J’essaye de me détendre tout contre mon homme, main dans la main dans ce long couloir silencieux. Tallev veut s’assurer que j’aille bien, qu’il n’y ait aucun soucis de mon côté. Même dans ce genre de moment, il trouve le moyen de quand même prendre soin de moi. Il me repose la question, insistant un peu plus. "J’ai juste des nausées, mais ça va, je gère ne t’inquiète pas", je lui répond en caressant sa main. Ouais, je me sens bizarre, mais pour le moment, pas au point de partir en courant jusqu’aux toilettes. Nous abordons ensuite le sujet de vouloir ou non un enfant. Dans un coup, il vaut mieux se mettre d’accord si l’un veut un enfant mais pas l’autre. "Tu seras un très bon père Tal...", je lui répond en souriant. Être un mari il l’est déjà et en soit, oui ça le fait mal de me dire que ça ne sera jamais moi sa femme, puisqu’il a déjà dit oui à Sasha. Mais bon, là n’est pas là question et encore moins le sujet à aborder. "Je ne sais pas, c’est si soudain...mais peut-être, enfin...c’est une décision à prendre à deux ! Tu voudrais ?", je lui retourne la question, les yeux toujours fermés, ma tête toujours tout contre son épaule. J’ouvre ensuite les yeux quand il me pose une question sur ma famille, et je ris, peut-être de nervosité. "Ils me feront la moral, sur le préservatif, les maladies etc....Mais ils n’ont rien à dire, sinon je leur rappellerais le petit secret de maman...", je finis par répondre tout en me redressant.

Tu veux savoir comment elle va mais t'es pas prêt à entendre la réponse. Quand Francesca te dit qu'elle a des nausées, ça te ramène directement à y'a une heure. Lorsqu'elle t'a annoncé qu'elle est peut-être enceinte. Tu déglutis difficilement. T'es sure ? Si tu ne te sens pas bien, rentres, ne t'inquiète pas pour moi. De toute façon, je risque d'être bloqué ici quelques heures... T'es objectif, tu sais que tu vas être assis sur cette chaise encore un bon petit moment. Autant briser la glace tout de suite puisque visiblement ta copine a pas l'intention de te laisser tout seul. Tu ne réponds pas lorsqu'elle t'affirme que tu seras un très bon père. C'est ce que tu souhaites en tout cas si cela t'arrive un jour. Tu lui demandes ensuite si elle compte le garder. J'en sais trop rien non plus princesse... J'ai 26 ans, bientôt 27 mais toi tu es encore jeune. Peut-être que t'as pas envie d'en avoir un tout de suite. Tu lui demandes ensuite comment serait perçu un bébé dans sa famille. Tu rigole légèrement avant de reprendre ton sérieux. Comment ça ? T'as pas eu de cours d'éducation sexuelle miss De Borbon ? Tu tentes de faire un peu d'humour et de dédramatiser la situation. Tu déploies ton bras derrière elle pour qu'elle vienne se blottir contre toi. Mais y'a pas un code d'honneur dans ton royaume ? Genre ... ça ne va pas en faire un bâtard ? T'as pleins de questions à lui poser. T'es pas très délicat mais tu ne vois pas comment les poser. Tu inspires longuement. T'en as encore une à lui demander. Une qui te semble très importante mais t'as toujours pas trouvé les mots pour formuler ta question. Tant pis, tu te lances. Du coup ... hm ... si t'es enceinte là ... il serait de moi ? C'est pas terrible comme question mais tu sais bien qu'elle a eu des gens avant toi et tu préfères demander. T'espères juste qu'elle ne va pas se braquer.

Il insiste, alors je finis par lui avouer comment je me sens. Nauséeuse, peut-être du au regard de mes règles, ou peut-être parce que je suis enceinte. Putain, je n’en sais rien. "Non, non je reste, ça va ne t’inquiète pas, je te promets que ça va", je le rassure en souriant. En soit je vais bien, donc je n’ai pas besoin de l’alarmer pour rien. Et puis, il a besoin de moi donc je ne vais certainement pas bouger de l’hôpital. On donne ensuite notre avis sur une envie d’avoir un enfant et déjà, on est du même avis. On en veut un, est-ce qu’on est prêt pour en avoir un maintenant ? Je ne sais pas. "Je ne me suis jamais posée la question honnêtement, vu que je devais de base gérer un mariage arrangé", je ris en me redressant pour le regarder. "En soit, je m’occupe d’enfants pour les associations, même si ce n’est pas vraiment pareil...". Les enfants que je côtoie sont pour la plupart malades, et je suis là pour eux, les apaiser ou réaliser leur rêves. "Mais chuuuut, Ella m’a déjà fait la leçon hier soir quand tu t’es assoupie...mais j’ai menti, j’ai dit que j’avais eu mes règles pour qu’elle me lâche...", je lui avoue avec une petite moue. Je déteste avoir menti à ma meilleure amie, mais à ce moment-là, je n’avais pas besoin d’une leçon. "Non, en soit non. Je suis une héritière du trône, mais quatrième dans le rang. Hugo est un batard car c’est ma mère qui porte la couronne", j’essaye de lui faire comprendre. On va dire que dans la version Windsor, c’est comme si j’étais le prince Harry, loin d’être sur le trône, avoir quelques laissés passer mais en devant faire bonne figure. Tallev me pause ensuite une question qui me laisse sans voix, sur le cul. "Bien sur que oui Tallev ! Je ne t’ai pas trompé voyons, et j’ai fait l’amour avant toi il y a bien longtemps maintenant !", je lui réponds en secouant la tête. "J’ai réfléchis et je pense que ça doit être de notre première fois Tallev, c’est la seule fois où on ne s’est pas protégé", je finis par ajouter.

