The greatest happiness of life is the conviction that we are loved; loved for ourselves, or rather, loved in spite of ourselves.
- Victor Hugo -

Envoutée par l'ambiance, j'étais passée de calme à littéralement euphorique. Je craignais toujours, à Harvard, le regard des autres, leur façon de me juger si je devais venir à faire la fête, la folle, à me lâcher tout simplement. Avec Jude, je me sentais à l'aise, et je savais qu'il aimait faire la fête. Après tout ... Ce n'était pas le président des Mathers pour rien, et il ne m'avait pas emmenée ici en sachant que j'allais m'ennuyer à mourir devant le concert. Au contraire, j'adorais ça, je ne voyais même plus les musiques défiler, tant j'étais à fond dans le concert. Je dansais avec le reste de la foule, et Jude me fit tournoyer sur moi-même après m'avoir embrassé, me faisant rire de plus belle, littéralement sous le charme du moment. J'aurais voulu que jamais ça ne prenne fin, tellement je m'amusais. Retourner à Cambridge, très peu pour moi. New York et sa foule, sa bonne ambiance, m'avaient totalement conquise. Le chanteur lança une nouvelle chanson, et demanda cette fois ci à la foule de sauter, chose que je fis bien évidemment. A chaque battement en rythme avec la musique, je sautillais sur place, de plus en plus haut, me déchainant avec la puissance de la musique. Les chansons s'enchainaient, et je sautais et m’époumonais jusqu'à épuisement.. Ou pas. J'avais l'impression que, ce soir, j'étalais toute cette énergie que je gardais constamment en moi, que j'extériorisais tout ce que j'avais besoin d'exprimer. Je me sentais vivre, libre, dynamique comme je ne l'avais pas été depuis bien longtemps. Et j'étais bien décidée à vivre à fond depuis mon agression ... Visiblement, les choses commençaient plutôt bien, voir trèès bien ! L'heure tournait, les groupes défilaient les uns après les autres, et je notais ceux que, de retour à Harvard, j'avais envie de continuer de suivre, appréciant réellement leur façon de jouer. Je me retournais face à Jude à nouveau, et nouais mes bras dans son cou. J'avais super chaud à force de sauter, mais je pétais la forme, ne sachant même pas quelle heure il était . « Ca va, en forme bébé ? » Dis-je en souriant, avant de l'embrasser, sourire aux lèvres. « Tu as eu une idée de génie en nous faisant venir ici, tu le sais ça ? »

Je sentais que cette soirée allait être mémorable. Je gardais toujours des mauvais souvenirs des soirées que je faisais, vu qu’elles finissaient toutes par être le gros trou noir, puisque je finissais forcément défoncé ou complètement bourré. Ce soir, c’était la première fois que je remettais un pied dans ce monde festif, mais dans l’objectif de m’en souvenir, du début, jusqu’à la fin lorsque Roxanna et moi allions rentrer à l’hôtel dans la nuit. Enfin, j’essayais de ne pas penser à comment je faisais la fête avant, et je profitais simplement du moment présent, et surtout du sourire de Roxanna, qui avait l’air de s’éclater comme jamais je l’avais vu s’amuser depuis qu’on se connaît. Quand je pensais à l’état dans lequel elle était une semaine plus tôt, j’avais l’impression que de la voir sourire de cette manière relevait du miracle. Dans un sens, Roxanna et moi nous étions bien trouvés, mais pas uniquement parce que j’avais besoin d’elle, mais aussi parce qu’elle avait besoin de moi : je ne pouvais pas m’empêcher de me demander ce qui se serait passé, il y a une semaine, si nous ne nous serions jamais connu ? Serait-elle vraiment restée à Phoenix pour se laisser mourir dans cette salle de danse ? Rien qu’à cette pensée, mon sang se glaçait. Mais pas la peine de penser encore avec des ‘si’, aujourd’hui, j’étais là, et j’étais bien décidé à l’aider à aller mieux. Le premier groupe termina, puis un second enchaîna, et un troisième, puis un quatrième. Leur musique était à tous aussi dégantée les uns après les autres, et il faisait de plus en plus chaud dans la fosse, ce qui n’empêchait pas les gens de bouger, danser, chanter et crier de plus en plus. Mais toutes les bonnes choses ont une fin, et quand le dernier groupe passa, tout le monde se stoppa net dans son élan, applaudissant le groupe qui nous saluait fièrement. A force de sauter, de crier, j’en étais totalement essoufflé et je souris en voyant Roxanna se tourner vers moi, s’accrochant à mon cou pour m’embrasser. « Ca va, en forme bébé ? » Je ris et j’hochais la tête positivement, posant mes mains sur sa taille alors que j’essayais de me calmer un peu après toute cette folie. Je ne savais pas quelle heure il était, mais ce concert avait été tout bonnement génial. « Si ça va ? Je pète le forme ! », lançais-je en lui souriant, l’embrassant à nouveau. « Tu as eu une idée de génie en nous faisant venir ici, tu le sais ça ? » Je fis mine de réfléchir et je me décollais d’elle pour glisser ma main dans la sienne, commençant à nous faire marcher à nouveau vers le bar pour prendre quelque chose à boire, j’avais la gorge en feu. « Bien sûr que je le sais, ça me fait plaisir que tu t’amuses autant » Je m’arrêtais au bar pour reprendre de quoi boire, à moi et à la demoiselle. Je lui tendais son nouveau gobelet et je repris sa main dans la mienne alors que nous marchions à travers la foule de Central Park. « Bon…tu te sens fatigué ou je peux t’emmener ailleurs ? », demandais-je à ma petite amie, un petit sourire aux lèvres avant de boire une gorgée de mon verre.

