Bouteille reprise. Compliment qui se fond dans la nuit. Pour elle. Les orbes levées dans sa direction. « ça change quoi ? » Tente de comprendre celle qui se tient à ses côtés. Elle donne l’illusion d’être fermé. Pourtant, avec lui, elle se livre. Depuis le début. Peut-être trop facilement. Est-ce que c’était lui le responsable ? Lui donnait-il l’illusion d’être celui qui écoute ? Parce qu’en règle général c’est l’inverse. Du moins, en ce qui concernait les inconnus. Ses proches, c’était différent.

☽ mira, avec la fatigue et l’alcool, elle se laisse aller et elle lâche les mots. trop tard pour faire marche arrière. une nouvelle gorgée qui vient lui cramer un peu plus la trachée et elle lui rend la bouteille. encore une fois elle évite le contact visuel. « j’sais pas, peut être parce qu’ils se font rares entre tes lippes.  » scott, il la rend plus douce, presque fragile et mira, elle aime pas. pourtant, elle s’ouvre quand il le demande et elle lâche les mots. peut-être que c’est cette aura qu’il dégage, où ce côté fermé, mais elle a l’impression qu’il pourrait la comprendre. elle continue de caresser sa peau.

Bouteille reprise, il commence à l’approcher de ses lippes, mais s’arrête en chemin. Jette un regard à celle qui l’évite. « Faut pas trop m’en demander. » Cette fois-ci, il boit sa gorgée. « J’te connais à peine. » Vérité qui transperce. De base, ce n’était pas son truc. Les compliments. Alors, en faire à une meuf qu’il connaissait depuis récemment, c’était mort. Contact sur sa peau. La douceur le brule. Il est pas habitué à ça Scott et ça commence à le foutre mal à l’aise. Il en vient presque à se demande si elle ne fait pas ça pour répondre à une envie dont il a besoin. Le buste qui se tord, il dépose au sol, le contenant. S’arrache à son contact. Puis, reviens à elle. « Pourquoi t’fais ça ? » Elle ne le regarde toujours pas. Reste fixé sur la ville. Et ça le fait chier Scott. De se sentir ignoré comme ça. Alors, il l’attrape par le menton. Relève son visage pour croiser son regard. « Là aussi, t’joue les caméléons ? » Piqure de rappel sur les messages échangés. Froides sont ses orbes. Il attend une réaction. Une réponse. Est-ce qu’elle jouait un rôle avec lui ? Parce que c’est bien ce qu’elle avait dit ? Qu’elle s’adaptait aux gens en étant ce qu’ils voulaient. Si c’était bien le cas, elle se plantait complètement. Avec lui.

☽ parole du brun qui la fait sourire, mira. c’est vrai, ils ne se connaissent pas. pourtant il en sait déjà plus sur elle que la plupart des gens qui l’entourent. mira, elle est déstabilisé par lui, elle comprend pas pourquoi. sans doute parce que pour la première fois, elle est incapable de cerner quelqu’un. d’habitude elle sait facilement passer d’une personne à l’autre sans jamais avoir à être elle-même. elle a toujours triché mira. elle ne répond rien, elle se contente de fixer droit devant elle simplement. même lorsqu’il se redresse, elle se concentre sur la belle lune face à eux. les questions qui s’enchaînent, contact physique lorsqu’il saisit son menton pour l’obliger à le regarder dans les yeux. mira, elle plante enfin ces prunelles dans les siennes et elle cherche la réponse à la question. « faire quoi, scott ?.  » ses pupilles noirs dans les siennes, elle est déstabilisé la brune. il a l’ascendant et c’est quelque chose qu’elle ne connaît pas mira. « non, j’suis pas entrain de jouer.  » il la voit face à lui, presque effrayé, comme un animal sauvage qui serait face à l’homme.

« Donner l’impression d’te donner. » Complètement différente de la Mira d’il y a quelques semaines. Celle qui s’était introduite par la force dans sa chambre. Cette nuit, elle paraissait fragile. Douce. Et c’était déconcertant. Pour lui. Réfute le jeu la ténébreuse. Relâchant son menton, il se rallonge. Continue néanmoins à la regarder. Discerne dans ses yeux, ce qui ressemble à de la… peur ? Ou du moins, ça y ressemblait. Fragment. Putain est-ce qu’il la faisait flipper ? Ou est-ce que c’était lié à la manière dont elle se comportait ? « Tu fais quoi s’tu joues pas ? »

