On était dimanche soir, j'avais un devoir important à rendre demain matin sur lequel je ne m'étais même pas encore penchée et j'étais complètement .. défoncééée. Au point où j'en étais de toutes façons, j'avais séché les cours je ne savais combien de fois ces deux dernières semaines donc un peu plus, un peu moins, où était le mal ? Ce soir, Alex et moi avions décidé d'aller faire un tour en boîte. Aucun de nous n'avait prononcé exactement les mots, mais je crois qu'on avait tous les deux la frousse que je disparaisse encore une fois sans explication si l'on restait au calme dans ma chambre. Sérieusement, what the fuck's up with that ? Ça devenait carrément flippant à force, surtout que je ne me rappelais jamais du moindre détail. Cette nuit, j'avais même réussi à perdre ma bagnole et je ne l'avais même pas encore retrouvée. Je lui avais demandé s'il avait envie de bouger et il n'en avait pas fallu plus pour le convaincre. Beaucoup de choses étaient passées entre mes mains ce soir et honnêtement, je ne connaissais pas la liste exacte de ce que j'avais pris. J'étais mal, on était mal et plus rien d'autre n'importait que d'essayer de nous sentir vivants. On avait quitté la boîte quand il avait commencé à y avoir des embrouilles et là, on était échoués sur je ne savais quelle plage de Boston, son corps recouvrant à moitié le mien. J'étais tellement bourrée - entre autres -, que je ne sentais même pas la fraîcheur d'une nuit d'avril, malgré le peu que j'étais couverte. J'entendais le bruit des vagues et de temps en temps, je sentais l'eau atteindre mes pieds, mais j'étais trop bien pour bouger.

Le manque de ma fille était omniprésent. Je n'arrivais pas à passer une seconde sans aller mal, sans penser à elle et à la folle qui l'avait capturée. J'arrivais tout simplement à m'en sortir et à mettre la tête hors de l'eau. C'était sûrement une des raisons qui m'avaient poussé à accepter de sortir ce soir en compagnie de ma petite amie. Ça, et le fait qu'elle me faisait flipper quand elle me contactait au petit matin, découvrant qu'elle est je ne sais où dans les alentours de Cambridge, loin de sa voiture. Je ne savais pas comment gérer ça et peut-être qu'en bougeant de sa chambre, ça évitera que ça se reproduise. On avait donc été à Boston, où les boites étaient bien plus grandes et l'ambiance forcément au rendez-vous. Forcément ? Et bien là pas vraiment. On s'était éclipsés bien rapidement quand une embrouille s'était déclarée et que les poings commençaient à être distribués. Je suis peut-être défoncé à ce moment précis - plusieurs substances étaient en train de faire le marathon dans mon organisme - mais je savais encore quand déguerpir quand il le fallait. Et il le fallait. On s'était donc dirigé à l'extérieur et on s'était posé sur le sable. C'était froid, mais je m'en fichais. J'avais capturé ses lèvres, l'allongeant et la recouvrant même. Je ne me gênais pas pour montrer que j'avais besoin d'elle et.. plus, envie d'elle. Seulement, j'étais dans un autre monde - celui de ma tête - et je me contentais de l'embrasser, sentant les vagues s'échouer sur nos pieds.

À peine quelques mois plus tôt, je n'aurais jamais cru pouvoir être triste à ce point si Robyn venait à disparaître. Certes, j'aurais eu de la peine et j'aurais surtout souffert de voir Alex souffrir de cette façon, mais c'était tellement différent à présent. Même quelques jours avant sa disparition, je ne m'étais pas rendu compte d'à quel point je m'étais attachée à elle. Et c'était déchirant de m'en rendre compte de cette façon, alors qu'elle n'était plus là. Putain, fallait pas que je pense à ça. Me concentrer sur les lèvres de mon petit ami, qui dévoraient les miennes, voilà ce qui était important pour l'instant. Pas la douleur, pas la dépression : notre échange. Je divaguais complètement, l'impression d'avoir chaud me faisant me dire que j'avais abusé sur l'alcool. Quand une nouvelle vague atteignit mes pieds, je le repoussai pour me relever, me mettant droite sur le sable face à l'horizon. « GOD, j'ai chaud ! » Mais en même temps, je ressentais un besoin irrépressible de bouger. La musique était forte au loin et d'ici, on pouvait entendre nettement le rythme. Je me dandinai, me tournant face à Alex pour tendre mes mains dans sa direction afin de l'aider à se relever. Je voulais bouger, là !

