Je ne sais même pas pourquoi je m'étais proposé aux cuisines. Je cuisinais comme un pied et je n'étais pas doué pour ça. Mais je faisais ça pour aider, et ça faisait du bien. Si je faisais tout d'abord des études de médecine, c'était dans ce but: aider les gens et là, c'était encore plus concret qu'en soignant des gens des pays riches. Voir toute la misère qu'il pouvait y avoir à certains endroits, c'était affolant et j'étais fier qu'on aide ces gens avec les Mather. Arrivé à la cuisine, on me donna un tablier et on me donna comme mission d'éplucher des patates. Okay, c'était pas trop dur. Je vis Billie et Alex arriver de loin et je restais dans mon coin, bien concentré à ma tâche.

C'était un peu genre "Sésame, ouvre toi" quand on est arrivé dans les cuisines derrière le mec au plateau... ouais, c'était comme ça. Sauf que y'avait pas la caverne d'Ali Baba derrière, au contraire, c'était l'enfer. Parce que je ne savais pas cuisiner et je flippais de me couper le doigt comme les mecs à la télé dans les émissions genre Top Chef. Non, je voulais pas pisser le sang et porter une capote sur le doigt. Elles ont une autre utilité, pas sur mon doigt. "Bon .. ok." On portait tous les deux un tablier super élégant, vu l'hôtel dans lequel on était donc on avait la classe susu. Elle s'occupait de couper et, bizarrement, j'avais un mauvais pressentiment. "Mais s'il me manque ma main pour les examens, tu me donnes la tienne." ... qui se confirmait bien rapidement. Ce qui était fun avec Billie, c'était qu'elle était encore plus maladroite que moi. Je me tournais pour voir ce qu'on pouvait faire d'autre avant qu'on finisse aux urgences et je voyais Jude s'occuper d'éplucher des patates. "Bah voilà ! Bon, lâche le couteau et viens avec moi, y'a ton bi èf èf aux patates." J'attrapais sa main et je venais vers Jude en compagnie de ma femme qui n'était que ma petite amie aux yeux de tout le monde et je lui souriais. "Yoooo mec! Besoin d'aide ? Dis moi oui sinon, on va finir aux urgences à la fin de la soirée et personne veut ça."

Les gros couteaux qui sont capables de couper un bras, très peu pour moi. Je me souvenais encore de ce prix très gratifiant que j'avais reçu une année au bal, en tant que fille la plus maladroite d'Harvard. Si la plupart des gens l'avaient remarqué, c'était que je l'étais carrément dans l'extrême. J'avais coupé un poivron quand Alex me dit qu'il avait vu Jude un peu plus loin, épluchant des patates. Je lâchai tout et le suivis, apercevant alors mon bi èf èf comme disait si bien Alex. J'étais heureuse de le voir, puisque depuis Punta Cana, on avait à peine échangé quelques SMS et rien de plus. On arrivait et j'allai directement dans les bras de mon meilleur ami, poussant ses patates pour le serrer contre moi. C'est qu'il me manquait le bourricot. « Alex a raison, ils m'ont filé le plus gros couteau du monde, j'ai peur de perdre une main. Et lui il risquerait de se faire mal avec une bouteille de poivre. » Ok peut-être pas, mais bon.

Pourquoi j'suis pas étonnée de te voir derrière le bar toi aussi ? Tu lui adressais un grand sourire avant de passer ton bras autour de ses épaules. En même temps, c'était logique que tu sois ici. C'était ton endroit et puis manier les bouteilles d'alcool toute la soirée c'était ton truc. Même si la plupart du temps t'avais pour habitude de les consommer et non de les servir. « Avoue que t'es heureuse que ce soit moi. » Bah quoi ? C'était chouette d'être en ta compagnie non ? "Moi je suis prête et avec vous deux c'est niquel." Elle avait pas tord sur ce coup là. T'étais avec deux personnes que t'appréciais même si tu ne connaissais pas énormément Anastacia et pour le coup, t'avais pas à te plaindre. La soirée allait peut être finalement être plutôt cool. « J'sens même qu'on va tout déchirer. C'est c'qui arrive quand les meilleures se retrouvent ensemble. »

Anastasia et Zippora je n'aurais pas pu rêver mieux. C'est le sourire aux lèvres que je m'apprêtais à travailler. Je demandais à Anastasia si elle pouvait m'apprendre quelques trucs parce qu'après tout, c'était son truc et j'aurais surement besoin de ses petits tuyaux même si elle prétendait le contraire. Quant à Zippora, j'approuvais ses propos. C'est vrai que j'étais contente d'être avec elle. On s'entend bien toutes les deux, je dirais même toutes les trois alors, autant en profiter. Mais on va tout déchirer ! Ensemble on est plus fortes ! On aurait dit l'une de ces répliques de merde qu'on pouvait voir dans les films américains ce qui me fit plutôt rire. Travailler mouais mais, dans la bonne humeur, je dis oui surtout si c'est pour la bonne cause !

