J’aime savoir, connaître et encore plus sur lui, il m’avait parler de petits histoires de sa vie, un jour peut-être je pourrais les entendre.. Enfin pour le moment les connaitre. Je ne fais que sourire lorsqu’il parle, je comprend ses mots, j’aurais aimé entendre cette voix. Mais son visage expressif me permet de trouver le sens, de savoir que notre discussion, qui est la seule depuis deux jours, est vivante.. Je suis vivante, et lui n’est plus virtuel.. Même s’il ne l’a jamais vraiment été.

Cha’ Mon père, qui m’appelait comme ça.. Enfin plutôt mon petit Chat, et .. Cha’ est resté, il faut dire que quand on est quatre dans une fratrie, les diminutifs étaient souvent de sorties. Coco, Cam, Chris était le petit dernier, alors souvent c’était Chouchou, rien à voir, et moi.. Bah Petit Chat, Cha’, mais c’était un détail que je ne pourrais pas expliquer à Alejandro pour le moment. Un jour je n’en doutais pas, je pourrais lui dire tout ça. Je devais laisser le temps non?
Petit à petit, alors qu’il est là, mon esprit s’apaise, et je le sens.. C’est à la fois rassurant et perturbant, car c’est homme que je n’ai jamais réellement vu, enfin presque. Et pourtant il prend tellement de place dans ma vie.

Le rejoignant sur le canapé, je l’observe un instant avant de m’asseoir, il est si beau, ce latino au rythme dans les veines, je ne l’avais pas oublier, et c’était évident, nos regards avaient surement été attiré l’un vers l’autre pour cette connexion non? J’aimais le penser, croire en ce petit bout de destin. Je me blottis contre lui, il me rassure, il me câline.. Je sens son corps vibrer mais n’entends pas ses mots, je les devine. J’espère ne pas me tromper.

Au bout d’un moment dans ses bras je sens sa main sur ma cuisse, frisson qui me parcourt, je me redresse et lis sur ses lèvres. "C'est parfait." J’hoche la tête en prenant ma bière pour en boire une gorgée. Je reste près de lui. Une fois la commande passée, le temps d’attendre, j’ose.. murmurant.. « Tu es venu vite.. comment tu as fais? » Le moins de mots possibles, murmurés pour contrôler le volume. Mais je voulais parler, ou plutôt je ne voulais pas bouger de ce canapé, près de lui, mon corps collé au sien..

Une salsa.. Je me souvenais de nos pas timides, de ce début un peu chancelant, alors que je prenais mon rythme sur le sien, puis de nos corps ondulants l'un contre l'autre, de nos coeurs battants vite, fort, ... De ses lèvres contre les miennes et ses mains sur mes cuisses... Je frissonne en pendant à ces moments avec lui.. Alejandro.. Mais aussi au photo de V., aux échanges très personnel sur... Jake, même si je n'avais jamais parler de lui autrement qu'en disant "une personne qui m'est cher.." mais au final, à la soirée salsa, j'avais parler de Jake, et mon alliance était toujours là... Alors il avait dû tout connecter, comme j'aurais dû le faire le soir de nos danses endiablées, ... Mais que je n'avais absolument pas pensé à réaliser.

Je reste contre lui alors que je le sens parler. Il commande notre repas de ce soir. S'il restait nous devrons faire des courses, il n'y avait presque plus rien, et ... Ma voisine pourrait surement y aller avec une liste ou alors, une livraison, je ne savais pas encore, je trouverais bien une idée. Un sourire sur mes lèvres je regarde cette valise et ce sac avec lesquels il est venu. Il a répondu présent, tout de suite... Un amour, je l'avais dit, c'est fou... Comment peut-on agir comme ça avec une personne qu'on a jamais vu ? Qu'on ne connait pas ? La folie, la confiance... les deux.. "Super Virgile.." Murmurais-je alors en riant légèrement. Je me laissais aller petit à petit, même si c'était difficile, je ne savais pas si je parlais correctement, si ma voix était mesurée ou non... Des tas de questions qu'en temps normal, entendante , je ne me serais jamais posée.. La confiance était si fine, et un changement pouvait tout faire exploser, me retrouvant comme une petite fille devant un géant en armure, malgré son coeur rempli de douceur.

