The time is right your perfume fills my head
The stars get red and oh, the night's so blue
And then I go and spoil it all by saying something stupid

with @Wendy Witter & @Kristofer Vermeer
warning : aucun.
15.12.2022 YVONNE'S.

« Les meilleurs. » répond-il rapidement et simplement, ne s’apesant pas sur ces derniers alors que des promesses défilent sous ses paupières ouvertes sans que la jeune femme n’entende cependant y réponde favorablement. Cela fait plusieurs minutes désormais qu’il a enfin compris que leurs échanges ne se cantonneront à rien d’autre qu’un verre et des piques échangées mais contrairement à ce qu’il aurait imaginé, cela ne le dérange pas plus que ça. Et comme il le lui avoue sans ambages, elle l’intéresse même autrement. Elle n’est effectivement pas comme les autres, au-delà d’être l’une des rares à résister véhément à ses charmes. Sans doute un trait familial. Il existe un petit truc chez elle qu’il n’a jamais rencontré jusqu’à présent et qui lui donne envie de creuser davantage, de passer le vernis haute résistance dont elle est entièrement couverte et de voir ce qui s’y dissimule. Après tout, il le sait plus que quiconque : tout le monde a un rôle à jouer, un rôle qui évolue en fonction des circonstances, des fréquentations, des situations. Et il a envie de découvrir toutes les facettes de la jolie rouquine. A sa menace directe, son regard ne peut s’empêcher de pétiller tandis qu’il éclate de rire, même s’il sait parfaitement qu’elle serait entièrement capable de le faire. Mieux vaut ne pas tenter le diable, même lorsqu’il ne s’habille pas en Prada pour aujourd’hui. Vaincu, il lève les mains silencieusement avant de mimer un cadenas qu’il ferme à clé sur sa bouche. « C’est un marché qui me semble honnête. » De toute manière, c’est désormais à elle de prononcer le mot interdit autrement que comme elle vient de le faire. Un jour peut-être. « Ce serait dommage de gâcher un si bon cocktail ! » répondit-il néanmoins taquin en lui adressant un clin d’œil. Même sans alcool.

C’est avec un certain étonnement qu’il l’entend lui laisser une voie royale précisément pour la connaître, comme il lui avait pourtant proposé quelques instants auparavant. Son regard brun plonge dans celui émeraude qui lui fait face et il l’observe durant quelques secondes, une lutte intérieure faisant rage en lui afin de déterminer quelle serait sa première question. Elle avait entrouvert, même un peu cette porte qu’elle avait jusqu’à présent maintenue sévèrement fermée à double tour, des meubles entravant le passage. Il ne souhaitait pas que le petit interstice se referme immédiatement et il pressent que s’il pose la mauvaise question, s’il se plante, elle la lui refermera au nez quitte à le blesser. Il garde donc le silence quelques instants, le temps de prendre une gorgée de son verre, de passer la langue sur sa lèvre inférieure avant de la sucer durant quelques secondes pour récupérer la moindre goutte d’alcool. « D’accord. » Il se repositionne alors sur sa chaise. La meilleure solution est sans doute de commencer en douceur et laisser les questions bien trop intimes ou profondes pour la suite. « On va commencer par un fast and curious, si cela te convient. » Il se redresse sur sa chaise sans la lâcher du regard. « Deux propositions, une seule réponse à chaque fois. » Il attend d’avoir son accord, en garçon bien élevé avant d’enchaîner les questions :
« Bonjour ou Au Revoir ? »
« Thé ou Café ? »
« Lettre de motivation ou lettre de recommandation ? »
« Lundi ou Vendredi ? »
« Se dépasser ou dépasser les autres ? »
« Beyoncé ou Rihanna ? »
« Action ou réaction ? »
« Passé ou Futur ? »
« Chiot ou Chaton ? »
« Agir ou penser ? »
« Film ou série ? »
« Côte Est ou Côte Ouest ? »
« Beatles ou Rolling Stones ? »
« Kubrick ou Coppola ? »
« Été ou Hiver ? »
« French kiss ou french fries ? »

