The greatest happiness of life is the conviction that we are loved; loved for ourselves, or rather, loved in spite of ourselves.
- Victor Hugo -

J'avais passé une bonne partie de ma nuit, en compagnie de Jude, à débattre sur qui payerais pour aller à New York le lendemain. Monsieur ne voulait pas démordre, trop fier pour me laisser payer quoi que ce soit. Et moi, je l'aimais bien trop pour lui faire la tête plus de cinq minutes. C'est ainsi que, le lendemain matin, nous partions avec nos sacs pour NY, décidés à visiter cette ville que nous n'avions jamais été voir, bien que l'Etat de New York étant voisin au notre. C'était notre troisième voyage loin de Cambridge, et notre deuxième voyage rien que tous les deux, loin de l'université. J'étais restée réveillée durant toute la traversée de la ville, observant chacune des boutiques que je connaissais, excitée à l'idée de découvrir un paysage que je ne connaissais pas, de voir les grattes ciels New Yorkais, Times Square, et tant d'autres choses ... Au bout d'un certain temps, je m'endormais, mais je finis par me réveiller en sentant la voiture s'arrêter. Jude faisait le plein, et j'avais méticuleusement préparé mon coup. Alors qu'il venait à peine de finir de mettre le plein, je me mis à courir pour aller payer, carte de crédit en main. Il fit la tête, vaincu, mais j'ai rapidement su me faire pardonner.

La journée, une fois arrivés, se passa parfaitement. Impressionnés par la hauteur des buildings New Yorkais, nous étions comme des gamins, main dans la main, qui découvrions cette grande ville. Nous avons marché jusqu'à épuisement, avant que je réclame un peu de répit, regagnant notre chambre d'hôtel que nous avions réservée avant de partir à la conquête de New York. Après une petite heure de repos, je vis Jude se redresser, comme dans ces dessins animés ou une ampoule vous apparaît au dessus de la tête suite à une idée de génie. « Qu'y a-t-il donc ? » demandais-je, intriguée. Jude, une lueur maline dans le regard, sauta du lit et me dit de bien m'habiller. Ce soir, nous allions être de sortie. Je me rappelais vaguement l'avoir vu observer une affiche, alors que nous traversions Central Park en amoureux. J'obéis néanmoins, lui faisant confiance, allant enfiler la seule robe que j'avais emmenée, et me maquiller un coup. Ce soir, je sentais que Jude avait prévu de nous faire bouger, et pas qu'un peu.

Avant de connaître Roxanna, j’avais commencé à dealer, et même si c’est mal et que je ne devrais pas m’en venter, cela rapportait vraiment pas mal d’argent. Et j’avais pensé à en mettre de côté. Allons à New-York. C’était la première idée qui m’avait traversé l’esprit, je n’avais jamais été à New-York, et je rêvais de pouvoir y passer un week-end. Bien-sûr, Roxanna ne voulait pas me laisser payer le voyage, mais il était hors de question qu’elle me le paie : elle avait déjà payée Paris, et je m’étais déjà sentie un peu mal à l’aise à cette idée. Je voulais vraiment lui offrir ce week-end, quitte à dépenser tout l’argent que j’avais mis de côté. Après tout, j’avais gardé cet argent pour les grandes occasions et j’étais persuadé que partir un week-end ne pourrait nous faire que du bien, surtout pour la demoiselle après ce qu’elle avait vécue. J’avais dû m’arrêter à mi-chemin afin de faire le plein, et je constatais avec exaspérèrent que ma petite amie avait prévu son coup pour aller payer le plein de la voiture. Mais je n’ai pas réussi à lui faire la tête plus de vingt-minutes dans la voiture. J’vous assure, elle peut être très convaincante quand elle s’y met ! Bon, le plein passait encore, mais pour l’hôtel, c’est moi qui prendrait ça en charge, et elle ne pourrait y faire puisque j’avais appelé un peu avant pour réserver une chambre, et j’avais donné le numéro de ma carte bleue, il n’y avait donc aucun risque pour qu’elle essaie de payer ça aussi.