Je me lève et lui tends la main, l'invitant à me suivre. Ramassant son sac, le laissant prendre sa valise, pour ne pas quitter sa main, je nous dirige directement vers l'étage. En bas il n'y avait que le salon, la salle a manger et la cuisine, une salle de bain pour les invités, un bureau, rien de très important. Après avoir monté l'escalier qui m'avait toujours fasciné chez Magicka, je passais plusieurs portes, les chambres de Magicka et celle de notre coloc, chacune avec sa salle de bain, le luxe d'avoir les moyens, et au bout du couloir, une porte entre ouverte. Ma chambre. "Entre.." Toujours en murmure, le laissant passer en premier. Je suis alors.. C'est plein de cartons contre un mur, et du coup moins personnel. "Tu.. dors avec moi?" Le questionnais-je hésitante. Demande, proposition, envie.. Petit mélange des trois mais je ne voulais pas qu'il soit loin de moi.

C’était naturel d’entraîner Alejandro à l’étage, je n’avais jamais eu de soucis de confiance avec les hommes, même si rapidement Jake avait été le seul. Et là , la question n’était même pas celle là, bien au contraire, nous étions juste deux adultes, responsables, mais surtout il était ce brin de vie pour que l’appartement trop sombre, trop silencieux, dans mon enfer personnel comme je venais à l’appeler, accueillait avec plaisir. Oui, j’aimais l’idée qu’il habite ses murs avec moi, que sa présence me fasse sourire , parler.. Même si cela ne durerait pas, il avait une vie… Et moi aussi… Un jour j’allais devoir sortir d’ici, je n’aurais pas le choix. Et pourtant j’en tremblais en y pensant. Je le laisse approcher de la fenêtre, on était au tout dernier étage. La vue était prenante. Je ne pouvais qu’acquiescer ses dires. C’était pas pour ça que j’étais venue habiter ici, et j’allais bientôt partir, pour un appartement au dessus d’une patisserie, mais la vue était sublime. C’était la solitude qui m’avait fait venir ici.. Et c’était elle aussi qui m’en faisait partir.

S’il dormait dans mon lit, s’il pouvait être cette présence rassurante et plus encore juste cette nuit. Son humour venant libéré la tension de ma question. J’aime ce genre de personne, rien ne semblait « grave » avec eux. Voir les choses avec légèreté, c’était tellement bon. Je lui tire la langue, il se moque, mais je sais que rien n’est méchant, c’est surtout pour appuyer ce trait de caractère qu’il a , que je comprenne bien. Je prend mon portable, la phrase étant un peu longue. « Ca tombe bien, j’ai un peu froid je crois… » Je montre mon téléphone..

Il me montre un message et c’est lui qui part après un baiser sur la joue. J’installe alors le pc sur le lit avec un film, de quoi poser la pizza et je redescend pour lui proposer de venir dans la chambre pour la pizza.. Un endroit plus cosy. Descendant doucement les marches, je vais dans la cuisine préparer un plateau avec un paquet de bonbons et deux nouvelles bières. Je ne l’entends pas avec le livreur, mais pour une fois, je n’ai pas besoin de scruter la pièce, je sais que je suis en sécurité avec V. ici avec moi..

Je n’allais pas le laisser dormir sur le canapé, alors que j’étais depuis plusieurs jours totalement paniqué à l’idée de dormir seule. Seule, je dormais comme ça depuis plus d’un an maintenant, mais… Dans ce silence , jamais … Enfin quelques heures et encore, je m’étais permise de fermer l’oeil. Main sur Nova pour sentir si jamais elle se mettait à bouger, à entendre elle un bruit. Mais dormir que d’un oeil n’était pas reposant et j’en savais quelques choses. Les mois en infiltrations étaient épuisants, et parfois mentir, dire que j’étais en bad trip et que je m’étais retrouver à l’autre bout de la ville, juste pour prendre une chambre d’hotel et dormir sur mes deux oreilles étaient des nuits précieuses, prendre une douche aussi car par moment c’était compliqué sur le terrain…

Mais là n’était pas la question, j’étais dans l’appartement , je ne risquais rien, en théorie… Et là, en pratique, il serait là. Il était là… V. Mon cerveau avait encore du mal à y croire. Je lui tire la langue et voir son visage s’éclairer… Son rire, j’aurais donner beaucoup pour l’entendre là. Mais je pianote rapidement sur mon téléphone et son sourire me fait rougir. Alors il dormait avec moi. C’était sur.
Il file chercher les pizzas et je nous prépare de quoi regarder un film, pc, coussins , et je redescend préparer un plateau avec bières et bonbons, je ne l’ai pas vu remonter.