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- Victor Hugo -

J'ai toujours eu les idées très arrêtées, avant de rencontrer Jude. Je ne voulais dépendre de personne, et surtout pas d'un homme. J’avançais constamment seule mais j'avançais malgré tout, je ne reculais pas, alors je me persuadais du bien..."au jour le jour"... Sans me rendre compte qu'en réalité je me détruisais dans cette solitude. Désormais, je découvrais petit à petit que la vie est toujours pleine de surprises, et la plupart du temps, bonnes. Ma plus belle surprise avait un nom et un prénom, puisqu'elle s'appelait Nolan Jude Montgomery. Il m'a tirée de ma torpeur, depuis que nous nous connaissions, pour m'apprendre à découvrir le monde avec le sourire, et avec amour. Je m'étais interdit d'aimer un homme un jour, mais désormais, j'étais totalement consumée par la passion qui m'habitais dès que je croisais son regard sombre et tendre, dès qu'il prenait ma main dans la sienne. Aujourd'hui, il me faisais découvrir son univers, celui de la fête, de l'insouciance, de la bonne humeur. Je me perdais dans ce tourbillon de bonnes choses, à tel point que, lorsque la fin du concert arriva et que le dernier groupe acheva sa chanson, j'étais déçue, restée sur ma faim. Je demandais alors à Jude comment il allait, pendant qu'il posait ses mains sur ma taille, essoufflé sans aucun doute après s'être autant remué. « Si ça va ? Je pète le forme ! » me lança-t-il, agrandissant immédiatement mon sourire avant de m'embrasser de nouveau. Je manifestais alors ma joie à l'idée qu'il nous ai proposé d'aller à ce concert. Je n'osais même plus imaginer une soirée à ne rien faire à part regarder la télé, dans la chambre d'hôtel. Jude prit un air pensif, mais son sourire trahissais l'évidence de sa réponse. Tout en souriant, je glissais ma main dans la sienne en le suivant, slalomant entre les autres personnes présentes pour nous diriger vers le bar. « Bien sûr que je le sais, ça me fait plaisir que tu t’amuses autant » Je hochais la tête, pendant qu'il nous reprenait à boire, me tendant un nouveau gobelet de coca dont je vidais la moitié presque d'une traite; avant de répondre: « C'est vraiment super. Super épuisant, mais en même temps super excitant, toute cette foule, c'est comme dans les films ! » J'éclatais de rire, j'avais l'impression d'être une de ces gamines qui n'avais jamais rien fait de son existence... Quoique, c'était un peu le cas. Nous nous remîmes en marche à travers Central Park, main dans la main. « Bon…tu te sens fatigué ou je peux t’emmener ailleurs ? » me demanda alors le jeune homme, en buvant à nouveau, en même temps que moi. Je haussais les épaules, terminant ma gorgée, avant de dire. « Je ne suis absolument pas fatiguée, et je vous laisse décider du programme pour ce soir, monsieur Montgomery le fetard ! » Je terminais ma phrase en riant, tournant mon regard vers lui avec un sourire malin.