J'avais trouvé un moyen de ne pas devenir complètement fou : tout faire pour penser à autre chose que la disparition de ma fille. Certains pourraient croire en me voyant que j'en avais rien à foutre mais c'était pas le cas. Si j'étais allongé sur cette plage à faire du bouche à bouche à ma petite amie, c'était bien parce que je ne voulais pas souffrir davantage et je voulais penser à autre chose ne serait-ce que le temps d'une soirée. Certes, c'était pas si facile que ça mais je tentais. Après tout, mieux vaut ça que rien du tout. Sauf que Billie, en pleine séance de bécotage, se mit à me repousser pour se lever. "GOD, j'ai chaud !" disait-elle en se dandinant sur le rythme de la musique tandis que moi, j'étais allongé comme un con sur le sable sans trop savoir ce qui se passait. Je me mis alors à rire sans explication, en la voyant bouger comme ça et j'attrapais ses mains dès qu'elle me les proposait. Une fois debout, je venais me coller à elle. "Ca t'brancherait d'être sur le rythme avec moi, là tout de suite maintenant." Ok, c'était un lieu public mais putain, j'savais que si je n'allais pas au bout de mes pensées ce soir, j'allais le regretter. Alors quitte à retirer les barrières, autant les retirer jusqu'au bout. Je venais coller mes lèvres sur sa mâchoire, me retenant de ne pas venir dans son cou, pour pas recevoir un coup mal placé.

C'était un des effets électrisants suivant l'ingurgitation de ce que j'avais pris ce soir, cette énergie incontrôlable, probablement malsaine, mais qui me faisait me sentir en vie. J'avais envie de me mettre face au large et de crier pour voir de quelle façon ma voix allait se porter à la surface de l'eau. À défaut de céder à cette envie, je me mis à danser sur mon petit mètre carré, suivant le rythme plutôt langoureux en bougeant mes hanches. J'étais complètement faite et j'ignorais ce que ça donnait, mais pour être honnête, j'en avais rien à secouer. Alex était toujours assis dans le sable, ne sachant visiblement pas quoi faire donc je lui tendis mes mains pour qu'il me rejoigne. Il les attrapa et se leva, je continuai de me déhancher tandis qu'il se collait à mon corps. « Ça t'brancherait d'être sur le rythme avec moi, là tout de suite maintenant. » Mordillant ma lèvre inférieure, je me reculai en chantant le refrain de la chanson qui passait, même si l'on entendait pas la voix du chanteur d'ici. Mes yeux étaient bloqués sur les siens, je reculai toujours, les mains tendues vers lui et mon bassin toujours en rythme. « Si tu m'attrapes, j'te propose qu'on se fasse un tango à l'horizontale. » Je me mis à trottiner à reculons, sans le quitter des yeux et chantonnant toujours discrètement.

Étais-je conscient ou inconscient ? J'en avais aucune idée. Tout ce que je pouvais dire avec grande certitude, c'était que je me sentais en vie. J'en avais marre d'être au fond du trou, de ne penser qu'à ma fille. J'arrivais tout simplement pas à m'en défaire malheureusement. Je pensais à elle constamment et la prise de substances illicites ce soir dans la boite de nuit m'aidaient à voir la vie autrement. C'était pour cette raison que j'étais sur cette plage de Boston, en compagnie de Billie, en train de l'embrasser. Enfin ça, c'était avant qu'elle ne me repousse pour se lever et se dandiner sur la musique qui sortait de la boite de nuit. Assis, je la regardais et puis j'attrapais ses mains pour me relever, me collant alors à elle pour l'inciter à faire des trucs sur cette plage, en profitant qu'on soit seuls. Seulement, elle s'éloignait de moi. Wait, what ? Pourquoi elle s'éloignait. Toujours en se dandinant, les mains rivées vers moi et le regard fixé au mien, elle allait à reculons en chantant le refrain de la musique qui passait. Nan, nan, nan. Reste avec mooooooi. "Si tu m'attrapes, j'te propose qu'on se fasse un tango à l'horizontale." C'était clairement une incitation au +18 ans. Allais-je accepter ? Bien sûr, j'étais le premier à lui proposer. Sourire en coin, je venais alors à m'avancer vers elle, prêt à courir dès qu'elle en fera de même. Bah ouais, si je me mettais à courir dès maintenant, je l'attraperais si facilement que ça en serait même plus drôle. "Deal." avouais-je en me mordant la lèvre inférieure. God, on l'avait jamais faire sur la plage, même lorsque nous étions à Punta Cana.

Dès qu'il suggéra l'idée d'une partie de jambes en l'air, mon envie de danser cessa pour être remplacée par une toute nouvelle envie. Une que je connaissais bien. Alex et moi étions déjà très loin d'être chastes quand on était sobres, mais alors avec tout ça dans notre organisme, ça allait être encore plus difficile de résister à la tentation. Si bien que l'on essaya même pas. Je reculai, l'aguichant et il se prit au jeu en souriant et s'approchant de moi doucement. « Deal. » Oh god, mon ventre me picotait rien qu'avec un petit mot. Je lui fis un dernier sourire avant de me retourner et m'éloigner en courant. Soyons réalistes, je n'étais pas rapide et je savais que si je réussissais à m'échapper, c'était uniquement parce qu'il me laissait faire. Cependant, je n'allai pas non plus au maximum de ma force, parce que cette course, je voulais qu'il la gagne. « Tu traînes papy, Strudwick ! » dis-je en rigolant et partant sur ma gauche pour courir les pieds dans l'eau.

