Elle ne connaissait pas l’histoire de Paz. Ils se connaissaient depuis peu, mais elle avait hâte de le découvrir, de savoir ce qu’il aimait et détestait. Ils allaient avoir tout le temps pour ça. En attendant, Annabeth découvrait sa maison. C’était très bien. Elle n’avait rien de négatif à dire, ce qui était rare. Anna avait l’habitude de critiquer, mais pas avec Paz. Il était en train de la changer, sans qu’il s’en rendre compte. Elle aimait la personne qu’elle devenait en sa présence.

Ils étaient dans la serre. C’était un endroit magique. Anna n’avait jamais vu ça dans une maison. Ça faisait changement. Ils arrivèrent près d’un étang artificiel. Elle avait l’impression d’être dans un film. Elle regarda Paz dans les yeux, souriant à sa phrase. — Je vais te donner ma réponse. Elle le fit attendre encore quelques secondes. — Oui. Je veux être avec toi. Les gens pourront dire que nous sommes fous, que nous n’avons pas pris notre temps et qu’on ne se ressemble pas, mais je m’en moque. C’est toi et moi. Sans oublier Reyna et Renata.

Mon histoire était un putain de champs de mine. Plus on en apprenait sur moi, plus on risquait de ne jamais revenir entier. Je n'avais pas envie de l'entraîner la dedans mais je ne pouvais pas non plus la laisser partir...

Je ne savais pas par où commencer. Alors je laissais faire les choses comme une certaine personne m'avait conseillé. Suspendu à ses lèvres, j'attendais la réponse orale de la promesse qu'elle m'avait faite quelques jours plus tôt.

Un nouveau sourire apparu sur mon visage alors que je tirais sa main afin de la faire venir à moi, l'une de mes mains se glissant dans la chute de ses teins, mes doigts glissant sur sa joue pour aller chercher ses lèvres. Scellant sa réponse dans un nouveau baiser, allant jusqu'à bout de souffle.

Si c'est vraiment là ton souhait... Je dois te parler de plusieurs choses. La relâchant légèrement mais en gardant ma main dans son dos. Ma vie est une série d'emmerdes... Je ne peux pas te promettre une vie tranquille et je ne suis pas certain de pouvoir te protéger...

Avant même d’entrer dans la maison, Annabeth connaissait sa réponse. Elle savait qu’elle voulait être avec lui et personne d’autre. En trois ans, elle ne s’était pas sentie aussi bien qu’avec lui. La jeune femme savait qu’ils ne se connaissaient pas vraiment et qu’ils étaient différents. Malgré tout, elle le voulait. Avec ses défauts et ses qualités. Personne n’était parfait. Anna ne voulait que lui.

La jeune femme répondit au baiser avec la même envie et passion. Elle manque d’air, quand le baiser fut rompu. Elle sourit à Paz, sachant très bien qu’il avait la même réponse qu’elle.

Il lui avoua alors que sa vie était loin d’être un fleuve tranquille. Il ne savait pas s’il pouvait la protéger. Anna ne comprenait pas ce qu’il voulait dire. — D’accord… Elle continua à le regarder. — Tu l’as dis toi-même. Je suis une femme forte. Je sais comment me proteger. Elle se colla contre lui, sentant son parfum. — Je veux être avec toi. Le reste, on pourra l’affronter ensemble.

Différents, nous l'étions... Le Yin et le Yang. L'immaculée et l'encré. Même nos classes sociales étaient différentes même si nous naviguons dans les mêmes sphères à present. Elle connaissait naturellement des codes que je n'avais jamais appris. Je savais que ça pouvait être un obstacle mais j'en avais rien à faire. Écoutant mes envies plus sur les besoins.

Souriant de la voir avec une telle assurance, je voulu la tirer à nouveau vers moi pour l'embrasser mais je devais d'abord lui terminer mon avertissement maintenant. J'ai énervés des gens qui sont capables de tous les coups pour arriver à leur fin. Ils ont kidnappés Renata... Et même si on a réussi à la récupérer, ça ne sera plus jamais la même petite fille... J'enroulai mes bras autour d'elle afin de la garder contre moi. Jusqu'à quel point es tu prête à me faire confiance ?

Les gens pouvaient dire ce qu'ils voulaient. Annabeth n'allait pas les écouter. Ils pouvaient dire qu'ils étaient différents, venant de deux mondes opposés, mais elle s'en fichait royalement. Pour une fois, elle ne contrôlait pas ses envies. Pour une fois, elle se laissait guider par ce vent surprenant. Elle n'a rien vu venir. Une soirée et tout a changé.

Anna écouta attentivement ce que Paz lui disait. Entendre que Renata a été kidnappé fut tout son choc pour la belle blonde. Elle ne s'était pas attendue à une telle révélation. Elle comprenait alors pourquoi la petite fille était réservée, quand Anna est entrée dans la maison. Elle comprenait le traumatisme qu'elle devait vivre. En réalité, elle ne pouvait pas vraiment comprendre, puisqu'elle ne l'a pas vécu, mais elle pouvait comprendre qu'elle soit réservée et à l'écart. Elle enroula ses bras autour de la taille à Paz, voulant rester contre lui. — Ça n'a pas dû être facile de vivre tout cela. C'est horrible ce qui est arrivé à Renata. Elle le regarda dans les yeux. — Je t'offre mon coeur, mon âme et mon corps. Je suis tout à toi. Voilà à quel point je te fais confiance.