L’avantage, quand on est proche de quelqu’un qui est complètement différent de nous, c’est qu’on apprend plein de choses. Bien que nous ayons certains points communs, au fond, Roxanna et moi étions vraiment différent, du moins, sur le caractère. Mais j’avais l’impression qu’elle avait de l’énergie à dépenser, qu’elle devait canaliser et certainement, utiliser lorsqu’elle dansait. Et j’avais envie de voir cette énergie ailleurs qu’à la fac, je ne m’étais donc pas trompé en l’amenant ici, même si, honnêtement, jamais je n’aurais cru qu’elle se serait autant amusée et qu’elle se serait autant prêté au jeu. Mais ça me faisait plaisir, de voir que je pouvais lui faire découvrir des choses sans qu’elle soit retissante. Et puis, elle me faisait confiance, je pense que cela aidait pas mal aussi. Mains dans la main, j’étais repartie nous chercher quelque chose à boire car j’avais l’impression que je n’avais pas bu depuis des heures et des heures alors que nous avions pris quelque chose juste avant le concert. Comme quoi, sortit, c’était vraiment un sport ça aussi ! « C'est vraiment super. Super épuisant, mais en même temps super excitant, toute cette foule, c'est comme dans les films ! » J’éclatais de rire avec elle, content de la voir si enthousiaste. Les lumières étaient toutes allumées dans Central Park, et les gens partaient du concert gaiement, en riant, se bousculant légèrement en direction de la sortie. Nous restions dans la foule, tout le monde sait que Central Park craint un peu la nuit tombée. Je levais les yeux, et j’apercevais le ciel, orné d’étoiles scintillantes entre les sommets des buildings. New-York était vraiment une ville magique et je crois que je me délecterais de sortir tous les soirs si je vivais ici. Roxanna but rapidement son verre, et je fis de même. De toute façon, là où je comptais nous emmener, nous aurions aussi à boire. Je jetais le gobelet en plastique dans la première poubelle que je trouvais puis la jeune femme réagit à mon offre, me faisant à nouveau sourire. « Je ne suis absolument pas fatiguée, et je vous laisse décider du programme pour ce soir, monsieur Montgomery le fetard ! » Je ris de plus belle alors que nous étions arrivés à la sortie – ou l’entrée – du parc. Je regardais autour de moi, essayant de réparer un peu l’endroit. Bon et puis…osef, nous pouvions marcher un peu ? Il ne faisait pas trop froid, il y avait du monde dans les rues et puis, c’était New-York quoi ! Nous descendions une large et longue rue, gardant toujours sa main fermement dans la mienne, regardant autour de moi pour repérer un petit endroit sympa, un bar, une boite, quelque chose. Je vis alors sur le trottoir d’en face un bar ambiance, la musique raisonnait de là où nous étions et il était écrit en gros sur la façade « Soirée tango » . Je regardais Roxanna, « Mh…tango..? », un petit sourire se dessina sur mes lèvres : elle aimait danser, ça ne pouvait que lui plaire, non ?

