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Alejandro Ortega & Orlane A. Joyce-Bianca

mise en page par .Stay Away

J'avais toujours trouvé l'espagnol très studieux, mais surtout très impliqué dans ce qu'il faisait. Il avait cette maturité que je n'avais pas encore acquise, préférant largement assurer son avenir plutôt que s'amuser comme moi. C'est un point que j'ai toujours admiré chez lui; cette force, ce courage, cette volonté de toujours viser plus loin. Il faut dire que moi je me contentais de ce qui venait à moi, mais qu'un jour ou l'autre, j'allais bien devoir me bouger aussi. "Je savais que je pouvais compter sur toi." Pas de doute là dessus, je pouvais même en profiter pour une colonie entière s'il le fallait. Bon certes, ça n'apportera rien aux concernés, mais ce n'est pas grave. Venant à parler de vacances, je m'attardais un peu plus sur son pays natal. Cet endroit que j'ai toujours voulu visiter et que je visiterai un jour. Surtout que maintenant, Alejandro se portait volontaire pour me donner de bons endroits à visiter. Au moins je n'aurais plus qu'à suivre ses conseils à la lettre et partir à l'aventure en toute tranquillité. "Ça l'est.
" On pouvait entendre dans sa voix l'affection qu'il portait à ce petit bout de terre. Il faut dire que ça avait l'air tellement exceptionnel que je ne pouvais que rejoindre son avis après y avoir les pieds à mon tour. Un projet qui se réaliserait un jour. "Évidemment... De ma sœur, de mon père, mes grands-parents, bref, toute la famille. Mais ma mère... c'est ma mama quoi." Je comprenais par là qu'il était proche de tout le monde, qu'il avait un peu la famille en or et soudée que tout le monde idéalise. J'eu un petit sourire à l'entendre parler comme ça, ce ne sont pas tous les hommes qui l'avouerait de cette façon. En ce qui me concernait, c'était tout de suite moins joyeux, même si la relation avec ma famille est loin d'être désastreuse. Disons qu'il a certainement événements qui ont fait que le dialogue est devenu assez délicat. "Je suis désolé, j'ignorais pour ta sœur." Je haussais légèrement la tête, il n'était pas obligé de le savoir. "Beaucoup l'ignore... J'en parle très peu, voir pas du tout." C'est loin d'être un sujet joyeux, mais c'est surtout un fait qui m'affecte toujours autant. "Elle a perdue la vie lors de l'attentat d'Harvard d'il y a deux ans." Autant lui dire tout de suite ce qu'elle a eu, histoire de répondre au questionnement qu'il pourrait se faire.

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Alejandro Ortega & Orlane A. Joyce-Bianca

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J'ai toujours été proche de ma famille, enfin jusqu'à ce que ce drame ne vienne tout faire basculé. Les choses se sont tout de suite compliquée depuis la mort de ma soeur, tant dit que je m'étais refermée sur moi-même jusqu'à tout délaissé. Ce fut une période très difficile sur moi, la pire de toute même, et elle m'a beaucoup changé. Je n'ai pas toujours été comme ça, à manquer de sérieux et même de maturité, à me braquer sur tout et n'importe quoi, mais surtout à rester secrète sur mes sentiments. A cet instant, j'avais juste eu ce pressentiment, cette paranoïa que tout ceux auxquels je tenais allaient disparaîtront de ma vie. C'est une douleurs qui m'a tellement fait mal, qu'elle a fini par prendre le dessus sur beaucoup de choses, mais surtout sur beaucoup de choix. Alors oui, c'est vrai, peu de personne sont au courant de cette perte dramatique, parce que c'est quelque chose que je n'aime pas forcément dire. "Je te comprends. Tu ne te vois sûrement pas dans le rôle de la victime prise en pitié." C'était une peu ça, mais pas majoritairement. "Peut-être, mais c'est aussi parce que c'est une plaie qui ne s'est jamais refermée." On a tous ses faiblesses, à la mort de Sixtine en faisait partie. Je ne me sentais d'ailleurs pas forcément à l'aise de lui en parler, mais il méritait d'être mis au courant, même s'il est bête de lui en parler que maintenant, en ce moment de confidence qui sera malheureusement le denier. "Et comment tu as réagi? Au décès de ta sœur je veux dire." — "Mal... Je dirais même excessivement mal." J'avais fait pas mal de bêtises par après, même si aujourd'hui je commençais tout doucement à remonter la pente. "Je suis devenue quelqu'un d'autre." répliquais-je pour lui donner un peu plus de détails. "Au lieu d'accepter le soutien de mon entourage, j'ai préféré m'éloigner de tout et de tout le monde. De ma famille en conséquent." Parce que je me sentais coupable de sa mort, de ne pas avoir été là pour lui éviter cette mort tant dit qu'elle n'était qu'à quelques mètres de moi.

