Décor trop pompeux. Etouffe entre les quatre murs l’ombre. Bleu nuit dans les cieux. Fuit l’atmosphère de la pièce pour gagner l’extérieur. Force les passages pour se retrouver sur la terrasse perchée au-dessus de la ville. Et enfin, il respire. Un peu mieux. Vapeur toxique. De la ville. Il les chasse avec l’odeur de sa propre beuh. Porté à ses lippes, il tire sur le joint. Permet à la grisaille de pénétrer ses poumons. Les remplir de sa brume, avant de s’échapper par les lèvres. S’asseyant sur le rebord de la balustrade, il laisse ses jambes pendre dans le vide. La pensée tourbillonnante, il tente d’en alléger l’espace. D’extirper ce qui l’enfonce. Là, devant la ville étrangement endormie. Comme un bond dans le temps. La foule supprimée fait place au silence. Lui qui envahit son ouïe. Se fait bruyant. Tapant contre ses tympans. D’ordinaire, il déteste ça. Le calme. Sauf cette nuit. Dans sa solitude, il n’entend pas le pas furtif.

☽ les pas léger, l’âme toujours tourmenté, mira elle rode. elle ne dort quasiment plus depuis deux semaines. le passé qui la hante, vient troubler son monde. la brune qui a dû fouiller pour trouver une bouteille d’alcool. liquide qui se répand enfin dans son être, pause salvatrice à ses songes destructeurs. la rôdeuse, essaie de regagner sa chambre sans aucune volonté. odeur qui arrive à ses narines, parfum familier et bienfaiteur qu’elle connaît que trop bien. mira qui continu jusqu’à la terrasse sans ce soucier de quoi que ce soir. regard qui se pose sur lui, une légère hésitation. puis finalement, mira elle s’assoie près de lui, laisse ses jambes dans le vide qui l’attire de plus en plus. bouteille qu’elle tend vers lui. « on partage ?  » pupilles qu’elle pose enfin sur lui, observatrice et dans l’attente de sa réponse, car elle a fait l’effort de demander cette fois preuve qu’elle est vraiment pas dans son état normal en ce moment.

Pas feutrés, s’ancrent sur le sol. A lui, la brise tiède lui fait parvenir un parfum. Sans tourner la tête, il accueille la présence. Elle l’imite Mira, parce que c’est bien elle qui prend place. Flirte avec le vide. Dans l’obscurité, sa voix se mêle au silence. Bouteille tendue, la proposition se propage. Différente de tout ce dont il est habitué avec elle. Les prunelles toujours sur l’horizon, il prend l’offrande. Le liquide amer inonde la sécheresse de sa trachée. « J’savais que t’étais du genre rodeuse. » Moquerie sans matière. Il tourne enfin son visage vers elle. Profil face à l’obscur. Elle a l’air ailleurs Mira. Sans doute le même dont il doit être drapé. Le côté égoïste, se fou bien de ce qu’il peut lui arriver, mais sa curiosité est piquée. Repense à ce qu’elle lui a raconté. Et pour être honnête, il a du mal à totalement la croire. Comment pouvait-on se livrer aussi facilement ? Peut-être que c’était juste une mythomane. Après tout, il ne la connaissait pas réellement. Néanmoins, une part voulait la croire.

☽ présence qui l’attire la brune, dans la nuit bleuté qui la recouvre de son drap. mira qui se faufile doucement, découvre scott. la silhouette qui vient prendre place à ses côtés, observe ce vide qui l’appelle terriblement depuis des jours. le besoin de sa compagnie qu’elle taira mira. se contente de partager sa bouteille, un moment suspendu dans le temps. peut-être que lui aussi il a besoin d’une pause dans l’autre monde. le pique qui tombe, le léger sourire qu’il fait naître sur ces lippes. « j’arrive pas à dormir.  » regard qui fixe l’horizon. ce calme appréciable quand dans sa tête c’est un champ de bataille. trouble émotionnel, de l’identité, chaos interne. l’homme qui l’a regarde, tête qu’elle tourne dans sa direction et le contemple dans les ténèbres. « fais gaffe, tu vas tomber sous l’charme.  » malice dans le regard qu’il ne peut sûrement pas déceler éclairer simplement par ces astres qui les surplombent.

