TELL ME WHY YOU LIED TO ME.
TW : mensonge
@Lilia Arnault & @Clive Winston Bergmann

L

e professeur de droit peine à croire la situation dans laquelle il se trouve. Se serait-il imaginé un jour en train de danser avec une étudiante dans un couloir ? Non. Cela lui aurait paru invraisemblable, seulement, il vit cet instant et il ne voudrait le changer pour rien au monde. Car il s’agit de Lilia, de ses pleurs, ainsi que de sa détresse, qu’il s’enquit de tarir comme il le peut, à l’aide de minces sourires, ainsi que de ses pouces, dans le but de faire disparaître ses larmes qui ont laissé un large passage sur ses joues. Ce qu’il souhaite est qu’elle cesse de se trouver dans pareil état à cause de son mensonge, puisqu’il ne lui en veut pas. En finalité, cela n’a fait que les rapprocher, alors pourquoi diable devrait-il lui en tenir rigueur ? Il ne le fera pas et lui remémore la danse qu’elle lui doit afin qu’ils passent tous deux à autre chose. Le fait est qu’elle se lance dans un discours, afin de s’expliquer. Il ne reste ainsi sans la moindre réponse, comme il l’avait imaginé. Puis à sa remarque, un rire tinte l’air. « Non. Ce n’est pas uniquement pour te faire plaisir. » Il a noté qu’elle le vouvoie de nouveau, alors qu’ils avaient cessé de le faire, tous deux. Mais il ne la titillera pas à ce sujet, puisque la belle a bien trop subi ce soir. Il ne souhaite pas jouer avec ses émotions, le quarantenaire, ainsi, il se contente de la bercer tendrement tout contre lui en dansant au rythme de la douce mélodie. Un slow. C’est à quoi cela ressemble et fermant les yeux, il hume sa délicate odeur, se perdant dans l’espace temps. Où se trouvent-ils ? Il ne le sait plus, mais en définitive, ça n’a pas la moindre importance, jusqu’à ce qu’il les rouvre et converse de nouveau avec la jeune miss Arnault. « Je suis heureux de t’entendre prononcer ses mots. Si au moins, cela t’a permis d’apprendre quelques petites choses en droit, c’est une victoire. » Il paraît que ça l’est toujours, même si notre action ne touche qu’une seule personne. « Je ne t’en veux pas, Lilia. Cesse de te faire du mouron pour cela, d’accord ? » Tendrement, il porte sa main droite sur le visage de la jeune femme et le lui caresse du bout de son pouce, un regard tendre la dévisageant. Du moins, jusqu’à ce qu’on les tire de leur bulle puisque des étudiants passent dans le couloir et instantanément, Lilia se trouve hors de porter. Comme projeter en arrière, sans doute dans la précipitation de quelques pas, afin qu’il n’ait aucun problème à la rentrée prochaine. Ni elle, d’ailleurs. « Hm. » Sa phrase le contrarie, mais il sait qu’elle a raison. « Oui, bien sûr. » Sur ses mots, il cale son bras gauche contre son corps et s’incline légèrement en avant, le droit lui indiquant la pièce, afin qu’elle y pénètre la première. Quand elle le devance, il l’interpelle, une dernière fois en cette soirée : « Lilia. » Au revoir les miss Arnault qui sont normalement de rigueur. « Merci, pour ce moment. » Pour la véracité de ses propos, cette danse improvisée ainsi que sa douceur et sa gentillesse. Jamais il ne se le serait imaginé, mais c’est à présent le cœur léger qu’il va rejoindre sa cavalière, au bar.