Une prise après l’autre il force sur ses bras ridicules, fait travailler des muscles qu’il se découvre pour finir par déraper. Forcément avec une chaussure en moins l’accroche n’en est que limitée et il finit magistralement le cul par terre, à se frotter le coccyx malmené. Dommage, personne ne sera là pour ce soir le lui masser…  Pas grave, le gitan est rusé, il ira dans un carwash sur le capot d’une berline se le faire tripoter sous un rouleau, son système D. Alors le brun se relève et s’approche encore une fois, avise sur un autre chemin à emprunter, celui de la rouquine qui ne semblait pas vraiment non plus très douée. Il se malaxe encore longuement le fessier, ne peut rester sur un échec, ne peut l’accepter parce que s’il ne parvient pas à grimper, dans son esprit de tordu germe déjà une idée. Il s’approche et retente une dernière fois avant de se décider à contrecarrer l’organisation de ce « tournois ».      


@Wesley Patterson-R @Joséphine Porter

Bordel de pompe à couilles de mes deux. Le voilà de nouveau vautré sur ce limon boueux. Il n’y arrivera jamais de sa force de mouche et maudit ceux qui ont la brillante idée d’ajouter au parcours ce mur accidenté. Il est juste impossible de le traverser et à ses yeux, il faut avoir une chance de cocu pour y arriver. Alors il en arrivé là, dans la fange à maugréer, regardant tristement son pied pendant que certains participants lui passent sous le nez pour eux aussi tenter leur chance et y parvenir au prix d’efforts inconsidérés. Mais le gitan se rappellent ce que les vieilles lui ont jadis enseigné : lorsqu’un obstacle te parait insurmontable, opte pour la voie de la facilité. Après tout il suffit de le contourner…. Et il se met donc à ramper sur le coté pour tenter une échappée.    


@Joséphine Porter

Et quand elle parvient enfin au sommet, elle s’arme d’un sourire parce qu’il est là, perché, à l’attendre, boueux, beau et fier quand il l’étonne d’un ; « Ne jamais se presser, » pourtant elle est intimement persuadée que dans leur étrange histoire, dans le fond, elle y a foncé, tête baissée, comme dans ce parcours qu’elle vient d’achever, « j’croyais te l’avoir prouvé depuis le temps. » Fielleusement, elle plisse ses paupières, la Joey, parce qu’elle a derechef en tête leur première nuit partagée, et là, le temps semblait bien lui manquer. « C’est pour ça que… » tu ne l’as pas embrassé, pour la saluer ? Pour vivre mieux, vivons cachés ? Mais la taquinerie ne peut s’achever, car son ami, toujours en bas, fini par passer l’obstacle pour se retrouver finalement de l’autre côté. Même lorsqu’il n’a pas bu de whisky, c’est un tête à claques invétéré, elle en est persuadée. Les doigts de Joey, en un acte peu commun et naturel à la fois, se lient à ceux de Dutch afin qu’ils descendent de leur perchoir ensemble. Une fois en bas, elle lui murmure d’une petite voix « Je te laisserais décompter mes bleus. » Ce soir, à deux, quand tu la marqueras de tes instincts pernicieux.

@Dutch B. Cooper

Enfin. Je passe le mur, et tout en me disant que je n’ai pas démérité, le seul souci c’est que forcément, à voir les deux autres sur leur perchoir, je sais déjà qui a emporté de notre petit groupe improvisé, la victoire. Foutu Patterson, ça me fait chier je ne vais pas le nier, et heureusement que je ne suis pas du style à broyer du noir. A rester digne et éternellement fairplay, enfin presque quoi, le temps de digérer, le fait que c’est par ce gars que je me suis fait niqué. « T’es bidon Cooper. » que je crache à l’intention de mon faux frère lorsqu’il se décide à descendre avec sa poupée. Certes, il a terminé le parcours avant moi, mais merde, elle était pourtant simple ma demande ; Ne pas laisser Wesley passer devant toi.

Tout en observant le phénomène qui se prenait durant toute la course pour un enchanteur contourner le mur, je récupère ma bonne humeur. Parce que c’est comme ça, il faut juste accepter de perdre, parfois, comme j’ai perdu Ella, c’était un mal pour un bien, étant donné que j’en suis maintenant bien loin de leur bordel, et heureux d’être avec Mila, à laquelle je fais un signe, non loin de là. Et dans toute ma grandeur… Je m’approche du connard qui a gagné, accompagné d’un de ces larbins, c’est trop, putain, pour tendre ma main, Roi Snow, enchanté « Bien joué. » Une bataille, mais pas la guerre, Wes, tu le sais.  