Cela arrive un peu soudainement, c'est clair. T'es pas préparé, elle non plus. Personne n'est préparé à ce genre d'accident. Tu réponds à son sourire quand elle t'annonce qu'elle s'occupe d'enfants. Je ne savais pas que t'étais une mère Térésa dans l'âme. Elle te raconte aussi qu'elle a menti à sa meilleure amie en lui racontant qu'elle a eu ses règles. Elle n'a pas voulu se prendre de leçon de moral en pleine tronche. Si c'est vrai, on risque de se prendre des leçons de moral de tout le monde... Au moins t'es lucide. Vous avez été inconscient. Vous avez brûlés les étapes. Vous ne faites rien comme tout le monde. Tu veux en savoir un peu plus Tallev alors tu lui poses la question sur sa famille. Ah ouais ok, j'comprends, réponds-tu. T'aurais pu t'arrêter là mais une autre question te brûle les lèvres. Tu ne tardes pas à lui demander. T'es plutôt soulagé de voir qu'elle ne se braque pas trop. Elle te répond que oui, si bébé il y a, père tu seras. Tu ne peux pas t'empêcher de sourire. Tu grimaces par contre quand elle te dit qu'elle a fait l'amour avec d'autres gars y'a longtemps. C'est un détail que tu sais mais tu n'as pas envie de l'entendre de sa bouche. Nan, t'aimes pas trop. On s'est pas protégé ? Tes sourcils se froncent. Je ne m'en souviens plus ... ça remonte à quand ? Avec tout ce qui arrive, t'arrives plus à réfléchir. Tu lèves les yeux et voit passer un infirmier. Tu te lèves et trottines vers lui pour lui demander si y'a moyen de faire une prise de sang. Tu expliques un peu la situation et tu échanges avec lui. Tu reviens quelques instants plus tard vers ta copine. J'ai demandé, tu peux faire une prise de sang directement ici, il faut qu'on retourne dans le hall et qu'on prenne le couloir de droite puis la 4ème à gauche. C'est là apparemment qu'il faut demander.

"J’ai de l’argent, alors autant qu’il serve pour la bonne cause et des personnes qui en ont besoin !", l’argent n’arrange pas les choses, mais si je peux payer des soins, des rencontres avec des dauphins, un séjour à Disney ou quoi, je le ferais pour eux. "En même temps, on l’a bien cherché non ?", je ris parce que là, pour le coup, c’est clairement de notre faute. On était prit dans notre élan, par se désire, cette envie qu’on retient depuis trois ans. Alors ouais, on a complètement zappé l’étape préservatif. Je lui raconte ensuite comment serait vu l’enfant, batard ou non. Je lui explique le point de vu selon notre rang à la succession de la couronne. Puis, nous abordons le moment où nous avons merdé. "Au début du mois...", je lui répond en haussant les épaules. Ouais, nous les filles ont oublie pas vraiment ce genre de moment. Je vois alors Tallev se lever et aller vers infirmier, avant de revenir vers moi quelques minutes plus tard. "Oh d’accord, je vais y aller, reste ici on ne sait jamais", je répond en me redressant. Mes mains sur ses joues, je l’embrasse puis prends la direction qu’il m’a indiqué. Le hall, le couloir, l’ascenseur et j’y suis. On me fait remplir un papier puis, trente minutes plus tard voilà que c’est fait. Je reviens aux urgences, un petit pansement au bras. "C’est fait, on aura la réponse demain...", je lui annonce en venant dans ses bras.