☽ elle est amochée la brune, la période est dure à passer. premier juillet, leur décès et c’est l’orpheline qui l’a sous les yeux scott. mira, elle le regarde droit dans les yeux, elle plonge dedans jusqu’à ce qu’elle enregistre chaque syllabe. prends à nouveau place près d’elle et elle tourne la tête vers lui. « j’survis.  » ce soir, mira, elle fait face à ses faiblesses. face à mirage, cette enfant qu’elle a laissé en russie pour essayer de se sauver. elle a peur qu’on l’a voit comme ça. qu’on découvre ces failles et ces secrets. « j’suis là avec toi, parce que dans cette chambre là-bas, y a que le vide et les souvenirs tranchant.  » elle avait juste besoin d’une pause dans son univers chaotique, besoin de le sentir près d’elle pour respirer un moment l’air non contaminé par cette vie qui ne cessera jamais de la hanté.

Avoue ses faiblesses avec une facilité déconcertante. Des mots qui le prennent de cours. Il ne sait pas comment elle fait. Lui c’est tout l’inverse. Il n’y arrive tout simplement pas. Il tourne tout à la dérision. Affiche l’image du mec décontracté qui s’en branle de tout. Et la Duddley ne fait qu’amplifier cet aspect. Fêtard. Sociable. Trop sans doute. Pourtant, à l’intérieur c’est tout l’inverse. Et en fin de compte, c’était voulu. De paraitre différent de ce qu’il était réellement, parce qu’en résultante, il n’y avait pas de questions. Tout le monde pensait déjà tout savoir de vous. Le jugement facile au bout de la serpentine. « Arrête de t’y accrocher. » Entraver par son propre passé. Dans la bouche de Scott, la solution parait si simple, mais difficilement réalisable. « Aujourd’hui t’es là. T’es plus là-bas. T’es ici. » Le regard dans sa direction, il reprend : « Avec moi. » Subtil sourire. Il met un terme à la proximité en se redressant. Assis sur le transat, sa main trouve la bouteille abandonnée. En bois une nouvelle gorgée. L’envie absente, mais la gestuelle automatique.

☽ mira, elle a pas peur de mettre les mots sur sa douleur, sur son passé, elle trouve juste plus simple de jouer avec les apparences. être la fille dominatrice, caractère fort et qu’on respecte. ça c’est le personnage qu’elle a créé à travers mira. face à lui scott ce soir, il a mirage. la brune, elle fini par lui avouer la raison de son intrusion dans son moment de solitude. cette fois-ci elle ne le quitte pas des yeux mira. les mots qui lâchent sont presque trop précieux pour elle. avec lui il met à nouveau de la distance entre eux et elle se rend compte qu’elle n’est pas là seule fébrile. « reste avec moi cette nuit.  » qu’elle souffle en se redressant à son tour, finissant par glisser sa main sur sa joue pour qu’il pose les yeux sur elle. « peut-etre que t’en as autant besoin que moi.  » murmure qui s’échappe dans la nuit. scott, il garde tout en lui et mira, elle ne cessera jamais de penser qu’il y a plus que ce qu’il ne veut montrer.

La demande résonne dans la nuit. Le prend de cours. Elle qui sonne comme une supplique. La main sur sa joue, le surprend. Il est incapable de dire si c’est positif ou non. La seule chose dont il est sûr, c’est qu’il déteste inspirer la pitié. La paume par-dessus le dos de sa main, il s’en empare. « Qu’est-c’qui t’fais croire que j’en aurais besoin ? » Resserre sa poigne. Lunatique ombre. Coulisse jusqu’à son poignet. Pouce qui appuie sur l’intérieur. Là où palpitent les veines. « J’te fais pitié Mira ? » S’assombrissent les orbes quand gronde une colère injustifiée. Elle ne mérite pas ça la gamine. Pas elle.

☽ alors c’est ce qui les attend tout les deux, un pas en avant trois en arrière. cette fois-ci c’est l’ombre qui la fuit, pire encore est sur la défensive. doigts qui glisse sur sa veine. est-ce qu’il sent son cœur palpiter à travers quand elle ne le quitte pas des yeux mira. « touché.  » sa réaction, sa manière de la regarder, mira a touché une faille chez l’homme. elle le dévisage attentive au moindre mouvement qui pourrait le pousser à se fermer complètement. « j’ai de pitié pour personne, scott, pas après tout ce que j’ai traversé.  » mira, elle se détache de son emprise et elle se lève mettant à nouveau une distance entre eux. « un non aurait suffit, détend toi.  »