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La découvrir sous ce nouveau jour, autour d’un cocktail l’amusait profondément et même si la manière dont il avait proposé de la découvrir s’apparentait clairement à un jeu, il découvrait que ce n’était plus un jeu de la séduction, si cela l’avait jamais été. Evidemment, c’était une très belle femme particulièrement attirante. Il n’en demeurait pas moins qu’il voulait la découvrir bien plus que charnellement. Elle était bigrement intéressante et même si ce n’était ni la première, ni la dernière à résister à ses charmes, il y avait quelque chose chez elle qui l’intéressait plus encore que celles qu’il avait croisées auparavant. Certes, elle venait d’une grande famille hollywoodienne qui pouvait lui ouvrir les portes qui demeuraient closes depuis bien trop d’années. Certes, elle possédait un visage et un nom qui pesait désormais sur la scène professionnelle et qui là également pouvait lui permettre de rencontrer les bonnes personnes. Mais au delà du fait qu’il avait cessé de recourir à ces procédés depuis qu’il avait quitté Hollywood, il n’avait pas envie de gâcher ce qui était peut être le balbutiement d’une amitié. Il fallait cependant espérer qu’elle ne lise pas dans ses pensées ; à défaut de quoi, elle ne manquerait pas de l’étrangler sans demander son reste.

Au revoir. Un sourire en coin se dessina sur les lèvres de Kitt. Cela ne l’étonnait guère.
Café, noir. Là encore, il aurait parié cette réponse sans craindre de perdre la mise.
Motivation. Elle lui avait bien fait comprendre dès leur rencontre à Boston et n’avait de cesse de lui adresser des signaux en ce sens.
Lundi. Une grimace de déception se développa sur le visage de l’acteur qui ne partageait manifestement pas la même vision. Sans doute parce que généralement, sa semaine de travail commençait précisément le vendredi.
Les deux. Il haussa les sourcils légèrement surpris mais non décontenancés. Il aurait parié sur le dépassement des autres mais serait-elle là où elle se trouvait si elle ne s’était pas dépassée elle-même.
Aucune. Cette fois-ci, il éclata franchement de rire en l’entendant rejeter l’idée de choisir entre deux reines de la musique et business women hors pair. Il secoua la tête, clairement amusé avant de prendre une nouvelle gorgée de sa boisson.
Action. Il reposa son verre et lui adressa un clin d’oeil goguenard, mais ne tentant pas sa chance au risque de se retrouver avec le fameux cocktail dans la figure.
Futur. Evidemment.
Chaton. Wendy Witter aurait-elle un coeur ?
Agir. Une nouvelle invitation à la réflexion pour Kitt.
Film. Un choix qu’il ne pouvait que saluer et qui était peut-être diablement évident.
Le monde. Gourmande avec ça.
Beatles. Bon choix qu’il ne pouvait contester en tant qu’Européen biberonné par les goûts musicaux de sa mère.
Coppola. Perfectionniste, toujours.
Eté. La vision fugace de la belle en bikini lui donna envie d’en savoir davantage.
Kiss. Son rire était contagieux alors que le néerlandais prenait bonne note, sans tendre le bâton pour se faire battre.

“Assez, oui.” répondit-il en la jaugeant, emmagasinant les informations qu’il venait de récupérer, l’air de rien, et qui lui permettait d’avoir une nouvelle appréhension de la demoiselle. Il attrapa une cacahuète qu’il grignota avant de poursuivre l’exploration du monde mystérieux qu’était Wendy Witter. “Quelles sont les 5 personnes les plus influentes dans ta vie ?” Il leva le doigt. “A part toi même évidemment.” Il se réinstalla dans sa chaise. “Et moi.” Clin d’oeil et sens aux aguets pour éviter une projection de cocktail sur la figure. Lequel des deux egos était le plus fort ? Les paris étaient lancés.