20/05/2020

C'est officiel, tu détestes ce mec. T'as fait la queue des heures à ce putain de bureau pour avoir les papiers à remplir pour demander le divorce. Et en sortant, il a fallut que tu tombes sur Mayron. Tu ne l'as pas reconnu, tu ne connais pas sa gueule en même. Tu l'as vu une fois en photo, vite fait. Il t'a prit par surprise ce con. Il t'a aligné une droite, t'as rien vu venir. Il t'a collé une patate de gitan dans le nez et s'est barré en juif. Ça fait dix minutes que tu saignes du nez, tu penses qu'il te l'a pété. T'en sais rien mais une chose est sure, tu ne veux pas aller à l'hôpital. Tu rentres chez toi tant bien que mal. Ton sweat est plein de sang. Tu passes la porte et vois Francesca. Et merde... T'avais presque oublié qu'elle t'attendait chez toi. Tu poses les papiers que t'as pris soin de protéger de ton sang et tu t'approches d'elle. J'suis tombé sur Mayron, il m'a explosé le nez le bâtard, que tu râles, pas content. T'as expliqué à ta copine qui est Mayron pour Sasha. En vrai, tu ne pensais pas le croiser aujourd'hui. C'est vraiment une journée de merde.

On a passé une nuit longue, très longue même. Tallev a finit par pouvoir voir Sasha, puis nous sommes retournés chez lui. Ce matin, c’est partie en cacahuète entre eux. Elle est amoureuse de lui, Tallev ne l’est pas. Il a donc décidé de récupérer les papiers, pour faire une demande de divorce. De mon côté, je suis restée chez lui. J’ai essayé de ranger un peu, de m’occuper comme je peux. A son retour, j’écarquille les yeux en voyant le sang qu’il a au nez, mais aussi sur son haut. "Je vais le tuer !!!", je grogne en attrapant son visage entre mes mains. C’est pas beau, j’aime pas le sang. Étrange venant d’une étudiante en médecine, mais c’est comme ça. "Retire ton haut, et viens on va nettoyer tout ça !", dis-je en allant dans la salle de bain et revenant avec tout un bordel. "Pourquoi il a fait ça ?", je lui demande tout en nettoyant le sang sur son visage. Je touche alors doucement son nez, et lui demande, "Tu as mal quand je le touche ?", selon la douleur on saura si il est cassé, mais déjà, il est toujours droit, donc je pense qu’il y a plus de peur que de mal.

Tu entres chez toi et tu tombes nez à nez avec Francesca. Sauf que le tien il pisse le sang. T'aurais préféré lui épargner ce spectacle. T'as pas répliqué quand il t'a frappé Tallev. Déjà parce que t'es contre la violence et ensuite parce qu'il ne t'a pas laissé le temps. Il s'est sauvé comme un voleur. Comme le minable petit être qu'il est. Tu lui expliques ce qu'il s'est passé. Laisses tomber, il n'en vaut pas la peine... Tu t'assois dans ton canapé et tu retires ton sweat tant bien que mal. J'en sais rien, je ne sais pas pourquoi il a fait ça. Il m'a dit que c'était pour venger Sasha, j'ai rien compris... Ils me font chier les deux là, qu'ils restent entre eux et qu'ils me lâchent la grappe, râles-tu pas content. T'enlève le mouchoir plein de sang de ton nez et tu regardes Francesca. Ça va encore mais ça n'arrête pas de saigner, j'ai au moins perdu trois litres là. T'exagères un peu. Tu fronces les sourcils. Il a quelle gueule ? demandes-tu en parlant de ton nez. T'as un nez plutôt fin de base, t'as pas envie de te retrouver avec un gros pavé au milieu du visage. Tu mets ta tête en arrière pour stopper les saignements. Fais chier, j'aurais préféré qu'on joue au docteur dans d'autres circonstances... Au moins, t'as pas perdu ton humour.

J’entends Tallev rentrer à la maison, et là, je remarque tout ce sang sur lui. Putain, qu’est-ce qu’il s’est passé ?. Visiblement, Mayron l’a prit pour un punching-ball. "Il te touche encore une fois, et je fais appelle à un tueur à gage !!", je lui réponds en grognant. Bon, je ne le ferais pas, mais j’en suis capable. "Venger Sasha ? De quoi ?", je lui demande en haussant un sourcil. Pour demander le divorce ? Ça arrange bien Mayron. Parce qu’elle aime Tallev, mais que lui non ? Ça arrange bien Mayron ça aussi, mais bon. "Trois litres ? J’aurais dit plutôt quatre et demi", je ris en lui nettoyant le nez avant de l’examiner. Je lui touche, évalue sa douleur et la taille. "Il est gonflé mais ça a l’air d’aller ! Tu vas prendre quelque chose pour faire passer la douleur". Je le laisse nettoyer ce qui reste de sang, pour rincer son sweat, avant de le mettre au sale. Si on ne le fait pas maintenant, le sang ne partira pas. "J’ai mit les sous-vêtements rouge en plus...", je ris, puis attrape le test de grossesse, on Ne sait jamais. Je fais pipi dessous retourne à mon rinçage de sweat puis, quelques minutes plus tard, regarde le test. Je le garde en main et retourne vers Tallev. "Le test dit négatif...". On a plus qu’à attendre l’appelle de l’hôpital.