bloquée sous des débris du toit qui vient de s'écrouler sur vous - du moins c'est ce que tu crois - tu te surprends à te demander pourquoi est-ce que l'univers ne te laisse pas souffler et t'amuser au moins quelques heures. t'es totalement bloquée, incapable de bouger à cause du poids qui pèse sur toi et de ton bras coincé entre le siège et un morceau de béton. tu commences à paniquer à cause de ta claustrophobie, ta respiration s'accélère, ça te fait tousser et tu te rends compte que tes poumons brûlent. tu devines aisément que tes deux organes ne vont pas supporter ça longtemps. t'as pas envie de mourir ici, comme ça. tu penses à valentin qui est là aussi, aux membres de ta famille présents également ce soir, et les larmes se mettent à rouler sur tes joues. et puis t'entends @Anastasia Miller te répondre pas loin. Ana ça va ?! elle est en vie en tout cas, il faut que t'arrives à l'atteindre et à l'aider si besoin. tu souffles, essuies tes larmes avec ton bras disponible. et puis tu te mets à réfléchir. Premièrement, se calmer : check (ou presque). Deuxièmement, se dégager. Il faut que t'arrives à libérer ton bras. Tu tires, espère faire bouger ce qui le bloque, et tu finis par y arriver mais t'es traversée par une douleur fulgurante qui te fais échapper une gémissement plaintif. Tu viens de te disloquer l'épaule. les larmes coulent de plus belle sur ton visage couvert de poussière alors que tu ramènes ton bras contre toi malgré l'angle anormal de celui-ci. Tu restes immobile un long moment, allongée sur le ventre, à attendre que la douleur se calme en sanglotant, jusqu'à ce que tu sentes de l'eau mouiller ta peau trop dénudée à cause de ta tenue. C'est un cauchemar. Reprise du plan : troisièmement il faut rejoindre Ana au plus vite. T'es où ?

Spoiler:

Je suis sous les débris
ce qui est en train de se dérouler n'est pas un cauchemar. t'as pas besoin de te pincer pour le savoir et essayer de te réveiller. non, ta suffocation suffit à te rendre compte. l'ampleur des dégâts est impressionnante et t'essayes de te concentrer sur ta respiration plutôt que de ce qu'il t'entoure. mais c'est mission impossible. ton souffle est de moins en moins régulier et t'es de plus en plus en difficulté pour t'oxygéner. t'as le palpitant qui s'emballe et tout le corps qui tremble de peur. t'as aucune idée de comment tu vas te sortir de là, même te lever te paraît insoutenable. la voix d'@Olympia Wolford te fait espérer que vous allez vous en sortir. que tu vas la retrouver, la serrer dans tes bras et que tout va s'arranger comme par magie. chacun des tes efforts pour respirer émet un sifflement et une douleur aigu qui t'arraches des gémissements. tu te sens en forte détresse respiratoire, mais tu luttes. — là, pia.. murmures-tu, pas persuadée qu'elle t'aies entendu et surtout, incapable de lui indiquer où tu te trouves. tu sens quelque chose d'humide le long de tes jambes. tu comprends que de l'eau s'immisce et que c'est vraiment la pire des choses qu'il pouvait arriver. — olympia, y'a de l'eau ! que tu lances, un peu plus fort. forces sorties de nulle part, l'instinct de survie. tu rampes en cherchant ton amie. les larmes ne cessent de couler sur tes joues. t'es prise de quintes de toux qui t'affaiblissent. la tête qui commence à tourner, t'arrêtes de la chercher et t'allonges pour reprendre de l'air, autant que tu pourras. c'est son parfum que tu reconnais. tu le reconnaitrais entre mille, après six ans à vivre avec elle. — c'est toi? tu n'attends même pas sa réponse que tu sais que c'est elle. — j'arrive plus... à respirer.. tu viens blottir ton corps auprès du sien, la tête en arrière pour gagner l'air.

Tout était arrivé si vite. Tout s’était effondré, et on s’était tous retrouvés séparés. La dernière image que j’avais d’Aurea était insupportable à se ressasser. D’autant que je n’avais plus de ses nouvelles par la suite. Elle ne semblait pas s’être réveillée, et j’imaginais alors le pire. Paniquant, sous l’adrénaline je n’avais même pas senti la blessure à mon bras. Ce n’était que lorsque je tentais d’attraper mon téléphone afin d’allumer la lampe torche de celui-ci que je sentis une douleur atroce. Utilisant mon autre bras, j’allumais alors la torche pour voir autour de moi. En même temps, je regardais l’état de mon bras. Ce n’était pas beau à voir. « Vous avez vu une jolie brune ? » Demandais-je aux gens pas très loin de moi. Mais sans réponses. J’apperçu alors un de ses vêtements. Elle était toujours au sol, inconsciente. « Attends, Aurea, j’arrive. » Dis-je en tentant de ramper vers elle, mais au vu de mon bras, c’était trop dur. « Réveille toi Aurea ! AUREEAAA ! » A défaut de ne pas réussir à l’atteindre je tentais de la réveiller, de ma voix.