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“Evidemment.” répète-t-il, l’oeil brillant de malice tout en sachant pertinemment que s’il ne doute pas que la belle puisse le trouver inspirant un jour prochain, tel est encore loin d’être le cas. Curieux, il attend alors sagement quelle pourrait être sa réponse, lui laissant l’espace et le temps nécessaire pour trouver réponse à son interrogation. Ce n’est, après tout, pas une question facile à laquelle on pourrait répondre de but en blanc et il pressent, sans doute avec raison que la toute jeune femme d’affaire ne saurait s’embarrasser de réponse bateau du style Gandhi ou Martin Luther King ou Marilyn Monroe. Elle a, de toute manière, plutôt le profil de Katherine Hepburn que celui des fleurs bleues de Hollywood. Finalement, lorsqu’elle reprend la parole, il repose son regard sur elle après avoir pris une nouvelle gorgée de sa boisson, surveillant que celle de Wendy ne descende pas trop rapidement pour mettre fin à cette sorte de rendez-vous qui tait son nom. “Logique.” ne peut-il s’empêcher de commenter lorsqu’elle évoque ses parents. Après tout, au delà du lien de parenté et d’une enfance qui permet de relever l’excellence dès l’origine, il faut bien avouer que ces derniers représentent le paragon de la réussite s’il en est.

Il fronce cependant les sourcils lorsqu’elle évoque un prénom masculin sur lequel elle lui précise qu’elle ne souffrirait pas davantage de détails. “Pas de souci.” Cela le titille et il doit remuer toutes méninges, aussi restreintes soient-elles pour voir ce dont elle parle sans réellement y parvenir. Il appellera à la rescousse Google quand elle ira aux toilettes ou après cette soirée pour en découvrir un peu plus sur le mystère Wendy Witter. Il leva la main pour montrer trois de ses doigts, les faisant pianoter dans les airs. “Ca en fait trois.” Il haussa un sourcil, l’air satisfait, histoire de montrer qu’il savait tout de même compter, même s’il donnait l’impression d’être un idiot fini. Elle demeurait un véritable roc derrière lequel elle se dissimulait, il en était persuadé. Mais un roc qu’il lui était compliqué de faire tomber. “Ne tentez pas de m’arnaquer, Miss Witter.”

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Plus ils passent de temps ensemble, plus il a envie d’en passer avec elle. Même s’il a conscience qu’ils se ressemblent trop pour qu’il se passe quoi que ce soit. Même s’il sait qu’il se trouve, en définitive, face à lui même en talons aiguilles. Wendy Witter sait ce qu’elle veut et plus encore ce qu’elle ne veut pas. Elle lui a bien fait comprendre dans quelle catégorie elle le faisait tomber. Et pourtant, elle était toujours face à lui, à répondre à ses questions intrusives qui lui permet de lever le voile sur la jeune femme ambitieuse et ayant soif de pouvoir à défaut de contact humain. Il apprécie ce qu’il voit en face de lui et c’est comme s’il s’amusait à jouer avec la flamme d’une bougie, glissant ses doigts sur cette dernière, la laissant onduler entre l’habileté de ces derniers. A un moment donné, il sait qu’il ira trop loin ou que le temps sera écoulé, mais il ne peut s’empêcher, même s’il doit s’en brûler les doigts. Un sourire en coin accueille sa déclaration : elle tient toujours parole, même dans le monde de requins dans lequel elle évolue et dont elle a pu démontrer d’ores et déjà la puissance de sa mâchoire ? Il émet silencieusement des doutes mais il faut bien avouer qu’elle ne lui a pas fait défaut jusqu’à présent et qu’il ne peut aller que dans son sens.

Attentif, il écoute donc le reste de sa réponse. L’espace de quelques secondes, il a quelques doutes sur le patronyme Bettencourt, l’ayant déjà entendu. Serait-ce la mère d’une otage ? Certes, elle a fait preuve de détermination mais il réalise rapidement son erreur de personne à la suite de sa réponse, offrant un autre contexte. “Et la mise sous tutelle…” complète-t-il. Que serait-il de plus affreux pour une femme de la trempe de Miss Witter que de perdre tout pouvoir. Sans le moindre doute, il touche du doigt ce qui devrait être sa plus grande peur. Il éclate de rire cependant dans le choix qu’il fait et énonce : “Décapitée par le peuple, décapitée par son mari, empoisonnée par la descendance de son amant et … ruinée dans tous les sens du terme. Un avenir radieux en prévision.” commente-t-il, même s’il se doute bien que ce n’est guère l’issue fatale de ces héroïne autant historique que fictive qui intéresse la jeune femme. Cela lui permet d’avoir une idée plus précise de son interlocutrice, même s’il sent qu’il existe toujours les hautes murailles qu’elle a bâti autour d’elle. “Alors, tu vois que ce n’est pas si terrible que d’accepter mon invitation ?”