« Oui joue l’innocent, avoue que tu as profiter sur le bateau. » Et cette pensée me fit sourire, il était un homme, un bel homme, alors oui il pouvait profiter, rien ne l’en empêchait. Pour ce qui était de moi… Le sexe n’était pas une priorité, enfin j’avais eu une aventure avec Matteo qui s’était soldé par une simple amitié et rien d’autre, mais sur les doigts de la main, une seule, je pouvais compter mes nuits … même pas entière avec un homme, je partais alors qu’il s’endormait, je ne revenais jamais, je ne recontactais jamais, honteuse… Ayant encore l’impression de trahir Jake… Même si petit à petit, depuis Matteo, j’avais compris que je devais avancer, que je devais m’ouvrir et que Jake n’aurait pas voulu ça pour moi.

« On va dire que je préfère les grands espaces. » Moins de monde, plus de liberté, et surtout pas de bruits de circulation, le silence, les oiseaux, les bruits normaux qui rappellent qu’on est dans un autre monde, dans un endroit sans limite, sans fin,… Mais je n’aurais plus ses bruits alors pourquoi pas tenter la ville , plus près, mon compliqué à atteindre et plus rapide pour revenir à la réalité.

C’est un moment sportif, et moins d’évasion que nous avons décider d’avoir ce matin, surtout Alejandro qui me pousse sinon je n’y arriverais pas. Alors que je remonte, contractant mes abdos, respirant comme on m’avait appris, expirant en remontant, j’étais en train de me liquéfier sur place, mais je ne lâchais rien, plaisantant sur les urgences, il me fit rire avec sa réponse. Je lui fis un signe pouce en l’air. Tout était ok, il avait les consignes et moi ça allait, encore pour le moment. Push-up. Installé, et c’est parti pour deux minutes. Je souffle assise au sol en le regardant. J’hoche la tête et le regarde alors prendre place sur la barre. Et mon regard se perd sur son corps.. Mon dieu.. Une merveille…

« Hein ? Quoi? Rien.. Je regardais derrière toi.. Y a un couple qui passait et… » Je me lève et ne me perd pas plus dans mes explications, j’étais en train de lorgner son corps, la bave aurait limite pu couler de la commissure de mes lèvres. « A mon tour. » Je me hisse alors sur cette barre et commence. Je ne pourrais pas en faire des tonnes, mais j’avais plutôt la hargne. De plus repenser à ses muscles.. Je devais vider mon esprit de ses pensées qui venait torturer mon corps, la chaleur montant un peu trop…

Mes muscles tremblent, je n’en peux plus.. Je lâche alors la barre, j’en ai fait le plus possible, mais la descente et un peu brusque.. Je m’agrippe le bras. « C’est raide … »

Mes fantasmes… S’il savait que pour le moment ce n’était pas réellement le sexe dans mes priorités.. J’étais un peu trop renfermé, perdu, paniquée à l’idée de devoir vivre dans mon silence seule, et pourtant depuis qu’il était là tout était différent. Plus du tout de solitude, plus de sensations d’étouffer ou d’être enfermée, parce que quelqu’un parlait, quelqu’un entendait, et était là auprès de moi. La solitude m’avait toujours pesée, je crois que cette surdité était une de mes plus grandes peurs.. Alors les fantasmes pour le moment était loin derrière mais sa petite moue me fit rire.

J’étais pas fan des parcs, pas pour des pique-niques du moins, c’était trop près de chez moi, trop près de la ville… C’était pour ça que mes chaussures de rando n’était jamais loin que mon sac à dos non plus et Nova souvent prête avant moi. Même si partir seule maintenant serait compliqué, il y avait des bruits qu’on ne devait pas loupé, bon accompagnée de Nova c’était un peu plus sécuritaire mais je ne savais même pas si j’oserais partir seule.