Nous sommes arrivés dans l’après-midi, et après avoir posés nos affaires à l’hôtel, nous sommes directement sortis dans les rues. C’était vraiment très impressionnant, et ça changeait radicalement de Cambridge. Le temps était agréable, et se promenait dans Central Park était un pur délice. J’en venais même à me dire que, une fois diplômé, j’aimerais beaucoup venir vivre ici. C’était une ville vivante, qui bougeait, et j’adorais ça. J’avais repéré l’affiche d’un concert qui serait donné à Central Park dans la soirée, un concert gratuit de jeunes groupes de rock amateurs qui avaient l’occasion de pouvoir se produire devant un public. C’est donc en début de soirée, après une petite heure de repos bien méritée, que je me suis redressé pour me préparer, « Qu'y a-t-il donc ? », me demanda alors Roxanna. Je souris et je commençais à m’habiller, lui disant de faire de même car ce soir, nous allions sortir. Toutes les soirées que j’avais passé avec Roxanna étaient assez…calmes, je voulais lui montrer ce que c’était, de sortir vraiment avec un Mather. M’habillant d’un simple t-shirt et d’un jean, j’enfilais ma veste et j’attendais que la jeune femme finisse de se préparer avant de lui déclarer en souriant, « Tu vas voir ce que c’est de sortir avec Jude Montgomery ». Sortant rapidement de l’hôtel, je vérifiais l’heure, le concert débuterait d’ici une petite heure, nous avions le temps de nous y incruster et d’avoir de bonnes places au milieu de la foule. C’était ce qui me manquait de plus en plus de ma vie d’avant : toujours bouger, et surtout, les concerts. Mais aujourd’hui, je me sentais assez ‘fort’ pour sortir sans faire le con avec la drogue, et puis, Roxanna était là pour me surveiller. « Y’a un concert à Central Park dans une heure…t’a déjà assistée à un vrai concert de rock dans la fosse ? », demandais-je à ma petite amie alors que nous étions montés dans un fameux taxi jaune, direction : Central Park !

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- Victor Hugo -

Je n'avais pas mis trop de temps à me préparer pour sortir. Je n'avais pas la moindre idée de ce à quoi je devais m'attendre, mais je m'étais tout de même appliquée : Enfilant une petite robe rose simple, mais qui cachait le pansement toujours présent à mon épaule, j'ai simplement dompté ma chevelure dorée pour la laisser cascader sur mes épaules. De toutes manières, je n'ai jamais aimé attacher mes cheveux. Un coup de noir autour de mes yeux bleus et je sortais de la salle de bain en enfilant une veste, sachant qu'il ne faisait pas bien chaud le soir. « Tu vas voir ce que c’est de sortir avec Jude Montgomery » Me dit alors Jude avant de quitter l'hôtel, me faisant légèrement rire. C'est vrai que depuis que nous étions ensemble, nous avions toujours passé des soirées relativement calmes, surtout quand il était en plein arrêt de se droguer. Et même si j'aime beaucoup faire la fête, j'avais toujours fait en sorte de rester calme ... Et pourquoi ne pas s'amuser un peu ? « J'ai hâte de voir ça! » Lui ai-je alors répondu, avec un petit sourire malin sur les lèvres. Rien que lui et moi, à New York, personne pour nous embêter. Que la fête commence. Jude interpella un de ces fameux 'Yellow Cab', dans lequel nous montions en indiquant pour destination Central Park. Je le regardais, interloquée, attendant de savoir ce qu'il y avait donc à voir là bas ce soir. Bien vite Jude s'expliqua : « Y’a un concert à Central Park dans une heure…t’a déjà assistée à un vrai concert de rock dans la fosse ? » J'écarquillais les yeux, en fait, à part des petites représentations dans des bars, d'artistes amateurs, je n'avais jamais été à un seul concert. J'appuyais ma tête contre son épaule, et entrelaçais nos doigts avant de dire, calmement :« Hm ... A vraie dire non, jamais .. Mais ça peut être cool ! » Je sautillais presque sur mon siège, excitée comme jamais à l'idée d'assister à un concert, à New York. La soirée s'annonçait parfaite. Par la fenêtre du taxi, je regardais toutes les lumières de la ville d'un air fasciné, jusqu'à ce que nous arrivions au grand parc New Yorkais, magnifiquement éclairé même de nuit. Avec les bouchons, nous avions mis 20 bonnes minutes pour accéder à ce recoin de la ville. Pas mal de monde était déjà présent, sans doute pour l'occasion. Je sortais rapidement du taxi, suivie par Jude dont j'attrapais la main. « On a quarante minutes devant nous pour y aller ! » Dis-je, me demandant dans quel coin de cet immense parc se situait le concert ... De toutes manières, nous allions sans aucun doute devoir suivre la foule, qui devait inévitablement se rendre au parc pour admirer les groupes qui se produisaient ce soir.