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- Victor Hugo -

Pas mal de fois, j'ai eu le droit à des remarques désobligeantes de certains étudiants, camarades de classe, peu après m'être mise en couple avec Jude, soit début février. Avant même que j'aie pu le connaître moi même, on m'avait fait sa biographie ... Ou du moins, les gens m'avaient uniquement parlé de ce qu'ils voulaient. Il parait qu'il est infidèle, il se drogue, il boit comme un trou, il est dépressif ... J'avais eu le droit au tableau le plus horrible de la planète. Mais, heureusement pour moi, la seule image que j'avais de Jude c'était celle du garçon avec qui j'avais rit toute la soirée au restaurant, devant qui je m'étais brûlé la langue avec des Lasagnes, et qui m'avais fait suffisamment confiance pour me parler de son passé, dès le premier soir, dans ce petit parc proche de l'hôpital. J'ai directement su que, malgré les on dit, Jude était une personne de confiance, qu'il fallait juste apprendre à connaître sans écouter les autres. Chose que j'ai faite, et que je ne regrette absolument pas. Aujourd'hui, et encore plus depuis que, à Phoenix il m'avait sauvé la vie, je ne voyais plus ma vie sans Jude. C'est bête et idéaliste à dire lorsqu'on a à peine vingt ans, peut-être un peu fou, mais c'était ma façon de voir les choses. Je dis à Jude, en nous dirigeant vers la sortie du parc, que je le laissais entièrement maitre de la soirée. Je terminais mon coca avant de jeter à mon tour le gobelet à la poubelle, juste avant d'atteindre les portes de Central Park. Ne voyant rien aux alentours, nous décidions alors de parcourir une des grandes avenues de la ville, en quête d'un endroit sympa ou aller pour le reste de la soirée. Ma main dans la sienne, nous marchions depuis un moment jusqu'à ce que Jude s'arrête devant un bar qui se situait sur le trottoir opposé. Je regardais la façade, surprise qu'il s'arrête devant ce genre de bar « Mh…tango..? » je tournais mon regard vers lui, avant d'esquisser un sourire en croisant mes bras. « Tango, sérieusement, tu penses y survivre si on le danse vraiment ? Déjà que monsieur a appris la valse juste pour me draguer ... » Je faisais un sourire malin, alors que Jude secouait la tête; sachant pertinemment que j'avais raison. Je reprenais sa main dans la mienne avant de me diriger d'un pas décidé vers l'entrée. « Allons voir ce que ça donne, tu as éveillé ma curiosité de danseuse ! » Dis-je enfin, en entrant dans les lieux en compagnie de Jude. Il y avait foule, et je voyais d'un côté les gens qui buvaient de l'autre ceux qui dansaient. « Encore soif? » Demandais-je alors à nouveau à mon petit ami d'un air intrigué.

Je me doutais bien, que les amis n’aient pas sautés de joie, quand ils ont dû apprendre la nouvelle sur ma relation avec Roxanna. C’est vrai que l’on avait pas l’habitude de me voir avec la même fille, c’est vrai aussi que je sortais tous les soirs, et que, six fois sur cinq, je finissais dans un état assez pitoyable. Mais les gens ne se souciaient pas de pourquoi je faisais ça. C’est vrai, ils pensaient que je me défonçais la gueule juste comme ça, pour rien ? Lorsque je planais, je ne pensais plus à rien, et cette douleur, cette peine qui était toujours en moi, quoi que je fasse, disparaissait. Comme si il ne s’était jamais rien passé, comme si je n’étais pas ce pauvre petit garçon, qui venait de perdre la seule et unique famille qui lui restait. Et la seule personne, qui faisait de lui quelqu’un de bien, et quelqu’un de plus équilibré. Mais aujourd’hui, j’avais trouvé cette personne en Roxanna, elle me faisait sourire, elle m’apprenait à ne pas regarder derrière, mais regarder devant et j’avais envie de regarder devant, mais uniquement si elle le faisait avec moi. La jeune femme me regarda, un peu surprise que je lui propose d’entrer là-dedans. Je n’avais pas trop envie d’aller en boite, d’entendre de la dance, et le tango pourrait changer, et j’étais certain qu’on pourrait bien s’amuser. Et puis, c’était l’occasion pour qu’elle m’apprenne, non ? Ça pourrait toujours être classe de pouvoir me vanter que je savais danser sur du tango, surtout que c’était une danse réputée pour être assez sensuelle. « Tango, sérieusement, tu penses y survivre si on le danse vraiment ? Déjà que monsieur a appris la valse juste pour me draguer ... » J’éclatais de rire, croisant les bras en hochant la tête de haut en bas, j’avais même envie de rétorquer que j’avais survécu à un cancer, alors au tango…mais je n’étais pas sûr que ce genre d’humour la ferait rire, surtout sachant que cette maladie pourrait revenir à un moment où à un autre. Je me contentais alors de lui lancer, en fronçant les sourcils, « Hey, j’ai pas appris la valse pour te draguer ! T’étais déjà sous mon charme à ce moment-là… » Je lui adressais un petit sourire fier. « Allons voir ce que ça donne, tu as éveillé ma curiosité de danseuse ! » Reprenant ma main, Roxanna m’emmena alors à l’intérieur : il y avait pas mal de monde déjà, et la grande salle était séparée en deux : la piste de danse, et le coin « détente ». « Encore soif ? » J’haussais les épaules et je la tirais vers la droite, où se trouvait le bar. Je commandais alors deux cocktails, et j’appuyais mon coude contre le comptoir en me tournant vers ma petite amie, le sourire au coin des lèvres. « Alors comme ça, tu me crois incapable de danser le tango ? Parce que j’suis sûr que si tu m’apprends, j’peux devenir un dieu du tango ! », lançais-je en riant un peu, amusé. Je lui tendais le cocktail que je venais de nous commander, et je pris le mien, apportant la paille à mes lèvres pour en boire quelques gorgées. Il faisait vraiment chaud ici...