Mais niveau exercice, on était pas vraiment en reste ce matin. Petite course, petits exercices qui avaient l’air bien plus simple pour lui que pour moi. Maudissant les cocktails et les glaces de l’été, je me retrouve à donner le mieux de moi même. Une fois par contre que c’est à lui… Fini les pensées sereines, j’étais en train de baver presque sur son corps, la vision de ses muscles qui se tendent. Mon dieu ce mec était vraiment trop beau… Sexy même. Bégayant, je préfère éviter de lui dire pourquoi, même si en soi il devait le savoir que son corps était à se damner, mais je monte à la barre, pour commencer les chin-ups.
Concentrée, je ne lâche rien, je veux oublier juste un peu la chaleur dans mon corps alors que mes yeux voyageaient sur sa peau dorée, sur son t-shirt un peu trop relevé, sur ses épaules si musclées… Non je devais plus penser à ça c’était pas correcte. Humain certes, presque animal, mais pas correcte. Je finis par me laisser tombé, presque trop brusquement, mes muscles qui se tendent, tremblent et je grimace un peu.. « Moi aussi. » Je m’impressionne ,je n’en ai jamais fait autant et pour cause j’avais jamais eu besoin d’impressionner un homme… Il tête mon bras , je frissonne. « Les tiens sont déjà formés, les miens sont des bébés encore.. » J’ose porter ma main à son biceps. « Regarde… Il est… » Je me perds de nouveau, et mes joues s’empourprent, je finis par retirer ma main. « Tu es bien plus musclé.. »

Nous commençons à marcher, Nova nous entendant revient vers nous. Mon regard se porte sur ses lèvres pour que je puisse les lire. « Je.. Je ne veux pas être seule. » Non, je ne voulais pas rentrer et me retrouver seule, je ne voulais pas me retrouver avec mon silence, mais ..  « Mais je crois qu’il vaut mieux que je rentre oui. » Là il n’y avait qu’Alejandro mais si je devais me retrouver dans une épicerie avec plein de monde… non j’étais pas encore prête à ça.

C’était un challenge à moi même de ne pas laisser Alejandro penser que j’étais pas « forte » même si c’était pas le bon mot au final car la force était très subjective. Mais je m’étais donner à fond, j’avais dépassé mes limites. En randonnée quand je me fixais un parcours il n’était pas rare de me retrouver quelques kilomètres plus loin, toujours plus loin, désespérant parfois mon frère qui m’avait souvent dit que je ne devais pas m’éloigner de mon itinéraire si j’étais seule. Mais j’étais ce genre de femme non? A ne pas suivre les règles, battante… Et pourtant une surdité m’avait enfermé deux jours et me donnait encore des noeuds à l’estomac.

« Oui.. la génétique.. » Les hommes avaient plus de masses musculaires en même temps nous n’étions pas vraiment fait pour les mêmes choses … Mais nous n’en étions pas moins forte et eux moins attentionnée ou habile. C’était un juste milieu à trouver. Je tâte ses muscles comme pour me rassurer, me dire qu’ils sont bien réels. Oui oui, ils sont là. C’était impressionnant.. J’en rougis et Alejandro me complimente.. Je pique encore plus du fard. « Merci.. » murmurais-je timidement. La fougue de la salsa était loin mais la chaleur que j’avais pu ressentir ce jour là était elle pas si éloignée, cacher au creux de mes reins prête à ressurgir.

Lorsque sa main se glisse dans la mienne, je resserre mes doigts, la chaleur s’échappe de son trou et je vais finir par avoir plus chaud qu’avec les chin-up. Surtout avec ce qu’il annonce. « Tu as raison, mais si tu vas faire les courses, tu devrais passer en premier non? » Ou alors.. On pourrait peut être.. non Cheryl ne pense pas à ça. Pas maintenant… Mais l’appartement n’est plus très loin heureusement. Nova de nouveau attachée je lâche la laisse alors qu’elle monte les escaliers elle connait le chemin.