J'avais toujours eu des envies impures en sa présence et rien ne pourrait me stopper. Même elle, elle était de ce genre là, puisque dès que je lui proposais, elle n'hésita pas et sauta sur l'occasion. Faut dire, on était quasiment pareil sur ce point de vue là, tout le temps à vouloir se sauter dessus en toute circonstance. Et ce soir, plus défoncés que jamais, on n'échappait pas à la règle. Ca ressemblait un peu à notre première fois ensemble, quand on était à Key West et qu'on ne s'en souvenait plus. Peut-être que ce coup-ci, si, on verra bien demain. Je marchais vers elle pendant qu'elle était à reculons, ses mains vers moi, puis elle se mit à courir. Là, je me mis à courir à mon tour pour la rattraper. Après tout, c'était le but du jeu : je t'attrape et on couche ensemble sur le sable même. "Tu traînes papy, Strudwick !" disait-elle en allant vers l'eau qui s'échouait sur la plage. Sourire en coin, je me mis à lui faire un petit coup de pression en courant vers elle rapidement avant de ralentir. Je voulais attiser le désir, sans que ça mette trop longtemps. "Tu veux vraiment m'appeler papy ? Ca fait pas sexy pour le reste de la soirée, vraiment pas sexy du touuuuut." disais-je en rigolant, toujours sur ses traces. Puis finalement, je me décidais qu'il était temps. Je voulais pas attendre, non, je la voulais tout de suite, maintenant. Donc je me mis à accélérer pour l'attraper en enroulant mes bras autour de sa taille et je nous fis tomber tous les deux - sans causer de dommage à nos deux corps - avant de me mettre à rire.

Nous envoyer en l'air sur une plage, apparemment on avait déjà fait même si on en avait pas gardé le moindre souvenir. Cet été, quand j'avais replongé dans la drogue à ses côtés et qu'on avait voulu assister aux feux d'artifice du 4 Juillet depuis la plage, on avait couché ensemble comme ce soir. Sauf qu'on avait mis plusieurs mois à s'en souvenir à cause de notre blackout. À croire qu'on osait le faire que quand on était défoncés, mais cette fois je comptais bien m'agripper à ce souvenir. Comme si j'avais le choix. Pour l'instant en tout cas, je m'efforçai de lui échapper pendant un petit moment, le faisant courir pour obtenir ce qu'il voulait. Et comme à chaque fois que je le titillais avant de lui céder mon corps, je me sentais tout aussi frustrée. Malgré tout quand il accéléra, mon coeur fit un sursaut d'anticipation et je poussai un petit cri en augmentant le rythme aussi. « Tu veux vraiment m'appeler papy ? Ça fait pas sexy pour le reste de la soirée, vraiment pas sexy du touuuuut. » Je rigolai parce qu'il avait raison, j'avais mal choisi mes mots. Quoique j'étais sûre que même en papy il serait sexyy. Enfin je ralentis considérablement le rythme pour lui faire comprendre que j'étais prête et plus vite que je ne l'aurais pensé, je sentis ses bras s'enrouler autour de ma taille, nos deux corps partant en avant. Je m'écrasai dans le sable, m'arrêtant à l'aide de mes bras puis je roulai en riant pour venir me foutre au-dessus de lui. À califourchon sur ses hanches, je retirai la veste que je portai pour l'étaler à côté de nous. « Assieds-toi là-dessus, j'ai pas envie de me retrouver avec du sable dans des endroits incongrus, » déclarai-je en embrassant son visage puis sa mâchoire.

Ces derniers temps, ma libido était incontrôlable et dès que j'avais l'opportunité de faire ce que je voulais avec ma copine, je le faisais, sans demander quoique ce soit. Et là, bien heureusement, on était sur la même longueur d'ondes. On jouait actuellement au jeu du chat et de la souris, en sachant très bien que j'allais gagner. Je lui faisais cependant la remarque que le surnom de papy, c'était loooooin d'être sexy pour ce qu'on allait faire. Quand même, je suis pas un papy et j'avais de l'endurance, elle l'avait bien remarqué. Elle se mit à rire et très vite, tout s'enchainait. Je la rattrapais, la faisant tomber au sol avant qu'elle ne vienne se mettre à califourchon sur moi, retirant même sa veste pour la poser juste à côté de nous. "Assieds-toi là-dessus, j'ai pas envie de me retrouver avec du sable dans des endroits incongrus," Ses lèvres venaient recouvrir ma mâchoire et mes lèvres et je m'exécutais, tant bien que mal. Mais sans la lâcher, j'y étais parvenu. Fesse sur sa veste, je commençais à déboutonner son pantalon. Merde, ça allait pas être pratique tout ça encore, va falloir qu'elle le retire entièrement. Shit. Bon, c'est pas grave. Pendant que nos lèvres étaient occupées entre elles, je défaisais à présent mes boutons, sentant alors que je me sentais à l'étroit dans mon boxer. Putain, elle était vraiment forte à ce jeu là.