Ce que j’aimais le plus, à New-York, c’était de voir à quel point la ville pouvait être vivante, même la nuit. Nous n’étions qu’en début de soirée, mais ça nous changeait du peu de personne qui sortait, rien que les soirs de week-end à Cambridge. Les rues étaient bondées de monde, malgré que j’eu choisi un hôtel dans un coin réputé comme calme de la ville. Calme, la bonne blague. Mais ça ne me dérangeait pas. Même si Roxanna devait avoir encore un peu mal à l’épaule, je m’étais dit que de voir du monde ne lui ferait pas de mal, et avec les antidouleurs que je lui avait donné, elle devait, théoriquement, ne pas souffrir le martyr. J’avais hâte d’être au concert, nous pourrions trouver une boite sympa près de notre hôtel après le concert, je n’avais qu’une seule envie : m’amuser et montrer aussi à Roxanna que les Mathers n’étaient pas des mauvaises personnes. Nous aimions nous amuser, peut-être trop en consommant de l’alcool et des drogues à gogo, mais à part ça, passer une soirée chez les Mather était de la pur folie. Après tout, il n’y a pas de mal à aimer s’amuser, si ? Et, les gens ne pensaient pas forcément que nous avions peut-être eu quelque chose dans notre vie qui nous a fait devenir comme ça, notamment pour la drogue, un peu comme moi, en fait. Je demandais alors à Roxanna si elle avait déjà été à un concert : mais attention, quand je parlais de concert, je parlais d’un vrai concert avec une ambiance de dingue. Posant sa tête sur mon épaule, elle glissa sa main dans la mienne, elle me répondit calmement, « Hm ... A vraie dire non, jamais .. Mais ça peut être cool ! » Je la regardais et lui souris, elle ne tenait pas en place et elle avait l’air d’avoir tout aussi hâte que moi. La circulation était difficile, et nous arrivâmes à Central Park vingt minutes plus tard. « On a quarante minutes devant nous pour y aller ! » J’hochais la tête, gardant sa main fermement dans la mienne alors que nous nous engouffrions dans Central Park. Le vent était assez frais, mais il y avait pas mal de monde, allant tous dans la même direction. On pouvait déjà entendre de la musique se jouer un peu, alors nous nous contentions de la suivre. Le concert se jouait dans la partie Nord de Central Park, quelques personnes étaient déjà devant les barrières juste devant la scène, je souris à Roxanna, regardant autour de moi alors qu’il y avait un minibar improvisé qui vendait des boissons. « Tu veux boire quelque chose avant que ça commence ? », demandais-je à la jeune femme en sortant mon portefeuilles de ma poche en nous dirigeant vers le bar pour nous prendre quelque chose à boire.

