Les baisers, ce rythme et nos corps qui étaient en train de s’échauffer, tout était si naturel, tout était si… Rapide et puissant, je ne comprenais même pas comme un homme rencontré il y a quelques heures à peine pouvait me faire ce genre d’effet, là… Au creux de mon estomac, ses frissons, ses papillons… Mais je ne pouvais pas, je ne devais pas, c’était … Trop.. Jake… Je ne devais pas penser à lui, cela faisait un an , et … Je soupire et secoue la tête. « Non.. non je suis venue seule, pourquoi tu me … »
Je baisse mon regard vers mon alliance. « Ce n’est pas ce que tu crois… » Murmurais-je alors. Non je n'étais pas la nana qui trompait son mari, non je n'étais pas là pour m'amuser et rentrer auprès d'un autre après... Ca non, je n'aurais jamais pu le faire, j'étais fidèle.
Je n’avais pas bouger, mon corps toujours près du sien, je ne voulais pas qu’il recule, je ne voulais pas qu’il s’éloigne.. Mais j’avais trop peur de la suite.. « Je.. je devrais surement y aller.. Je ne veux pas plus te déranger. » Il avait surement envie de passer la soirée autrement qu'à écouter une veuve parler de son mari mort, ou de ma difficulté à me lâcher, à me laisser aller, même un an après la mort de cet homme qui peu importe si un autre arriverait dans ma vie, sera toujours là..

Je secoue la tête.. "Non.. non je ne suis pas..." Si j'étais mariée, encore à Jake, même s'il n'était plus de ce monde. "C'est compliqué.." Il ne me jugeait pas mais j'étais comme coupable, je me sentais moi , comme coupable alors que j'étais sure qu'il ne voudrait pas ça pour moi.
Ma main sur son torse, mon regard sur mon alliance. Combien de fois on m'avait dit de la retirer et à chaque fois j'en avais été incapable. Mon coeur se brisait un peu plus. J'évitais le regard du latino et m'excusais pour "ça". Mais ses mots m'obligèrent à le regarder de nouveau. "Tu es sur? Je comprendrais tu sais.." Je ne doutais pas que dans ces soirées énormément d'hommes venaient pour ça. "Mais c'est vrai que tu dois goûter avec les framboises et que je vais devoir piquer dans ton verre." Un petit sourire timide, peur d'avoir tout gâché, je retirais ma main la laissant tomber pour attraper la sienne et nous entrainer de nouveau vers le bar. "Tu sais... Ce n'est pas toi le problème, loin de là tu embrasses vraiment très bien, je te jure, c'est.. juste compliqué.." Et je ne savais pas si un jour tout serait simple..

Je doutais pas qu’il comprendrait quand il saurait mais confier ce genre de chose comme ça. C’était encore trop sensible, et c’était pas une partie de plaisir d’entendre la plus part du temps que je n’avancerais que quand j’aurais retirer mon alliance que c’est moi qui ralentie les choses, que je suis trop lâche pour me libérer. Je le savais tout ça. Mais c’était trop à la fois. Jake, mes oreilles, mon job… Alejandro m’aide ce soir à voir les choses de manière plus légère même si c’est moi qui gâche tout..

Mon sourire réapparait petit à petit et je le taquine de nouveau. « Je .. » Dire que je ne le repousse pas, c’est faux mais pourtant l’envie était là, la chaleur toujours en train de s’installer au creux de mes reins. J’étais juste pas assez forte encore. « Merci, je n’hésiterais pas à y gouter de nouveau. » Ses lèvres étaient très agréables, pourquoi s’en priver même si je ne voulais pas le frustrer.

Installée de nouveau au comptoir, je prend la même chose. Le serveur part préparer notre commande. Mes joues se colorent de nouveau. « Alors… N’hésites pas non plus si tu en as envie. » La soirée pourrait être agréable même sans dépasser ses limites que je n’arrivais pas à franchir. « Mon mari est décédé. » Aveux sorti d’un coup, sans savoir exactement pourquoi. Juste quand mon regard à plonger dans ses iris brillantes, j’ai senti que je devais lui dire, lui avouer..

En parler n’était pas simple, pourtant on m’avait assurer que plus je parlerais de Jake, plus je refermerais ces blessures, mais c’était encore difficile, et parfois ces craintes, cette douleur arrivaient au mauvais moment. Comme ce soir alors que cette soirée est bien agréable au côté d’Alejandro. J’ai à mes côtés le type le plus sexy du bar, et je trouve le moyen de refroidir, si ce n’est pas glacer l’ambiance en quelques secondes. Mais il est respectueux, attentionné, et se montre des plus patients. Je l’en remercie avec un sourire un peu triste, qui étire mes lèvres , alors que je lui répond tout de même. « Un moment maintenant… Plus d’un an.. » Début juillet 2020.. Mon monde avait basculé.. Mais pas que sentimentalement parlant. « Je préfère ça, je ne voudrais pas que tu t’imagines des choses… » l’adultère, ou qu’il ne me plaisait pas… Ce qui était totalement faux. « Je n’ai pas vraiment … profiter tu sais depuis mon mari.. » Car oui j’étais encore marié, et pour le moment je ne comptais pas divorcer, même si j’avais repris mon nom de jeune fille.. « Je devrais plutôt te remercier toi.. Parce que tu n’as pas fuis, que tu n’as pas l’air de me penser trop désespérer.. » Je finis ma phrase avec un tendre sourire en attrapant mon verre. « Interdit de piquer mes framboises ! Je t’ai à l’oeil. » Un rire m’échappe, la légèreté revient petit à petit.

« Tu es quelqu’un de bien tu sais.. » Un inconnu il y a quelques heures, en train de consoler la veuve pleine de tristesse.. Risible mais il était à.. Je laisse ma main saisir la sienne, elle n’est donc plus sur mon épaule mais dans la mienne, posé sur mes genoux. Je caresse sa peau.. Oui, je crois que c’est ce qui me manque le plus. la tendresse…
Je souris à Alejandro et reviens porter mon regard dans le sien, l’évocation du Paradis est un rappel au début de soirée et en même temps, il serait surement monté au septième ciel si nous avions continué. Mélange de phrases à double sens, qui peut être interpréter selon le moment, l’esprit en face de lui.. Je relâche sa main alors que nos boissons sont là. « Mais.. Attends bouge pas.. » Je regarde son verre et me rapproche.. « Je crois qu’il y a un truc qui va pas … » Je viens alors sournoisement saisir une framboise dans son breuvage et la glisse entre mes lèvres pour la déguster. « Voilà.. La elle est bien mieux. » Clin d’oeil et je me replace sur mon siège, sans vraiment trop m’éloigner de lui, comme si mon corps avait tout de même besoin d’une certaine proximité avec lui..