@Dutch B. Cooper @Wesley Patterson-R @A. Piotr Linoge

Un peu plus penché et j’aperçois la courbure de ses reins ondoyer le temps de son ascension, en regrette presque la rapidité malgré ma réflexion. De gauche à droite en un balancier très plaisant à regarder son fessier, encore caché par ce dossard qu’elle y a fielleusement placardé, se mouve jusqu’à ce qu’elle soit en capacité de me rejoindre sur la crête du muret. « C’est pour ça que… » Que ? Que la première fois j’admets avoir ne pas avoir eu le même discours, pressé de connaitre en une démarche primale toutes ses attitudes. Et lorsqu’elle s’enhardit pour descendre de notre asile en m’éconduisant avec elle dans cette chute, j’obtempère, me réceptionnant une paume et à genoux à terre pour l’entendre doucereusement siffler : « Je te laisserais décompter mes bleus. » Promesse détournée de souffrances lorsque mes mains viendront les effleurer. Mais l’aparté est brisé par Snow qui a encore bien du mal à digérer sa défaite contre celui qui a passé de nous quatre la lignée d’arrivée en premier. « T’es bidon Cooper. » Alors seul mon majeur est venu gratter mon front en guise de réponse.  

Il se calmera avec le temps, ravalera l’amer défaite de cette journée et d’ailleurs il est déjà sur le chemin de la rédemption parce qu’il se dirige vers le gars en question pour lui tendre sa paume et se faire pardonner. Et chemin faisant à coté de Joey en direction du duo atypique qui tente de renouer, j’ai glissé à la belle de nuit dont les phalanges n’ont pas la lâchés les miennes: « Déçue? » Parce que moi non, en voilà la moralité, avec toi maintenant plutôt que seul à l’arrivée, tentant de l’autre main de dégrafer dans un geste manqué ce qui sur ton cul m’agace depuis le début et qui ne m’a que très peu fait profiter de la vue.

SPARTAN RACE
1e février 2020

Quelle journée étonnante. Pour commencer, je deviens un bon samaritain en venant aider mon prochain pendant cette course, ensuite, je la gagne alors que je me suis ramassé sur toutes les épreuves, là, je vois que celui que j'ai secouru se la joue malin en contournant le dernier obstacle et pour terminer,... Snow s'avance dans ma direction. Main tendue, et mon premier réflexe est de la regarder avec étonnement. Pour ensuite relever les yeux dans les tiens. "Merci." Et j'avance la mienne pour qu'elles se serrent. Avant de rajouter, laissant la rancune de coté "J'te félicite aussi de l'avoir terminée." Cette fucking Spartan Race qui nous a bien foutu misère à nous deux. N'est ce pas? Et pour montrer que je suis royalement bon aujourd'hui, je fais un signe à mon employé pour qu'il attrape un autre gobelet de bière, que j'attrape et que je viens te proposer.

« T’es bidon Cooper. » paroles qui font hausser les sourcils de la rousse à deux doigts de lui demander s’il est sérieux celui qui a terminé comme bon dernier. Ce n’est à l’évidence ni la modestie, ni la honte qui va l’étouffer. Mais au geste de son partenaire à l’égard de son compère, Joséphine en craque un sourire sournois, pour sûr, elle aime ça. Mais déjà il s’éloigne d’eux pour se la jouer grand prince qui n’est pas blessé dans son orgueil ou sa fierté.

A nouveau à deux, doigts noués, leurs épaules qui n’ont de cesse de se frôler, elle aime le goût de ce mot qu’il vient de prononcer « Déçue ? » D’avoir perdue ? D’être venue ? Elle mord la pointe de sa langue entre ses dents, le temps de lui faire miroiter une hésitation qui n’en est pas une à dire vraie, car finalement, elle apprécie la journée. Les ascenseurs émotifs avec lesquels elle a dû jongler. Seulement, pudique de sentiments, c’est une chose qu’elle gardera pour elle, bien profondément. Une cicatrice qu’il trace sur elle, d’un trou qui s’en deviendra béant quand il s’apercevra dans l’ampleur de son néant.

Mais l’instant est à l’innocence qui se traduit par cette paume qui arrache les numéros désignant sa fausse appartenance. Et pour ne pas tenter de lui retirer des doigts elle se fait violence. Plonge dans sa sournoise arrogance, rieuse du naturel de cette danse. « Un problème ? » Avec le dossard ou la partie qu’il cachait, ou c’est peut-être encore le fait que … « La prochaine fois, je leur dirai de l’estampiller ; D.B.C. » Comme un animal marqué, une propriété assumée. Et s’il y a dans sa bouche la possibilité d’une prochaine fois, c’est qu’elle n’est pas déçue, tu vois.

@Dutch B. Cooper