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- Victor Hugo -

Je me souvenais encore de cette soirée ou, dans la salle de danse de façon clandestine, en plein milieu de la nuit, j'ai convaincu Jude de me rejoindre pour lui apprendre à danser la valse, soi disant pour le futur mariage d'Apple et Ocean. On se connaissait à peine depuis une semaine, et déjà il n'avait pas hésité à me suivre dans ma folie. Je me souviendrais toujours de notre premier baiser, au milieu de cette salle, éclairée par quelques bougies, alors que la musique tournait et que je venais de lui apprendre à danser. Je n'avais pas pu rêver plus magique, comme premier baiser échangé avec mon petit ami. Mon premier vrai petit ami, et j'espérais, le dernier. Au moment ou, d'un air taquin, j'ai lancé à Jude qu'il ne survivrait pas à un tango, après m'avoir dragué avec la valse, celui ci s'offusqua, piqué au vif, me faisant rire de plus belle. « Hey, j’ai pas appris la valse pour te draguer ! T’étais déjà sous mon charme à ce moment-là… » Il me fit un sourire fier, et je me mordais la lèvre, morte de rire au vu de la situation. Dans le fond, il avait raison. Je me souviens que déjà, en dansant, j'étais totalement sous le charme du jeune homme. Je me souvenais de mon coeur qui avait cogné dans ma poitrine lorsqu'il avait approché dangereusement ses lèvres des miennes. Charmée, totalement, envoutée, hypnotisée, accro, plus simplement. J'entrainais rapidement Jude à l’intérieur du bar, et après lui avoir demandé ce qu'il voulait faire, il m'attira jusqu'au bar, nous commandant deux cocktails. Étant relativement petite, je me hissais sur un tabouret, en attrapant le verre que me tendais mon petit ami. Je glissais la paille entre mes lèvres. Miam. J'écoutais alors Jude qui, s'appuyant contre le bar, me regardait en souriant. « Alors comme ça, tu me crois incapable de danser le tango ? Parce que j’suis sûr que si tu m’apprends, j’peux devenir un dieu du tango ! » je riais, amusée, et reposais mon verre. « Hum, j'ai jamais dit que tu en étais incapable, je demandais seulement si tu te sentais motivé à le faire ! » Je descendais de mon tabouret, m'aérant avec ma main, morte de chaud, et je reprenais mon verre, dont je buvais à nouveau quelques gorgées. Un sourire malin sur les lèvres, je m'approchais de Jude, reposais mon verre avant de me placer face à lui, mon corps contre le sien. Je plongeais mon regard dans le sien, une lueur taquine habitant mes yeux bleus. « Tu es pas sans savoir que le Tango est une danse ... Particulièrement sensuelle. » J'insistais sur les deux derniers mots en me mordant la lèvre, retrouvant mon verre à tâtons pour en boire encore un peu. Mode joueuse : Game on.