J’étais content d’être ici, mais comme d’habitude, les choses ne se passaient pas comme c’était prévu. Leandra et moi nous étions encore disputés et je commençais à en avoir marre. Parfois, je me disais que notre relation était plus nocive qu’autre chose mais j’étais amoureux d’elle, alors qu’est-ce que j’étais censé faire ? J’espérais juste que ça irait mieux, parce qu’elle m’avait accompagné ici, à la Nouvelle Orléans pour pouvoir passer une semaine rien qu’elle et moi puisqu’Aaron passait la semaine à l’hôpital. Concentré sur mes patates, je me rendis compte qu’Alex et Billie m’avaient rejoint quand j’entendis la voix de ce premier, "Yoooo mec! Besoin d'aide ? Dis moi oui sinon, on va finir aux urgences à la fin de la soirée et personne veut ça." je levais la tête vers lui et je souris, n’ayant pas le temps de réagir que Billie s’approcha pour se blottir contre moi. Je lâchais l’éplucheur de mes mains, un peu surprit par cet élan d’amour de la part de ma bi èf èf. « Alex a raison, ils m'ont filé le plus gros couteau du monde, j'ai peur de perdre une main. Et lui il risquerait de se faire mal avec une bouteille de poivre. » Je secouais la tête en levant les yeux au ciel, « Qu’ils sont inconscients, quelle idée de donner un si gros couteau à une fille si maladroite.. » Je regardais les patates et je ris en regardant les amoureux, « J’pense que y’a assez de patates pour nous trois ! »

C'était bien parce que la destination était la Nouvelle Orléans et qu'il avait encore envie de soleil qu'Eugene avait accepter de participer à cette petite aventure.  Qu'est-ce qui aurait pu l'en dissuader ? Eh bien travailler, justement. Le garçon n'avait pas l'habitude de mettre la main à la patte à la Mather, alors le faire par solidarité ? Jamais de la vie ! Sauf si la destination est de rêve, évidemment, là, il y avait moyen de discuter. Mais hors de question que le jeune homme ne se salisse les mains en lavant, cuisinant ou servant quoi que ce soit. Nan. Eugene, c'était la classe, le savoir parler et les bonnes manières, enfin, dissimulées sous une bonne couche de fourberie. Certain qu'il était mieux habiller encore que les futurs clients qu'il aurait à guider, le garçon ne força aucun sourire sur son visage, et c'est avec une sale moue qu'il fit son entrée en salle, dévisageant chaque petit camarade qui se démenait déjà, pour rejoindre la réception. Là, il vit un Mather (Kenaël) assis sur une chaise. Un bizut, s'il se souvenait bien. Parfait alors, Eugene venait de se trouver le meilleur poste de la soirée ! « Qu'on se le dise toute de suite .. » commença le garçon, sans même le saluer, avec un ton des plus déplaisants et un regard des plus hautains. « ... On a géré à choisir c'te poste ! » se félicita-t-il avec un énorme sourire, avant de prendre une chaise et de rejoindre son camarade. « Pas besoin de me présenter, sûr que tu me connais déjà » lança-t-il, en sortant à son tour son téléphone des mains, débutant sa séance textotage avec un SMS envoyé à Jack.

Ouais, t'étais carrément imbu de ta personne et t'envoyer des fleurs c'était un peu ton quotidien. En même temps, si tu ne le faisais pas pas grand monde ne prendrait cette place. Tu poussais un soupir jetant rapidement un coup d'oeil autour de toi. Vous étiez les pro de la fête et à la base, vous étiez les clients. Cela risquait de donner des situations assez étranges du coup mais, ça pouvait toujours être assez drôle en y réfléchissant bien. Mais on va tout déchirer ! Ensemble on est plus fortes ! Tu pouvais pas t'empêcher de rire pour ensuite surenchérir à cette remarque. « Tous pour un et un pour tous aussi non ? » Ouais, sa réplique t'avais directement fait penser à ça. Fallait pas essayer de comprendre pourquoi. "J'espère qu'on aura comme même pas affaire à des gros lourds dingues.." Un soupir s'échappa de ta bouche. T'avais pas pensée à ça et c'était sûr que des lourds, y'allait en avoir. « Au pire je leur met un coup de bouteille non ? » Ouais, t'étais pas pacifiste et alors ?