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- Victor Hugo -

Jamais je n'avais pu sortir réellement durant mon adolescence. Mon père me forçait toujours à m'enfermer dans ma chambre, et ma grand mère approuvait, de peur qu'il ne pète littéralement les plombs en cas d'une éventuelle opposition à cet ivrogne. Ensuite, après avoir quitté Phoenix, les seules musiques que je me permettais d'entendre étaient celles de la boite de strip tease dans laquelle je bossais. Et croyez moi, c'était tout sauf de la bonne musique que l'on met dans son mp4 avant d'aller qu travail ou en cours. Alors, que Jude me propose d'aller à un concert m'enchantait. J'étais euphorique, comme une gamine à laquelle on proposait d'aller à Disneyland. Sortie du taxi, je me dirigeais joyeusement vers l'entrée de Central Park, main dans la main avec mon petit ami. Il semblait aussi pressé que moi d'arriver au concert, alors nous suivions la foule, jusqu'à arriver vers la partie nord du parc, ou beaucoup de mon attendait déjà devant la scène. Je regardais une affiche avec distraction, lisant les noms des groupes qui passaient ce soir, avant que je n'entende Jude me demander. « Tu veux boire quelque chose avant que ça commence ? » Il avait sorti son portefeuilles, et se dirigeait déjà vers un bar qui avait été msi en place sans doute pour l'occasion, sachant que la plupart des gens pendant les concerts aiment se désaltérer. Arrivés devant le bar, je décidais de laisser mon cher et tendre décider à ma place, n'ayant pas la moindre idée de ce que je voulais boire. « Je sais pas moi, on boit quoi en général pendant un concert ? C'est toi le Mather mon chéri, tu me prend ce que tu veux, sinon ... De l'eau ! » Je me redressais pour déposer mes lèvres sur sa joue, à la limite de ses lèvres, un sourire éclairant mon visage, avant que je ne me tourne pour regarder la scène. J'étais fascinée par ces lumières, et quelques artistes, pour occuper les gens déjà présents, jouaient quelques morceaux. J'adorais ça, cette ambiance festive, et surtout, c'est connu, je suis une passionnée de musique, alors j'étais littéralement dans mon élément ce soir. Je grimaçais juste un peu en voyant quelques personnes qui fumaient de façon louche, autre chose que des cigarettes. C'était prévisible, à ce que j'ai entendu, un concert sans quelques trouble fête, ça n'existe pas. Je jetais un oeil à l'heure, et tapais du pied en rythme avec la musique, hypnotisée par l'ambiance et la mélodie qui était jouée.

Cela faisait deux mois que je n’avais pas vraiment été à une fête digne de ce nom, deux mois où je m’étais contenté d’aller au cinéma, ou de rester enfermé dans ma chambre toute la soirée pour travailler. C’était bizarre, et assez nouveau pour moi, de travailler. J’avais toujours eu des bonnes notes, même au collège et au lycée sans avoir à apprendre mes leçons comme un malade : certes, je me contentait du strict minimum, ce qui énervait ma mère qui me disait que si je travaillerais plus, j’aurais des notes encore plus excellentes. Mais à quoi bon ? A la fac, ça avait été pareil. J’avais bien travaillé pour la première année de médecine, mais moins que mes camarades et j’avais réussi à l’avoir du premier coup, faisant la fierté de ma mère, mais me faisant détesté par les trois quart des premières années qui devaient redoublé cette première année qui était, dit-on, la plus difficile. Et aujourd’hui, c’était pareil, je n’avais pas besoin de travailler comme un malade, même pour réussir mes études de médecine, ce qui rendait jaloux pas mal de gens. Comme quoi, on pouvait être Mather, et être loin d’être con. Enfin, je préférais demander à Roxanna si elle voulait quelque chose à boire, il valait mieux qu’elle s’hydrate un peu avant le concert pour éviter qu’elle fasse partie de ses gens qui tombent comme des mouches dans le public en plein spectacle. « Je sais pas moi, on boit quoi en général pendant un concert ? C'est toi le Mather mon chéri, tu me prend ce que tu veux, sinon ... De l'eau ! » Je ris un peu et je frissonnais en sentant ses lèvres se déposer sur ma joue, à la limite de mes lèvres. J’haussais les épaules et je lâchais sa main pour me tourner entièrement faire le petit bar, commandant juste deux coca-cola. Je sortais un billet de cinq dollars de mon portefeuilles que je posais sur le comptoir alors que le barman nous servait deux grands gobelets de coca. Prenant les deux gobelets dans mes mains, je me tournais vers Roxanna en lui tendant le sien, trempant immédiatement mes lèvres dans le mien alors que mon regard s’arrêta un peu plus loin vers une bande de mecs qui fumaient certainement des pétards. Après quelques secondes à les observer, je leur fis dos pour me placer face à la jeune femme. « Tu vas voir, les groupes ont l’air géniaux », lançais pour combler le petit silence qui s’était installé. « Par contre ça risque de bousculer donc si t’a mal à l’épaule, dit le moi okay ? »