Même si notre première soirée avait été superbe, dans ce restaurant à manger des lasagnes, notre relation avait vraiment commencée ce soir du 7 Février dans la petite salle de danse, passé minuit alors que la demoiselle m’apprenait à danser la valse. C’est vrai, elle avait raison, au départ, je n’avais pas voulu apprendre cette dance innocemment, et tout dans cette soirée, avait été parfait. Je me rappelait encore de la sensation que j’avais éprouvé lorsqu’elle avait pris ma main gauche pour la poser sur sa hanche, entrelaçant ses doigts avec les miens. Je n’avais pas pu quitter mon regard de la jeune femme pendant toute la dance, j’étais complètement hypnotisé, complètement sous le charme. Elle avait éveillée en moi des choses en moi que je pensais enterrées pour toujours après la mort d’Aurore. Et aujourd’hui, je profitais de chaque petit moment que je pouvais passer avec elle, afin de les garder en mémoire. Chaque instant était important, et nous apportait un souvenir en plus et qui sait, peut-être que dans quelques années, dix ans, vingt ans, nous raconteront à nos enfants le jour où leur mère s’était brûlée la langue le soir de notre premier rendez-vous, ou alors notre premier baiser dans cette salle de danse décorée de bougies après minuit. Mais aujourd’hui, ce soir, nous étions à New-York, et nous voulions juste nous amuser, rien que tous les deux. Et la soirée était bien partie pour. Roxanna s’était assise sur le tabouret, se trouvant alors à ma hauteur, sirotant son cocktail, un petit sourire aux lèvres. « Hum, j'ai jamais dit que tu en étais incapable, je demandais seulement si tu te sentais motivé à le faire ! » Je ris et j’hochais la tête positivement alors que la jeune femme descendait de son tabouret, faisant un peu d’air sur son visage avec sa main. « Si je suis motivé ? Je suis toujours motivé Blackburn ! », lançais-je à ma petite amie, amusé. Celle-ci posa son verre sur le comptoir, s’approchant de moi dangereusement et un petit sourire se dessina sur mon visage, « Tu es pas sans savoir que le Tango est une danse ... Particulièrement sensuelle. » Je souris de plus belle, faisant mine de réfléchir quelques secondes avant d’hausser les épaules. Je reposais mon verre déjà vide sur le comptoir et je glissais mes mains sur sa taille, les faisant se balader jusque dans son dos. « Mh…à ton avis, pourquoi je veux le danser avec toi ? », soufflais-je avec un petit sourire malin, me penchant pour l’embrasser du bout des lèvres quelques secondes jusqu’à en perdre mon souffle. Je me pinçais un peu la lèvre, ne détachant à aucun moment son regard du mien. « Alors, tu m’apprends oui ou non ? », murmurais-je avant de me reculer pour mettre un peu plus de distance entre nos deux visages et ne pas être tenté de l’embrasser encore.

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- Victor Hugo -

J'ai toujours eu une facilité déconcertante à m'exprimer dans la danse, plus qu'avec des mots. Je ne suis pas à l'aise en dialogue, je préférais amplement danser, bouger, m'exprimer dans mes gestes. Lorsque je suis en colère, je danse de la danse moderne, triste, je privilégie le classique. Pour m'amuser aussi, souvent je dansais de tout, mais mes gestes reflètent généralement mon état d'esprit. Et aujourd'hui, j'étais d'humeur particulièrement festive et taquine. Je faisais alors remarquer à Jude que je n'avais jamais dit de lui qu'il serait incapable de danser de Tango, seulement, qu'il fallait de la motivation, ce à quoi il répondit, amusé : « Si je suis motivé ? Je suis toujours motivé Blackburn ! » C'était tout ce que j'avais besoin d'entendre, à vraie dire, bien que je n'en doutais pas. Après tout, il avait bien été suffisamment motivé pour apprendre la valse, et il gagnait un avantage : Le côté sensuel de la danse, et je ne manquais pas de le faire remarquer à mon petit ami, collant doucement mon corps contre le sien avec un sourire malin. Son sourire en disait long sur sa pensée, et il haussa les épaules après avoir fait une fausse mine pensive. Je ne détachais pas mon regard du sien, un sourire en coin plaqué sur mes lèvres. Jude reposa son verre, et je reprenais le mien pour le terminer, tandis qu'il glissais ses deux mains le long de ma taille, me faisant frissonner en entrant en contact avec mon dos. C'était comme si la sensualité de la danse s'était déjà immiscée entre nous deux. A moins que ce ne soit le cocktail qui ait déjà commencé à faire monter la température. « Mh…à ton avis, pourquoi je veux le danser avec toi ? » me souffla mon petit ami, malin, agrandissant mon sourire. Ça, je le savais déjà, il n'avait pas besoin de le préciser. Tout le monde sait que le Tango est une danse très tactile. Bien vite, n'y tenant plus, mes lèvres se joignaient à celles du jeune homme dans un baiser léger, mais qui dura jusqu'à ce que je sois à court d'oxygène. Je reculais mon visage, sans détacher nos regards, et esquissais un nouveau sourire. « Alors, tu m’apprends oui ou non ? » me demanda enfin Jude en se reculant légèrement. Je haussais les épaules, et retirais mon gilet pour demander au barman de le mettre de côté avec mon sac. « Très bien, tu l'auras voulu !» J'attrapais sa main dans la mienne, et le tirais sur la scène, ou de nombreux autres couples dansaient déjà. J'avais l'impression de revivre la scène de quelques mois plus tôt, sans le calme de l'instant. C'était beaucoup plus ... Fiévreux. « Donne moi tes mains.. » Dis-je alors à Jude, glissant sa main droite dans mon dos, collant mon corps près du sien, alors que sa main gauche restait dans ma main droite. La musique se terminait, et immédiatement derrière, une autre commençait. « Surtout, comme la dernière fois, on ne baisse pas la tête, et suis juste mes mouvements. » Alors, comme la dernière fois, je me mis à danser, sans aller trop vite au départ, en faisant attention à ce que Jude ne se perde pas. Avec la danse classique, le Tango était définitivement ma danse favorite.

