Ca y est, le grand soir était arrivé. Le bal de fin d'année commençait. Au départ, j'avais cherché toutes les excuses du monde afin de ne pas assister à ce grand rassemblement d'élèves. Après tout, il fallait bien admettre que vu mon niveau de sociabilité, je n'étais pas forcément très à l'aise dans ce genre d'évènement. Je n'avais d'ailleurs même pas chercher à trouver de cavalier, ne souhaitant pas me cacher au bras d'un inconnu afin de me fondre dans la masse. Ma mère avait insisté comme jamais pour que j'y aille, jouant sur le fait que j'avais retrouvé Julia depuis quelques mois, et que forcément je ne serais pas seule. Elle avait même été jusqu'à me commander une robe hors de prix sur le thème d'Old Hollywood dans le but de me faire culpabiliser si je ne m'étais pas les pieds à cette grande cérémonie. Je m'étais donc fait une raison, me mettant sur mon trente et un afin d'avoir de quoi me motiver pour sortir. Une fois arrivée, je regrettai déjà d'être venue, à voir cette masse de tête inconnue. Jusqu'à ce que mes yeux tombent sur Charlie, qui avait l'air tout aussi perdu que moi. Je m'avançais donc vers mon meilleur ami, un sourire de soulagement aux lèvres. « Charlie ! Tu peux pas savoir à quelle point je suis contente de te voir ! » Tout ce que j'espérais, c'était de ne pas croiser Bleeker...

Le bal de fin d'année, certainement l'une des soirées les plus intéressantes d'Harvard. Tout le monde se mettait sur son trente et un, les filles passaient des heures à se faire belles pour les beaux yeux des mecs... mais que demander de plus ? Wade avait fini par aller s'acheter un costume, la veille, s'y prenant à la dernière minute comme à son habitude alors que Royce lui avait conseillé d'y aller plus tôt. Mais bon avec les moyens qu'il avait maintenant, il n'avait pas eu de mal à se trouver une boutique pour se faire faire un costume sur mesure au dernier moment, qui lui allait comme un gant. C'était assez dingue d'ailleurs de voir combien pouvait coûter un simple pantalon une vete et un noeud pap'. Arrivant devant le lieu de la soirée, il pénétra dans l'entrée pour essayer de voir si Maëlys était déjà arrivée. Au bout de quelques minutes, il finit par la repérer en train de parler avec deux types (Jorden et Charlie). Elle était tout simplement sublime dans sa robe noire très chic et... surtout très sexy. Ses yeux s'arrêtèrent un moment sur ses longues jambes, remontant jusqu'à ses cuisses, avant qu'il ne réajuste son noeud papillon pour reprendre ses esprits. En quelques pas, il la rejoignit. Salut beauté ! Tu es magnifique ce soir dit-il avec un sourire sincère, lui faisait un petit clin d'oeil. Salut dit-il aux deux mecs en leur faisant un petit signe de tête, reconnaissant soudain le type qui étaient venu les voir à l'anniversaire de Royce. Attendez, ça serait pas le mec d'Alexys aussi ?

« Toi aussi, regarde toi dans ton costume, la grande classe ! Tu vas en faire tomber plus d'une... » lui répondis-je avec un petit sourire en coin. Le simple fait de le voir me mettais de meilleure humeur qu'à mon arrivée. Je devais bien admettre que si j'avais tout fait pour éviter ce bal, c'était surtout parce que j'appréhendais de croiser Bleeker dans un coin de la salle, parmi la foule. Je ne l'avais pas revu depuis le Springbreak, ayant tout fait pour l'éviter. Je ne passais à la Lowell que pour dormir, passant encore plus de temps en bibliothèque pendant la journée, ou avec le peu de personne qui trouvait grâce à mes yeux. Et ceux-ci se comptait sur les doigts d'une main... Mais bon, avec Charlie dans les parages, je ne craignais rien. Il m'avait soutenu chaque fois que l'autre sosie m'avait fait souffrir, et il ne risquait pas de le laisser s'approcher de moi pendant la soirée ! « Alors dis moi, qui est celle qui aura la chance de se pendre à ton bras ce soir ? »

Le bal était enfin arrivé. Je m'étais préparée assez simplement en réalité. Mes cheveux étaient lâchés, un maquillage assez discret si ce n'est le rouge à lèvre pétant. Ma robe, par contre, était une pure merveille, merci à Zuhair Murad. Bref. J'avais donné rendez-vous à Kenaël à l'entrée, en espérant qu'il soit à l'heure. Le flash des photos ne me dérangeait guère, j'y étais habituée avec tous les événements auxquels j'avais dû participer en tant qu'héritière de Chanel et puis, avec mon boulot aussi. Mon regard se balada, à la recherche de mon cavalier qui, vraisemblablement, n'était pas encore arrivé. Génial.