardien de sécurité. Il annonçait qu'une certaine Marjaux DouMonzet. « Margaux vous voulez dire? Si, si, faites la monter ». Le beau brun se doutait bien de pourquoi elle voulait le voir. Heureusement, Aryana était à ses cours pour la journée. Elle n'assisterait pas à ce qui risquait d'être une scène. Alejandro avait quelques remords pour ce qu'il avait fait, mais en même temps, il avait vraiment humilié son cher ami.

On cogne à la porte, l'Espagnol se lève, habillé assez simplement d'un shirt à manches longues, il avait la barbe faite, pour une fois et les cheveux plus courts aussi qu'à l'automne. Il entrouvrit la porte et bam, elle s'ouvrit sous la poussée de Margaux et le jeune homme s'écarta, lâchant un wooh, avant de se faire engueuler.

-Je les ai seulement envoyer à ton frère...

Eut-il tout juste le temps de glisser dans un français un peu maladroit avant que Margaux ne montre son téléphone et une des jolies photos qu'il avait pris. Il se retint de sourire, parce que c'était de bons souvenirs quand même et puis quoi... la photo est belle. Il referme la porte de son appartement et son regard gêné change pour quelque chose de plus malicieux.

-Pour être honnête, oui. L'occasion était trop belle pour ne pas la saisir. Ton frère m'a largué à la première occasion qu'il a eu, je trouvais que c'était un juste retour des choses. Puis, soyons honnête, faire chaperonner sa petite sœur adulte relève de la mégalomanie alors... Maintenant, il sait que tu es une femme.

Les photos l'exprimaient assez clairement, tout comme elles témoignaient du fait qu'il était inutile de chaperonner Margaux. Elle fait ce qu'elle veut de sa vie et ne se prive pas de le faire.

-Ne fais pas comme si tu m'en voulais vraiment s'il te plait.

Cette arrogance qu'il pouvait avoir parfois!

Je ne pouvais pas accepter ce geste qu'il avait fait, envoyer des photos de moi en petite tenue à mon frère, c'est de la folie! Je n'avais pas faite ces photos pour qu'elles soient diffusées ainsi. C'est le risque à payer, je n'aurais peut-être pas dû non plus le laisser faire, mais j'avais trouvée ce jeu amusant, résultat, mon frère a pu voir à quel point je sais m'amuser et c'était loin de lui plaire. J'entre dans l'appartement d'Alejandro sans même attendre qu'il m'y invite. On dirait qu'il prend tout ça à la légère, moi pas. Seulement? C'est déjà beaucoup! Non, il n'est définitivement pas conscient comment moi je peux prendre les choses. Tu ne fais vraiment pas exception, ça vole pas haut dans ton crâne franchement! Quitte à me montrer désagréable, je m'en contre-fiche, c'est mon droit. Il est même content d'avoir fait ce coup, mais franchement, il n'aurait pas pu trouver autre chose sans m'impliquer là-dedans? Je m'en fous de ses histoires avec mon frère, qu'il trouve un autre moyen de vengeance Enlève moi cet air de ton visage Je n'aime pas cette attitude qu'il adopte en se donnant un certain genre Redescend sur terre mon grand! Je t'en veux vraiment! Il pense quoi? Que je vais me mettre d'un coup à rire et l'applaudir face à cette attitude de crétin? Je n'aime pas être prise pour une idiote, qu'on joue avec moi, je ne vais pas te féliciter pour ça! Il ne manquerait plus que ça.

Margaux était réellement frustrée et tenait visiblement à le faire savoir. Pour elle, qu'il ait envoyé les photos à son frère était déjà un geste de trop. Après, il se doutait que le geste ne serait pas bien reçu, ni par elle, ni par son frérot. Après, suivirent les insultes et Alejandro restait plutôt de glace, indifférent. Il sait ce qui va et ce qui ne va pas dans son crâne. D'ailleurs, après, le jeune homme essayait de faire réaliser à Margaux qu'elle faisait tout un plat de cette histoire pour un rien, qu'au fond, selon lui, elle se moquait bien de ses photos et qu'au fond, il lui avait même rendu service! Son petit monologue ne passa pas la rampe et parut frustrer encore davantage la belle brunette. D'un coup, il prit une mine sérieuse, comme pour obéir à la consigne et croisait les bras.

-Je n'ai pas joué avec toi. Je sais que tout donne l'impression du contraire, mais ce n'est que bien plus tard, après que j'aie vu ton frère au Gatsby Party que j'ai eu cette idée. Quand j'ai passé cette journée avec toi, j'avais bien d'autre chose à penser que ton frère. Pour tout te dire, je m'en foutais.

Ensuite ,il décroisait les bras et gardait son regard fixé sur celui de la jeune femme.

-Maintenant, la question Margaux c'est qu'est-ce que tu veux? Tu pointes chez moi, tu m'engueules, très bien, je sais que ce que j'ai fait est reprochable et je m'attends à ce que Marc veuille en découdre une prochaine. Mais toi? Qu'est-ce que tu veux? Des excuses? Continuer à m'engueuler pour un bon deux minutes jusqu'à ce que tu m'aies tout dit?