J’étais loin d’être un pro en danse, et je dois avouer que, avant de fréquenter Roxanna, je ne m’y intéressait pas tellement. Mais bizarrement, le monde de la danse me semblait beaucoup plus irrésistible lorsque c’était avec elle, surtout que je n’étais pas stupide, même si je n’y connaissais rien, j’avais une petite idée de ce à quoi le tango ressemblait. Je savais aussi, que ça ne devait pas figurer dans la liste des danses les plus facile à pratiquer, mais je m’en fichais, je voulais au moins qu’elle m’apprenne les bases. Et puis, que je sache le danser pourrait donner une raison de pouvoir sortir danser tous les deux plus souvent, même quand nous serions rentrés à Harvard. D’une certaine manière, j’avais l’impression qu’à partir de maintenant, les choses seraient plutôt différentes et c’était toujours comme ça après un de nos voyages, on dirait bien. Le fait d’avoir passés notre première « vraie » nuit ensemble à Cancun avait donné une toute autre dimension à notre relation, et sans trop savoir pourquoi, j’avais l’impression que ce week-end à New-York ne pourrait qu’être bénéfique lui aussi. Je n’avais pas vu Roxanna se lâcher et s’amuser comme ça depuis…et bien, depuis Cancun, et encore, pas autant qu’au concert de tout à l’heure. Ce ne me déplaisait pas, de savoir qu’elle pouvait avoir ce côté festif en elle, décidément, la jeune femme arrivait toujours à me surprendre, même après presque trois mois. J’étais impatient d’aller sur la piste de danse, et de pouvoir danser avec elle, et ça, Roxanna l’avait sûrement compris puisqu’elle se décida à retirer son gilet, qu’elle donna au barman pour qu’il le garde avec son sac à main. « Très bien, tu l'auras voulu !» J’haussais un sourcil et j’éclatais de rire, serrant sa main dans la mienne alors qu’elle me tirait vers la scène où les autres danseurs se déhanchaient. Pendant deux secondes, en les voyant danser, je me dis que jamais je ne pourrais faire ça, mais bon, au pire, je me ridiculiserais. « Donne-moi tes mains.. » Je souris et je lui tendais mes deux mains comme elle me l’avait demandée, alors qu’elle les prenaient dans les siennes afin de bien les placer, une dans son dos, alors qu’elle gardait l’autre, s’approchant un peu plus de moi pour finir par se coller complètement à moi. Je la regardais en souriant, alors que les gens autour de nous s’arrêtaient en même temps que la musique, se mettant en place pour enchainer sur la prochaine. « Surtout, comme la dernière fois, on ne baisse pas la tête, et suis juste mes mouvements. » J’hochais la tête, serrant un peu plus ses doigts entre les miens alors que j’essayais de ne pas baisser la tête, même si j’avais trop peur de lui écraser les pieds par accident. Gardant alors fixement mon regard dans le sien, je bougeais du mieux que je le pouvais, au même rythme qu’elle. Je finis par regarder rapidement autour de moi, pour voir comment les autres se comportaient, et je pris mon courage à deux mains pour tenter quelque chose lâchant son dos, gardant sa main fermement dans la mienne, dépliant le bras pour qu’elle s’élance vers l’extérieur, puis, la ramenant rapidement contre moi, replaçant ma main dans son dos pour la coller à moi, un sourire timide sur les lèvres, suivant à nouveau ses mouvements au même rythme que la musique…