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- Victor Hugo -

J'ai toujours voulu découvrir New York depuis que j'étais petite. Je me souviens que, souvent, quand je tombais sur des livres avec des photos de New York de nuit, j'étais fascinée par toutes ces lumières, ces grands bâtiments, qui semblaient toucher les nuages. Je me souviens avoir pleuré devant ma télé, alors que je n'avais même pas encore atteint mes dix ans, en voyant les tours jumelles du World Trade Center s'effondrer. J'avais eu peur pour toutes ces personnes, j'avais même été jusque dire à ma grand mère que c'était la fin du monde. Aujourd'hui, je savais bien sur que ce n'était pas le cas, et je me délectais de ma visite de cette ville immense, presque majestueuse. Les lumières de Times Square, les néons à Broadway, tout ça me pétillait encore dans les yeux, et maintenant, les lumières du concert. Bien vite Jude vint me rejoindre avec deux grands gobelets de coca. J'en pris un en le remerciant, et buvais déjà quelques gorgées, assoiffée. « Tu vas voir, les groupes ont l’air géniaux » me lança-t-il en se mettant devant moi, m'empêchant de cette manière de lancer quelques regards furtifs vers les drogués que j'avais repéré, et qui m'avaient directement mis mal à l'aise, chose que Jude devait avoir remarqué. Je fis un petit sourire, tournant mon regard vers la scène « Il y a de plus en plus de monde, je pense que ça va pas tarder à commencer. » Je regardais l'heure, il restait une dizaine de minutes avant que le concert ne soit censé commencer, je m'avançais donc vers la scène avec le jeune homme. « Par contre ça risque de bousculer donc si t’a mal à l’épaule, dit le moi okay ? » Je portais ma main au niveau de mon épaule blessée, hochant doucement la tête. J'avais déjà beaucoup moins mal qu'il y a une semaine et demie, même si, il faut l'avoir, je n'appréciais pas forcément les coups à ce niveau. Je fis un sourire rassurant à Jude, me hissant sur la pointe des pieds pour l'embrasser, avant de lui dire assez fort pour qu'il m'entende malgré la musique « Ca va aller je pense .. J'ai pas trop mal là ... Attends j'ai une idée ! » Je fis un léger sourire, m'arrêtant au plus près possible de la scène, Jude me suivant. Une fois que je le sentais juste derrière moi je collais mon dos contre son torse, et attrapais ses mains pour les mettre autour de moi sans renverser son coca. « Voilà, protégée ! Enfin, jusqu'à ce que les gens se mettent à danser.. » Je fis un rire léger, avant d'entendre la musique devenir de plus en plus forte. Ca n'allait plus tarder.