Une fois dans l’appartement je me tourne vers Alejandro.  « On y va ? Enfin.. Tu.. » Hésitante mes mots avaient franchi ma bouche trahissant ma pensée. Mes joues rougies par le sport et l’envie.. Je m’approche de lui, confuse je sais que je n'arriverais pas à m'en sortir sans lui avouer. « Je … J’ai envie de les sentir de nouveau… » Je monte ma main vers ses lèvres, audacieuse, je les caresse du bout des doigts…

Je secoue la tête, non , on est pas pressé , on a le temps, on est juste là lui et moi, et je pense que nous avions juste hâte de retrouver une bonne douche pour retirer la sueur et détendre un peu les muscles, surtout celui de mon bras qui est encore tendu par l’effort. Je ne lâche la main d’Alejandro ,qu’il a repris pour me rassurer surement qu’en arrivant devant la porte de mon appartement. Nova elle est monter avant nous. Elle m’attends sagement, elle a l’habitude, elle sait obéir, elle connait notre quotidien, et ses habitudes qu’elle a prise si vite… Je sais qu’elle n’a pas vécu des choses faciles, mais elle avait dû le sentir qu’avec nous ce serait pour la vie. Enfin avec moi maintenant.

Alors qu’on entre , je lui propose de prendre une douche, mais c’est une demande, une envie qui s’exprime et se révèle au brun alors que je prononce ma phrase.. Mes joues rougissent d’un coup alors qu’il semble se demander si j’ai perdu la tête. Mon regard sur mes chaussures, j’ai du mal à me dire que j’ai pu oser… Oh et puis mince, j’ai envie de ses lèvres, j’ai envie de les sentir de nouveau comme au cours de salsa, je ne sais pas ce que ça peut donner, mais je veux encore les gouter. Venant caresser ses lèvres après m’être approchée , mon regard se croche au sien après qu’il avoue en avoir envie aussi, mon sourire s’étire sur mes lèvres. Rapidement ce sont celles du bel homme qui se retrouvent sur les miennes. Je glisse mes mains derrière sa nuque pour approcher mon corps du sien en répondant à ce baiser avec douceur. Lèvres douces toujours aussi délicieuse, je me surprend à me coller plus encore à lui, à laisser ma langue demander accès à la sienne alors que la chaleur monte, que je ne contrôle plus mes envies et mon corps… J’ai juste envie de ne penser à rien, juste envie de profiter. Est-ce le fait qu’il me sauve, qu’il me booste, qu’il me plaise physiquement et que je l’apprécie énormément, je n’en sais rien mais en tout cas c’est ce plaisir intense de retrouver ces lèvres après tant de temps.. Je m'écarte un peu pour reprendre ma respiration. "Elles sont.. toujours aussi agréables.."

Petit moment avec ce lapsus qui révèle mon désir de profiter d’Alejandro, de profiter de cette plénitude de ce moment qui est si léger. J’ai réussi à sortir, je suis en confiance et il est magnifique. Une attirance physique, un lien unique, je ne savais pas si c’était le moment pour le faire, si je pouvais, si même je devais. Mais sans écouter mon cerveau, juste mon envie, je lui fais savoir que j’ai envie de ses lèvres, que je veux de nouveau sentir cette chaleur, celle qui nous a bouleversée alors que le rythme endiablée de la salsa résonnait dans nos têtes.

Ses lèvres viennent trouver les miennes et je m’approche de lui, automatisme, envie, désir, je veux que ce baiser soit profond, je me laisse porter, je laisse mon cerveau loin… Mains qui se crochent à sa nuque, je ris doucement quand je lis sur ses lèvres qu’il me retourner ce compliment sur mes lèvres. « Pourquoi tu n’es pas venu les prendre plus tôt alors. » Petit clin d’oeil taquin. Mais je sais que tout n’est qu’illusion, je ne suis pas Cheryl en entier, j’ai laisser ma raison et mon cerveau de côté, je ne suis que désir et envie, je ne parle plus avec toutes mes capacités mais juste celles qui sont peut etre un peu trop animale… Primaire.

Il a révélé mon lapsus et le relance. « Oui.. enfin c’était une idée… » Non une envie. L’idée ça aurait été avec le cerveau et l’envie était avec le corps… Si j’avais réfléchis, la raison aurait parler et cette suggestion ne l’était pas, raisonnable. Mais je n’avais plus envie de l’être, juste un moment, même si Alejandro était un très bon ami, que je prenais un risque certain, j’avais comme besoin que cette tension soit consumée. « C’est peut etre trop… Je sais pas… Mais c’était ce que j’ai dis. » Je ne voulais pas trop parler, sentir trop mon cerveau redémarrer, ce serait le stop à tout ça et … J’en avais envie.