« T’aimerais bien. » Rictus sur les lèvres, il prend une nouvelle gorgée. Les cuisses qui se frôlent, il tend la bouteille vers elle. Attend qu’elle la reprenne, tout en continuant de regarder droit devant lui. « C’quoi qui t’empêche de dormir ? » Son passé ? Le décalage horaire ? La moiteur de l’air ? Inspire silencieusement. D’ici, l’air semble être plus respirable. Quitte son perchoir le brun. Revient sur la terme ferme pour se diriger vers un des transats. Dessus, il s’allonge. Rive ses yeux sur la voute céleste. Juste quelques secondes. Le temps de croiser ses bras derrière la tête. Alors seulement, il la regarde. Elle. « T’compte te garder la bouteille ? »

☽ les yeux qu’elle lève vers le ciel, mira, un sourire amusée sur les lèvres. la bouteille qu’elle reprend quand leurs peaux se frôlent. mira qui fixe à son tour l’horizon. « les cauchemars, la plupart du temps. » mira, elle lâche ses mots parce que lui il sait, scott. la vraie sous la carcasse, celle qui survie au drame, aux épreuves et à la douleur ayant laissé les marques sous les tatouages camouflée. observe les étoiles sans le regarder alors qu’il est là dans son dos. mira, elle fuit le contact quand elle se sent si fragile dernièrement. gorgée qu’elle boit comme pour l’aider à dormir, à ne plus penser. la brune se lève et lui tend la bouteille avant de s’allonger contre lui en admirant le ciel. « suffisait de dire que tu voulais que je vienne près de toi tu sais.  » .

Les cauchemars. Comprends l’allusion. Rappel de ce qu’elle a anciennement vécu. Un passif pareil, ça vous marquait à vie. Surement, parce qu’il était loin de pouvoir comprendre son ressenti. Ce genre de chose, on le comprenait quand on le vivait. Mouvement dans la nuit. Vient le rejoindre la somnambule. De sa hauteur, lui tend la bouteille qu’il saisit. Les émeraudes sur son ovale. Il porte le goulot aux lippes. Prend une lampée, alors qu’elle s’allonge près de lui. « C’est la bouteille que j’voulais près d’moi. » Garde contre son torse, le verre tiédit par son contact. Détail la tenue de la brune. Tenue auquel il n’avait pas fait gaffe. « T’as pas peur d’trainer comme ça. » Dévoile ses courbes, la dentelle. Peut amplement attiser les comportements déviants. Les malades. Surtout en plein été, alors que l’hôtel est rempli d’étudiant.

☽ mira qui finalement d’un pas léger vient le rejoindre sur le transat. il a la bouteille qu’il désirait et elle un peu plus de confort. tête qu’elle bascule sur le côté pour la poser sur son épaule tout en contemplant les étoiles. second piques envoyer et elle le regarde un léger moment. « la bouteille et moi, on est un lot. c’est moi qui suis allée la chercher. » l’italienne fait l’enfant, le ton de la voix plus légère avec la fatigue. mira qui se met à lui caresser le bras du bout des doigts. regard qui se baisse sur sa tenue et elle hausse les épaules. « elle me va pas bien ?  » après tout, elle était au lit et elle avait juste eu envie de boire pour s’endormir. flemme de se changer pour cinq minutes dans les couloirs. c’était pas prévue qu’elle tombe sur lui. « je t’avais pas dit de bosser les compliments ?  » y a encore de l’effort à faire

Tête sur son épaule. Il ne répond pas l’ombre. Sent les doigts de la brune parcourir son bras. Il pourrait aisément la repousser, mais n’en fait rien. Etrangement, ça le calme. « T’as pas besoin d’moi pour t’faire des compliments. » Une habitude pour une nana foutue comme elle. Et il le devine Scott. Qu’elle en a parfaitement conscience. Les traits offert aux Dieux, il s’abreuve une fois de plus, au liquide. Tente de purger une détente qui ne vient pas, car privé de sa fume. La seule chose qui arrive à le calmer depuis un moment. Il le sait. Il fume trop Scott. Ça endort son crâne. L’empêche de réfléchir. Le fait seulement agir. « Elle t’vas bien. » Lâche les mots.

☽ le regard perdu dans les cieux, ses doigts qui glissent très lentement sur la peau de scott. mira, elle cherche le repos depuis si longtemps. elle est fissuré la brune, y a plus grand chose à en tirer. la présence de l’homme l’apaise. mira, elle dit rien. il a raison, elle en reçoit énormément. attrape la bouteille, qui est devenue la leur et en bois à nouveau. elle a besoin elle aussi. parole qui s’évapore dans la nuit, mira, elle lève les yeux dans sa direction. « venant d’toi, ça change tout scott.  » qu’elle lâche simplement, elle observe ses traits silencieusement alors qu’ils ne sont éclairés par cette immense lune et ses milliers d’étoiles. elle le décrypte pour y trouver le même tourment.