Quand je suis en colère, je réfléchis rarement aux actions, mes paroles et autres. J'ai foncée tête la première jusqu'à chez lui après avoir appris pour les photos, afin de lui faire savoir ce que je pense de ça et ce n'est rien de bon. Alors oui, je pique ma crise, il fallait s'y attendre. Toute cette histoire me laisse penser qu'il s'est servi de moi afin d'atteindre mon frère. C'est débile et je n'apprécie guère cette idée. Je fronce les sourcils, il retrouve son air sérieux après lui avoir demandé d'effacer cet air arrogant de son visage. Il s'explique, mais je ne suis pas totalement disposée à écouter ce qu'il dit, non voyons, bien trop têtue pour cela surtout quand je suis agacée comme maintenant. J'ai bien compris cependant que ce n'était pas un jeu, mais dans ma tête je suppose toujours le contraire. Cette nuit, ces photos envoyée par la suite, ça sent le coup fourré! Qu'est-ce que je fais là? Envie de l'engueuler pour sûr. Je croise mes bras contre ma poitrine tout en affrontant le regard d'Alejandro Je veux des excuses pour commencer... j'attends.. Dis-je sans le quitter des yeux un seul instant.

Que voulait Margaux? C'était là toute la question. La jeune femme adoptait une posture fermée, bras croisés et tout. Finalement, elle demandait des excuses au jeune homme qui prit un air de contrition.

-Je m'excuse Margaux. Cet... envoi de photos visait seulement à m'en prendre à Marc.

Il n'en avait pas après elle, il tenait à ce qu'elle le sache. Puis, il ouvrait les bras et les mains, en posture ouverte si on peut dire.

-Je peux te faire le câlin de la réconciliation?

Cette fois, l'Espagnol prenait un air de chien battu pour la convaincre d'accepter son câlin au moins.

Des excuses pour commencer, ce n'est pas mal. Je l'observe et j'attends impatiemment. Va-t-il présenter ses excuses... évidemment, il ne peut rien me refuser! C'et ce que j'aime penser, mais en tout cas ce fut le cas étant donné que j'ai droit à mes excuses. Satisfaite de les obtenir, j'hoche doucement mon visage pour montrer qu'il a pris la bonne décision en s'excusant. Je me force à ne pas me mettre à sourire, surtout lorsqu'il prend ce petit air de chien battu, les bras grands ouverts, cherchant à obtenir un câlin Ça ne marche pas avec moi cet air-là Tu parles.. je n'y échappe pas. J'essaye de garder ce petit air froid sur mon visage, pourtant mes pieds me poussent vers lui afin de venir dans ses bras Tu n'es pas encore tout à fait pardonné quand même Histoire de faire ma chiante jusqu'au bout, tant que je suis sur ma lancée hein. Cependant, j'apprécie le câlin, qui n'aime pas.

Margaux semblait déjà se détendre un peu plus quand il s'excusait. C'était sans doute la moindre des choses. Elle avait été le dommage collatéral en quelque sorte, la rancune d'Alejandro n'ayant aucune borne. Il fallait quand même qu'il fasse la paix avec Margaux au moins, quitte à faire un acte de contrition comme s'excuser.

Pour boucler le tout, le beau brun proposait un câlin à la Cabot, qui au départ, donnait l'impression de ne pas en vouloir, puis, elle fit un pas et vint finalement se réfugier dans ses bras. Au moment où il l'entourait de ses bras, il fit un petit sourire, satisfait. Quand il reculait la tête pour la regarder, la jeune femme l'avertissait quand même qu'il n'était pas tout à fait pardonné. Alejandro eut un petit sourire.

-D'accord, mais tu sembles déjà de meilleure humeur que lorsque tu as franchi cette porte.

Et avant qu'elle grommelle sur ce fait, il venait déposer un doux baiser sur la joue de la belle brune comme si ce geste pouvait l'apaiser un brin.

Est-ce que je me détends? Un petit peu, mais ce n'est toujours pas gagné pour lui. J'ai la rancune tenace, tout comme je peux me montrer incroyablement têtue. A tout moment, ça peut péter à nouveau. Pour le moment, je profite de l'occasion pour apprécier ce câlin qu'il me donne. Quand un bel homme vous ouvre grand ses bras pour vous prendre contre lui, ça ne se refuse pas, aussi crétin puisse avoir été ses actions. Ça, je vais lui faire payer à ma manière Ne cris pas trop tôt victoire Je lui pince les fesses en lui jetant un regard noir, je lui fais mon regard menaçant, j'essaye de lui faire peur en quelque sorte. Je lui réserve encore quelques surprises. Il va falloir être plus convaincant que ça pour que je te pardonne entièrement Je suis sûre qu'Alejandro peut mieux faire pour se faire pardonner.

Margaux se raidit dès qu'Alejandro souligne qu'elle semblait se détendre. N'en fallait pas plus pour que la belle lui lance son regard de dragon qui faisait (presque) peur. Alejandro avala un peu de travers, il n'avait pas envie de se faire engueuler encore et du coup, quand elle lui disait de ne pas crier victoire, il bougeait rapidement la tête de gauche à droite. Puis, comme elle lui pinçait une fesse, il lâchait un "hey!", protestant contre ce geste gratuit! C'est que ses fesses sont presque exclusives par les temps qui courent. Puis, la jeune femme lui faisait savoir qu'il faudra plus pour qu'il se fasse pardonner. Au moins, il était dans la bonne direction.

-D'accord... Hier, Aryana et moi nous avons ouvert une bouteille de vin, mais il en reste encore pour 2-3 bonnes coupes. Cela te dit? Je te préviens par contre, c'est du vin espagnol.