Le temps filait à une vitesse incroyable. Et malgré les quelques heures de conduite, et la seule et unique heure de repos que nous nous étions accordés, je ne me sentais pas du tout fatigué. Au contraire, la nuit ne faisait que commencer ! Je ne savais pas si c’était l’excitation de la découverte de New-York, ou simplement mon esprit de fêtard qui reprenait le dessus. Mais il allait falloir que je fasse quand même attention, car même si je faisais la fête avec Roxanna ce soir, il y a certaines habitudes du fêtard que j’étais qui devraient passer à la trappe ce soir : que ça soit l’alcool à flot, la drogue mais aussi, la drague. Surtout, surtout la drague mais bon, étant avec la jeune femme, je me voyais mal déconner là-dessus et depuis que j’étais en couple, je n’avais jamais ressenti le besoin d’aller voir ailleurs, j’étais beaucoup trop amoureux de Roxanna pour même le penser. Le concert allait effectivement bientôt commencer, et la jeune femme repris ma main en m’amenant vers la scène. Je la suivais, les gens s’approchaient eux aussi petit à petit et une fois derrière les premières personnes qui se trouvaient derrière les barrières, Roxanna se hissa sur la pointe des pieds pour déposer un baiser sur mes lèvres, me faisant sourire bêtement. « Ca va aller je pense .. J'ai pas trop mal là ... Attends j'ai une idée ! » Je la regardais, perplexe et je m’arrêtais, souriant à nouveau en la voyant se coller à moi, et prendre mes bras pour les enrouler autour d’elle, sans renverser le gobelet que j’avais dans les mains. « Voilà, protégée ! Enfin, jusqu'à ce que les gens se mettent à danser.. » Je ris avec elle et je me penchais légèrement pour poser mon menton sur le haut de sa tête, regardant devant moi en sentant les gens s’arrêter autour de nous. Pour le moment, ça ne poussait pas trop, tant mieux. Je finis rapidement mon gobelet pour être sûr de ne rien renverser sur Roxanna, et je passais à nouveau mes bras autour de la jeune femme alors que le premier groupe se mettait en place pour commencer à jouer, d’abord quelque chose d’assez lent. Certainement pour commencer ; je bougeais doucement de droite à gauche, entrainant Roxanna dans cette ‘danse’ jusqu’à la chanson suivante, qui commençait à bouger un peu plus. Je souris, voyant les gens s’agiter autour de nous, l’ambiance commençait enfin à se chauffer. Je me penchais pour murmurer à son oreille, « Ça va ? ». J’attendais sa réaction, tapotant du pied au rythme de la musique…

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- Victor Hugo -

Je sirotait calmement mon verre de coca, Jude étant juste au dessus de moi, son menton posé sur le sommet de ma tête, quand la musique et le concert commencèrent vraiment. Les personnes commençaient déjà à s'agiter, mais la musique était relativement calme pour l'instant, plutôt comme une balade. Je posais ma main libre sur celle de Jude qui m'enlaçait, appuyant d'avantage ma tête contre lui, un sourire sur mon visage pendant que j'écoutais la musique. Le jeu des éclairages, la concentration des artistes... J'étais hypnotisée par tout ce qui se trouvait devant moi, et totalement silencieuse. A la fin de la chanson, je relâchais quelques instant à peine la main de Jude pour applaudir, avant que la seconde ne commence, déjà plus active. Les gens tapaient du pied, et dans leurs mains, et je bougeais juste la tête en rythme avec le son, appréciant le style de musique joué. Je sentis Jude remuer à peine derrière moi, avant de se pencher au niveau de mon oreille pour murmurer : « Ça va ? » Je hochais activement la tête, et je ne savais même pas si c'était pour dire oui, ou pour être en rythme avec la musique. J'appréciais juste le moment, et j'adorais ça. « Tu rigoles? C'est dément ! » répondis-je enfin, penchant ma tête alors qu'il s'était redressé, pour le regarder avec un grand sourire. Je me mis à taper du pied également, et à la fin de la chanson, le chanteur demanda si son public était chaud ce soir. La foule présente se mit à hurler, et à s'agiter dans tous les sens, me faisant éclater de rire en les entendant crier tous en choeur. Il redemanda, faisant semblant de ne pas avoir entendu, et je me mis à crier à mon tour, en riant. Une nouvelle musique, déchaînée, commença. Les gens sautaient, ceux qui devaient visiblement connaître le groupe chantaient même les paroles de la chanson. Je me décollais un peu de Jude, me mettant à danser à mon tour, entraînée par la musique, en faisant malgré tout attention pour ne pas me heurter de plein fouet à quelqu'un que je ne verrais pas arriver, ou trop "expressif". Je chantonnait ce que j'enregistrais, et agitais mes bras comme une petite folle, me retournant un instant vers Jude en riant. J'adorais ce genre d'ambiance, et je me demandais, honnêtement, comment j'avais pu faire pour ne jamais aller à un concert.