Ce jour, Renata avait hurlé à plein poumons jusqu'à ne plus avoir de voix. Et depuis plus le moindre son n'était sortie de ses lèvres. Le médecin n'avait rien vu au niveau de ses cordes vocales et avait mis son mutisme sur le compte du traumatisme. J'avais une rage bouillante en moi depuis ce jour... Un maelstrom que j'avais du mal à contenir même le principal coupable avait déjà payé... Pendant une nuit, je lui avais fait regretté d'être venu au monde. La serrant contre moi, je posais mon menton sur le sommet de crane, renforçant mon étreinte lorsqu'elle me confia sa vie toute entière... C'était la pire situation possible, elle venait de dynamiter la dernière entrée de la grotte du monstre, s'enfermant à l'intérieur.

Embrassant ses cheveux, je finis par lui faire une autre confession qui serait peut être encore plus dur à encaisser. J'ai plusieurs femmes qui partagent ma vie... Des amies. Insistant bien sur le terme. Strictement des amies... Je n'ai jamais couchés avec elles et ça n'arrivera pas... Je te le promet. Mais elles ont été là lorsque j'en ai eu besoin... Alors elles faisaient partie de ma vie et je serais là pour elle, le jour où elles en auront besoin. Je préfère jouer carte sur table car l'une d'elle vit ici... Tim... Elle avait tout risqué pour m'aider à me venger, c'était donc un juste retour d’ascenseur.

Prenant une grande inspiration, je m’arrêtais de parler, la laissant digérer tout ça.

Ils devaient tout se dire, afin d’embarquer dans cette relation amoureuse. La jeune femme voulait le rassurer en disant qu’elle était capable de se défendre toute seule et qu’ils allaient tout affronter ensemble. Elle lui confiait son âme, son cœur et son corps. Bref, sa vie en entier. Annabeth ne pouvait plus reculer en arrière et, de toute manière, elle en n’aurait même pas envie. Elle voulait être avec Paz. Personne d’autre.

La jeune femme écouta les paroles de Paz. Il lui avoua qu’il avait plusieurs amies dans sa vie. Qu’elles étaient importantes, mais il ne s’est rien passé avec elles. Annabeth savait qu’elle pouvait lui faire confiance. Il a été honnête avec elle et Anna appréciait cela. Énormément.

— Merci d’avoir été honnête avec moi. Ses filles ont de la chance d’avoir un ami comme toi. Elle sourit et s’approcha de lui. — Je ne compte pas partir, Paz. J’ai envie d’être avec toi.

Je comptais pas tout lui dire... Je n'allais pas lui parler de ce qu'il ne me semblait pas essentiel. Savoir que je n'étais pas toujours du bon côté de la loi ne ferait que l'angoisser inutilement en plus de lui attirer des ennuis si ça venait à se savoir. Et puis, elle en avait déjà assez appris en quelques minutes. Pour ce qui était des filles, je préférais être franc jeu maintenant avant de devoir me justifier si elle venait tomber nez à nez avec elle.

Je la regardais, observant sa communication non verbale, elle n'avait pas le moindre mouvement de recul, pas la moindre hésitation alors que je lui envoyais tous les red-flags que je pouvais avoir. Laissant tomber les dernières défenses, j'attrapai son menton entre mes doigts avant d'aller chercher ses lèvres. Je n'avais jamais ressenti ça auparavant... C'était un sentiment assez étrange pour lequel j'avais encore quelques réserve mais il était agréable.

Un perroquet aux plumes vertes vient se poser à côté de nous, tirant la veste d'Anna avec son bec. Il s'appelle Paulie. Tendant un bras, l'oiseau monta dessus et je le remontais à notre niveau.

Il a été honnête avec elle. Annabeth appréciait cela chez lui. Il était le premier homme qui se montrait sincère. Ça la déstabilisait, mais c’était agréable. Anna n’avait jamais ressentit cela auparavant. Même avec ses anciennes relations amoureuses, elle ne s’était pas sentie aussi bien. Est-ce que c’était trop beau pour être vrai? Anna avait encore quelques craintes, mais ils allaient traverser cela ensemble. Elle en était persuadée.

Après l’avoir remercié d’être honnête, il l’embrassa comme il savait si bien le faire. La belle blonde répondit au baiser, souriant contre ses lèvres. Elle était si heureuse. Elle voulait profiter de chaque moment avec lui. Soudainement, elle sentit quelque chose qui tirait sur sa veste. Elle regarda. Il s’agissait d’un oiseau aux plumes vertes. Il était magnifique. — Oh, Paulie. Anna sourit et le regarda prendre de l’envol. — Tu as combien d’oiseau?

@Tybalt Pazelius

Porter le masque qu'on attendait de moi, c'était ce que je faisais le mieux au quotidien. Ca permettait de devenir proche des gens, de les faire parler afin d'obtenir ce dont on avait besoin avant de disparaitre. J'avais eu aussi ce plan avec Anna au début mais il fallait se rendre à évidence, je m'étais fait prendre à mon propre piège... Et je ne contrôlais plus rien...

J'allais suivre les conseils de Lena, voir où tout cela allait me mener et pour combien de temps. Lui présentant Paulie, caressant l'animal avant de le laisser partir, je me mis à compter les habitants de la serre. Ils sont six normalement. Deux perroquets et quatre perruches. Me redressant finalement, je prenais sa main pour continuer la visite.

On montait finalement au premier étage dans une série de portes. Je l'emmenais dans ce qui me servait de studio, Cet endroit était beaucoup plus personnalisé que le reste de la maison. Des mousses isolantes, des guitares accrochées sur les murs, un piano à queue dans un coin de la salle, un clavier, des micros... M'installant dans la chaise qui se trouvait devant le pc, j'écartais les bras. Bienvenue dans mon antre.