Ce soir.. j’aurais bien aimé le contredire alors que d’autres soirs j’aurais pu trouver quelque chose de bon en cet homme mais c’était le but de cette soirée, l’unique… Une seule, un moment parfait et éphémère. Nouant mes mains aux siennes, il ne se retire pas, ce n’est plus le creux de mes reins que ça réchauffe mais mon coeur, je me sens un peu moins seule ce soir, je me sens .. entouré de douceur, c’était une sensation étrange et compliqué à décrire mais elle me faisait du bien. Petit jeu pour venir lui piquer une framboise dans son verre, après tout, ce n’était que petite vengeance amusante. Je ris à son bien joué. « Obrigada » Petit haussement d’épaules ravie d’avoir réussi. Les classiques viennent alors sur la table, Hemingway.. « Je ne peux rien contre cet homme, je déclare forfait mais promet moi d’en gouter un au fruit de la passion un jour.. Juste goûter. Et tu reprendras le breuvage de ce bon vieux Hemingay ensuite, promis. »
La son redevient plus rythmé , plus fort, il y a moins de brouhaha sûrement. Je le regarde avec envie.. Ses lèvres m’attirent, je ne me comprend pas ce soir, je ne comprend pas ce lien, ni ces envies qui chamboulent mon cerveau. « Je t’invite à danser? »

Je secoue la tête… « Non en espagnol j’aurais dit , gracias.. Là j’ai parler portugais. » Au Brésil c’était la langue la plus parler, ma langue natale, et j’avais tendance à l’utiliser avec quelques mots.. Merci, au revoir, et les injures mais ça c’était le pied, mes collègues s’y étaient mis pour comprendre les noms d’oiseaux qui volaient parfois au sein de la brigade. « Mais.. ce sont deux langues latines alors… Je suis dans le thème. » Enfin ici c’était l’espagnol il me semble, j’étais un peu perdu, sur le bateau nous parlions anglais c’était déjà ça.

Il essayerait, je ne serais pas là pour le voir, je pourrais juste penser qu’il aimerait et lorsqu’il gouterait à ce breuvage, il aurait une pensée pour la partenaire de salsa qu’il a eu à cette soirée. Cette idée me fit sourire. Nous retournons danser, plus conventionnel, moins sensuel, mais toujours aussi complice, le sourire et le regard de nouveau joyeux, la soirée n’était pas ratée au final.. La musique change, ralenti après presque dix bonnes minutes endiablés, je m’approche de lui, nos corps si proche.. « Tu préfères aller t’asseoir ou je peux .. m’approcher un peu de toi.. » Je ne voulais pas le déranger et si danser collé était un problème après ce qui c’était passé je comprenais. Mes lèvres se pincent, j’ai envie de gouter encore aux siennes… Ce brun allait me rendre dingue ce soir..

Alors il était multilingue.. Intéressant. Je ne sais pourquoi je pense à Virgile à ce moment là.. A nos petits mots dans nos langues, à ces bonnes nuits… Il m’a parler de Salsa et j’ai eu envie, ce type me parle de langue et je pense à lui.. C’est idiot mais les mots de cet homme avait parfois plus d’importance que ceux de mes proches. « Impressionnant, depuis toujours? » Apprendre un peu à connaitre mon partenaire de la soirée, même si ce n’était que pour une soirée..
Danser est naturel, et c’est aussi ce qui me fait peur, quand je n’entendrais plus comment j’allais faire pour .. bouger en rythme. Bon dans ma salle de bain, à la coloc peu importe, mais comme ce soir, sur une piste de danse… L’opération semblait petit à petit inévitable… Cette explosion m’avait tout pris..
Je m’approche alors d’Alejandro, il semble hésitant.. « Je ne te repousserais pas tu sais si.. si ça ne va pas trop loin.. » Je ne voulais pas tendre de nouveau l’ambiance de cette soirée. Je voulais juste que tout soit le plus naturel possible. « Je serais sage promis.. » Sourire en en coin, celui généralement qui fait des ravages, et petit regard dont j’ignorais la plus part du temps l’impact sur un homme, je voulais lui dire que tout irait bien, sexe ou pas, le flirt était permis.

Je n’arrivais pas à passer ce foutu cap, et pourtant j’avais en face de moi un homme sexy, qui dansait comme un dieu, un corps de rêve, et qui voulait de moi, que demande le peuple… Le courage, la force, de passer le pas.. Non c’était encore trop tôt. Et j’hoche la tête, oui on ne faisait que danser et lorsque mon corps se colle au sien, mes bras passant autour de son cou, je le sais ,ce n’est que de la danse, mon corps ondulant toujours contre le sien.. Ce n’est que la mélodie, qui le fait bouger et moi qui suit ses mouvements. La chaleur remontant, que je dois contrôler.. Je ris doucement à sa réponse quand j’annonce que je serais sage. Promis.. Enfin j’essayerais.. Mes mains dans son cou, je ne contrôle pas mes doigts qui viennent caresser sa nuque, à la naissance de ses cheveux sous ses boucles brunes, sa peau est si douce.. Je ferme les yeux et pose alors ma tête contre son torse. Ce contact … C’était si bon.."Merci.."

Je crois que j’aurais pu rester des heures, là, dans ses bras. La sécurité, la tendresse, Alejandro était en train de m’apporter ce que je cherchais sans vraiment le savoir. Ce n’était pas du sexe , ni une relation, où même de plaisir, enfin si, le plaisir là,… C’était ça. Ce moment câiln, ce moment où la piste de danse avait disparu, ne laissant que nos deux corps tournant au rythme de ce slow, les battements de son coeur contre mon oreille, calmant le mien, j’étais bien là.. Et je savais qu’il n’avait pas conscience de ce qu’il m’apportait, une larme s’échappe , je l’essuie rapidement, le trop plein d’émotion je ne sais pas, mais c’est tellement bon d’être juste… Là.. Contre lui. La musique s’arrête et je me redresse pour croiser son regard. « Même avec une musique plus lente, tu es excellent, je vais devoir tenter le rock acrobatique avec toi pour voir si tu as tout les talents. » Sourire aux lèvres je viens doucement poser un baiser au coin des siennes. Un merci sans mots, mais bien plus que ça. .