C’était dommage, que je ne sache pas chanter, ou même jouer d’un instrument. En fait, quand j’étais petit, et que j’étais coincé à l’hôpital pour ma chimio, mes parents m’avaient acheté une guitare, se disant que j’aurais peut-être envie d’apprendre, et ils avaient eu raison : à l’hôpital, je m’ennuyais à mourir, et avoir de quoi m’occuper ne pourrait pas me faire de mal ! Surtout de la guitare, je pourrais jouer, encore et encore si le traitement viendrait à ne pas fonctionner. Mon père m’avait même dit, pour rire, que savoir jouer de la guitare ne pourrait que m’aider à impressioner les filles. Mais bon, à cet âge, les filles, j’en avais un peu rien et faire et aujourd’hui, je regrettais de ne pas avoir continué à jouer. J’avais quelques bases, mais quand j’allais à des concerts, je me disais que ça devait être l’éclate totale, d’être à la place des musiciens. Jouer de la musique, et avoir cette foule totalement déchainée qui danse sur votre musique, ça devait vraiment être le pied. L’ambiance s’installait petit à petit autour de nous, les gens avaient l’air plutôt partant pour s’amuser, ce qui était plutôt bon signe car aller à un concert dans ambiance, ça pétait tout le truc quand même. Je demandais quand même à Roxanna si ça allait, je n’avais pas souvent vu la jeune femme très…enthousiaste, enfin, pas dans ce sens-là en tout cas. La seule fois où j’avais dû la voir fofolle, c’était le soir de la fête autour du feu de camp à Cancun et l’autre soir, lorsqu’elle m’avait menacée de me violer dans le couloir des Mather. « Tu rigoles? C'est dément ! », annonça-t-elle en m’adressant un grand sourire, commençant à s’imprégner de l’ambiance. Je souris à mon tour, j’étais content que ça lui plaise, et content aussi qu’elle aille si bien, après tout ce qu’elle avait vécu ces dernières semaines. Les chansons s’enchainaient, et la musique était de plus en plus entrainant, les gens criaient autour, et dansaient, sautaient. Je me détachais un peu d’elle pour pouvoir bouger, au rythme de la musique, regardant parfois Roxanna qui se prêtait volontiers au jeu. Je balançais mes bras vers le haut au rythme de la musique, et quand la jeune femme se tourna vers moi en éclatant de rire, je lui adressais un immense sourire et je me penchais en un dixième de seconde vers elle pour déposer un baiser sur ses lèvres et prendre sa main rapidement, faisant tourner Roxanna sur elle-même afin qu’elle me fasse dos à nouveau pour faire face à la scène. Je gardais ma main dans la sienne, restant derrière elle alors que le chanteur du groupe nous demandait de sauter le plus possible, au rythme de la musique. La main libre en l’air, je me prêtais à l’exercice, sautillant sur moi-même, mes cris se mêlaient à ceux des autres personnes autour de nous, riant en voyant que Roxanna se prêtait aussi au jeu et s’amusait comme une folle. Mission, réussie.