Ma poche vibre, je sors mon téléphone. Un petit sourire sur mes lèvres vient directement se dessiner , je n’ai besoin que de lire le prénom Virgile pour l’avoir. Je lui envois juste un pouce lever et finit mon plateau en ajouter du chocolat, oui oui j’étais une gourmande il le saurait très vite, à moins qu’il ne le sache déjà.
Déposant nos vivres sur le lit, je m’installe en tailleur et le regarde. Il est ici comme chez lui. Je prend une part et goute alors en fermant les yeux, elle est délicieuse. Je lève le pouce. Signe d’approbation. Il pouvait y aller elle était trop bonne. Je le regarde, il me fait signe avant de me parler, j’apprécie, je peux lire sur ses lèvres comme ça. Je pose ma pizza et essuie mes mains avant de prendre de nouveau mon telephone. Je devais vraiment retrouver cette confiance car ma voix était fonctionnelle,.. « Harry Potter, mais on peut mettre ce que tu veux, c’est juste que je connais les dialogues c’est plus simple, et les images sont sympa.. » Je ne pourrais entendre de toute façons… Fini les films, la musique… Enfin lire les sous-titres, ca allait un temps. Et puis peu importe le film tout ce qui comptait , c'était qu'il était là. Je ris et approche ma main du coin de sa lèvre, il a un peu de sauce.. Je l'essuie doucement avec un petit sourire qui commence deviner l'envie, ses lèvres étaient si douces...

Je n’attendais pas de visite ici, l’appartement était désert, Magicka était partie bien vite avec Kale, et notre autre coloc avait quitter le navire sans trop prévenir. Je n’avais pas vraiment de compagnie en deux jours, je n’en avais pas cherché. Des sms, de mon frère bien installée à NY surtout avec une écho, de ce petit truc qui ressemblait à rien encore mais qui deviendrait.. Mes neveux ou nièces , j’avais compris qu’ils étaient deux. Crystal que j’avais prévenue, rapidement, pour lui dire que j’étais dans les cartons, et Parker… Sans oublier Yance, que j’avais prévenu de mon retour et … V. Qui était ici maintenant avec moi.

Pizza entre nous , Harry en fond.. Quoi de mieux. Son sourire… Oui j’étais ravie de voir que cette soirée, malgré ma compagnie étrange, avec mon humeur sombre était plaisante pour lui. Je lève la main et baisse mon pouce, le 4 .. Puis je réfléchis, et relève le pousse, le 5 … Puis j’ajoute un doigt de mon autre main.. Le 6.. Je fais une petite grimace et hausse les épaules. « Tous.. » Je murmure du bout des lèvres. Oui , Harry Potter c’était mon péché mignon.. Mais parfois pas simple à avouer. Certain trouvait ridicule de faire des tests, ou d’avoir des goodies, j’en avais deux cartons.. Mais ca devait rester un secret. Encore un peu… « Et toi? » Je ne me rendis même pas compte que j’avais parler, je n’avais pas utilisé le téléphone, c’était de plus en plus simple en sa compagnie.

Rire qui m’échappe quand je le vois chercher une serviette, il n’y a rien de grave, tout se nettoie. Je passe mon pouce sur le bord de sa lèvre et je le regarde.. Mon regard se fait tendre, et j’ai envie de toucher encore ses lèvres, de les sentir sous la pulpe de mes doigts. Alors même s’il n’a rien, je viens caresser sa joue avec lenteur. Je finis ma pizza après avoir quitter sa peau, et bois une gorgée de bière, pour pouvoir retirer un peu le rouge de mes joues.