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Je n'aimais pas parler de cette épisode difficile de ma vie. Même Brynn en faisait partie et savait pertinemment que c'était un sujet à éviter. Ce n'est pas pour rien si je restais secrète sur cette perte. Je voulais m'éviter de repenser à cette tragédie qui avait complètement chamboulé ma vie. J'avais perdu tous mes repères ce jour-là, une partie de moi s'envolant avec elle. Mais même si les temps avaient été durs, j'avais réussis à me reprendre en mains. C'était peut-êtrê pour ça, que plus rien ne m'atteint, parce qu'une fois que l'on a vécu ce que j'ai vécu, plus rien ne peut vous briser. "J'ai eu de la chance jusqu'ici. Je n'ai pas eu à connaître ce genre d'épreuve. Même mon grand-père est encore en vie, ce qui est une bénédiction. Je vois d'ici la guerre civile qu'il y aura le jour de son décès... Non, je n'ose même pas m'imaginer comment je réagirais si j'apprenais la mort de ma petite sœur." Ce genre de chose ne s'imagine même pas, et se prévoit encore moins. Mais il faut bien être réaliste, un jour ou l'autre, on traverse tous cette épreuve difficile. "C'est difficile au début, même très difficile. On croit qu'on ne s'en remettra jamais, que sa vie n'a plus aucune intérêt, et puis on voit tout doucement une lueur d'espoir venir à nous. Sache juste qu'on ne se fait jamais à une perte, mais on apprend tout simplement à vivre avec." J'avais ce pincement au coeur qui me venait à chaque fois que le sujet était abordé. Mais cette fois, je ne cherchais pas à l'éviter. On peut dire que la conversation avait rendu l'atmosphère un peu moins joyeuse qu'il y a quelques instants. En même temps, vu la nature de celle-ci, ce n'était pas bien étonnant. "Enfin peu importe, je propose qu'on change de sujet et qu'on parle de quelque chose d'un peu plus joyeux. Autant se quitter sur une bonne note." lui dis-je en haussant les épaules, me rappelant subitement que sa venue ici serait la dernière.

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Toute chose avait son explication. J'étais juste secrète sur cette tragédie, et j'avais mes raisons. Ca me faisait toujours mal de penser au pire jour de ma vie. Je préférais de loin me rappeler de bons souvenirs avec ma soeur, surtout que nous étions fusionnées. Elle me manquait, c'est certain, et il n'y avait pas un jour où je ne pensais pas à elle. Si je me suis reprise en mains à l'heure d'aujourd'hui, c'est parce que je sais que c'est ce qu'elle aurait voulu. Elle qui avait toujours admiré mon courage et ma force, c'était en son honneur que j'avais repris possession de ces qualités. "J'imagine. Je ne suis pas pressé qu'une telle chose m'arrive ceci dit." Ce qui était plus que compréhensible. On espère chaque jour que ce genre de drame ne s'abatte pas sur nous, au risque de voir toute sa vie s'écrouler par l'annonce d'un décès. Je haussais légèrement les épaules, approuvant ce qu'il venait dire. Pour ma part, j'espérais aussi ne plus apprendre ce genre de mauvaises nouvelles. Le sujet sensible s'étant pas mal étalé, je préférais passer à autre chose. Non pas que je n'avais pas envie de me confier à lui, bien au contraire, mais que j'avais envie de parler de quelque chose de plus joyeux. Les histoires tristes et tout ça, ce n'est pas vraiment moi. "Tu me tiendras au courant de ton été? Je serais curieux de connaître tes aventures au Summer Camp." J'acquiesçais de la tête pour lui donner pour lui donner une approbation. "Puisque tu ne seras pas là pour vivre tes propres aventures, j'y tâcherai." Ce qui était un peu en désaccord avec ce que je lui avais dit un peu plus tôt: que je ne me sentais pas capable de garder un lien avec lui après tout ça. Pourtant, au fond, je ne voulais pas complètement couper les ponts avec lui. Une parole que je remettais un peu en question. "Ecoutes, je sais que je t'ai dit que je ne voulais pas être ton amie, mais ce n'est pas vrai... Je pense que tu finiras par me manquer à un moment donné." C'était même certain. Je étais suffisamment attachée à lui pour en venir à ce point. Peut-êtrê qu'avec un peu d'efforts, je pourrai jouer la fausse amie, surtout si ça me permet de pouvoir encore lui parler.

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L'heure des confidences devait se terminer. Je ne me sentais pas très à l'aise de lui parler de ça, et encore moins maintenant. Lorsque je lui demandais de changer de conversation, l'espagnol ne s'y opposait pas et trouvait rapidement quelque chose d'autre à dire. C'était alors l'occasion de parler du Summer Camp qui m'attendait, tant dit que lui sera plutôt entrain de se donner corps et âme pour son projet. On peut dire que nos vacances allaient être très différentes. "C'est gentil, merci. Oh et si jamais, par hasard, tu découvrais qui est derrière le coup qu'on m'a fait au bal, j'aimerais bien le savoir." On pouvait entendre l'intention de beau brun derrière cette idée. Il avait soif de vengeance, ce qui était plus que compréhensible au vu de l'humiliation qu'il avait vécu au bal. "J'y penserai, mais je doute que la personne en question se dénonce. C'est bien plus facile de sa cacher derrière une personnalité que d'affronter la réalité." Ce qu'on qualifie de lâche. Personnellement, trouver qui sa cachait derrière tout ça était le dernier de mes soucis, mais je me ferai un plaisir de lé découvrir si ça pouvait permettre à Alejandro d'avoir un retour à toute cette histoire. Réfléchissant sur le fait que je ne voulais plus aucun contact avec lui après cette soirée, je remettais mes paroles en question. Parce qu'au fond, c'était plus facile à dire qu'à faire. "On peut y aller doucement, nul besoin d'être amis maintenant. Si un jour tu m'offres ton amitié, je ne te dirai jamais non." Un fin sourire se dessina sur mes lèvres. Il était compréhensif face à cette décision, et se montrerait patient s'il le fallait. "Je ne te promets pas de jouer à merveille le rôle d'amie, mais je pense que je peux toujours essayer." Bien que ce titre ne le sera jamais réellement. Mais si au moins ça me permettait de toujours garder un certain lien avec lui, alors je pourrais faire cet effort. "L'idéal serait que tu te transformes en mec super moche, histoire d'être certaine de ne plus avoir envie de te sauter dessus." lançais-je à la rigolade, bien que cette option pourrait beaucoup m'aider.